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SECTION DEUX - ENSEIGNEMENT SUR LA MEDITATION - Partie 4

Lorsque cette méditation est pratiquée, comprise et menée à sa perfection, elle prépare le disciple au travail qu'il fera plus tard, comme Maître ou Initié. Il manipulera les énergies dans le sens du Plan ; il dirigera alors ces énergies à partir de la place qu'il occupe dans l'ashram, en utilisant son propre corps éthérique comme facteur d'exécution. Il doit donc commencer par les énergies fonctionnant dans ses propres centres, avant de pouvoir diriger la force ashramique, et la faire passer par ses propres centres, à partir de ce qui est appelé le centre du cœur de la Hiérarchie. Pour m'exprimer symboliquement, je dirai qu'il existe un centre du cœur dans tout ashram majeur et secondaire, et ces centres du cœur déversent leur énergie dans le centre central de la Hiérarchie ; celui-ci est utilisé comme réservoir d'énergie. Les disciples doivent apprendre à travailler avec cette pure énergie d'amour, alors qu'elle se mêle aux forces du propre rayon du disciple ; ce dernier, à son tour, donne une certaine coloration à l'ashram auquel le disciple est affilié.

Il est donc nécessaire que vous élargissiez votre pensée en ce qui concerne cette méditation, telle qu'elle est indiquée plus haut, afin qu'elle devienne ashramique, dans sa nature et dans ses effets. De cette manière vous serez entraînés à utiliser le cœur et à travailler [182] avec et à travers les centres du cœur, quel que soit le point où ils se manifestent. Je vous ai donné là une indication et un renseignement précieux. Sous ce rapport, il est bon de se rappeler que la première méditation est en rapport avec le centre du cœur situé le long de la colonne vertébrale, et que la deuxième méditation n'est efficace que lorsque le disciple peut travailler avec le centre du cœur de la tête. Dès que cela devient possible, le disciple comprend trois choses :

1. La relation du centre du cœur avec le lotus à douze pétales de la tête.

2. La nécessité de diriger l'énergie d'amour (produit de l'activité du centre du cœur vers le service de l'humanité en passant par le centre ajna.

3. L'établissement d'un triangle dans le corps éthérique, composé d'une ligne d'énergie reliant :

a. Le lotus à douze pétales, de la tête.

b. Ce lotus et le centre ajna.

c. Le centre ajna et le centre du cœur. Ceci crée un triangle particulier :

C'est en réalité davantage une sorte "d'entonnoir" de réception, plutôt qu'un triangle.

C'est aussi le premier triangle ésotérique d'énergie que crée le disciple. Plus tard, vient la création d'un triangle spirituel dans la tête entre :

a. Le centre ajna et le lotus aux mille pétales. Ceci produit un effet physique par le moyen de la glande pinéale et du corps pituitaire. [183]

b. Le lotus aux mille pétales et le point focal, ou confluent d'énergies, se trouvant dans la moelle allongée et appelé centre Alta major. Ce centre produit un effet physique par l'intermédiaire de la glande carotide.

c. Le centre Alta major et le centre Ajna. Vous avez donc un autre triangle de la nature suivante :

Vous avez donc ici quelques-uns des concepts qui sont implicites dans cette seconde méditation ; ils indiquent une influence réciproque libre, flexible et fluide, entre les centres en cause.

Troisième Méditation... Alignement... Mode de Contact

Cet exercice d'alignement profondément ésotérique prépare à un stade d'alignement plus général et plus occulte ; l'emploi effectif de la nouvelle Grande Invocation sera une expression de cet alignement. Dans cette troisième méditation, vous avez l'homme, l'homme spirituel, fermement établi dans l'âme, qui entre en contact étroit, conduisant finalement à la fusion, avec la Triade spirituelle, reflet de la Monade. Ceci s'accomplit par l'alignement du cœur, du mental et de la volonté. C'est ainsi que se crée un serviteur mondial. Cet exercice d'alignement (lorsqu'il sera exécuté correctement et avec persévérance) s'exprimera en tant que Maître sur le plan physique. Il doit inévitablement produire l'initié. Il "scelle la porte de la demeure du mal" dans le sens de la personnalité. L'Invocation, lorsqu'elle sera employée correctement par l'humanité, et quand elle deviendra une prière mondiale, permettra à l'humanité – dans son ensemble – d'exprimer la Lumière, l'Amour et la Puissance, et aussi de sceller la porte de la demeure du mal, "mal" étant pris ici dans un sens beaucoup plus vaste que lorsqu'il est employé individuellement. Tous [184] ces résultats – individuels et généraux – sont engendrés par un alignement correct.

Comme vous le savez, mon frère, neuf est le nombre de l'initiation. Il présuppose l'alignement de trois triplicités différentes :

1. La personnalité triple.

2. Les trois aspects de l'âme.

3. La Triade spirituelle.

Quand ces dernières ont été correctement alignées, et quand l'intégralité en résultant a été stabilisée et pleinement acceptée, le disciple devient un Maître. Il est alors prêt à entrer dans la Voie de l'Évolution supérieure. Il existe alors un canal direct de contact – lorsque celui-ci est nécessaire ou désirable pour le service – avec le cerveau physique ; il existe aussi un alignement ou une relation sans obstacle entre :

1.Le disciple et l'humanité.

Centre de la gorge, ou centre créateur,

2.Le disciple et la Hiérarchie. au point de vue planétaire

Centre du cœur du Logos planétaire.

3.Le disciple et Shamballa.

Centre de la tête du Logos Planétaire.

 

Voilà des faits ésotériques importants et abstrus. L'emploi de l'Invocation reliera de même les êtres humains à l'intérieur du cercle infranchissable de l'humanité ; l'Invocation mettra le centre humain en rapport avec la Hiérarchie, en créant entre les deux une influence réciproque exempte d'entraves, ce qui rendra possible l'apparition du royaume de Dieu sur la terre.

Quatrième Méditation... Vitalité spirituelle... Relation ashramique

Lorsque j'ai assigné cette méditation, j'ai fait une remarque d'importance majeure. J'ai dit que cette méditation était la première que j'ai donnée, qui conduise le disciple dans le véritable monde de l'ésotérisme. Elle concerne sa relation au tourbillon d'énergies spéciales que nous appelons un ashram. Elle a donc pour but [185] d'enseigner au disciple comment absorber l'énergie au tout ; elle y parvient, non en indiquant des modes et acceptations de transfert, mais en établissant une habitude constante de vitalité spirituelle. Une phrase en particulier était la clé de mes observations. "Les disciples doivent construire, dans la conscience de leur cerveau, une reconnaissance stable de relation et d'attitude". Une si grande partie de la vie du disciple, même lorsqu'il a été admis dans l'ashram en vertu d'un droit mérité, demeure ésotérique, en dessous de la surface et presque entièrement subjective. L'iceberg en est de loin le meilleur symbole. Sa connaissance, ses facultés ou ses aptitudes spirituelles ne se manifestent pas pratiquement dans l'existence, comme elles le devraient. La connaissance au point de vue ésotérique n'a pas pour but de diriger votre vie spirituelle vers une subjectivité plus grande et croissante ; l'objectif n'est pas une vie plus intérieure, ni un entraînement qui vous rendra vraiment introspectif et donc purement mystique. C'est exactement l'inverse qui est prévu ; tout ce qu'est le disciple, de manière essentielle, sur les plans intérieurs, doit devenir objectif ; sa vitalité spirituelle deviendra ainsi une affaire de tous les jours.

C'est là que la dualité de l'état de disciple commence, et en même temps manifeste son unité essentielle. Le disciple devient efficace extérieurement. Sa conscience ashramique et sa faculté de fonctionner en tant que disciple ou initié, doivent être fusionnée avec sa vie personnelle transformée, jusqu'à ce que, progressivement, "les deux deviennent l'Un". En dernière analyse, l'état de disciple est la constatation par le Maître d'un certain stade de fusion (tout d'abord élémentaire), puis d'un entraînement donné et d'un processus instauré, créant une fusion encore plus grande. C'est ce que cette méditation est censée faciliter.

Cinquième Méditation... Précipitation... Réception

Chacune de ces méditations conduit le disciple qui la pratique vers une plus grande pénétration, où elle devrait atteindre ce résultat, si elle est abordée comme il faut et employée correctement. L'une des tâches principales de la Hiérarchie est de présenter à l'humanité les idées divines fondamentales ; de cette manière, Elle modèle les idéaux humains et crée donc, avec le temps, la civilisation du moment – toile de fond de la culture. La culture se rapproche davantage [186] de l'idéal que la civilisation.

On doit enseigner au disciple ce travail de présentation, ainsi que la relation du temps et de l'événement. Un juste sens du moment opportun est une chose que tout travailleur au service de la Hiérarchie doit cultiver. Néanmoins, avant qu'il n'y parvienne, il lui faut reconnaître lui-même les idées, travailler avec elles, apprendre la façon d'aborder, puis d'utiliser ce "nuage de pluie des choses connaissables" (dont parle Patanjali), et plus tard celle de traduire ces idées perçues en idéaux pratiques. À mesure que passera le temps, ce "nuage de pluie" sera plus généralement reconnu ; les savants commenceront à comprendre qu'il est la véritable source de toutes les idées et de toute inspiration rendant leur travail possible. Ils mettront au point une technique de concentration dirigée qui leur permettra de parvenir à cette source d'idées et de tirer avantage de son existence.

Pour commencer, on entre généralement en contact avec de telles idées sous forme de vagues perceptions ou de prophéties lointaines ; lorsqu'il s'agit d'un contact obtenu par les hommes d'Église, de n'importe laquelle des religions mondiales, ces idées reçoivent une interprétation beaucoup trop littérale et donc trompeuse. Cela a été la cause de bien des misères dans le monde. Les méthodes scientifiques mettent le savant à l'abri de ce genre d'erreur.

Une partie de mon travail au sein de l'ashram est d'entraîner les disciples à reconnaître les idées nouvelles se faisant jour, et à les traduire en concepts qui façonneront la pensée humaine dans le tout prochain cycle. Le deuxième stade de cet entraînement consiste à cultiver un sens correct du moment opportun. Cela empêchera le disciple d'agir prématurément ou précipitamment ; cela lui donnera la clé du sens véritable de l'Éternel Présent – synthèse du Passé, du Présent et de l'Avenir. Ensuite il lui sera enseigné l'art de la précipitation, ou mode de transmission de ces idées au mental des intellectuels. Ces derniers, par leur mental concret et réceptif, transformeront les idées présentées en idéaux, puis les porteront à l'attention de l'humanité. Le rôle et la responsabilité de l'intelligentsia ne sont pas encore pleinement appréciés ; elle n'assume pas non plus vraiment sa tâche, ni ne reconnaît son importance bien [187] précise. Son travail et sa présentation de l'idéal aux masses en tous lieux ne concernent pas le disciple. Le travail de ce dernier est consacré tout d'abord au penseur avancé, au pionnier, non à satisfaire à l'appel des masses. Je vous demande de vous souvenir de cela.

Donc, lorsque je vous ai donné la cinquième méditation, je vous ai aussi donné douze mots, afin que vous y réfléchissiez pendant votre méditation. Ils avaient pour but de faire appel à votre mental abstrait ; il n'était pas prévu que leur sens évident retienne votre pensée. Lorsque vous reprendrez ces mots je voudrais que vous les considériez comme :

1. Représentant le point de vue de la Triade supérieure.

2. Faisant partie du travail qui vous est assigné pour conduire l'humanité vers le progrès. Ces mots ont des significations nouvelles et prophétiques que vous devez découvrir vous-même.

Vous ne l'avez pas encore fait ; sous ces deux aspects, vous n'avez encore pas vraiment médité sur les mots proposés. Il est essentiel que vous réorganisiez votre technique de méditation dans ces deux directions. Tout votre travail de méditation est trop concret. Précédemment, je vous ai donné douze mots (page anglaise 144). Je vous en prie, utilisez-en un chaque mois dans votre méditation.

Sixième Méditation... La nouvelle Invocation... Influx spirituel

Je me demande, mon frère si vous avez saisi la signification capitale de cette présentation d'un exercice d'alignement, de cette prière ou invocation, de portée individuelle, planétaire et cosmique ? Cette invocation fournit, si elle est correctement utilisée, un influx spirituel qui va au cœur même de l'humanité, et vient des sources les plus hautes. Tout l'enseignement que vous avez reçu précédemment, et tout votre travail antérieur de méditation, n'étaient qu'un prélude élémentaire à la dernière partie, ou dernière stance de la grande "Invocation hiérarchique du Pouvoir et de la Lumière". En recevant cette Invocation, en l'utilisant et en la distribuant, vous avez [188] participé à un événement cosmique d'importance considérable. L'intention sous-jacente à cette Invocation est ce qui suit.

1. Focaliser l'appel rudimentaire des masses humaines à un niveau aussi élevé que possible.

2. Instaurer un grand cycle où l'invocation rapprochera, unifiera et fusionnera les deux méthodes (utilisées jusqu'ici) de la prière et de la méditation.

3. Donner au monde une nouvelle prière.

Cette méditation ou invocation est essentiellement une prière. Elle peut, néanmoins, être utilisée avec une profonde efficacité et en premier lieu par ceux qui ont quelque connaissance de la méditation ; ceux-ci ont un avantage particulier sur l'homme ordinaire habitué à prier, car la technique de la méditation fait intervenir le facteur de la concentration mentale et de la focalisation intense. Le disciple entraîné peut donc utiliser cette Invocation sur plusieurs niveaux simultanément.

Cette Invocation, cependant, n'est pas un exercice de méditation ; c'est essentiellement une prière, synthétisant le désir le plus élevé, l'aspiration et la demande spirituelle de l'âme même de l'humanité. Elle doit être utilisée de cette manière. Lorsque le disciple entraîné ou l'aspirant en cours d'instruction l'emploiera, il prendra l'attitude de la méditation – c'est-à-dire une attitude de concentration, de direction spirituelle et de réceptivité. Puis il priera. L'attitude de l'étudiant de l'occultisme qui a rejeté avec dégoût toutes les anciennes pratiques religieuses, qui croit n'avoir plus besoin de prier, ou être arrivé à une phase plus avancée, celle de la méditation, cette attitude, dis-je, est erronée. La position vraie, c'est d'utiliser les deux méthodes, à volonté et selon les besoins. En ce qui concerne l'Invocation, il prend une attitude de méditation (attitude mentale intérieure et ferme), mais emploie la méthode de la prière qui – lorsqu'elle est détachée de toute relation avec le soi séparé – est un moyen puissant d'établir et de maintenir de justes relations humaines et spirituelles. Quand, dans l'attitude de la méditation et employant l'instrument qu'est la prière (par le moyen de l'Invocation), il parvient à une relation avec les masses humaines qu'il est impossible d'atteindre autrement, il peut satisfaire leurs besoins, reconnus [189] bien qu'inexprimés. Il s'allie aussi à la Hiérarchie, qui travaille à partir du plan astral cosmique mais qui – en utilisant l'antahkarana planétaire – travaille aussi sur les niveaux mentaux bouddhiques, et entend l'appel du désir de la masse des hommes.

Je n'ai pas l'intention de traiter davantage ici de l'Invocation, car je l'ai fait très complètement dans mes précédentes instructions sur la méditation. Je vous demande ardemment, néanmoins, de relire ce que j'y disais.

Septième Méditation... La Croix... Position spirituelle

Dire que le disciple est crucifié sur la Croix Fixe des Cieux est un truisme occulte. Le disciple est toujours prêt à accepter ce fait, car il sait, au prix d'une amère expérience, combien c'est vrai ; il vit en reconnaissant que la vie du disciple est dure, et qu'il est impossible d'esquiver ses exigences. Assez curieusement, une bonne partie de cette reconnaissance est basée sur une pitié de soi inconsciente, et insoupçonnée. Afin de compenser cette habitude de pensée non reconnue, cette méditation a pour but d'apprendre au disciple à créer – avec une intention délibérée – sa propre croix et, grâce à cela, à se débarrasser de l'idée (inconsciente) que sa croix résulte de son point d'évolution, qu'elle lui est imposée par des conditions astrologiques, et que les Seigneurs du karma agissent à travers elle pour lui faire payer la totalité de toutes les mauvaises actions du passé. En réalité, il n'en est pas ainsi.

Lorsque l'homme est admis dans un ashram, il s'est déjà débarrassé d'une grande partie de son karma, bon et mauvais, et il est alors prêt à construire sa propre croix sur laquelle il prend position – les deux mains tendues en un geste de bénédiction. C'est l'idée sous-jacente à cette septième méditation, se rapportant à la position verticale et horizontale du disciple qui la pratique. Dans cette méditation vous avez donc :

La Vie verticale

1. Dieu, ou la Réalité divine, voilée par toutes les formes.

2. L'opposé polaire, c'est-à-dire la matière par laquelle cette nature divine s'exprime.

3. La méthode de cette révélation, basée sur les tendances de rayon.

[190]

4. L'opposé solaire, c'est à dire l'accomplissement. Le disciple entraîné travaille toujours sous l'angle de l'accomplissement de la réussite consommée. Il adopte cette attitude en ce qui le concerne, lui, le disciple en service, et le travail à faire.

La Vie horizontale

1. L'Unité. Comme conséquence d'une vie verticale réussie, le disciple se sent uni à toute vie, sous toutes les formes, et à l'humanité en particulier.

2. Cela engendre naturellement la compréhension. Vu qu'il n'existe absolument pas de barrière, et qu'il n'y a pas non plus d'impression de différence, le disciple peut se syntoniser avec la vie dans toutes les formes, et donc participer à une totale inclusivité, avec tout ce qu'implique ce terme.

3. Sa motivation est la bonne volonté, qui devient un pouvoir grandissant lorsque la volonté-de-bien (dont il ressent le contact indirect dans la vie ashramique) commence à l'affecter. Réfléchissez à cette déclaration. La bonne volonté des foules repose sur la connaissance et sur la réceptivité à certaines énergies issues de Shamballa.

4. Cette bonne volonté – lorsqu'elle est libérée – s'exprime normalement sur le plan physique.

Vous avez donc les croix (+ ×) qui, lorsqu'elles sont superposées, donnent un schéma très intéressant pour la vie du disciple. Cette méditation offre donc une forme complète que le disciple peut suivre ; elle lui suffira pendant bien des années. Je ne vous ai donné que quelques indications dans l'analyse ci- dessus, mais vous pouvez arriver à beaucoup plus de lumière sur la question si vous comprenez véritablement que votre vie quotidienne est basée sur une attitude verticale et une efficacité horizontale.

Avec ces sept méditations, mes frères, vous avez tout ce qui vous est nécessaire pour progresser dans votre propre vie et aussi dans la vie de groupe qui, à l'heure actuelle, fonctionne subjectivement. Si vous pratiquez ces méditations avec soin dans les années [191] à venir, vous vous apercevrez qu'elles conduisent à un élargissement de votre service qui, (pour la majorité d'entre vous) n'a pas été très important.

Ces sept méditations constituent une synthèse parfaite de reconnaissance, de développement et de direction spirituelle ; si vous les observez avec soin, elles élimineront l'égoïsme et édifieront la qualité ashramique.

ONZIEME PARTIE

Dans notre dernière série d'instructions, j'ai résumé toutes les méditations (au nombre de sept) que j'ai données au groupe. J'ai essayé de vous montrer la succession des points critiques de la vie de l'homme se préparant à l'initiation. La dernière de ces méditations se nommait : La Croix, en tant qu'expression de la Vie Verticale et de la Vie horizontale. Ce qui était représenté par les deux croix :

À ces deux symboles de la vie du disciple, je souhaite aujourd'hui en ajouter un autre, qui est le symbole de l'attitude que vous devrez maintenir, pendant le cycle dans lequel nous entrons maintenant. Vous verrez que j'ai combiné les deux croix de la vie verticale et de la vie horizontale avec la croix de l'humanité, et que j'ai aussi [192] ajouté un cercle au sommet de ces trois croix. Quel en est le sens, mes frères? La signification est la suivante :

1. La vie verticale de contact spirituel avec l'ashram est constamment maintenue par la méditation, la prière et la concentration.

2. La vie horizontale de service est sauvegardée avec un soin égal, et il existe un courant d'énergie organisée allant vers ceux qui ont besoin d'être aidés.

3. La longue branche de la triple croix symbolise, pour le disciple, le fait qu'il doit descendre au plus profond de la vie humaine, afin de préparer les masses à la réapparition du Christ et à l'extériorisation de la Hiérarchie.

4. La sphère au sommet de la croix représente "le lieu de la conscience du disciple". Sa vie de réflexion, sa prise de conscience constante, et le centre stable de son attention se situent plus haut que la vie verticale de l'aspirant, plus haut que sa vie horizontale de service, et indiquent la mesure de son activité consciente dans l'ashram. N'oubliez pas qu'un ashram de la Hiérarchie est sur un plan plus élevé que celui de l'âme.

Le disciple est donc vivant et actif sur trois niveaux d'activité simultanément, et il est en voie de manifester – dans la mesure où il le peut et où son degré dans l'état de disciple le lui permet – les trois aspects divins : l'aspect Volonté, gouvernant son travail au sein de la Hiérarchie, en relation avec le grand mouvement de l'avenir ; l'aspect Amour, gouvernant sa vie verticale et produisant sa fermeté [193] spirituelle dans la forme ; l'aspect Intelligence, gouvernant sa vie horizontale, et faisant de lui un sage serviteur de ses frères. Finalement, la longue ligne partant du centre spirituel rayonnant symbolise le Sentier depuis le point le plus élevé que peut atteindre le disciple jusqu'au point le plus bas du service.

Vous noterez aussi que, dans ce symbole, le deuxième point de focalisation apparaît là où toutes les lignes se croisent. Ce point représente la personnalité du disciple, où le rayonnement supérieur doit pénétrer, et d'où l'énergie spirituelle se projette de tous côtés. De plus, si vous voulez bien étudier et penser pendant un moment, vous verrez que cette croix ne s'adapte correctement qu'à l'homme (ou est le symbole de l'homme) qui a construit ou qui est en train de construire l'antahkarana. Lorsque ce pont n'est pas construit, la conscience de l'aspirant ne peut pas se centrer dans l'ashram, ou sur les niveaux intuitionnels de conscience.

Vous voyez donc pourquoi j'ai donné l'enseignement sur l'antahkarana. C'était afin que vous puissiez, systématiquement et scientifiquement, terminer la construction de l'antahkarana. Je ne vais donc pas répéter ici ces instructions ; vous les avez et devriez les observer avec soin, en vous souvenant que vous avez, au moins dans une certaine mesure, jeté un pont sur le hiatus entre la personnalité et la Triade supérieure, et qu'il s'agit pour vous de terminer et de renforcer le Pont Arc-en-Ciel, puis de l'utiliser avec facilité.

Le symbolisme de l'antahkarana a une fâcheuse tendance à compliquer la compréhension de sa véritable nature. Puis-je vous rappeler que, de même que l'âme n'est pas un lotus à douze pétales flottant sur la substance mentale, mais en réalité un centre de force ou de douze énergies maintenues ensemble par la volonté de l'entité spirituelle (la Monade sur son propre plan), de même l'antahkarana n'est pas une série de fils d'énergie, lentement tissés par la personnalité fusionnée à l'âme, et rejoints par des fils correspondants projetés par la Triade spirituelle ; il est, en réalité, un état de conscience. Ces symboles sont des choses vraies et vivantes, créées par le pouvoir de la pensée du disciple, mais – dans l'espace et dans le temps – elles n'ont pas de véritable existence. La seule véritable existence est celle de la Monade sur son propre plan, Volonté active et expressive [194] se faisant jour, puis, Amour actif dans l'établissement des relations, et Intelligence également active dans l'emploi des deux énergies supérieures. Il ne faut pas oublier que l'énergie de l'intelligence, centrée dans le mental, est l'instrument ou agent d'exécution des deux autres énergies monadiques.

H.P.B. a enseigné que l'antahkarana était, en premier lieu, un canal d'énergies reliant les formes et leurs forces à leur source d'origine, et que le fil de vie traversait nécessairement le plan mental (avec ses trois aspects), unissant la Monade, l'âme et la personnalité en un ensemble vivant unique. Du point de vue technique, donc, point n'est besoin de ce prétendu pont, sauf en ce qui concerne un facteur important : il existe, de la part de la personnalité fusionnée avec l'âme, une rupture véritable de conscience entre le mental inférieur et le mental abstrait. Le mental supérieur (aspect le plus bas de la Triade spirituelle) peut être considéré comme une porte d'accès pour la conscience de la personnalité fusionnée avec l'âme, à un domaine plus élevé de contact et de prise de conscience. Mais je le répète – et vous pouvez le constater – il n'y a là rien d'autre que symbolisme ; il n'y a pas de porte, mais simplement un symbole indiquant les moyens d'accès.

Dans l'évolution totale de l'homme spirituel par l'incarnation, au cours d'incalculables centaines de vies, le processus tout entier n'est autre qu'une expansion de conscience et l'obtention – par stades successifs – d'une prise de conscience toujours plus inclusive. Il est bon de garder cela à l'esprit car, finalement, toutes ces images symboliques feront place à la réalité. La tâche – et c'est une véritable tâche – consistant à construire l'antahkarana et à créer ce qui franchira ce hiatus, est en vérité un effort organisé et conscient pour projeter la pensée concentrée de l'homme spirituel, du plan mental inférieur jusqu'à des zones de conscience qui ont été pressenties mais pas touchées ; cela implique l'utilisation de la totalité de la conscience déjà développée et déjà "illuminée" par l'âme, et un effort délibéré pour la rendre de plus en plus sensible à l'activité concentrée du monde des réalités spirituelles supérieures ; cela consiste à diriger le courant de pensée consciente vers le monde, pressenti et théoriquement reconnu, des Maîtres, de la Triade spirituelle et, finalement, de Shamballa. Les disciples devraient se rappeler que la Voie supérieure [195] de l'Évolution est beaucoup plus simple que le sentier inférieur, et donc que l'enseignement relatif à la signification de l'antahkarana – première création de la personnalité fusionnée avec l'âme, en tant qu'être unitaire – est beaucoup plus simple que l'enseignement se rapportant à la personnalité dans les trois mondes de l'évolution humaine.

Je vous demande de réfléchir à ces questions, car la pratique de la méditation de groupe devrait engendrer l'attitude consciente et concentrée qui peut être considérée comme réflexion, comme un acte de réflexion qui, vu que la conscience est maintenue fermement dans la lumière, vu que l'antahkarana est une réalisation du disciple, et vu que le mental est orienté vers la Triade spirituelle, constitue une expérience véritable.

Cette réflexion se poursuit à travers toutes les vicissitudes de la vie et enregistre automatiquement ces événements ; elle construit donc, ou crée ce courant d'énergie ascendante teintée par toutes les qualités de la vie et par les caractéristiques manifestées de rayon. Le long de ce courant, elles peuvent passer à volonté. Le disciple enregistrera de plus en plus les "choses de l'esprit", comme les appelle le Nouveau Testament ; il acquerra en conséquence la possibilité de pénétrer dans le monde de la Hiérarchie, et d'atteindre un jour la porte de la Voie de l'Évolution supérieure. En même temps, il fonctionnera dans les trois mondes en tant que serviteur-disciple.

Vous estimerez peut-être plus facile de travailler à partir de cette présentation simple de l'antahkarana, au cours de l'année prochaine. À mesure que cet exercice, ou processus de projection de pensée, s'intégrera à votre état d'esprit normal, il servira aussi à vous focaliser sur le plan mental, écartant ainsi votre attention du plan des émotions, du désir ou de l'aspiration, et vous placera "au point lumineux du chemin éclairé, où la lumière peut briller et révéler l'étoile qui brille au-dessus du front de l'Initiateur".

Je vous suggère de prendre ces sept méditations, et d'en faire une part régulière de votre travail. Je vous l'ai suggéré, il y a un an. Peu d'entre vous suivirent mon conseil, adoptèrent ce processus ou observèrent le rythme établi par la succession des méditations. Je vous suggère de consacrer deux mois à chacune des méditations, ce [196] qui couvrira une période de quatorze mois ; je suggère que vous adoptiez alors la septième méditation comme méditation majeure, à faire pendant un an. Si vous agissez conformément à mes indications et ne posez pas de questions quant à l'efficacité de la chose, vous comprendrez bien plus clairement la projection – réelle et dynamique – que la conscience personnelle enregistrera.

Je ne vous donnerai pas d'autres schémas de méditation. L'observation sérieuse de ceux qui ont été donnés, vous apportera beaucoup pour tout le reste de votre vie. Vous n'avez pas besoin d'en recevoir davantage.

DOUZIEME PARTIE

Je souhaite aujourd'hui étendre l'enseignement donné dans les instructions précédentes au sujet de l'antahkarana, et vous expliquer – selon l'optique du groupe – un paragraphe qui s'y trouve ; je le formule de nouveau ci-dessous.

C'est une réflexion – une attitude consciente concentrée – poursuivie dans toutes les circonstances de la vie, et qui enregistre automatiquement les événements conditionnant la vie de l'humanité. Elle crée donc un courant d'énergie ascendante teintée par la qualité de la vie et les caractéristiques de rayon des membres du groupe. Le long de ce courant peuvent passer à volonté la qualité de la vie et les caractéristiques de rayon à la fois ascendantes et descendantes, et le disciple enregistrera de manière croissante "les choses de l'esprit" ; il acquerra donc la possibilité d'entrer dans le monde de la Hiérarchie, et parviendra un jour à la porte vers la Voie de l'Évolution Supérieure. Répétons-le, il agira donc efficacement dans les trois mondes en tant que serviteur-disciple.

Dans ce paragraphe, vous est indiqué le mode de vie méditatif et spirituel du disciple, par rapport à son âme, et plus tard par rapport à l'ashram. Il vous est indiqué aussi le mode de vie du groupe pénétrant dans la Hiérarchie, ainsi que la technique hiérarchique qui permet à ce Grand Groupe de pénétrer dans un centre spirituel encore plus grand et de faire descendre de Shamballa la compréhension du Dessein divin lequel se précipitera comme le Plan hiérarchique ; [197] ceci permettra à la Hiérarchie de former un grand groupe de service. Aussi haut que vous montiez dans l'échelle de la Vie, vous vous apercevrez qu'à partir du quatrième règne et au-delà, la technique de méditation gouverne toutes les expansions de conscience, tout enregistrement du Plan ou Dessein et, en fait, tout le processus du développement évolutionnaire. C'est une technique de compréhension spirituelle, de focalisation de l'attention à un quelconque niveau de conscience, et aussi d'instauration de modes de contact.

La science de l'Invocation et de l'Évocation est tout entière contenue dans le mot "méditation". Cette science va de l'appel subjectif, inconscient des masses frustes et muettes, jusqu'à atteindre, par de nombreux stades, le mode élevé d'invocation scientifique gouvernant le contact effectué dans la Chambre du Conseil de Shamballa, avec des sources extra-planétaires d'influx spirituel. C'est par la méditation sous une forme ou une autre que le contact est établi ; ceci est de nouveau de caractère progressif. L'idée formulée de l'homme non spirituel, afin de prendre contact avec ce qui plus tard conditionnera sa vie de tous les jours et l'améliorera dans un sens matériel, ou qui rendra sa vie possible, en est peut-être la forme la plus basse. La pensée expérimentale et réfléchie du savant ou de l'artiste est une autre forme de méditation, dont l'intention et le dessein sont plus élevés ; ce dernier processus de méditation est mieux formulé et (si vous y réfléchissez correctement) il a nettement des implications de groupe. Le mode selon lequel les membres de la Hiérarchie et le personnel de ses ashrams parviennent à une perception spirituelle intense et arrivent aussi à une formulation altruiste du Plan divin qui mettra en œuvre, dans le monde, le Dessein divin, est de même une expansion de toutes les méditations précédentes ; tandis que l'invocation claire, concentrée et dynamique des Êtres spirituels qui ont créé ou – plus exactement – formé Shamballa, est la forme la plus élevée de méditation qui soit possible sur notre planète.

On pourrait aussi affirmer que la méditation opère la transformation du désir de l'être humain ordinaire de notre planète, en volonté spirituelle, qui est toujours l'agent du Dessein. C'est donc la [198] méditation qui produit l'alignement individuel, de groupe et planétaire; cet alignement est toujours le premier stade de l'objectif de la méditation, et le stade final et permanent atteint. Pensez à ceci.

La méditation a aussi des effets d'élimination et, (si je puis employer ce terme) éjecte de l'individu et du groupe ce qui est indésirable, du point de vue du but spirituel immédiat.

La méditation est essentiellement l'instrument le plus élevé et la consommation parfaite du troisième aspect divin, celui de l'activité intelligente, et – comme je l'ai déjà fait remarquer – elle est poursuivie, sous tous les angles possibles, à l'intérieur du cercle infranchissable du Mental Universel. C'est l'Incitateur essentiel et divin, l'agent créateur prédominant et le facteur qui fusionne et unifie tous les aspects de la grande Hiérarchie de l'Existence, reliée à la nature spirituelle fondamentale de notre planète. C'est notre principal héritage du précédent système solaire, le Mental, ou Intellect actif.

La méditation amène l'alignement créateur de l'instinct, de l'intellect et de l'intuition, ainsi que l'identification consciente. Elle relie (en une unité indissoluble) le mental prétendu inférieur ou concret, le mental de groupe, le mental hiérarchique et le mental universel. Elle conduit à l'alignement conscient des centres du disciple ainsi qu'à celui des trois Centres planétaires ; par nature, elle invoque, demande, fusionne, reçoit et distribue. Chez le disciple, c'est l'agent qui crée ou construit l'antahkarana, gouverne – par l'âme ou la Triade spirituelle – le centre de la tête, qui est le point focal, d'appel spirituel et de réception spirituelle ; elle gouverne aussi le centre ajna (situé entre les sourcils) qui est, chez le disciple, l'agent primordial de distribution de l'énergie spirituelle.

Dans le groupe, la méditation conduit à la fusion des membres du groupe, à leur appel invocatoire conjoint. Quand l'invocation a suscité une réponse, elle conduit à la réceptivité de groupe pour ce qui a été demandé spirituellement, et ainsi au service spirituel de groupe.

Dans la Hiérarchie, la méditation prend deux formes majeures [199] et, (vous devez vous en souvenir) dans ce grand centre spirituel, la méditation est une habitude instinctive, qui n'a nul besoin d'un processus imposé :

1. La méditation est ce qui met en mouvement la réponse hiérarchique à l'appel invocatoire s'élevant des trois mondes, principalement à l'appel invocatoire conscient de tous ceux qui lancent un appel mystique et de tous ceux qui emploient la méthode de la méditation occulte et de l'invocation directe.

2. La méditation est la manière instinctive par laquelle la Hiérarchie – en réponse à l'invocation issue des trois mondes – aborde le Centre supérieur, Shamballa ; alors, la Hiérarchie évoque les énergies, les Êtres et l'afflux spirituel qu'exige le service hiérarchique dans l'avenir immédiat. C'est aussi – dans un sens unique – la technique par laquelle les Maîtres eux-mêmes se préparent à la sixième initiation, conditionnant ainsi le Sentier de Vie sur lequel ils se trouveront finalement et d'où ils passeront à des entreprises cosmiques supérieures.

Vous comprenez donc pourquoi j'ai tellement insisté sur votre méditation individuelle, et plus encore sur la méditation de groupe. Néanmoins, je me suis seulement efforcé de diriger votre instinct vers l'expression spirituelle vers des méthodes scientifiques ; j'ai aussi cherché à vous initier à une technique planétaire que doivent posséder tous les êtres planétaires et qu'ils possèdent en effet. La méditation, sous sa forme la plus rudimentaire, est l'instinct qui conduit à reconnaître le soleil physique et gouverne, par exemple, la manière dont la vie végétale planétaire se tourne vers le soleil, en tant que source dominante de sa vie. Sous sa forme intermédiaire, c'est ce qui révèle à l'aspirant et à la Hiérarchie le cœur du Soleil, et qui – dans sa forme la plus élevée – est le mode de contact reliant les Êtres les plus élevés de notre planète au Soleil Spirituel Central. Dans chaque cas, je souhaite signaler que cette capacité de méditer (expression spirituelle des processus mentaux) se focalise dans certaines [200] formations de groupe que nous aurions avantage à examiner brièvement.

On pourrait dire qu'entre les grands centres planétaires se trouve un groupe intermédiaire capable de méditer de manière créatrice ; les membres en sont choisis dans chacun des grands centres et parmi ceux qui sont déjà habitués à la méditation. Je voudrais m'arrêter ici, et vous demander de vous rappeler que je ne parle pas ici de méditation religieuse, dans le sens strict, ou des demandes d'aide invocatoires qui y sont si étroitement associées dans l'esprit du penseur chrétien occidental. Je parle de tous ceux qui – par une calme réflexion, un appel focalisé et un vrai fond de connaissance – sont capables de "penser jusqu'à pénétrer" dans un état de conscience supérieur à celui qui est normalement le leur. Dans cet état supérieur, ils parviennent à ces "découvertes" intuitionnelles et spirituelles, qui peuvent produire la semence d'une création nouvelle, ou qui peuvent ouvrir (pour ceux qui sont incapables de méditer ainsi) un champ nouveau de prise de conscience possible. Le motif de toute méditation de groupe de ce genre doit être le service altruiste ; la note- clé de tous les groupes de ce genre est la créativité ; ils sont tous une démonstration du troisième aspect, l'intelligence active, porté à sa perfection, auquel s'ajoutent d'autres aspects en développement. Tous sont en relation ou alignement direct avec l'un des Bouddhas d'Activité qui incarnent l'essence du troisième Rayon, celui d'Intelligence active, par lequel le troisième aspect peut réussir à se projeter et à s'exprimer. Ce sont ces trois Bouddhas qui contribuèrent à ce processus occulte stupéfiant de mise en œuvre du principe mental sur la terre ; par leur méditation créatrice, Ils amenèrent la Terre et la planète Vénus en alignement direct. Cela rendit possible l'avènement des Fils du Mental et la formation du quatrième règne de la nature, l'humanité. Ce sont des incarnations de l'intuition, et Ils gouvernent l'afflux d'énergie intuitionnelle dans le mental des hommes.

Le point que je souhaite vous voir garder à l'esprit est que ces groupes intermédiaires de travailleurs, connaissant le pouvoir de la méditation, sont en premier lieu créateurs, et que l'efficacité de leur travail se manifeste dans le groupe plus grand dont ils exécutent les [201] ordres, et dans le groupe influencé de manière créatrice par le travail de méditation accompli.

Assez curieusement, compte tenu de ce que le principe du Mental est le cinquième principe, il existe cinq groupes majeurs, agissant de manière primordiale par la méditation "de création et de soutien". Ce sont :

1. Le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde.

2. L'ashram, avec lequel les disciples appartenant au Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde peuvent être affiliés.

3. La Hiérarchie elle-même, l'ashram de Sanat Kumara.

4. Les Nirmanakayas ou "Contemplatifs inspirés".

5. La correspondance supérieure des Nirmanakayas, qui ont leur place en relation avec Shamballa ; cette relation est analogue à celle des Nirmanakayas avec la Hiérarchie.

Les membres de ces groupes proviennent des groupes plus grands, entre lesquels ils jouent le rôle d'intermédiaires.

1. Le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde tire ses membres du grand centre planétaire, appelé humanité.

a. Les membres les plus avancés du groupe sont affiliés à quelque ashram, à l'intérieur du cercle infranchissable de la Hiérarchie.

b. Le plus grand ashram, composé de nombreux ashrams, représente la plénitude de ce qu'a accompli le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, au cours des âges. Ceci est une déclaration pleine d'implications importantes.

2. Les Nirmanakayas prennent leur personnel dans la Hiérarchie, second grand centre planétaire. Leur relation avec Shamballa n'est pas celle d'une affiliation ; elle n'est pas non plus la même que celle du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, vis-à-vis de la Hiérarchie. Leur principale relation concerne le Triangle des Bouddhas d'Activité, et c'est sous l'inspiration créatrice de Ceux-ci qu'Ils travaillent. Ce courant d'inspiration ou "d'énergie inondée de lumière créatrice", est fourni à la Hiérarchie en permanence, et quand Elle en [202] a besoin pour son travail créateur. C'est une partie de cette énergie dynamique qui galvanise et nourrit l'enthousiasme du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, qui rassemble et unit ces serviteurs en un Travail Unique, et leur permet de travailler intelligemment et avec des facultés de création.

3. Un corps mystérieux qui a été appelé "les lumières qui reflètent". Les membres de ce groupe sont extra-planétaires dans une certaine mesure. Ils sont affiliés à Shamballa et concentrent l'énergie créatrice cosmique, la mettant ainsi à la disposition (sur demande) des Membres de la Chambre du Conseil de Shamballa. Nous n'avons que peu de choses à en dire ici ; ce sont les "Assistants du Seigneur du Monde" ; ils mettent en œuvre Ses desseins tels qu'Il les formule sur le plan mental cosmique.

Le point sur lequel je m'efforce d'insister et qui, je l'espère, restera dans votre mental est que la technique de la méditation est l'agent créateur dominant sur notre planète. Lorsque vous vous efforcez, en tant qu'individu, de "construire le nouvel homme en Christ" qui exprimera votre vrai soi spirituel, vous savez très bien que votre meilleur agent est la méditation ; le processus de méditation doit toutefois s'accompagner de travail créateur, autrement il est purement mystique et, bien qu'il ne soit pas vain, il a néanmoins des résultats négatifs.

Les membres du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde se recrutent dans toutes les branches de l'entreprise humaine, dont la religion organisée n'en est qu'une. Il y a des savants qui, bien que rejetant violemment tout ce qui n'est pas prouvé, donnent tout ce qu'ils possèdent de connaissances et d'aptitudes scientifiques au service de l'humanité – chacun dans le domaine qu'il a choisi. Il existe des hommes importants dans le monde de la finance, qui considèrent l'argent comme une responsabilité à dispenser sagement au service des autres, et pour qui la terminologie mystique ou occulte n'a aucune signification. Il existe des éducateurs occupés de la sage formulation de la connaissance et d'une compréhension encyclopédique de la sagesse accumulée au cours des âges ; ils s'efforcent d'utiliser ces dernières pour préparer la jeune génération à une vie belle, constructive et créatrice. Il existe des hommes d'Église, des chefs religieux [203] (dans l'une ou l'autre des religions mondiales) qui ne sont pas liés ou handicapés par la forme ; l'esprit de lumière est en eux et ils aiment intelligemment leurs frères les hommes. Tous ces hommes, s'ils sont membres du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, doivent inévitablement être des penseurs réfléchis, avoir des objectifs créateurs, être vraiment intelligents, et ils doivent avoir ajouté à leur intelligence un amour grandissant.

Ces hommes et ces femmes ont une relation double : avec le reste de l'humanité qu'ils cherchent à servir, et avec la Hiérarchie, en passant par quelque ashram, ashram qui est la source de leur inspiration et de leur effort créateur pour penser et travailler.

Le disciple accepté dans ce travail de groupe est en rapport conscient avec les deux centres planétaires (l'humanité et la Hiérarchie) et leur pensée créatrice conditionne le groupe pour une large part. Beaucoup d'entre eux, cependant, sont conscients de leur relation avec l'humanité et de leur service projeté, mais totalement inconscients de la source invisible de leur inspiration. Cela n'a pas d'importance, car – si leur motif est pur, leur intelligence vive et leur faculté de méditation adéquate – de toute façon ils reçoivent l'inspiration et développent leur intuition. Ce sont les membres du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde qui peuvent méditer et méditent, qui sont les véritables agents de la relation existant entre la Hiérarchie et l'humanité. Une telle relation a naturellement toujours existé ; il y a toujours eu de nombreux mystiques et quelques occultistes qui ont servi de canal à cette relation. Aujourd'hui, le groupe est nouvellement organisé et, pour la première fois dans l'histoire, la tâche d'invocation et d'évocation est également équilibrée, sur ce que l'on pourrait appeler une base moitié-moitié.

Par ailleurs, le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde est composé d'hommes et de femmes très divers, issus de toutes les nations, ayant de nombreux points de vue différents et appartenant à de nombreuses professions et idéologies ; ce groupe est donc véritablement plus représentatif de l'humanité et plus puissant qu'il ne l'a jamais été.

Quand le travail de l'Invocation aura atteint un stade élevé de développement, et quand l'année culminante de 1952 sera terminée, il sera sage de porter alors à l'attention du grand public, et sur une [204] échelle mondiale, la nature effective du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde.

Ce Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde est un aspect de l'antahkarana mondial et donne aux étudiants de l'antahkarana un bon exemple du but et du dessein du Pont Arc-en-Ciel que chaque disciple s'efforce de construire consciemment. Il est composé de ceux qui, dans leur conscience, ont pénétré vers le haut à un tel point et à une telle hauteur que leur ascension est devenue invocatoire ; elle a suscité une énergie descendante de la Hiérarchie, qui rencontre les énergies du groupe de réflexion ascendant, et fusionne avec celles-ci. Les mots ont ici tendance à être des entraves, mais la visualisation proposée se révélera utile. Dans le cas du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, ce n'est pas seulement l'énergie ascendante qu'il faut envisager ; il y a aussi la focalisation de la conscience et une réceptivité qui peut se développer et devenir une intention stable. Plus tard, ceci peut être suivi d'une reconnaissance, dans la conscience du cerveau physique, de ce qui s'est passé. N'oubliez pas que le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde est composé des groupes suivants :

1. Les initiés et les disciples qui font partie, consciemment, de la grande Loge Blanche.

2. Les aspirants et les disciples de moindre importance qui sont affiliés à la Hiérarchie, mais ne possèdent généralement pas la continuité de conscience qui viendra plus tard.

3. Ceux qui sont sur le Sentier de Probation et qui ne sont pas encore affiliés à la Hiérarchie ; ils sont néanmoins réceptifs à l'impression hiérarchique, et déterminés à servir les hommes.

4. Un nombre croissant de personnes qui répondent à l'idéalisme et au dessein du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde et qui bientôt rejoindront le groupe.

La principale condition requise est la méditation, mais – comme vous le savez – ce n'est pas forcément la méditation établie des écoles d'occultisme et des Églises ; la qualité de membre, cependant, exige le développement de l'esprit de réflexion, dans une direction quelconque de la compréhension humaine ; elle exige aussi la faculté de focaliser l'attention sur ce qui peut servir l'humanité, et de [205] reconnaître avec compassion ce dont les humains ont besoin. L'homme ou la femme irréfléchis, ceux qui sont entièrement pris par les affaires, la politique ou les liens de famille, ne peuvent pas faire partie du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, car ce groupe exige une certaine mesure de décentralisation ; l'habitude de la méditation y contribue rapidement.

À mesure que les membres de ce groupe méditeront et serviront, ils s'apercevront progressivement qu'ils prennent conscience d'un groupe intérieur – l'ashram du Maître sur le rayon duquel le serviteur se trouve. Cela variera nécessairement selon le rayon. Le rayon – il faut s'en souvenir – détermine la qualité et la nature du service à fournir. Petit à petit, le néophyte entre dans le rythme de l'ashram et, petit à petit, sa méditation se modifie et s'aligne sur la méditation ashramique constante et instinctive. Il faut se souvenir que la méditation ashramique est totalement exempte d'éléments personnels. Elle a le caractère d'une méditation de groupe constante et ininterrompue sur le Plan, et particulièrement sur l'aspect du Plan qui doit être exécuté immédiatement ; c'est le devoir assigné à l'ashram ou aux ashrams en question. Cette attitude constante de méditation réfléchie n'affecte en rien l'efficacité de l'ashram ou du disciple individuel, car deux ou plusieurs lignes d'activité peuvent exister simultanément. Voilà encore une leçon que le disciple apprend.