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SECTION TROIS ENSEIGNEMENTS SUR L’INITIATION - Partie 7

Il est un point que l'on néglige souvent, mais que je vous ai signalé précédemment, c'est la manière mentale d'aborder l'initiation. On a tant insisté sur la qualité d'amour de la Hiérarchie, sur le fait qu'elle est l'expression du second aspect divin, que le côté mental de la Hiérarchie est souvent oublié ; cependant, c'est la loi – étroitement liée à l'initiation – selon laquelle "le travail de l'initié s'accomplit à l'intérieur du cercle infranchissable du Mental universel". Je [385] voudrais que vous réfléchissiez à ces paroles, calmement et mûrement.

Le Logos planétaire, en ce qui concerne sa manifestation, la terre, travaille à partir des niveaux cosmiques mentaux ; tout ce qui est manifesté par son Verbe Créateur est sa pensée focalisée, et sa ferme intention mentale. Afin de créer le monde matériel, Il dirige sa pensée à partir de ce que l'on pourrait considérer comme étant les niveaux concrets du plan cosmique mental ; le processus tout entier consiste en précipitation, consolidation et irradiation.

Tous les processus initiatiques par lesquels le disciple doit passer concernent, de manière primordiale, la pensée de la Divinité incarnée suprême ; cette pensée se manifeste en tant que volonté-de-bien. Le progrès du disciple, d'une initiation à l'autre, permet que soit dévoilé petit à petit le Dessein divin, s'exprimant par le Plan hiérarchique et manifestant la qualité d'amour (volonté-de-bien) qui donne au Dessein et au Plan sa chaleur, son attraction magnétique et l'attribut majeur de guérison. On pourrait dire que le Dessein du Logos planétaire, tel qu'il émane du haut lieu où Il se trouve, sous l'impact de sa volonté-de-bien, est de nature rédemptrice.

Le thème de la rédemption (sous-jacent à tous les processus initiatiques) est caché dans la responsabilité karmique de Sanat Kumara ; de stade en stade, d'initiation en initiation, le disciple parvient à la compréhension de la rédemption. Tout d'abord, il apprend à effectuer la rédemption de sa personnalité triple ; puis ce concept s'élargit, selon des lignes parallèles, lorsqu'il cherche la rédemption de ses semblables ; plus tard, il participe au travail de rédemption lié à tout effort hiérarchique véritable et devient un "élément actif d'un ashram rédempteur". Aux initiations plus tardives, et après la cinquième initiation, celle de la Révélation, il perçoit avec une clarté nouvelle quelques-unes des obligations karmiques qui ont conduit le Logos planétaire à créer cette planète de souffrance, de chagrin, de douleur, et de lutte.

Il s'aperçoit alors (avec joie) que notre petite planète est essentiellement unique dans son dessein et dans ses techniques, et que sur elle, et en elle, (si seulement vous pouviez pénétrer [386] en dessous de la surface) il se poursuit une grande expérience de rédemption ; les facteurs primordiaux de sa mise en œuvre et ses agents scientifiques sont "les fils du mental qui choisissent d'être les fils des hommes et qui, cependant, pour toute l'éternité restent les Fils de Dieu". Ces "fils du mental" furent choisis, à l'époque très lointaine où le quatrième règne apparut, pour appliquer la science de la Rédemption. Il y a une signification historique vraie ainsi qu'une signification spirituelle ésotérique dans les paroles du Nouveau Testament : "la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l'enfantement en attendant la révélation des Fils de Dieu." L'initié Paul fait ici allusion au dessein planétaire et à la ferme insistance des Fils de Dieu pour qu'un jour, ayant effectué la rédemption de la substance, de la matière et de la forme, et prouvé ainsi la possibilité de cette rédemption par leur propre personnalité transfigurée, leur récompense soit qu'ils se manifestent finalement comme expression de la divinité. En vue de ce dessein et de ce but, ils ont institué le grand processus de l'initiation, produisant ainsi une continuité de révélation et d'illumination. En réalité, la période où l'initiation finale est prise est simplement l'apogée, la démonstration triomphante de la réalisation et du dessein de toutes les expériences passées. C'est l'accomplissement (par l'Unique Initiateur) de la première promesse faite aux "fils du mental" lorsqu'ils commencèrent leur travail de rédemption, et c'est "un flamboiement soudain de la gloire individuelle et sa fusion, à l'initiation, avec la gloire du tout".

Ces idées vous donneront peut-être un point de vue nouveau concernant l'initiation et, si vous pouvez réfléchir et penser correctement, elles vous aideront à entrer quelque peu dans le Mental de Dieu, vous permettant ainsi de pénétrer au moins dans la "zone de promesse" dont dépend tout espoir spirituel, toute attente et toute intention dynamique sous-jacente au processus de l'évolution. Les "salles de l'initiation" (encore en termes symboliques) dans lesquelles l'initié manifeste sa qualité rédemptrice constituent la vraie "terre promise". Toute l'histoire du peuple juif est basée sur une reconnaissance de cette vérité fondamentale ; les Juifs lui font néanmoins subir une distorsion qui prend la forme de possessivité individuelle [387] et raciale, due au profond égoïsme matérialiste de leur race. Ils impriment à l'ensemble de l'espoir éternel (qui est l'espoir de tous les fils du mental) une distorsion matérielle et raciale et un objectif purement matériel, un objectif territorial. Tout ceci à son tour, est basé sur l'arrogance, la nature agressive et le manque de vraie perspective qui sont les caractéristiques fondamentales du peuple juif, en dépit de nombreuses exceptions.

La "zone de promesse" où la pensée divine est projetée, dirigée et maintenue dans la ligne véritable de l'impulsion originelle du Logos planétaire, se trouve sur les niveaux cosmiques et y demeure immuablement. C'est ce qui, dans sa Chambre du Conseil à Shamballa, maintient Sanat Kumara fermement aux côtés des vies en voie de rédemption et de ceux qui sont les agents du processus de rédemption, jusqu'à ce que "le dernier pèlerin fatigué soit revenu à la maison du père". Ces agents sont les fils des hommes qui tous feront preuve finalement, "dans les demeures célestes" et sur le lieu de l'initiation, de la nature de leur haute aspiration ; ils prouveront, à tous ceux qui peuvent saisir cette démonstration, qu'ils n'ont fait que "redevenir dans leur pleine expression ce qu'ils ont toujours été". Maintenant, les voiles de la matière étant retirés, la gloire intérieure peut rayonner et – le travail de rédemption étant accompli – "ils peuvent s'avancer dans la gloire des œuvres de création". Je cite quelques mots prononcés par le Christ (à une initiation, il n'y a pas bien longtemps) alors qu'il s'adressait à un groupe de nouveaux initiés.

Sur les Indications

Nous allons passer maintenant à l'examen des indications que je vous ai déjà données. Elles sont au nombre de sept. J'ai déjà traité de deux d'entre elles. C'étaient :

Indication I "Les changements effectués dans la Hiérarchie ont été la conséquence du travail des disciples du monde."

Indication II "Les plans que fait aujourd'hui l'humanité sont les premiers signes de l'apparition de l'aspect volonté." [388]

Il reste cinq indications à examiner, et je les énumère ici, non sous forme de questions comme précédemment, mais dans leur formulation initiale. Je vous demande de les lire plusieurs fois en concentrant votre pensée et de noter combien elles sont étroitement reliées les unes aux autres, et comment elles jettent la lumière sur le processus initiatique qui est unique, ayant valeur de synthèse et d'illumination. Comme je vous l'ai dit, chacune peut avoir sept interprétations, mais, vu notre objectif, nous nous contenterons de les étudier sous l'angle du disciple accepté, c'est-à-dire, du disciple travaillant dans un ashram et se préparant au service et à l'initiation.

Indication III "Les disciples de tous les ashrams ont pour tâche de "modifier, de qualifier, et d'adapter le Plan divin", ceci simultanément. Pourquoi en est-il ainsi ? Pourquoi le Plan n'est-il pas imposé ?"

Indication IV "L'initié sait parce qu'il travaille. Que signifie cette indication pour vous ?"

Indication V "La clé de l'interprétation correcte d'une indication réside dans son association avec l'idée de direction, dans le temps et l'espace."

Indication VI "Le disciple doit reconnaître l'indication qui est liée à son point de conscience. Mon seul effort est de signaler la relation entre l'initiation et la révélation."

Indication VII "L'un des signes que le disciple est prêt à l'initiation est son aptitude à voir l'expansion et l'inclusivité du Tout, et de noter quelle loi est transcendée lorsque la partie devient le Tout."

En ce qui concerne la sixième indication, j'ai signalé que la révélation – suscitée par la juste orientation et la pensée juste – fait partie de l'entraînement des initiés. Beaucoup d'entre eux, se trouvant ainsi à l'entraînement, retardent leur progrès en ne reconnaissant pas la révélation lorsqu'elle se présente au- dessus de la ligne de leur horizon spirituel.

Vous noterez que les indications elles-mêmes traitent souvent de la nature d'une indication car, en réalité, quand une indication est bien étudiée, elle est la semence ou le germe d'une révélation prévue. Le Maître sait bien quelle révélation doit suivre normalement pour le [389] disciple à l'entraînement ; par le moyen des indications, Il sème la graine de la révélation, mais il reste au disciple à découvrir ce que l'indication est censée produire, et à nourrir cette graine jusqu'à ce qu'elle s'épanouisse dans la beauté de la révélation.

En essayant de vous expliquer ces indications, je ne fais pas le travail que vous devriez faire. En vérité, je ne fais que mettre en ordre à votre profit les idées, informations et concepts, qui se trouvent déjà dans votre mental subconscient, y ayant été placés par la méditation, l'étude et l'expérimentation. Ceci fait, je vous laisse continuer seuls et sans aide vers le moment de la révélation. Vous parlez d'une série d'initiations, mais les Maîtres emploient le terme de série de révélations, et leur travail vis-à-vis de leurs disciples est de les préparer à la révélation. Souvenez-vous, mon frère, que la révélation est ardue à enregistrer et à maintenir – point souvent oublié. Elle est épuisante pour la personnalité du disciple, mais ne sert à rien à moins d'être reconnue par cette personnalité ; elle est extrêmement stimulante et l'initié passe par trois stades en ce qui concerne une révélation : Tout d'abord vient le stade de l'extase et de la reconnaissance suprême ; puis l'obscurité suit, et presque le désespoir quand la révélation s'évanouit et que le disciple s'aperçoit qu'il doit cheminer à nouveau dans la lumière ordinaire du monde ; il sait alors ce qui est ; là réside son épreuve, car il doit continuer sur cette connaissance intérieure, mais se passer de la stimulation de la révélation. Finalement il est tellement absorbé à servir, à aider ses semblables et à les conduire vers leur prochaine révélation que la surexcitation et la réaction sont oubliées. Il découvre alors, à sa grande surprise, qu'à tout moment et à volonté – si elle sert ses intérêts altruistes – la révélation lui appartient pour toujours. Réfléchissez à ceci. Étudions maintenant les indications qui restent :

Indication III :

"Les disciples de tous les ashrams ont pour tâche de modifier, de qualifier et d'adapter le Plan divin, ceci simultanément. Pourquoi le Plan n'est-il pas imposé ?" [390]

Vous noterez immédiatement la relation de cette indication avec la première qui vous a été donnée. Le concept de responsabilité sous-tend la signification de cette indication ; à ce sujet, je souhaite vous rappeler que – du point de vue de la science ésotérique – le sens de la responsabilité est la première caractéristique marquante de l'âme. C'est dans la mesure, donc, où le disciple est en contact avec l'âme et devient une personnalité pénétrée par l'âme et en conséquence sous la direction de l'âme, qu'il entreprendra la tâche qui lui est présentée dans cette troisième indication. Le processus consistant à "modifier, qualifier et adapter" se poursuit par l'intermédiaire d'une personnalité intellectuellement concentrée ; il est aidé par la compréhension dont le mental concret est capable. C'est un résultat de l'activité de l'âme sur son propre plan, et il est entièrement lié à l'intention du groupe hiérarchique et à la promotion du Plan divin.

La compréhension de ce Plan par le disciple variera nécessairement selon son point d'évolution. Dans les tous premiers stades de l'état de disciple, sa capacité de "modifier, qualifier, et adapter" est faible en vérité, mais chaque expansion de conscience l'adaptera de plus en plus à cette tâche. Vous auriez intérêt à étudier de nouveau les stades de l'état de disciple, tels qu'ils sont décrits dans le premier Volume de L'état de Disciple dans le Nouvel Âge. Vous noteriez comment chaque stade (quand il est effectivement vécu) permet au disciple de voir le Plan sous l'angle de l'ashram et du Maître avec une clarté croissante ; finalement, vient un temps où le disciple arrive au cœur même des choses et où il est si proche du cœur du Maître qu'il peut participer aux plans hiérarchiques.

Il y a deux pensées à examiner ici. Tout d'abord, il faut comprendre que le disciple, selon la Loi, doit maîtriser la technique du compromis spirituel et, deuxièmement, que les trois mots : modifier, qualifier et adapter, se rapportent avec précision aux trois mondes où le Plan doit se manifester. Il y a deux sortes de compromis, mon frère. Le compromis où l'équilibre est atteint par opportunisme, qui est habituellement le moins désirable, le plus matériel et le plus facile. Il y a aussi le compromis qui fait pencher la décision (il y a [391] toujours décision lorsqu'il s'agit de faire progresser le Plan) vers ce qui concerne les valeurs spirituelles et qui apportera finalement le plus grand bien pour le plus grand nombre. Le disciple doit apprendre cette sorte de compromis, car il n'y a pas grand-chose de gagné si les valeurs spirituelles sont imposées. Le compromis que doit établir le disciple se situe entre la reconnaissance du stade moyen atteint par l'humanité, et les aspects immédiats du Plan dont le Maître pense qu'ils devraient être présentés à tous les hommes et reconnus.

La valeur, pour l'ashram, d'un disciple entraîné qui travaille réside dans son aptitude à "voir avec l'ashram" quelle est l'activité nécessaire, ainsi que la technique et la manière de réaliser un autre développement du Plan éternel. À cela doit s'ajouter la compréhension qu'a le disciple de la civilisation et de la culture dont il fait partie, et la compréhension du domaine dans lequel son effort doit s'exercer. Fonctionnant en tant qu'être humain et faisant partie du grand panorama de la vie, il peut interpréter pour l'ashram ce qu'il voit de l'étendue du mal, ce qu'il note de la lutte de l'humanité vers le bien, et de la grande "voix révélatrice" des masses muettes. Ces suggestions quant à la manière immédiate de transformer les idées hiérarchiques en idéaux humains ordinaires sont importantes pour le Maître de son ashram. Sa valeur, pour cet aspect du travail hiérarchique, est qu'il n'est pas un Maître, qu'il a nécessairement un contact plus étroit avec la vie quotidienne des êtres humains ordinaires, et que le domaine de ses activités est celui des personnalités, tandis que le Maître et les disciples anciens travaillent avec les âmes. Quand un disciple est véritablement une personnalité pénétrée par l'âme, il peut apporter au Maître une aide très précieuse. Il y a lieu de signaler qu'il existe trois types de travailleurs hiérarchiques :

1. Les âmes ; c'est-à-dire les initiés qui ont pris la quatrième initiation, de la Renonciation et chez qui le corps de l'âme, le corps causal, a été détruit. Ce sont les gardiens du Plan.

2. Les personnalités pénétrées par l'âme ; ce sont les disciples et les initiés des trois premières initiations par l'intermédiaire [392] desquels les "âmes" travaillent à l'accomplissement du Plan.

3. Les aspirants intelligents qui ne sont pas encore des personnalités pénétrées par l'âme, mais qui reconnaissent la nécessité du Plan et recherchent le bonheur de leurs semblables.

Le groupe le plus élevé formule le Plan ; le second groupe "modifie, qualifie et adapte" le Plan, selon les nécessités humaines contemporaines, assurant ainsi la continuité progressive et régulière du Plan ; le troisième groupe est composé des agents qui apportent le Plan à l'humanité et cherchent à le rendre exécutable, guidés par le compromis spirituel, compromis mis en évidence par le second groupe.

Les disciples, qui saisissent le Plan et sont informés spirituellement des mesures à prendre pour modifier le Plan sur le plan mental, afin que son acceptation par l'humanité soit intelligemment progressive et non imposée dynamiquement avec les effets désastreux qui en découleraient, les disciples, dis-je, sont les agents primordiaux. Ils acceptent d'être responsables du compromis nécessaire, car ils en sont responsables et non les Maîtres. Les différents aspects du Plan – tels qu'ils sont présentés dans l'ashram – sont alors modifiés et restructurés, de sorte que le Plan devient une série de mesures successives et n'a pas l'impact violent d'une idée non comprise. On pourrait dire que le compromis spirituel du disciple (travaillant au Plan) transforme l'idée fondamentale, par modification mentale, en un idéal acceptable.

Quand le processus de modification est terminé, l'idée – sous forme d'idéal – descend sur le plan astral, celui des émotions. Là, elle se colore de la caractéristique qui, d'après le disciple au travail, plaira le plus aux masses parmi lesquelles il travaille, et satisfera particulièrement les aspirations de l'intelligentsia.

Aujourd'hui deux idées colorent l'idéal de la prochaine civilisation en vue de laquelle tous les disciples travaillent : la liberté et la sécurité spirituelle. Ceci est vrai, même si l'homme qui parle de sécurité oublie le mot "spirituel". C'est cela, néanmoins, qu'il recherche. Plus tard, l'idéal "dûment modifié et qualifié" est présenté au monde [393] des hommes sur le plan physique et là il est adapté aux différents domaines de pensée, aux divers types de conscience, aux nations et groupes au sein desquels le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde travaille. Ce triangle de travailleurs est enveloppé de tous côtés par le monde des âmes et des hommes ; son sommet atteint les plus hauts niveaux de la Hiérarchie ; sa deuxième pointe est ancrée dans le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde ; sa pointe inférieure pénètre dans la masse des hommes. Vous avez donc :

Il y a une ligne de descente directe allant des Maîtres jusque parmi les hommes, et c'est dans le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde que le travail consistant à "modifier, qualifier et adapter" est exécuté. Des fautes sont souvent commises, car ce triple travail dépend d'une vision claire et d'un jugement équilibré ; malgré tout, le travail continue et (à la longue) l'idée divine finit par émerger sous forme d'idéal accepté qui, le temps venu, est le moyen de faire progresser la famille humaine tout entière sur le Sentier de l'Évolution.

Indication IV :"L'initié sait parce qu'il travaille. Que signifie pour vous cette indication ?"

Ces quelques mots couvrent toute l'histoire de l'évolution. Le Christ exprima cette idée en d'autres termes lorsqu'Il dit "Tout homme qui accomplit Sa volonté, saura" ; selon la loi occulte, l'action précède toujours la connaissance, car la connaissance est acquise par l'expérimentation et l'expérience. Le disciple ou l'aspirant travaille toujours dans le noir, surtout dans les premiers stades [394] de son développement, et il suit un instinct profond et caché vers l'activité juste. En acquittant son pénible devoir de façon persévérante, tout d'abord sous la pression de la conscience, puis sous l'impulsion de son âme qui s'éveille, puis sous l'influence du Maître, il avance de l'obscurité à la lumière ; il découvre que l'obéissance à ses instincts spirituels le conduit inévitablement dans le règne de la connaissance, et que la connaissance – lorsqu'elle est acquise – se transforme finalement en Sagesse. Il devient alors un Maître, et ne travaille plus dans le noir.

D'ordinaire, les aspirants souffrent amèrement des cycles d'obscurité qu'ils semblent traverser ; ils se plaignent de la difficulté de travailler dans le noir, et de ne voir de lumière nulle part ; ils oublient que la capacité de travailler dans l'obscurité et dans la lumière, n'est qu'une seule capacité inhérente. La raison en est que l'âme ne connaît que l'existence, que la lumière et l'obscurité ne sont – pour l'âme – qu'une seule et même chose. Par-dessus tout, la connaissance vient de l'expérimentation consciente, et là où il n'y a pas activité expérimentale, aucune expérience ne peut être acquise. La connaissance est la récompense de ces deux facteurs ; connaissance qui n'est pas théorique, mais qui est prouvée, effective et le résultat intelligent d'un dur travail ; c'est aussi le résultat d'une fréquente détresse (utilisée correctement) et de l'anticipation spirituelle.

Ce que j'ai dit ci-dessus est vrai de la vie et du travail de l'aspirant lorsqu'il résout le problème de sa propre nature inférieure, et se prépare au stade de la personnalité pénétrée par l'âme ; c'est vrai aussi du disciple qui cherche la connaissance et la sagesse en exécutant de son mieux le Plan hiérarchique. Il doit forcément expérimenter et acquérir de l'expérience pratique ; il doit apprendre le sens de la réussite et de l'échec, et la connaissance qu'il peut en tirer. La connaissance vient d'abord de la lutte pour avancer dans une lumière plus grande et plus claire ; puis, elle vient lorsque l'aspirant (cherchant l'expression de son âme) apprend à s'oublier dans le service des autres qui ont besoin de ce qu'il peut avoir de lumière et de connaissance ; la sagesse remplace la connaissance quand, les feux de la transmutation de la lutte, de la douleur et d'un dur travail, [395] l'aspirant se transforme en travailleur – disciple et, progressivement, il est absorbé dans les rangs de la Hiérarchie.

Il existe des significations différentes et plus profondes, mais je vous ai indiqué ici la voie d'une connaissance plus complète ; la signification latente se révélera inévitablement à mesure que votre travail vous conduira vers l'expérimentation et l'expérience, et de l'expérience à une expression manifestée de la divinité.

Indication V :

"La clé de l'interprétation correcte d'une indication réside dans son association avec l'idée de direction dans le temps et l'espace."

Je me demande, mon frère, si vous pouvez comprendre qu'une indication n'est une indication que si elle vous donne une direction, et la possibilité d'aller de l'avant. Une indication n'est pas un point statique d'information. Quand elle est abordée correctement, elle devient le prochain pas en avant, sous-jacent et dynamique, sur le Sentier du Retour. C'est là que les mots "dans le temps et dans l'espace" prennent un sens. L'une des premières choses que le disciple doit apprendre est de reconnaître le moment en temps opportun pour sa propre vie spirituelle expérimentale, et en rapport avec le travail qu'il se trouve accomplir dans le monde des affaires quotidiennes, sous l'impression de la Hiérarchie. C'est l'une des leçons les plus difficiles à apprendre, particulièrement pendant le stade où le disciple se laisse facilement entraîner par un enthousiasme émotionnel et impulsif ; c'est une chose particulièrement difficile à saisir pour les personnes qui sont sur le sixième Rayon, celui d'Idéalisme et de Dévotion.

Les disciples, dans leur noviciat, font plus d'erreurs quant au temps, qu'aucune autre erreur ; ceci est naturel et l'on pouvait s'y attendre, car "temps" n'est qu'un mot désignant les événements courants de la vie journalière. Le temps n'est autre chose qu'une succession d'événements, enregistrés dans la conscience du cerveau physique ; ces événements risquent d'avoir un effet trop important sur le disciple: Cependant, à partir du moment où il peut envisager les événements comme des aspects du temps, non seulement il commence à développer en lui une continuité de conscience nécessaire, mais aussi un sens des proportions dont l'effet est sain et stabilisant. Les étudiants feraient bien de prendre les mots "direction [396] dans le temps et l'espace" comme pensée- semence dans leur méditation. Grande serait leur récompense.

Il est sage de se rappeler que "l'espace est une entité" – comme l'a dit H.P.B. Quand elle définit ainsi l'espace, elle donna à l'humanité l'une des indications les plus importantes qu'elle ait jamais reçues. Comprendre l'existence de cette entité conduit à une reconnaissance pratique de l'aphorisme "en Lui, nous avons la vie, le mouvement et l'être." Cela explique la nécessité de l'enseignement ésotérique concernant les centres planétaires et les plans en tant qu'états de conscience. Le disciple commence à s'étudier par rapport à cette "Entité qui enveloppe Tout", à s'assurer de quelle "direction" viennent les diverses énergies donnant du pouvoir à sa vie et motivant ses actions ; il se familiarise progressivement avec la "localisation des centrales de pouvoir et des centres rayonnants de lumière, qui – fondés par le Créateur divin – sont les sources de la vie et l'origine de la lumière et de la connaissance". C'est ainsi que s'expriment les anciennes archives que, parfois, j'essaie de vous traduire.

Direction, Temps, Espace. Lorsque ces concepts sont présents à l'esprit, l'information occulte commence à prendre une importance nouvelle et profondément ésotérique. Ils peuvent être étudiés de deux manières par le disciple et c'est pour les disciples que j'écris :

1. Indiquant la direction, dans le temps et dans l'espace, d'où l'énergie qui motive et l'amour qui illumine peuvent exercer un impact sur le disciple réceptif.

2. Indiquant – encore dans le temps et dans l'espace – la direction dans laquelle les énergies manipulées par le disciple doivent aller, à mesure qu'il apprend à coopérer au Plan hiérarchique et à l'exécuter. C'est le côté positif et non l'aspect négatif de ces mots.

Le disciple se meut toujours dans un monde d'énergies ; elles exercent un impact sur lui, venant de directions nombreuses et variées. Il lui faut apprendre quelles énergies doivent être rejetées, et quelles sont celles auxquelles il doit être réceptif ; toutes ces énergies se meuvent dans l'espace et sont en réalité l'aspect vie de l'entité-espace ; toutes sont déterminées par le facteur temps avec lequel le [397] disciple doit se familiariser. D'autre part, le processus est quelquefois renversé. Le disciple apprend à utiliser des énergies – qu'il a découvertes et situées dans l'espace – dans un temps déterminé, puis à les diriger avec précision (via le centre ajna) vers le travail et le groupe qui sont sous l'influence hiérarchique grâce à ses propres efforts immédiats. Réfléchissez à ceci, car une grande illumination gît cachée dans ces mots.

Je traiterai des deux indications qui restent dans ma prochaine communication ; l'enseignement sur les Indications sera alors terminé. L'enseignement sur les Formules a pris fin dans les instructions précédentes, car ce qui a été communiqué au sujet de ces formes abstruses est suffisant pour répondre aux buts de l'instruction au cours du prochain cycle.

Points de Révélation

Nous avons déjà étudié deux des points de révélation, et nous avons donc examiné les deux qui se rapportent aux deux premières initiations ; elles sont prises, respectivement, sur le plan physique et sur le plan astral. À la seconde initiation, l'initié commence pour la première fois (quoique sous la forme la plus élémentaire) à employer l'aspect volonté et – dans la révélation accordée – il franchit un pas plus grand vers la troisième Initiation, celle de la Transfiguration. Ceci implique la transfiguration de la personnalité et sa libération de l'attrayante prison des trois mondes. Maintenant, il a devant lui cette grande initiation de transition et il se trouve confronté à la révélation qui nous a été exprimée de la façon suivante :

"La Monade est au Logos planétaire ce que le troisième œil est à l'homme."

Ce sont des paroles mystérieuses qui ne peuvent être comprises que si on les rapproche de la révélation précédente, impliquant la Volonté et la loi de Sacrifice. Il faut se souvenir que la loi de Sacrifice (dans son aspect destructeur) est dominante pendant la deuxième, la troisième et la quatrième initiation.

1. À la deuxième initiation, celle du Baptême, la domination [398] du corps astral est rompue ; il est sacrifié afin que l'intuition, correspondance supérieure de "l'aspiration dynamique" (comme elle est appelée parfois) puisse gouverner.

2. À la troisième initiation, celle de la Transfiguration, la domination de la personnalité dans les trois mondes est brisée, afin que le Fils du Mental, l'âme, puisse se substituer finalement au mental inférieur concret qui, jusque là, dirigeait. De nouveau, uniformément à la loi de Sacrifice, la personnalité est libérée et devient simplement un agent de l'âme.

3. À la quatrième initiation, celle de la Renonciation, l'aspect destructeur de la Loi de Sacrifice provoque la destruction du corps causal, le corps de l'âme, afin que la personnalité unifiée, pénétrée par l'âme, puisse fonctionner directement sous l'inspiration de la Triade spirituelle – expression triple ou instrument de la Monade.

La signification de ces "épisodes destructeurs entraînant la libération du prisonnier de la planète" (c'est-à-dire de l'homme spirituel divin) réside dans le fait qu'après la quatrième initiation, la lumière du dessein est le seul facteur qui gouverne la carrière de l'initié ; il entre alors dans un stade où, régulièrement, il s'approche de plus en plus du "centre où la Volonté de Dieu est connue". C'est une révélation élémentaire du Dessein divin qui est donnée à la troisième initiation ; seul le premier stade de ce Dessein mystérieux embrassant tout est révélé à ce moment là ; les six initiations qui restent révéleront progressivement (au Maître) ce Dessein enveloppant tout.

Plus haut, je vous ai dit que trois mots devaient être examinés en relation avec les Points de Révélation : Procédé – Localisation – Objectif. Tous trois servent ici à examiner la nature de la révélation imminente.

La reconnaissance de ces Points de Révélation tombe automatiquement dans deux procédés importants, ou processus conformes à un plan :

1. Le procédé employé sous l'impulsion de la loi de Sacrifice qui détruit toutes les entraves, et écarte tous les obstacles [399] individuels, libérant ainsi l'initié et le faisant pénétrer dans le tourbillon de forces où il apprend la méthode de l'usage de la correspondance planétaire de ce qu'il a surmonté individuellement. Il faudrait étudier soigneusement ces mots, en rapport avec la deuxième, la troisième et la quatrième initiation.

2. Le procédé employé aux cinq initiations qui restent ; dans ces processus initiatiques il y a "absorption spirituelle de l'initié dans le cercle et dans le cycle du Mental Universel" ; l'initié est alors "inclus et libre d'agir dans des domaines d'effort planétaires où la volonté doit être employée selon les directives éventuelles de la Monade".

Vous pouvez voir, d'après ce qui précède, combien cet enseignement avancé doit nécessairement demeurer abstrus, voilé et protégé, afin de protéger l'initié. Ces deux procédés relatifs au moment crucial de chacune des initiations sont toujours très scrupuleusement tenus secrets. Le moment "où l'initié, se tenant sur le point dans le triangle et non sur le carré" voit (en un éclair) le grand procédé d'alignement qui le conduira du point actuel de révélation immédiat à la gloire finale, doit pour toujours être protégé et il le sera.

La localisation de ce point particulier de révélation se situe sur le plan mental ; par l'alignement du mental concret inférieur, du Fils du Mental et du mental abstrait, un canal direct de vision est créé. Le moyen de révélation à cette initiation est l'antahkarana, qui est en voie de construction rapide, et peut ainsi prouver l'existence d'un chaînon de liaison, et le mode ésotérique de vision, L'instrument de réception est le troisième œil qui – pendant un moment

– suspend sa tâche de direction de l'énergie sur le plan physique, et devient alors un organe stationnaire de réception, tourné vers l'intérieur et vers la lumière supérieure. Le centre de la tête est donc impliqué, et un alignement secondaire se fait entre le centre ajna, le centre de la tête et le corps de l'âme. Tout ceci se produit à un point élevé, pendant la troisième initiation ; pour la première fois de son histoire personnelle, l'initié est complètement aligné et peut fonctionner directement du centre de la tête au point le plus élevé de la Triade Spirituelle. Vous avez donc la raison [400] de l'afflux soudain de gloire transfigurante.

Ceci est l'objectif de l'initiation ; le triangle : procédé, localisation, objectif, est créé ; il apparaît en un éclair, puis – à la fin du processus initiatique – disparaît, laissant néanmoins une tendance permanente, nouvelle, spirituelle et instinctive vers la perception et la vitalité monadiques.

Notez donc comment cette information – en signalant l'attitude du troisième œil pendant ce processus initiatique et sa nouvelle fonction en relation avec la Monade – jette une lumière nouvelle sur le travail de la Monade. Ce troisième œil est maintenant réceptif à la lumière venant de sa source la plus haute ; il suspend son activité allant vers l'extérieur et fonctionne comme une lentille reflétant la lumière et parvenant à la plus haute vision intérieure possible, vu le point particulier d'évolution atteint. Tout ceci constitue une activité qui (excepté pour les initiés du plus haut degré) reste très mystérieuse. Néanmoins, l'étude de l'utilisation du troisième œil à la troisième initiation apportera l'illumination quant à l'enseignement selon lequel la Monade est au Logos planétaire, ce que le troisième œil (dans sa fonction initiatique) est au disciple du troisième degré d'initiation.

La Monade est la source de lumière – et non seulement pour la famille humaine – et elle reçoit la lumière du soleil triple ; c'est la lentille à travers laquelle la lumière du Logos solaire peut affluer vers le Logos planétaire, maintenant avec fermeté dans cette lumière la vision, le dessein, la volonté et l'intention créatrice du Logos planétaire.

Il ne m'est pas permis de vous en dire plus dans ce sens. Je ne peux que vous donner des suggestions voilées et formuler certaines expressions ou pensées-semence qui (si vous les examinez dûment et y réfléchissez) commenceront à entraîner votre perception et à développer votre troisième œil, lui permettant de se réorienter et de changer sa fonction quand surviendront le temps opportun et l'urgence correcte.

Je vous ai dit que ces points de révélation sont le germe ou la semence d'une certaine puissance invocatoire, ce qui est spécialement vrai et juste quand il s'agit de l'enseignement concernant le troisième œil. L'initiation n'est pas un processus abstrait, mystique, auquel le disciple est soumis sur l'un ou l'autre des plans subtils [401] et dont la connaissance devra filtrer progressivement jusqu'à sa conscience. Ceci peut être particulièrement vrai des deux premières initiations (les initiations siriennes du seuil) mais toutes les autres initiations impliquent l'homme tout entier et les "trois véhicules périodiques", produisant la ferme fusion de ces trois véhicules, la réaction croissante à la Lumière du Monde, et l'aptitude à enregistrer ce qui est subi dans le cerveau physique, si l'initié fonctionne selon le karma, par décision, ou pour le service dans un corps physique ; dans ce processus d'enregistrement, le troisième œil est intensément impliqué. À partir de la troisième initiation, le troisième œil est soumis à un entraînement et commence à fonctionner des deux manières suivantes :

1. Il est (dans une certaine mesure) une correspondance du mental concret, avec sa faculté d'interpréter l'entourage et l'expérience.

2. Il peut aussi jouer le rôle de lentille, assemblant la lumière du monde intérieur et du monde supérieur.

Vous noterez donc la signification nouvelle que ces idées donnent aux trois stades accompagnant les points de révélation : le stade de Pénétration, le stade de Polarisation et le stade de Précipitation. Je vous laisse en tirer vous- même les conclusions après avoir dûment étudié l'enseignement.

Passons au quatrième Point de Révélation qui est exprimé dans les termes suivants :

"Le Dessein lui-même n'est qu'une énergie, libérée au sein de la Chambre du Conseil à Shamballa. Là elle doit prendre forme."

Ce point de révélation porte l'initié à l'un des plus hauts points de contemplation ; nous traitons ici de sa soudaine compréhension – à la quatrième initiation, celle de la Renonciation – d'une autre phase de la Volonté divine conditionnante. Il a commencé par [402] reconnaître et par interpréter – même si c'est d'une manière élémentaire par rapport à ce qu'il reconnaîtra à la neuvième initiation – l'aspect destructeur de la Volonté, s'exprimant par la loi de Sacrifice. Maintenant, pour la première fois et comme conséquence de la destruction, il peut commencer à saisir l'aspect de cette même Volonté et à se rendre compte de sa future fonction, en tant que Constructeur créateur. La construction devant être exécutée ici, je vous le rappelle, n'est pas la construction caractéristique du second aspect divin – celui de l'Amour-Sagesse. Elle est strictement liée à celle du premier aspect, celui de Dessein, de Puissance et de Volonté. Elle traite des processus qui précèdent la véritable construction créatrice, la préparation des modèles "dans les limites de Shamballa", où les grands Êtres spirituels doivent faire leurs plans. C'est un processus qui diffère de celui de la construction créatrice et qui se rapporte à l'entreprise mystérieuse faite selon la "loi d'Assemblée".

L'énergie qui est employée, et avec laquelle l'initié prend alors son premier contact très temporaire, est celle qu'emploie le Logos planétaire lorsqu'Il recueille, à l'intérieur de son cercle infranchissable, la substance extra- planétaire qui doit être utilisée progressivement, à mesure que le monde de l'existence et de la forme progresse selon la loi d'Évolution. Il faut se souvenir, par exemple, que les formes planétaires sont maintenant composées d'une substance beaucoup plus élevée que dans les temps primitifs. Il faut se souvenir aussi qu'un grand processus d'élimination se poursuit constamment, accompagné d'un processus parallèle de substitution. Ce qui est rejeté et expulsé au sens occulte, comme ne répondant plus au dessein du Logos planétaire, est remplacé par ce qui sera "digne du dessein du Père". C'est ce concept qui a été déformé et travesti par l'enseignement chrétien du "rachat par le Christ".

Cela découla de la confusion fondamentale entre la loi de Sacrifice et la loi d'Assemblée, et survint quand toute compréhension de la nature du Père était un mystère suprême ; le processus tout entier fut alors interprété en termes du premier Aspect ou Aspect supérieur de la Trinité essentielle dont l'homme ne savait rien, au lieu d'être interprété en termes du second Aspect, l'aspect constructeur et [403] magnétique de l'Amour. Nous sommes – si cela pouvait être compris – en voie de réinterpréter et de recomposer ce que l'on a appelé "la structure doctrinale sous-jacente à la relation entre la connaissance et la sagesse". Ceci implique la destruction d'anciens concepts tels que la trinité de la manifestation, et le rassemblement des idées nouvelles, plus justes, qui doivent inévitablement être substituées aux anciennes, à mesure que le développement du premier aspect est présenté à l'initié sur le Sentier. Ceci, grâce à certaines activités plus tardives, descendra, en filtrant progressivement, dans la conscience de l'humanité ; la nouvelle religion mondiale sera basée sur une perception spirituelle plus profonde de l'Aspect Père ou Vie, remplaçant la vision rapidement cristallisée du Fils ou Aspect conscience.

Vous avez ici la clé de l'enseignement que je vous ai souvent donné, selon lequel les processus supérieurs de développement spirituel doivent consciemment céder la place à une phase beaucoup plus élevée de perception pour laquelle il n'existe pas encore de terme. En relation avec la conscience, nous parlons constamment d'initiation ; en relation avec ce nouveau processus de perception et d’interprétations simultanées, nous employons le mot plutôt vague d' "identification".

Le processus auquel il est permis à l'initié de participer, pendant et après la quatrième initiation, celle de la Renonciation (qui lui est présentée en une série de points de révélation) est rendu possible par sa soumission à la loi de Sacrifice. Celle-ci, à son tour, place sa conscience – par des stades progressifs – sous l'influence de la loi d'Assemblée. C'est une loi dont je n'ai parlé dans aucune de mes précédentes instructions. Grâce à une révélation comprise et

appréciée, l'initié peut maintenant ajouter à son travail pour le Plan, et à la technique de construction de celui-ci, une capacité de travailler avec le Dessein divin, avec les substances de nature éthérique et avec les énergies qui imprègnent le corps éthérique cosmique (les quatre plans les plus élevés de notre plan physique cosmique) selon la loi qui est mise en action par le Père, mais qui rend possible l'activité constructrice du Fils, de sorte qu'elle est entièrement dans la ligne du Dessein divin.

Un autre aspect de ce processus, révélé par le point de révélation atteint à la quatrième initiation, est que le point le plus élevé possible du processus de rédemption est alors indiqué, car les [404] énergies libérées dans la Chambre du Conseil de Shamballa sont "la substance vivante, de nature substitutive, mise à la disposition du point de lumière qui avance". Ce point de la conscience divine qui peut être appelé (en ce qui nous concerne) l'Unité, l'Homme, rachète successivement la substance dont toutes les formes sont faites, et amène la manifestation de la contrepartie supérieure de cette substance libérée à Shamballa – pour que l'homme l'utilise. Ceci est un profond mystère et je crains qu'il ne me soit pas possible d'exprimer ces idées avec une plus grande clarté. Néanmoins, selon la loi de Correspondance ou d'Analogie, il est possible, pour l'initié, d'arriver à une vraie perception des significations impliquées. Ces points de révélation émanent du monde des significations et non du monde de l'âme. S'ils sont interprétés avec vérité et en temps voulu, ils jettent la lumière sur le monde de l'âme, rachetant ainsi et libérant les formes dans le monde des apparences.

Vous avez donc dans ce point de révélation suggéré, les trois mêmes méthodes successives d'appréhension de la vérité se trouvant dans toutes les révélations de ce genre. Quelles sont ces méthodes ?

Il y a tout d'abord la reconnaissance d'un grand mode d'action qui doit, selon la loi d'Assemblée, être responsable de l'apport d'énergies extra- planétaires, à mesure que se poursuit la rédemption du monde de l'existence et du monde de la forme, au moyen du second aspect divin. Je ne peux rien vous dire de ce mode d'action. Le lieu ou emplacement de cette action d'assemblée est donné clairement. C'est la Chambre du Conseil de Shamballa. Je voudrais cependant, mon frère, attirer votre attention sur le fait que Shamballa n'est qu'un mot exprimant l'idée d'un vaste point focal d'énergies, assemblées et réunies par le Logos planétaire, afin de créer une manifestation conforme à son intention en développement, et à son service planétaire. L'objectif est également clair ; c'est le rassemblement de ce qui a, en soi, des énergies de rédemption. De même que la science de Rédemption, selon le Plan hiérarchique, est la technique employée pour racheter le monde des apparences, de même – sur un niveau beaucoup plus élevé – la loi d'Assemblée produit [405] la science de l'Énergie qui est le processus rédempteur (dans un sens que vous ne pouvez pas comprendre) influençant le travail de ceux qui travaillent à la rédemption dans le monde de l'âme.

De nouveau, vous voyez comment tout ceci tombe dans les trois stades, Pénétration, Polarisation et Précipitation, car c'est lié au rassemblement des énergies de rédemption, apportées dans notre cercle infranchissable, grâce à l'activité d'Êtres à Shamballa, qui peuvent pénétrer dans des sphères extra- planétaires, puis focaliser les énergies ainsi assemblées dans la Chambre du Conseil à Shamballa. Ils peuvent alors les précipiter dans le cercle infranchissable de la Hiérarchie, et hâter, en conséquence, le travail de rédemption, ainsi que porter ces énergies des plus hauts niveaux du plan physique cosmique jusqu'au plan le plus bas de la manifestation extérieure, physique et dense.

L'agent de ce processus est l'énergie de l'intuition, ou énergie de la raison pure. C'est la qualité mentale "au sein du cercle infranchissable du Mental Universel" qui est de plus en plus employée, par les initiés de plus hauts degrés dans le travail de rassemblement des énergies. Cette énergie perçoit le stade de rédemption atteint dans le monde des apparences, alors que la Hiérarchie applique les énergies rédemptrices ; elle perçoit aussi la qualité et le stade d'activité que doivent posséder les nouvelles énergies à réunir.

Je souhaite attirer votre attention sur le fait que ce point de révélation est lié au plan de la raison pure ou plan bouddhique. C'est le plus bas des niveaux éthériques cosmiques ; c'est donc un plan "d'éjection transitionnelle" – niveau d'où les nouvelles énergies assemblées sont "lâchées dans le monde des formes extérieures". Ce processus a été grandement facilité depuis que la Hiérarchie tout entière a quitté (en 1925) les niveaux du mental supérieur pour s'établir sur le plan bouddhique, rendant ainsi possible une réception éthérique directe et sans entraves. C'est l'une des significations des paroles que nous lisons dans le Nouveau Testament : "Le voile du Temple fut déchiré en deux du haut en bas", manière symbolique d'exprimer qu'un canal sans entraves est dévoilé. Cela fut rendu possible par le Christ en tant qu'Avatar travaillant en coopération [406] avec le Maître Jésus, ainsi que par le point d'évolution atteint par l'humanité de ce temps-là.

Nous laisserons de côté, actuellement, le cinquième point de révélation et nous l'examinerons dans nos prochaines instructions. Il est d'importance considérable car il concerne l'aspect le plus haut de la volonté et comprend la synthèse des énergies des cinq plans de l'évolution humaine et suprahumaine. Cette synthèse précède le travail fait sur les deux plans les plus élevés de développement divin, et parvient à sa focalisation et à son expression complète lors de la sixième initiation, celle de Décision.

DIXIEME PARTIE

Depuis des années, nous avons parlé d'initiation de groupe, et cela reste encore pour vous un problème non résolu. L'expression "initiation de groupe" est utilisée par les Membres de la Hiérarchie, uniquement en ce qui concerne les deux premières initiations – initiations du seuil – du point de vue de la Loge de Sirius. Après ces deux événements préparatoires, l'initié – à la troisième initiation et après celle-ci atteint un point où il "subit l'initiation" de son propre droit, car on peut maintenant être sûr qu'il ne demandera rien pour le soi séparé ; sa personnalité est trempée et adaptée aux conditions de groupe ; de plus en plus, il se manifeste en tant que personnalité imprégnée par l'âme ; l'antahkarana est rapidement créé et utilisé efficacement. En d'autres termes : à mesure que grandit le nombre et l'expression des personnalités imprégnées par l'âme, et que les initiés du troisième degré croissent numériquement sur terre, quel sera le résultat ? Trois grands événements surviendront dont l'intention sera spirituelle et focalisée ; ils surviennent aujourd'hui, point sur lequel je souhaite attirer votre attention ; c'est cette intention consciente qui confère de la puissance, dans la vie de chaque disciple et de chaque initié.

1. Le royaume de Dieu ou des âmes, caractérisé par la puissance et donc par l'aura et l'émanation rayonnante de l'amour, est véritablement ancré sur terre ; il pénètre avec de plus [407] en plus d'ampleur et de succès dans les trois mondes de l'effort strictement humain. Il y a toujours eu des postes avancés de ce royaume parmi les hommes ; il y a toujours eu des individus, dans toutes les parties du monde – au sein des religions et dans d'autres groupes constructifs – qui étaient liés consciemment à leur âme, et donc liés à la Hiérarchie. Il y a toujours eu, dans tous les pays, des hommes parvenant à la conscience christique et l'exprimant ; il s'agissait de compréhension aimante et de service intelligent et actif, quelle qu'ait pu être la terminologie par laquelle ils exprimaient l'événement spirituel considérable dont ils avaient conscience. Mais – du point de vue des populations – c'est le quatrième règne de la nature qui domine dans tous les domaines de pensée et d'activité, et non le royaume de Dieu ou des âmes.

Aujourd'hui, comme résultat de l'éveil spirituel datant de 1625, qui mit l'accent sur une éducation plus large et plus générale et sur une révolte contre l'autorité ecclésiastique imposée, la radiation venue du monde des âmes s'est beaucoup intensifiée, et le royaume de Dieu devient une partie intégrante de l'expression du monde extérieur ; ceci pour la première fois dans l'histoire extrêmement longue de l'humanité.

L'effet de cette radiation, ou aura magnétique, est maintenant si étendu qu'il n'y a plus lieu de parler, pour ce royaume, d'introduction ou de manifestation sur terre. Elle se manifeste déjà, et son aura est mêlée à l'aura mentale, astrale et éthérique de l'humanité. Il est seulement nécessaire qu'elle soit reconnue, mais (notez ce facteur) la reconnaissance en est retardée jusqu'à ce que le royaume des âmes puisse être protégé des prétentions étroites de toute Église, religion, ou organisation. Nombreux seront ceux qui prétendront (comme ils l'ont toujours fait) que l'admission dans le royaume de Dieu passe par leur propre groupe séparatif. Le royaume de Dieu n'est pas chrétien ou bouddhiste ou focalisé dans n'importe quelle religion ou organisation ésotérique. Il est simplement et uniquement ce qu'il prétend être : un vaste groupe intégré de personnes imprégnées par l'âme, rayonnant l'amour et l'intention [408] spirituelle, mues par la bonne volonté et dont les racines plongent dans le règne humain, comme le règne des hommes a ses racines dans le règne animal dont il s'est détaché.

2. L'antahkarana est maintenant construit par toutes les personnalités imprégnées par l'âme ou construit inconsciemment par tous ceux qui luttent pour parvenir à l'orientation spirituelle. Il devient rapidement un câble solide, composé des nombreux fils de lumière vivante, de conscience et de vie ; ces fils sont mêlés et fusionnés de telle sorte que personne ne peut dire : "mon fil, ou mon pont, ou mon antahkarana". C'est ce qu'ils font souvent, dans leur ignorance. Toutes les personnalités imprégnées par l'âme construisent l'antahkarana humain qui unira, dans une unité indissoluble, les trois aspects ou énergies de la Triade spirituelle et les trois aspects de la personnalité imprégnée par l'âme dans les trois mondes. À l'avenir, l'expression "vie dans les trois mondes" tombera en désuétude ; les hommes parleront de "vie dans les cinq mondes du royaume de Dieu manifesté". Pensez en ces termes aujourd'hui si vous le pouvez, et commencez à saisir quelque peu la signification de la vérité contenue dans cette expression. Dans le beau symbolisme oriental, "Le pont des Soupirs" qui relie le monde animal au monde humain, et conduit tous les hommes dans la vallée des larmes, du malheur, de la discipline et de la solitude, est rapidement remplacé par le radieux Pont Arc-en-Ciel, construit par les fils des hommes qui cherchent la lumière pure. "Ils traversent le pont, entrent dans la Lumière sereine qui les attend, et apportent la lumière radieuse en bas, dans le monde des hommes, révélant le nouveau royaume de l'âme ; les âmes disparaissent, et seule l'âme est vue."