Naviguer dans les chapitres de ce livre

SECTION DEUX - INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES - Partie 13

Votre difficulté présente est basée en grande partie sur le fait que le rayon de votre personnalité est, comme vous le savez, le premier Rayon de Volonté ou de Pouvoir. Cela vous donne un sentiment de centralisation, d'unicité et d'isolement. Il rend "isolé" l'homme qu'il conditionne. Il fait que l'attitude de l'homme vis-à-vis de son travail est une attitude de séparativité inconsciente. Pour vous, la ligne de moindre résistance [378] est de vous trouver séparé de vos condisciples, ou, lorsque votre âme de second rayon vous pousse à vous identifier à eux, de répondre en allant à eux, mais après avoir établi en vous une distinction bien nette. Je ne fais pas allusion ici à un sentiment de vanité, mon frère, mais aux caractéristiques d'absorption, d'assimilation et de solitude de la nature du premier rayon. C'est le grand Seigneur du premier rayon Qui, pour utiliser une image claire, absorbe toute chose en lui-même à la fin de l'âge et amène par là l'ultime et nécessaire destruction de la nature dans sa forme. C'est là une utilisation juste et bonne de Ses qualités de premier rayon. Mais les personnalités de premier rayon peuvent également accomplir ce genre de travail, celui de l'absorption, mais alors avec des résultats destructeurs ; dans leur cas, ce travail est inutile et faux.

Je fais appel à vous pour exercer une attentive supervision de votre personnalité de premier rayon et pour mieux manifester votre âme inclusive et aimante de second rayon. Réfléchissez à cela, car une heureuse compréhension de mes paroles, suivies d'une application pratique, augmentera beaucoup votre utilité et votre capacité de provoquer chez vos condisciples une réaction d'amour et de coopération qui pourrait certainement être meilleure qu'elle n'est actuellement. Vous ne m'en voulez pas de vous parler avec franchise, n'est-ce pas, mon frère ? J'agis ainsi avec tous les disciples en qui j'ai toute confiance, et vous comptez parmi eux.

Il vous sera certainement utile que je vous indique les rayons des véhicules de votre personnalité ; vous aurez ainsi un tableau complet des forces avec lesquelles il vous faut travailler ; ou, devrais-je dire, avec lesquelles j'ai à travailler, par votre intermédiaire, puisque c'est ainsi que je cherche à exécuter certains aspects du Plan.

Votre corps mental ne se trouve pas sur l'un des rayons habituels ; il est très fort sur le second rayon et répond par conséquent à la force de votre âme de second rayon. C'est un avantage, mais c'est aussi un inconvénient car le processus d'aiguisage du mental qui est généralement produit par les forces du quatrième ou du cinquième rayon (effets habituels), manque dans ce cas-ci. Il y a chez vous un manque de précision, un manque de décision bien nette. Théoriquement, mon frère, cette condition vous amène, je dis bien théoriquement, à être trop bon, trop gentil, trop sensible, mais non pas à l'être en réalité. Heureusement, (parfois malheureusement) ceci est contrebalancé par votre personnalité de premier rayon qui étouffe dans l'œuf vos réactions mentales de second rayon et impose de nouveau l'isolement, favorisant ainsi l'inclusivité et la compréhension. Cependant, si vous pouviez seulement [379] saisir les implications de cette personnalité de premier rayon et les difficultés ainsi engendrées dans vos relations de groupe, vous pourriez le plus facilement du monde y apporter bon ordre, car votre âme de second rayon est en mesure d'intervenir, avec toute sa force, par l'intermédiaire de votre corps mental de second rayon. Votre tâche n'est donc pas difficile et vous n'avez aucune raison de vous décourager.

Votre corps astral est sur le premier rayon ; là aussi (comme c'est le cas de nombreux aspirants approchant la fin du Sentier de Probation ou le début du Sentier de Discipulat) vous ne suivez pas le processus normal, mais vous compliquez votre problème en ayant un puissant corps astral sur le même rayon que votre personnalité. Mais vous trouvant là où vous êtes sur le Sentier, votre âme a cependant conçu ce processus de manière à amener à la surface un nombre aussi grand que possible d'aspects formant obstacle ; j'entends par là des entraves apportées à l'efficacité et à la cohésion de groupe.

Si on me demandait en ce moment ce qui constitue votre principal problème de ce groupe, je répondrais ainsi : Apprenez à travailler avec vos égaux avec autant d'harmonie et de désintéressement que possible. Dans votre propre champ d'activité c'est ainsi que vous travaillez avec ceux qui sont vos subordonnés ou vos inférieurs du point de vue développement. Vous êtes, mon frère, effrayé par vos égaux. Vous voulez demeurer seul, ainsi que votre puissante personnalité de premier rayon (focalisée naturellement dans votre corps astral de premier rayon) vous y incline naturellement. Il ne vous est pas facile d'être un parmi d'autres, tous égaux, tous travaillant comme un seul, tous absorbés dans un seul et même travail. Mais vous devez apprendre à le faire, sinon vous freinez le groupe.

Votre corps physique se trouve sur le troisième rayon d'Intelligence Active. C'est ce facteur qui, à l'origine, vous amena au monde des affaires et qui vous a donc porté à un travail actif extérieur ainsi qu'à des tâches d'organisation. De ce qui précède, vous observerez le manque d'équilibre dans vos rayons :

1. Le rayon de l'âme, le second Rayon d'Amour-Sagesse.

2. Le rayon de la personnalité, le premier Rayon de Volonté ou de pouvoir.

3. Le rayon du mental, le second Rayon d'Amour-Sagesse.

4. Le rayon du corps astral, le premier Rayon de Volonté ou de Pouvoir.

5. Le rayon du corps physique, le troisième Rayon d'Intelligence Active.

Vous tireriez grand profit d'une étude attentive des rayons [380] qui, en ce moment, manquent à votre équipement. Les forces du 4ème, 5ème, 6ème et 7ème rayon sont absentes. Tous vos rayons sont des rayons d'aspects. Les rayons d'attribut vous manquent ; votre problème et la vaste opportunité qui vous est offerte viennent de là. Ce qui sauve la situation est que, dans une vie précédente, vous avez agi par une personnalité de quatrième rayon. Chez vous, l'Harmonie par le Conflit est une profonde aspiration et une détermination fondamentale. Vous en avez hérité et c'est en cela que votre vie actuelle est ancrée.

Une des meilleures façons pour vous d'apprendre à résoudre votre problème est de vous entraîner à être celui qui reste à l'arrière-plan, comme le sont tous les vrais travailleurs de la Hiérarchie, et non celui qui se trouve au centre. Vous demeurerez cependant toujours le même, car vous êtes toujours une personnalité, mais vous pourriez apprendre à travailler en silence et, par amour, entraîner tous les autres, tout en restant à l'arrière-plan. Vous deviendriez alors graduellement une force cachée, lançant les autres en activité, les poussant en avant dans leur travail, leur offrant les opportunités ainsi que l'entraînement dont ils ont besoin mais le faisant en un total oubli de vous- même.

Afin de vous aider et d'évoquer la qualité de votre âme et de votre mental de second rayon, je vous suggère la méditation suivante. Il convient de la faire rapidement et dynamiquement, avant la méditation de groupe (...) Adoptez toujours l'attitude de "celui qui est derrière la scène", et dites avec dynamisme et juste intention :

"Je suis celui qui ne demeure jamais seul. Les jours de solitude appartiennent au passé. Je demeure seul lorsque l'épreuve arrive car je suis fort et je n'ai pas besoin d'épuiser la force des autres. Je demeure seul lorsque le blâme est infligé, car je suis sincère et je sais ce que je dois faire. Ainsi, je protège le faible et je le laisse libre. Mais dans cette tâche je n'ai pas de soi, mais je suis le Soi, le Soi qui lui-même sait qu'il est le Soi en tout. Et de cette façon je fais mon travail, seul et pourtant pas seul, et ainsi, oui ainsi, je demeure."

Faites ensuite la méditation de groupe. N'oubliez pas que je vous ai également donné le détachement comme note-clé. Réfléchissez profondément sur sa signification. L'avenir réserve beaucoup d'opportunités et de service pour vous, pour le groupe et pour vos condisciples. L'avenir ne renferme pas de possibilité de service pour une personne isolée. C'est ensemble que le travail doit être fait. [381]

Frère de longue date,

Décembre 1938

Dans mon dernier message, je vous ai donné des instructions détaillées. En ce moment, je serai bref ; je ne changerai pas votre méditation spéciale et vous prie de la poursuivre. Elle a déjà été efficace. Grâce à votre travail intérieur et grâce au processus consistant à vous obliger à servir lorsque c'est nécessaire (et non lorsque vous-même désirez servir), vous avez aidé de nombreux individus, et avez acquis vous-même beaucoup de force. Dans ce groupe, ce dont vous avez tous besoin en ce moment, c'est de vous relier les uns aux autres en une union de plus en plus étroite. C'est seulement ainsi que peut être poursuivi effectivement la construction de l'antahkarana de groupe comme partie d'un grand fil de vie. Veillez donc à ce que cette identification de groupe se poursuive avec toute la coopération dont vous êtes capable.

Je pense également que vous avez saisi, plus clairement que jamais auparavant, les raisons que j'avais à l'esprit lorsque je vous ai donné les trois mots-clés, volonté, détachement et force. Vous aviez besoin de maintenir votre attention sur ces objectifs, n'est-ce pas ? Aujourd'hui, votre détachement est beaucoup plus grand qu'il ne l'a jamais été et cela vous fortifie nettement. La nature de votre volonté a cependant besoin d'être développée d'une manière plus pragmatique, mais de l'angle des déterminations intérieures qui font avancer un homme le long du sentier menant au portail de l'initiation, et non de l'angle de l'affirmation du soi.

Personne ne prend d'initiation avant que sa volonté intérieure ne soit développée et consacrée au service du Sentier, qui est le service de l'humanité et de la Hiérarchie. Je pense que vous le savez. Je vous demande donc de travailler suivant la ligne de la volonté, puissamment et nettement pendant un certain temps, car cela servira à compléter et à renforcer votre caractère.

Actuellement je ne peux que vous encourager et vous féliciter pour une vie que vous envisagez et menez avec humilité et amour. [382]

Mon Frère,

Janvier 1940

Un cœur bon sert puissamment dans notre service, mais à condition qu'il soit maintenu à sa juste place par une tête sage et que cela ne prenne pas la forme d'un mirage ; car c'est alors une faiblesse et une entrave. Nous avons besoin aujourd'hui de disciples capables de voir les gens tels qu'ils sont ; capables de les voir comme ils sont en fait, mais cependant de les aimer et de les servir exactement de la même manière ; nous recherchons des disciples dont le cœur est éveillé à l'utilité de groupe et au rôle qu'un mental individuel peut jouer pour le service de l'humanité, dont le rayonnement est celui de l'amour mais dont la tête répond également à l'individu tel qu'il est à son point particulier du processus évolutif. Lorsque le rayonnement est celui de l'amour, les paroles et les actes qui en découlent peuvent être sévères sans pour cela blesser. C'est là essentiellement une leçon que vous devez apprendre. Il vous faut aussi vous éveiller au fait que c'est une leçon relative au service ; ceux qui nous représentent sont consciemment actifs dans la tâche à remplir, mais ils ne sont pas intéressés par la manière dont réagissent les personnalités. Un rayonnement aimant et une évaluation intelligente (ou dois-je dire une appréciation, mon frère ?) de ceux qui cherchent à vous aider rendront votre service pour vos semblables plus efficace que n'importe quoi d'autre. Cependant, je voudrais vous louer pour la stabilité que vous vous efforcez de garder. Vous faites preuve d'un dessein que les deux années écoulées vous ont permis de rendre objectif.

NOTE : W.D.S. attache à son travail dans ce groupe la plus haute importance ; quels que soient les obstacles qui se présentent, il continue à travailler dans le groupe du Tibétain.

À D.R.P.

Mon Frère,

Janvier 1933

Depuis des années vous travaillez avec constance, et aussi avec un certain degré de flux et de reflux. Lorsqu'un aspirant au discipulat a travaillé avec persistance pendant des années, la tendance de sa vie devient orientée vers la lumière, et se transforme en une habitude fermement établie. Ce fait devrait [383] être un réconfort dans les moments de découragement que connaissent par moment tous les aspirants.

C'est en raison de cette constance qu'il est maintenant possible d'entraîner votre intuition de manière que, lorsque vous foulerez de nouveau le sentier dans une prochaine incarnation, votre vie terrestre pourra commencer avec cette attitude alignée qui permettra de bonne heure l'illumination.

Vous avez l'expérience du Chemin, et, même si votre corps physique n'est plus jeune, ce qui vous reste d'expression de vie contient encore beaucoup pour vous si les années qui viennent sont vécues avec joie et avec une grande espérance.

Vous avez cherché à suivre mes instructions avec assiduité et je pense que vous vous rendez compte d'avoir beaucoup accompli. Vous avez une plus grande clarté de perception intérieure (chose dont vous aviez besoin) et un détachement plus aisé et plus rapide. Il reste cependant beaucoup à faire (et vous le savez également). Suivez les instructions que je vous ai données précédemment, mais lorsque vous vous retirez dans votre chambre aux moments fixés afin de faire vos dix minutes de détente et de pensée sur la vie et sur l'amour, commencez par l'exercice suivant (...)

Mon Frère,

Juillet 1933

N'oubliez pas d'aimer avec détachement. C'est là, la principale leçon que vous avez à apprendre, mon frère, et vous n'avez saisi sa véritable importance que lorsque la plus grande partie de votre vie était écoulée. Les liens provenant d'attachements de nombreuses années tiennent bon ; ils ne doivent ni ne peuvent être rompus sur le plan physique, mais bien en vous-même. Il est possible de le faire avant la fin de cette vie, vous laissant ainsi libre pour le service au cours de votre prochain cycle de vie, service que vous aurez à accomplir en y consacrant votre attention tout entière. Cette rupture peut être faite presque immédiatement si vous faites jouer le pouvoir de votre âme de premier rayon, ou vous pouvez l'accomplir plus lentement si vous opérez par l'intermédiaire de la force de la personnalité de cinquième rayon. Réfléchissez- y.

Comme exercice de discipline nécessaire, je vous suggère de demeurer assis et tranquille pendant dix minutes, trois fois par jour, le matin, à midi et le soir. Détendez-vous physiquement ; ne vous permettez aucune distraction émotionnelle ; refusez à toute pensée et à tout sentiment l'entrée de votre conscience. Réfléchissez ensuite à l'idée de Vie et à celle [384] d'Amour existant séparément à la forme. Maintenez votre conscience centrée aussi haut que possible dans la tête.

Observez la signification de tous les événements et considérez-les comme des indications de causes spirituelles, mentales ou émotionnelles. Votre vie est si remplie de détails et de devoirs que l'âme en est souvent irritée. Donnez-lui le temps de se manifester. Ce qui compte ce n'est pas le temps accordé au juste accomplissement de ses devoirs, mais la pondération avec laquelle vous les abordez, l'énergie que vous évoquez en les remplissant et l'intensité de votre application mentale.

Avançons sur le Chemin, mon frère. Ensemble, servons.

Frère de longue date,

Janvier 1934

Comme d'autres disciples et comme tous les vrais aspirants, vous avez eu bien des choses à discipliner dernièrement ; beaucoup d'opportunités vous ont été offertes qui vous permettaient de faire preuve d'endurance. L'épreuve particulière de groupe ne vous a pas touché. Pour vous, elle ne constituait pas et ne devait pas constituer une épreuve ; en ce qui vous concerne, l'épreuve a consisté à maintenir une attitude d'effort constant face aux circonstances et à faire preuve non seulement d'endurance mais aussi de détachement affectueux et de joie. Ce qui peut arriver à la personnalité est, en fin de compte, de peu d'importance. Ce qui compte est l'attitude adoptée à l'égard de tous les événements et les méthodes employées pour y faire face. L'habileté dans l'action est toujours nécessaire, mon frère, et pour vous, dans cette vie, il s'agit de faire toujours preuve d'habileté en face des réactions émotionnelles et moins en ce qui concerne la manière de se comporter avec efficacité sur le plan physique. Parvenir à une efficacité physique n'est pas pour vous un problème. Mais parvenir au détachement émotionnel et par conséquent à un juste emploi de votre force subjective est encore pour vous un problème.

Il n'y a pas lieu de vous hâter ni de vous précipiter, mon frère. Vous faites des progrès et vous connaîtrez la joie d'être finalement libéré de cette limitation. Un jour à la fois, parfaitement vécu, avec chaque heure parfaitement remplie, voilà ce dont vous êtes uniquement responsable.

Ne regardez pas autant vers l'avenir en vous interrogeant [385] ou en le craignant, même pas avec espérance, ce qui est seulement une forme de spéculation optimiste. Vivez jour après jour comme votre âme vous l'enjoint et l'avenir se présentera de lui-même à vous avec son service fructueux. Vous êtes plus fort que vous ne le pensez et vous possédez des réserves auxquelles vous pouvez faire appel. Ces réserves ne vous feront pas défaut lorsque vous en aurez besoin, ni moi non plus, votre frère et ami, pas plus que vos frères de groupe. Ne l'oubliez pas ; détendez-vous et ayez confiance en la force qui repose en vous et qui vous entoure.

Je ne changerai pas votre méditation ; je ne ferai que substituer un autre exercice de visualisation à celui que vous faites actuellement.

a. Imaginez que vous vous trouvez sur le bord d'un vaste champ de boutons de lotus reposant sur leurs larges feuilles vertes. Au-dessus de vous, le bleu du ciel, et devant vous, au delà du champ de boutons et de feuilles et à l'horizon lointain, se trouve une porte d'or dont les deux battants sont fermés.

b. Ensuite, imaginez que vous observez la lente ouverture des boutons, jusqu'à ce que, peu à peu, le champ passe du vert à la couleur de l'or, et tout ce que vous pouvez voir est une masse de fleurs d'or, largement ouvertes au soleil.

c. Ensuite, imaginez, mon frère, que vous posez un pied dans le champ et que vous découvrez, au lieu de la boue et de l'eau que vous vous attendiez à y trouver, un solide Sentier qui apparaît au fur et à mesure que vous avancez, divisant le champ en deux parties et menant droit aux portes d'or.

d. Comme vous avancez le long de ce sentier, imaginez que les deux battants de la porte s'ouvrent lentement tandis que vous cheminez avec confiance, regardant non à vos pieds mais la porte.

Il vous appartient de découvrir ce que vous pourriez voir derrière cette porte et l'interprétation à donner à ce travail symbolique. Vous pourriez me demander : À quoi me sert ce travail particulier de méditation ? Il sert à deux choses, mon frère. D'abord il vous entraîne à utiliser l'imagination créatrice, aspect de l'intuition, et ensuite, il vous sort de ce lourd travail de tous les jours qui, par force, vous occupe si constamment, et il vous apporte la réalisation rafraîchissante du monde subjectif. Abandonnez soucis et préoccupations tandis [386] que vous marchez au milieu de votre champ de lotus, et, pendant quelques minutes chaque matin, centrez votre conscience en dehors de la vie de votre personnalité. Si vous pouvez réellement accomplir cet exercice, son effet sur votre existence quotidienne et votre vie de service sera beaucoup plus puissant que vous ne pouvez le penser.

Mon Frère,

Juin 1934

Les difficultés de la vie vous ont mis à rude épreuve au cours des six derniers mois ; votre compréhension s'en est accrue. Le but proposé à ces difficultés n'est pas de vous rendre plus aimable ni de vous permettre d'avoir plus de résistance ; en ce qui vous concerne, ce ne sont là que des effets secondaires. La leçon qui vous est destinée est celle du Détachement ; vous dégageant des chaînes tenaces de l'attachement à un endroit ou une personne, votre perception intuitive s'en trouvera libérée et vous verrez les choses sous leur aspect réel et non sous leur aspect forme, si haute et si purifiée que soit celle ci.

À ce sujet, vous vous demandez sans doute : Quelle est ma principale utilité pour ce groupe de disciples, au cas où je parviendrai à cette perspective ? Vous pensez toujours en termes de service, mon frère, et c'est une des raisons pour lesquelles (mise à part votre aptitude karmique) j'ai été amené à vous choisir pour travailler dans ce groupe. Ma réponse peut vous surprendre, car je la formule en termes plutôt inhabituels. Votre principale utilité consiste en la puissance de votre aura, ce champ de vie magnétique qui entoure chacun de nous de tous côtés et qui, dans votre cas, présente une étendue inhabituelle. On connaît encore peu de choses au sujet de l'aura. Je la définirais simplement comme la somme des forces d'attraction dans le champ des activités individuelles. C'est par l'aura qu'un effet individuel se fait sentir dans l'entourage d'un homme. Par conséquent, le message que je vous adresse est d'utiliser davantage et plus intelligemment votre influence aurique, de devenir plus spirituellement efficace et moins personnellement attirant. Je parle d'une manière symbolique et vous demande de me comprendre. Réfléchissez y, mon frère, car votre champ d'utilité croîtra lorsque vous vous détacherez des formes, peu importe à quel point leur rythme qui vous tient est cher ou ancien. Tournez-vous plutôt vers l'effort consistant à aider votre prochain. Aidez les autres en utilisant ce que vous êtes, ce qui doit s'exprimer par l'intermédiaire de l'aura. [387]

Faites la même méditation qu'auparavant, mais changez la couleur de votre champ de lotus et, au lieu de jaune, voyez-le d'un rose profond et vibrant. Cela servira à stimuler l'aura astrale, et constituera le troisième but ou usage de cette méditation. Je vous ai indiqué les deux autres buts au cours de ma dernière instruction.

Mon Frère,

Août 1934

Puis-je cette fois-ci vous indiquer deux choses, mon frère, sachant que, comme aspirant ancien et expérimenté, vous cherchez toujours à voir la vie comme elle est réellement ?

Premièrement, dans chaque existence, on atteint ce que je pourrais appeler un niveau élevé d'accomplissement, et l'âge auquel on l'atteint varie d'une manière presque infinie. Lorsqu'il est atteint, il y a alors une invariable tendance à la cristallisation, à la reconnaissance de la forme-pensée de la vie (qui est la somme de toutes les idées qui ont été formulées et qui ont régi le progrès) et un glissement graduel sous la domination de cette forme-pensée. Ceci empêche de progresser plus avant. Lorsque ce niveau élevé est atteint entre 55 et 70 ans, la difficulté s'en trouve considérablement accrue du fait d'une inertie physique parfaitement normale. Une grande partie de la vie à ce moment se passe à s'efforcer de rester en des conditions physiques permettant de remplir les devoirs inhérents à une existence normalement occupée. Ce niveau élevé a été atteint en ce qui vous concerne dans le sens ordinaire ainsi que sous l'effet de la loi de développement normal. Il peut constituer pour vous exactement ce qu'il est, et vous n'avez pas à avoir honte de ce que vous avez accompli, car cela est bien. Le dessein de votre vie a reçu sa juste orientation et dans votre prochaine vie vous récolterez les résultats de la discipline exercée tout au cours de cette vie.

Pour vous, comme âme et comme disciple à l'entraînement, il n'est pas nécessaire d'arrêter le processus de développement. Le niveau élevé de votre cycle de vie (dans le sens le plus large) ne sera pas atteint avant de nombreuses vies et par conséquent il n'y aura pas pour vous d'intermède d'inertie ni de manifestations de condition statique. Vous pouvez aller de point en point sur le Chemin, aussi bien maintenant qu'à l'avenir. La décision et l'effort doivent venir de vous, mon frère, et sont [388] entièrement en vos mains. Avancez sur le Chemin dans la pleine vigueur de la vie de votre âme, qui est celle d'un aspirant mûr et expérimenté. Le pouvoir de votre âme de premier rayon peut lancer la personnalité dans une action et une aspiration continuelles, dans une domination mentale continue.

Il n'est donc pas nécessaire qu'un arrêt de votre activité ni une cristallisation dans l'inertie se produise tant que l'activité finale de transmission n'absorbe l'attention de votre âme et celle de votre personnalité et que le détachement final ne se produise. Mais pour surmonter le niveau élevé normal, il sera nécessaire de faire appel à l'action de la pression intérieure qui refuse de laisser le corps et le mental fatigués se reposer sur le passé. Il faudra la stimulation d'une volonté focalisée qui fait jouer son énergie dynamique à travers le triple homme inférieur ; il faudra un mental purifié et capable de discernement qui, dans l'intérêt de l'âme, séparera ce qui est essentiel de ce qui ne l'est pas et vous permettra d'enrichir votre service en éliminant avec sagesse les facteurs qui produisent la dissipation inutile de votre énergie et qui vous font perdre votre temps à des choses dont les résultats sont négligeables.

Je sais que vous comprendrez les raisons de mes remarques et que vous saurez faire face au problème dans la lumière de votre âme et pour le bien de ceux qui se tournent vers vous pour en recevoir l'inspiration. Ainsi que je vous l'ai dit déjà au début de votre entraînement, l'efficacité spirituelle est votre but et c'est vers elle que vos efforts doivent être tendus. Ceci n'empêche pas de faire appel à la sagesse du monde ni de remplir comme il convient vos nombreuses obligations, mais cela vous aidera dans le processus de sélection qui est votre principal terrain d'entraînement, celui que vous avez choisi vous- même.

Je voudrais changer aujourd'hui entièrement votre travail de méditation. La focalisation produite par le travail de visualisation et l'exercice accompli avec les couleurs et les formes ont été un travail important sous le rapport de l'ajustement intérieur. Je voudrais maintenant accélérer le rythme de votre vie de manière qu'un plus fort courant de volonté et de dessein puisse se déverser dynamiquement en vous.

Vous serez sans doute surpris par ce que je veux vous faire faire et par mon omission apparente à vous donner une formule à suivre. Je le ferai après que vous aurez travaillé un peu au problème.

Depuis des siècles on a beaucoup dit et beaucoup écrit au sujet de la pratique de la Présence de Dieu ; une des choses intéressantes aujourd'hui est l'apparition de diverses "techniques" [389] destinées à réaliser cette Présence, cette inspiration, cette lumière, ce contact.

Je vais vous poser trois questions ; la façon dont vous y répondrez indiquera le genre de méditation qui vous sera donné plus tard.

1. Qu'entendez-vous par cette idée de la Présence ? De quelle Présence s'agit-il et quelle est-elle ?

2. Qu'est-ce qui empêche le contact avec cette Présence et qu'est-ce qui vous empêche de demeurer dans sa lumière ?

3. Pouvez-vous imaginer une technique de méditation qui vous mettrait sur la voie conduisant à la Présence ?

Répondez à ces questions et comprenez que le contact avec cette Présence, effectué consciemment et une pleine compréhension du processus, est pour le reste de votre vie l'expérience que vous devez faire dans votre corps. Je ne vous demande pas une compréhension mystique ; ce genre de compréhension théorique est l'héritage de nombreux aspirants ; ils ont la vision de ce contact. Je cherche à ce que vous parveniez à une compréhension bien nette, et je vous donne dans les phrases suivantes une indication sur la tâche qui, si vous réfléchissez suffisamment, peut amener la révélation.

"Le voyant a la vision de la dualité. Il voit la Présence. Il voit et, voyant, il connaît sa propre existence et de même ce qui est vu.

"Celui qui sait, fait fusionner les deux en un seul. Il voit la Présence comme lui-même. Il se fond dans sa lumière. Derrière la présence brille ce formidable rayonnement qui enveloppe l'Unique. Devant la Présence, se tient l'aspirant. Au sein de la Présence, grâce au processus de fusion, est la paix, est l'union, la fin de la peur, la fin des différences, la joie, l'amour et la lumière."

Votre méditation devra donc être conduite suivant ces lignes. Vous pouvez en tracer vous-même la forme au cours des mois qui suivent. Le thème en émergera dans votre conscience si vous procédez lentement, si vous réfléchissez profondément et si vous ne ressentez aucun sentiment de pression. La révélation viendra par une pensée calme et en maintenant constamment l'idée à l'arrière-plan de votre esprit.

Puis-je terminer ce message par ces simples mots : Je vous demande d'être heureux, mon frère. [390]

Mon Frère,

Février 1935

Au cours de ces derniers mois, vous avez été très préoccupé par la pratique de la Présence. C'est bien, car tel est l'objectif que j'avais à l'esprit en ce qui vous concerne.

On dit que "les pensées sont des choses" et qu'elles produisent des résultats tangibles. On dit aussi que "ainsi qu'un homme pense en son cœur, ainsi est-il", et que par conséquent ces manifestations de pensée tangible produisent des effets bien nets en lui. Vous trouverez dans ces anciens lieux communs de quoi beaucoup vous instruire, beaucoup vous éclairer, une large source de compréhension et la solution de votre problème actuel. Quelle est la situation, mon frère ? Vous, âme en incarnation, vous êtes conscient du fait, subjectif et parfois vaguement perçu, de l'existence de votre réel Soi, de l'Ange Solaire qui est l'Ange de la Présence. Votre problème est de rendre cette perception plus intense et de savoir que vous êtes vous-même l'Ange qui se tient entre vous, l'homme sur le plan physique, et la Présence. Si nous considérons un moment ce que, en réalité, représente ce mot Présence, cela pourrait éclaircir le problème

Le mystique est toujours conscient d'une dualité : celle de l'homme inférieur et celle de l'âme qui réside en lui, celle du disciple fatigué et celle de l'Ange, celle du petit soi et celle du soi réel, celle de l'expression de vie humaine et celle de l'expression de vie spirituelle. Beaucoup d'autres éléments représentent cette même expression de la réalité. Mais derrière tous se dessine, immanente, prodigieuse et glorieuse, ce dont les dualités ne sont que des aspects, la Présence immanente et cependant transcendante, de la Divinité. Dans la nature de cet Unique, toutes les dualités se trouvent absorbées, toutes les distinctions et toutes les différences perdent leur signification.

Lorsqu'on vous dit de développer la conscience de la Présence, cela indique, tout d'abord, que vous êtes actuellement en quelque sorte conscient de l'Ange et que vous pouvez maintenant commencer à répondre, vaguement et faiblement, à ce grand Tout qui demeure derrière le monde subjectif de l'être, de même que ce monde demeure derrière le monde physique et tangible de la vie quotidienne.

On peut en voir le symbole dans la connaissance que la planète tout entière demeure à l'extérieur de la pièce où vous réfléchissez à mes paroles et ne se trouve séparée de vous que par la fenêtre et l'étendue de votre compréhension consciente. L'univers extérieur à la planète, le système solaire et [391] les cieux étoilés vous sont révélés à travers ce panneau de verre qui vous le montre s'il est propre et non voilé, mais qui agit comme une barrière s'il est sale ou caché par un volet. Ce panneau et votre capacité à vous projeter dans l'immensité de l'univers régissent la mesure de votre connaissance à un moment donné. Pensez-y, mon frère, et regardez à travers la fenêtre du mental vers cette lumière qui révèle l'Ange, lequel, à son tour, voile et cache cet "inconnu" immense mais pourtant vivant et vibrant, la Divinité.

La pratique de la Présence peut être effectuée d'un grand nombre de manières ; il existe de nombreuses techniques pour établir le contact. Pour vous, cette technique doit comporter simplicité, paix et joie. Cultivez la simplicité de pensée et souvenez-vous que la confusion et une trop grande préoccupation en ce qui concerne les circonstances de la vie et des gens, ainsi qu'une attitude de perplexité à l'égard de la vie indiquent sans doute une certaine activité mentale mais non la compréhension de l'âme. Et c'est à l'activité de l'âme que vous devez aspirer.

Vous êtes un samnyasin et comme tel vous devez travailler à relâcher de plus en plus les liens de toutes sortes, et c'est là qu'il faut faire une distinction subtile, en ne cherchant pas cependant à vous libérer des conditions environnantes et de vos responsabilités. Ce qui est requis est une attitude intérieure de complet abandon à la volonté de votre âme qui est la Volonté de Dieu, dans la mesure où tout individu est concerné. Cette libération vous apportera beaucoup de ce que j'ai attendu de vous voir exprimer dans votre vie.

Pour vous aider dans la tâche que vous avez poursuivie au cours de ces derniers mois, je vais vous demander de réfléchir et de répondre aux questions suivantes. Vous avez dans cette vie une tendance à donner trop d'importance aux détails et aux questions de processus, à y apporter un soin trop méticuleux et à perdre parfois de vue la synthèse de l'ensemble. Ces questions sont :

1. Pour reconnaître la Présence, je dois rester libre et non attaché. À quoi et à qui suis-je attaché de façon telle que je ne suis pas capable d'avoir une claire vision et de l'approcher de plus près ?

2. Pour reconnaître la Présence, je dois me conduire comme l'Ange Solaire. Puis-je actuellement discerner entre moi-même et cet Ange Solaire ?

3. Pour reconnaître la Présence, il faut que je me prépare à passer, comme un Ange Solaire, à travers la porte et sur le Sentier d'Initiation. Suis-je capable, dans ce but, [392] d'énoncer clairement à moi- même ce qui milite principalement en ma faveur et mes principales faiblesses ?

4. Puis-je clairement définir en moi-même ce que je comprends par :

a. Moi-même, le disciple,

b. Moi-même, l'Ange,

c. La Présence.

Vous avez le choix de répondre par écrit ou non aux trois premières questions ; vous pouvez les trouver trop personnelles et confidentielles pour consigner votre réponse par écrit. Dans ce cas, le premier jour durant lequel le Soleil se déplace vers le Nord, répondez à ces questions en ma présence et à moi-même, votre frère et votre instructeur. Soyez clair et franc, donnant votre réponse à haute voix de façon à pouvoir entendre votre propre voix et ainsi faire suffisamment attention à votre attitude. Je vous demande de répondre par écrit à la quatrième et à la cinquième question et d'être aussi explicite que possible.

5. Expliquez les phrases suivantes tirées d'un manuscrit ancien. Je vous suggère d'y réfléchir avec soin.

"Devant le trône de Dieu, l'ange, avec tous les autres anges, se tenait et s'écriait : "Seigneur de ma vie, accorde-moi la force de fouler le sentier de révélation, de traverser la mer des noires illusions et de faire face au chemin éclairé de la terre". Dieu dit : "Va de l'avant et très loin."

"Devant la porte s'ouvrant sur le chemin éclairé vers la paix, l'ange se tenait seul et dit : "Seigneur de ma vie, le chemin de révélation est le chemin de la vie manifestée ; le sentier des noires illusions conduit à la lumière qui chasse toute ombre. Je cherche à fouler le sentier éclairé qui me ramènera en ta Présence. Jusqu'ici, ce chemin est sombre. Que vais- je faire ? Dieu dit : "Approche-toi et entre dans ta propre lumière et dans cette lumière, vois la Lumière."

"Devant la porte de chaque jour qui naît, et qui contient en ses heures scellées une responsabilité ordonnée, chaque matin je me tiens. Je crie à haute voix : Seigneur de ma vie, comment puis-je faire mon devoir ce jour-ci et cependant chercher le détachement ? Satisfaire chaque besoin et cependant me libérer des liens et des attaches ? Dieu dit : "Le soleil se rapproche et [393] vivifie la terre. Il ne peut rien enlever de la terre. Vis de la même façon. Donne et ne demande rien !"

Mon frère, rassemblez à nouveau autour de vous ceux qui cherchent ainsi le Chemin éclairé et apprenez à leur donner votre sagesse et à partager avec eux ce que vous possédez. C'est là votre devoir au cours des mois qui viennent. Cela ne vous sera pas facile mais facilitera le processus de détachement. Commencez par ceux qui sont proches de vous, ceux qui vous connaissent et vous aiment, et ensemble, entrebâillez la porte par où ceux qui cherchent puissent trouver leur chemin ; et par ce service que vous rendrez, qu'ils puissent trouver leur chemin, vers nous peut-être.

Mon Frère,

 

Février 1936

Vous venez de passer une année de tension et de grande anxiété. Mais vous avez par là beaucoup ajouté à votre croissance et on peut voir en vous, subjectivement, une plus large mesure de liberté qu'auparavant. Vous êtes en train d'apprendre à vous détacher des gens et des mains tenaces de ces présences exigeantes que l'on peut observer réclamant votre attention pour leur propre existence. Cette liberté doit augmenter lorsque vous vous efforcez de satisfaire parfaitement les besoins de ceux qui se trouvent autour de vous, mais en même temps vous devez continuer à vous détacher avec une puissance accrue de l'emprise intérieure qu'ils possèdent sur vous. Il faut qu'ils échouent dans leur tentative de parvenir jusqu'à la forteresse intérieure de votre âme. C'est là que vous devez apprendre à vous tenir, détaché et sans crainte.

Je ne pourrais vous recommander trop instamment de pratiquer ce détachement et je vous prie de vivre désormais bravement la vie du samnyasin. Je n'aurais pas parlé ainsi il y a deux ans, car vous n'auriez pas compris, mais depuis lors vous avez beaucoup progressé, mon frère, et vous êtes en train de commencer à entrer dans le royaume de la liberté, même si votre liberté n'est encore que relative et incomplète.