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1. L’aspect Volonté et la Création

1. L'aspect Volonté et la Création

Dans une section précédente nous avons quelque peu traité de la transmission de la volonté de l'Égo au plan physique et nous avons vu que c'est seulement chez les personnes qui (par le développement évolutif) avaient le sutratma et l'antahkarana reliés et les trois centres physiques de la tête plus ou moins éveillés, que la volonté de l'Égo peut être transmise. Dans les autres cas, tel l'homme ordinaire ou [964] peu développé, le dessein affectant le cerveau physique émanait du plan astral ou mental inférieur et était donc plus vraisemblablement l'impulsion de quelque Seigneur lunaire, même d'un ordre élevé, plus que la volonté divine de l'Ange solaire, qui est l'homme vrai.

a. La condition du Magicien

Il est intéressant de se souvenir que, quand les centres physiques de la tête s'éveillent (par l'alignement des centres éthériques), nous sommes en face de l'aspect le plus bas d'influence égoïque. À partir de ces trois centres, l'homme sur le Sentier de Probation, jusqu'à la troisième Initiation, dirige et maîtrise son enveloppe et par eux répand l'illumination qui va irradier sa vie du plan physique. Quand il atteint la troisième Initiation, le triangle interne accomplit pleinement la transmission circulatoire et toute la vie de la Personnalité est soumise à la volonté de l'Égo. "L'étoile absorbe la lumière de la lune, de sorte que les rayons du Soleil puissent être renvoyés par réflexion" est la manière occulte dont on exprime ce point de l'évolution. Il pourrait être utile ici aussi de signaler la condition des centres éthériques pendant ce processus de domination solaire directe.

Avant que les trois centres physiques de la tête ne s'éveillent, l'homme est largement soumis à la force circulant dans les quatre centres éthériques mineurs ; plus tard les trois centres majeurs – la tête, le cœur et la gorge – commencent à vibrer, prennent progressivement une activité plus étendue, tant et si bien que leur énergie tend à neutraliser celle des centres inférieurs, à absorber leur vitalité et à diriger ailleurs leur vitalité, jusqu'à ce que les trois roues supérieures atteignent une pleine activité quadridimensionnelle. À mesure que ceci se produit, les trois centres physiques de la tête commencent à passer de l'état de sommeil à l'activité, les effets en étant ressentis comme suit :

a. Lorsque le centre majeur de la tête s'éveille, la glande pinéale commence à fonctionner.

b. Quand le centre du cœur devient pleinement actif, le corps pituitaire entre en activité. [965]

c. Lorsque le centre de la gorge prend sa juste place dans le processus d'évolution, le centre Alta-major vibre convenablement.

Quand le triangle de force que forment ces trois centres physiques acquiert sa fonction circulatoire, on voit le plus grand triangle circuler, il devient alors une "roue tournant sur elle-même". Les centres éthériques majeurs sont en pleine action et l'homme s'approche du moment de la libération.

Dans le travail de création, poursuivi de manière occulte, ces trois centres physiques doivent tous être utilisés et un examen de cette question fera apparaître pourquoi il était nécessaire de les traiter dans cet ordre.

Au moyen de la glande pinéale[1], organe de la perception spirituelle, l'homme s'assure de la volonté et du dessein de l'Égo et de là tire l'énergie nécessaire des niveaux supérieurs, en passant par [966] le centre de la tête et le sutratma.

Au moyen du corps pituitaire, le second élément de désir, ou énergie de construction des formes, devient utilisable et selon la loi d'attraction l'homme peut modeler et construire dans la substance dévique.

Quand le Centre Alta-major, synthèse de ce que l'on pourrait appeler énergie nerveuse, est éveillé, il lui devient possible de matérialiser et de vivifier la forme désirée que, par l'énergie d'attraction, il est en voie de construire.

Il apparaîtra donc, pourquoi si peu de gens construisent des formes- pensées au bénéfice durable et constructif de l'humanité, pourquoi aussi les Grands Êtres (travaillant à travers Leurs disciples) sont obligés de travailler avec des groupes, car il est rare qu'Ils puissent trouver un homme ou une femme dont les trois centres physiques de la tête sont simultanément actifs. Ils doivent fréquemment travailler avec de vastes groupes avant que la quote-part d'énergie qui Leur est fournie pour l'accomplissement de Leurs buts ne corresponde à ce qui est nécessaire.

Il deviendra de même évident que le pouvoir du disciple pour le service de l'humanité dépend largement de trois choses : [967]

a. L'état de ses corps et leur alignement égoïque.

b. Le degré d'activité présent dans les centres physiques de la tête. c. L'action circulatoire de la transmission triangulaire de force.

Ces facteurs eux-mêmes dépendent d'autres facteurs, parmi lesquels on pourrait énumérer :

1. L'aptitude du disciple à la méditation.

2. La faculté dont il fait preuve de ramener exactement, des niveaux supérieurs, les plans et desseins que son Égo connaît.

3. La pureté de ses motifs.

4. Sa possibilité de "maintenir un état de méditation" et pendant qu'il est dans cet état, de commencer à construire la forme destinée à son idée et ainsi de matérialiser le plan de son Égo.

5. La quantité d'énergie qu'il pourra déverser plus tard dans sa forme- pensée et ainsi lui procurer une durée d'existence, son minuscule "jour de Brahma".

Ces facteurs subsidiaires dépendent eux-mêmes de :

a. Sa place sur l'échelle de l'évolution.

b. La condition de ses corps.

c. Sa condition karmique.

d. La ténuité du réseau éthérique.

e. Le calibre de son corps physique et son raffinement relatif.

Il est nécessaire ici de mettre en garde l'étudiant contre l'erreur qui consiste à poser des règles formelles quant à l'ordre de succession du développement des centres physiques de la tête et de la vitalisation des centres de force. Ce processus dépend de beaucoup de choses, telles que le rayon sur lequel se trouve la monade et la nature du développement dans les incarnations passées. La nature, dans tous les compartiments de sa vie organisée, fait des efforts parallèles, fait chevaucher les divers processus et il faut un voyant de grande [968] expérience et sagesse pour dire exactement le stade où se trouve un membre particulier de la famille humaine. Celui qui est sage se garde de rien affirmer avant de savoir.

Examinons maintenant :

b. La construction, vitalisation et animation de la forme-pensée

L'Égo, ayant obtenu un état de réceptivité, ou de reconnaissance du cerveau physique de l'homme et ayant suscité de sa part la réponse nécessaire, le processus de construction peut commencer.

Ce processus de réponse du plan physique est basé – comme toute autre chose dans la nature – sur la relation des opposés polaires. Les centres physiques sont réceptifs à l'influence positive des centres de force. Le cerveau physique est sensible à l'influence positive de la nature inférieure dans les premières phases de l'évolution ou aux réactions de la substance des enveloppes, l'impression des Seigneurs lunaires. Dans les stades plus tardifs, il répond à l'influence positive de l'Égo ou impression du Seigneur solaire.

Ainsi qu'on le voit, ce processus de construction est divisé en trois parties qui se chevauchent et prennent l'apparence de la simultanéité. Lorsque le processus (comme c'est le cas de la majorité de la famille humaine) est inconscient, qu'il produit par action réflexe, et largement basé sur la satisfaction du désir, tout se fait très rapidement et conduit à des résultats rapides, ces résultats étant efficaces dans leur réalisation selon l'aptitude de l'homme à vitaliser et à maintenir cohérente la forme de son idée. La plupart des formes-pensées créées par l'homme ordinaire n'ont qu'une efficacité relative dans le cadre de grandes limitations, et elles n'ont qu'un rayon d'action restreint. Quand l'homme apprend à créer consciemment, ce qu'il fait par l'organisation de la pensée, la concentration et la méditation, il agit plus lentement, car il a deux choses primordiales à accomplir avant d'aborder le processus de création : [969]

a. Entrer en contact ou communiquer avec l'Égo, ou ange solaire.

b. Étudier le processus de création et le rendre conforme pas à pas à la loi naturelle d'évolution.

Ce que nous disons ci-dessus n'est nécessairement qu'une autre manière de définir la méditation et son objectif.

Plus tard, quand l'homme est expert en méditation, le travail de création de la pensée s'effectue avec une rapidité toujours croissante, jusqu'à ce que soit surpassée (sur une courbe plus élevée de la spirale) l'activité de la période inconsciente de début.

En partant donc de la reconnaissance de l'intention égoïque par le cerveau physique, l'homme commence à construire la forme de son idée. Il commence d'abord par organiser le matériau nécessaire sur le plan mental. C'est sur ce plan que l'impulsion adopte sa première forme. Sur le plan de désir ou plan astral, le processus de vitalisation se poursuit largement, car la durée de vie de toute forme-pensée (même celle que constitue notre système solaire) dépend de la persistance du désir et de la force de ce désir.

Sur les niveaux éthériques du plan physique, se produit le processus de concrétion physique ; à mesure que le véhicule physique prend les proportions nécessaires, la forme-pensée se sépare de celui qui lui a donné une forme. Toute idée suffisamment forte se matérialisera inévitablement dans la matière physique dense, mais le principal travail de son créateur cesse quand il a œuvré sur les plans mental, astral et éthérique. La réponse physique dense est automatique et inévitable. Certaines grandes idées de nature importante, qui ont germé dans la conscience des guides de la race, n'atteignent la pleine manifestation que par l'intermédiaire de nombreux agents et l'impulsion dynamique de nombreux intellects. Certains travaillent consciemment, dans ce cas, à la production de la forme nécessaire ; beaucoup d'autres entrent en activité parce qu'ils [970] sont entraînés, et prêtent leur aide par la négativité même de leur nature ; ils sont "obligés" de s'intéresser en dépit d'eux-mêmes et sont "emportés par le mouvement" non par appréhension mentale ou "désir vital", mais parce que c'est ce qui se fait. On peut voir là un exemple de l'aptitude des Grands Êtres à utiliser des conditions d'apparente inertie ou négativité (dues au peu de développement) et à obtenir ainsi de bons résultats.

Nous allons traiter ici de l'homme qui apprend à construire consciemment ; nous n'envisagerons pas le processus adopté par l'adepte, ni les tentatives chaotiques de l'homme peu évolué. Ayant saisi l'idée et ayant déterminé avec soin le motif qui sous-tend cette idée, vérifiant ainsi son dessein utilitaire et sa valeur pour le groupe qui est au service de l'humanité, l'homme doit faire certaines choses que, pour plus de clarté, nous pourrions résumer en quelques affirmations :

Tout d'abord, il doit se fixer assez longtemps sur cette idée pour qu'elle soit fidèlement enregistrée par le cerveau physique. Il arrive fréquemment que l'Égo "fasse passer" jusqu'au cerveau tel concept, ou telle partie du plan ; cependant il devra répéter continuellement ce processus sur une assez longue période avant que la réponse physique soit telle que l'Ange solaire puisse être certain qu'elle est intelligemment enregistrée et assimilée. Il n'est peut-être pas nécessaire de dire que ce processus est grandement facilité si l' "ombre", ou l'homme, médite régulièrement, cultive l'habitude du recueillement du Soi supérieur chaque jour et à chaque heure et si avant de s'endormir le soir, il s'efforce de "maintenir la pensée", de ramener, au moment du réveil, le maximum possible de toute impression égoïque. Quand la réaction entre les deux facteurs, l'Égo et le cerveau physique réceptif est établie, l'influence est réciproque, et les deux facteurs sont synchronisés ou accordés l'un à l'autre ; on entre dans le second stade. L'idée est conçue. [971]

Une période de gestation se poursuit alors, elle-même divisée en divers stades. L'homme rumine son idée ; il y réfléchit, ce qui met en mouvement l'activité de la matière mentale et attire vers sa pensée en germe le matériau nécessaire à son vêtement. Il se représente le contour de la forme-pensée, l'habille de couleur et d'un coup de pinceau ajoute les détails. On verra donc la grande valeur d'une imagination vraie et son emploi ordonné et scientifique. L'imagination est d'origine kama-manasique, n'étant ni pur désir, ni pur mental ; c'est un produit purement humain, remplacé par l'intuition chez l'homme parfait et chez les Intelligences supérieures de la Nature.

Quand sa volonté, ou impulsion initiale est suffisamment forte et quand l'imagination, ou pouvoir de visualisation est assez vif, on entre dans la seconde partie de la période de gestation et la vitalisation par le désir commence. L'effet combiné de l'impulsion mentale et du désir produit ce qu'on pourrait appeler une pulsation dans la forme en voie d'organisation et elle devient vivante. Elle n'est encore que nébuleuse et sa ténuité est grande, mais elle donne des signes d'organisation et son contour apparaît. Les étudiants doivent se souvenir que le processus tout entier est exécuté maintenant au cours du stade que nous examinons, à partir de l'intérieur du cerveau. Il y a donc une correspondance précise avec les neuf Séphiroth :

Les trois premiers correspondent à l'impulsion égoïque dont nous avons parlé plus haut.

Le groupe secondaire de Séphiroth trouve son analogie dans le travail exécuté au cours du stade dont nous traitons actuellement, ou impulsion mental-désir, émanant consciemment du cerveau de l'homme.

Le travail des trois derniers est accompli quand la forme-pensée habillée de matière mentale et astrale passe à l'objectivité du plan physique. [972]

On en arrive à un stade plus tardif de la gestation quand la forme-pensée revêtue de matière mentale et vitalisée par le désir s'enveloppe d'une couche de substance du plan astral et en conséquence peut fonctionner aussi bien sur le plan astral que sur le plan mental. Là, la croissance est rapide. Il faut garder présent à la pensée le fait que la construction en matière mentale s'effectue simultanément et que ce développement est maintenant double. Ici le constructeur conscient doit prendre soin de maintenir l'équilibre et de ne pas laisser l'imagination prendre indûment de trop grandes proportions. L'élément manasique et l'élément kamique doivent être exactement proportionnés, ou bien on se trouvera en face d'une manifestation trop commune, une idée mal conçue et nourrie, qui ne pourra pas jouer son juste rôle dans le plan évolutionnaire, n'étant qu'une distorsion grotesque.

L'idée atteint maintenant un stade critique et devrait être prête à s'approprier de la matière physique et à prendre une forme éthérique. Quand elle arrive sur les niveaux éthériques, elle reçoit cette impulsion finale qui doit la conduire à ce que l'on pourrait appeler sa "mise en action", réception de l'impulsion qui conduira à sa dissociation de son créateur et à son envoi afin qu'elle adopte :

1. Une forme dense.

2. Une existence séparée.

Il faut se souvenir que la forme-pensée a maintenant quitté le plan mental, prit une enveloppe astrale et que, de même, elle assemble pour s'en revêtir un corps de matière éthérique. Quand elle a atteint ce stade, sa vitalisation se poursuit rapidement ; et l'heure de son existence séparée approche.

Cette vitalisation est effectuée consciemment par l'homme qui – selon l'intention originelle ou impulsion initiale – dirige vers la forme-pensée une énergie d'une certaine sorte. Cette énergie est émise de l'un ou l'autre des trois centres supérieurs, selon la qualité de [973] l'idée incarnée et on la verra se déverser sur l'idée s'objectivant rapidement à partir du centre en cause. Il ne faut pas oublier que nous envisageons la forme-pensée du constructeur conscient. Les formes-pensées de la majorité des êtres humains ne reçoivent pas leur énergie de sources aussi élevées, mais leur impulsion active émane soit du plexus solaire, soit des organes de la génération, qui sont encore inférieurs.

C'est ce courant constant d'énergie émotionnelle ou sexuelle qui est responsable des conditions chaotiques actuelles ; l'équilibre n'est pas maintenu ; l'interaction entre ces deux facteurs et les myriades de formes- pensées produites en conséquence qui sont d'ordre et de vibration inférieurs, engendrent un état de choses tel qu'il faudra tous les efforts des travailleurs mentaux pour parvenir un jour à les neutraliser, compenser et transmuer. Ces formes, qui méritent à peine le suffixe de "pensée", étant largement kamiques avec un mélange de matière mentale du degré le plus bas, sont responsables du lourd manteau ou brouillard, aux vibrations et pulsations lentes, qui enveloppe la famille humaine et produit une grande partie du mal actuel, du crime et de la léthargie mentale. Les gens sont principalement polarisés dans le corps astral, ainsi que nous le savons, et les centres inférieurs sont les plus actifs ; quand une atmosphère ou un environnement de formes-pensées de basse tonalité, vitalisées par toutes les formes les plus basses d'énergie astrale s'ajoute à ceci, il apparaîtra quelle est l'énormité du travail consistant à hisser l'humanité vers une atmosphère plus claire, plus pure et meilleure et combien facile pour les aspects inférieurs de fleurir et de prospérer.

À mesure que la vitalisation se poursuit et que l'énergie se déverse de l'un des centres dans la forme-pensée, le constructeur conscient commence à étendre cette influence afin d'envoyer la forme-pensée accomplir sa mission, quelle qu'elle soit, à la rendre "radiante" au sens occulte, de manière à ce que ses vibrations en émanent et se fassent sentir et finalement à la rendre magnétique, de [974] sorte qu'elle puisse appeler une réponse d'autres formes-pensées ou d'autres mentaux qu'elle pourra rencontrer.

Quand ces trois objectifs ont été atteints, la vie de la forme elle-même est si forte qu'elle peut parcourir son propre petit cycle de vie et accomplir son travail, en étant reliée à son créateur uniquement par un mince fil de substance radiante, qui est la correspondance du sutratma. Toutes les formes ont un tel sutratma. Il relie les corps de l'homme à l'Identité intérieure, à ce courant magnétique qui, émanant de la vraie Identité, le Logos solaire, relie le Créateur du système solaire à Sa grande forme-pensée par un courant d'énergie issu du Soleil Spirituel central et allant jusqu'à un point situé dans le centre du Soleil physique.

Tant que l'attention du créateur de toute forme-pensée, grande ou Petite, est tournée vers elle, ce lien magnétique persiste, la forme-pensée est vitalisée et son travail exécuté. Quand le travail a été accompli et que la forme-pensée a rempli son office, tout créateur, consciemment ou inconsciemment, tourne son attention ailleurs et sa forme-pensée se désintègre.

D'où la signification occulte de tous les processus où, au sens occulte, la vue est impliquée. Aussi longtemps que l'œil du Créateur est fixé sur la chose créée, celle-ci persiste ; que le Créateur retire "la lumière de sa face" et la mort de la forme-pensée s'ensuit, car la vitalité ou énergie suit la ligne de l'œil. Donc, quand un homme en méditation examine son travail et construit sa forme-pensée en vue du service, il regarde, au sens occulte, et en conséquence donne de l'énergie ; il commence à utiliser le troisième œil dans son aspect secondaire. Le troisième œil, ou œil spirituel a plusieurs fonctions. Parmi d'autres, c'est l'organe d'illumination, l'œil dévoilé de l'âme, par lequel lumière et illumination pénètrent dans le mental de sorte que toute la vie inférieure en est irradiée. C'est aussi l'organe par [975] lequel se déverse l'énergie directrice émanant de l'adepte créateur conscient vers ses instruments de service, ses formes-pensées.

Les peu évolués n'emploient évidemment pas le troisième œil pour stimuler leurs formes-pensées. L'énergie qu'ils utilisent dans la plupart des cas a son origine dans le plexus solaire et travaille dans deux directions, soit en passant par les organes de la génération, soit en passant par les yeux physiques. Chez beaucoup de gens ces trois points – les organes inférieurs, le plexus solaire et les yeux physiques – forment un triangle de force, autour duquel circule le courant d'énergie avant de rejoindre la forme-pensée objectivée. Chez l'aspirant et l'homme intellectuel, ce triangle peut passer du plexus solaire au centre de la gorge et de là aux yeux. Plus tard, quand l'aspirant acquerra de la connaissance et des motifs plus purs, ce triangle d'énergie aura le cœur pour point le plus bas au lieu du plexus solaire et le troisième œil commencera à remplir son office, quoique encore très imparfaitement.

Tant que l' "œil" sera dirigé vers la forme créée, le courant de force lui sera transmis et plus l'homme sera fixé sur une pensée unique, plus l'énergie sera centralisée et efficace. Une grande partie de l'inefficacité des gens est due à ce que leurs intérêts ne sont pas centralisés mais diffus et que leur attention n'est pas retenue par une seule chose. Ils dispersent leur énergie et essaient de satisfaire tous les désirs qui passent et de toucher à tout ce qui se présente. En conséquence, aucune de leurs pensées ne prend une forme correcte ou n'est dûment vitalisée. Ils sont donc entourés d'un nuage dense de formes-pensées à demi-formées et en désintégration et de nuages de matière partiellement stimulée et en voie de dissolution. Du point de vue occulte, cela produit un état de choses comparable à la décomposition d'une forme physique et c'est également déplaisant et malsain. C'est une des grandes causes de la mauvaise santé de la famille humaine à notre époque.

L'échec dans la création de la pensée est due aussi à ce que les [976] lois de la pensée ne sont pas enseignées et à ce que les hommes ne savent pas comment, par la méditation, créer ces enfants de leur activité qui pourraient poursuivre leur travail. On obtient des résultats beaucoup plus rapides sur le plan physique par la création scientifique de pensée que par les moyens directs du plan physique. On commence à comprendre ceci, mais tant que la race n'aura pas atteint une plus grande pureté et plus d'altruisme, l'explication plus détaillée du procédé doit nécessairement être tenue secrète.

Une autre raison de l'inefficacité créatrice est due aux courants tellement bas qui émanent de la majorité des gens, que les formes-pensées n'atteignent jamais le stade de l'action indépendante, à moins d'agir par effet cumulatif en travail de groupe. Avant que la forme-pensée ne soit constituée de la matière des trois sous-plans supérieurs des plans astral et physique, elle est principalement stimulée par l'énergie des foules. Quand la substance supérieure commence à s'insérer dans la forme, alors elle peut agir indépendamment, car l'Égo individuel de l'homme en cause peut commencer à agir par cette matière – chose impossible auparavant. L'Égo ne peut pas travailler librement dans la personnalité avant que la substance du troisième sous-plan ne se trouve dans ses corps ; donc la correspondance tient bon.

Une fois que la forme-pensée a été vitalisée et sa forme éthérique terminée ou "scellée" comme on dit, elle peut atteindre le plan physique dense si on le désire. Ceci ne veut pas dire que les formes-pensées individuelles de chaque homme se revêtent de substance dense sur l'éthérique, mais elles se traduiront en activité sur le plan physique. Par exemple, un homme a une pensée pleine de bonté ; il l'a construite et vitalisée ; elle est objective pour le clairvoyant et existe en matière éthérique près de l'homme. Elle trouvera donc son expression physique dans un acte de bonté ou une caresse physique. Quand l'acte est terminé, la caresse consommée, l'intérêt de l'homme pour cette forme-pensée particulière s'affaiblit et meurt. Il en est de même pour un crime – la forme- pensée a été [977] construite et inévitablement elle trouvera son expression physique en quelque action. Toute activité de ce genre est le résultat :

a. De formes-pensées construites consciemment ou inconsciemment.

b. De formes-pensées créées par soi-même ou de l'effet des formes- pensées des autres.

c. D'une réponse à ses propres impulsions intérieures ou d'une réponse aux impulsions des autres et donc aux formes-pensées de groupe.

On s'apercevra donc à quel point cette question est vitale et combien les hommes et les femmes sont influencés par les formes-pensées qu'ils créent eux- mêmes, ou par les créations mentales d'autres hommes.

c. La signification occulte de la parole

Les anciennes Écritures disent "Dans la multitude des mots le péché ne manque pas" car dans une marée de mots au stade actuel de l'évolution humaine, beaucoup de paroles sont dites sans but ou pour des motifs qui (lorsqu'on les analyse) se révèlent basés purement sur la personnalité. Plus grands sont les progrès effectués sur le Sentier conduisant aux Mystères, plus grande devra être la prudence de l'aspirant. Ceci est nécessaire pour trois raisons :

Premièrement, étant donné son stade dans l'évolution – il est en mesure de donner à ses paroles une force qui l'étonnerait – s'il pouvait voir sur le plan mental. Il construit avec plus d'exactitude que l'homme moyen ; la forme- pensée qui en résulte est fortement vitalisée et la fonction, qu'au moyen du "Son" ou de la parole il envoie accomplir, a une précision plus grande.

Deuxièmement, tout mot parlé et la forme-pensée construite en conséquence (à moins qu'on ne se trouve sur le Sentier supérieur et que les impulsions n'aient aucune base dans la personnalité) sont aptes à dresser une barrière de matière mentale entre l'homme et son but. Cette matière ou mur de séparation doit être dissipée avant que [978] d'autres progrès puissent être faits ; ce processus est karmique et inévitable.

Troisièmement, la parole est très largement un mode de communication sur les niveaux physiques ; sur les niveaux plus subtils où se trouve le travailleur et dans ses communications avec ses compagnons de travail et ses collaborateurs choisis, elle jouera un rôle toujours moindre. La perception intuitive et l'échange télépathique seront la caractéristique de l'échange entre aspirants et disciples ; quand on ajoute à cela la pleine confiance, la sympathie et l'effort unis au service du plan, nous nous trouvons en face d'une formation avec laquelle le Maître peut travailler et à travers laquelle Il peut déverser sa force. Le Maître travaille par l'intermédiaire de groupes (petits ou grands) et Son travail est facilité si les échanges entre les unités du groupe sont réguliers et ininterrompus. L'une des causes les plus fréquentes de difficulté dans le travail de groupe et d'interruption consécutive et temporaire de l'influx de force issu du Maître, repose sur le mauvais usage de la parole. Ce dernier cause, pour un temps, l'obstruction du canal sur le plan mental.

Je fais mention de ces trois facteurs, car cette question du travail de groupe est d'importance vitale et qu'on en espère beaucoup à l'heure actuelle. Si dans n'importe quelle organisation du plan physique, les Maîtres peuvent trouver un noyau, ne serait-ce que de trois personnes, qui aient une interaction mutuelle (je choisis ce mot de propos délibéré) et suivent de manière désintéressée le sentier du service, Ils pourront obtenir des résultats déterminés en un temps plus court que ce ne serait possible avec un corps de personnes nombreuses et actives, qui peuvent être sincères et zélées, mais ignorent la signification de la confiance et de la coopération réciproques et qui ne surveillent pas la porte de la parole.

Si l'homme réussit à comprendre la signification de la parole, s'il apprend à parler, quand parler, ce que l'on gagne par la parole et ce qui arrive quand il parle, il n'est pas loin d'atteindre son but. La [979] personne qui règle correctement ses paroles est celle qui fera le plus de progrès. Les chefs de mouvements occultes l'ont toujours compris. L'ordre très occulte de Pythagore à Crotone, et beaucoup d'autres écoles ésotériques d'Europe et d'Asie imposaient une règle selon laquelle tous les néophytes et étudiants en probation n'avaient pas le droit de parler pendant deux ans après leur entrée à l'école ; quand ils avaient appris à se taire pendant cette période, on leur accordait la permission de parler, car ils avaient appris une réserve spécifique.

Il pourrait être intéressant que l'étudiant comprenne que tout bon orateur accomplit un travail des plus occultes. Un bon conférencier par exemple fait un travail analogue, sur une petite échelle, à celui qu'effectue le Logos solaire. Qu'a-t-Il fait ? Il a pensé, construit, vitalisé. Un conférencier donc choisit le matériau à partir duquel il va construire sa conférence et qu'il va vitaliser. Parmi toute la matière de pensée du monde, il rassemble la substance qu'il cherche individuellement à utiliser. Puis il imite le travail du deuxième Logos, en en construisant sagement une forme. Quand la forme est construite, il termine en jouant le rôle de la première Personne de la Trinité, y mettant son Esprit, sa vitalité et sa force, de sorte qu'elle devient une manifestation vibrante et vivante. Quand un conférencier ou orateur de n'importe quelle espèce est capable de réussir cela, il retiendra toujours l'attention de son auditoire et l'instruira ; l'auditoire reconnaîtra ce que la forme-pensée avait l'intention d'exprimer.

Dans la vie de tous les jours, lorsque l'étudiant parle, il fait exactement la même chose, mais l'ennui vient de ce que fréquemment il ne construit pas ses paroles avec quelque chose de valable et il les vitalise avec une énergie de la mauvaise sorte, si bien que cette forme, au lieu d'être constructive, vitale et secourable, se révèle être l'une des formes destructrices du monde. Si nous étudions les [980] différentes cosmologies du monde, nous verrons que le processus de création était exécuté au moyen du son, ou parole, ou Mot. Nous le trouvons dans la Bible Chrétienne, "Au début était le Mot, et le Mot était Dieu. Toutes choses furent faites par Lui, et rien de ce qui fut fait, ne fut accompli sans Lui." Donc, d'après l'enseignement Chrétien les mondes furent faits par le Mot Divin.

Dans les Écritures Hindoues, nous découvrirons que le Seigneur Vishnu, Qui représente la deuxième Personne de la Trinité, est appelé "la Voix". C'est le grand Chanteur Qui a construit les mondes et l'univers par Son chant. C'est Lui qui révèle la pensée de Dieu, Qui a construit l'univers de systèmes solaires. De même que le Chrétien parle du grand Mot, du Mot de Dieu, le Christ, de même l'Hindou parle de Vishnu, le grand Chanteur, créant au moyen de Son chant.

Dans la manifestation du plan physique, nous sommes connus par nos paroles ; nous sommes connus par notre réserve, par les choses que nous disons et celles que nous ne disons pas et nous sommes jugés sur la qualité de notre conversation. Ce que nous pensons des gens est en rapport avec ce qu'ils disent, car leurs paroles révèlent le genre de matière-pensée dans laquelle ils travaillent et la qualité d'énergie ou de vie qu'ils mettent derrière les mots. Aux différents Logoï solaires des vastes constellations que nous apercevons lorsque nous scrutons les cieux étoilés, la qualité du Logos de notre système solaire est visible par le moyen de cette grande forme-pensée Qu'il a construite par le pouvoir de Sa parole et qui reçoit son énergie de Sa qualité particulière d'amour. Quand Dieu parle, les mondes se font et à l'heure actuelle Il est encore en train de parler. Il n'a pas encore terminé ce qu'il a à dire, d'où l'apparente imperfection présente. Quand cette grande phrase divine qui occupe Sa pensée sera terminée, nous aurons un système solaire [981] parfait, habité par des existences parfaites.

Par la parole, une pensée est évoquée et devient présente ; elle est extraite de l'abstraction et d'une condition nébuleuse et matérialisée sur le plan physique, produisant (si nous pouvions seulement le voir) quelque chose de très précis sur les niveaux éthériques. La manifestation objective est réalisée, car "Les choses sont ce que le Mot les fait, en les nommant". La parole est littéralement une grande force magique et les adeptes ou magiciens blancs, par la connaissance des forces et le pouvoir du silence et de la parole, peuvent produire des effets sur le plan physique. Comme nous le savons bien, il existe une branche du travail magique qui consiste à utiliser cette connaissance sous forme de Paroles de Pouvoir et de mantras et formules qui mettent en mouvement les énergies cachées de la nature et appellent les dévas au travail.

La parole est l'une des clés qui ouvre les portes de communication entre les hommes et les êtres plus subtils. Elle donne une possibilité de découvrir ces entités avec lesquelles on prend contact de l'autre côté du voile. Mais seul celui qui a appris à garder le silence et en est arrivé à savoir quand parler, peut traverser ce voile et effectuer certains contacts ésotériques. La Magie consiste, nous dit la Doctrine Secrète, à s'adresser aux Dieux dans Leur propre langage ; donc, la parole de l'homme ordinaire ne peut pas Les atteindre.

Donc, ceux qui cherchent à apprendre le langage occulte, ceux qui aspirent à connaître les mots qui atteindront les oreilles de ceux qui se trouvent de l'autre côté, et ceux qui cherchent à utiliser les formules et phrases qui leur donneront du pouvoir sur les Constructeurs, doivent désapprendre leur usage précédent des mots et s'abstenir des méthodes ordinaires de parole. Alors, le nouveau langage sera leur et les nouvelles expressions, mots, mantras et formules leur seront confiés. [982]

Les lois de la parole sont les lois de la matière ; les étudiants peuvent appliquer les lois gouvernant la substance du plan physique dans leur emploi des mots, car celui-ci concerne la manipulation de la matière sur d'autres niveaux. La parole est le grand moyen par lequel nous rendons apparent le petit système que nous construisons – ce système dont chaque unité humaine est le soleil central, car selon la Loi d'Attraction il attire à lui ce dont il a besoin.

 

[1] La Glande pinéale. Le Troisième Œil. Doctrine Secrète, III, 548.

1. But de l'évolution pour développer la vision intérieure.

2. La signification occulte de l'œil. Doctrine Secrète, III, 577.

3. "L'œil du Taureau."

La constellation du Taureau était appelée Mère de la Révélation et interprète de la Voix divine. Doctrine Secrète, I, 721.

4. Les organes de vision intérieure :

a. L'organe exotérique La glande pinéale Physique. b. L'organe ésotérique Le troisième œil Éthérique.

Note : Les étudiants doivent distinguer soigneusement entre le troisième œil et la glande pinéale. Voir Doctrine Secrète, II, 308.

"Le troisième œil est mort et ne fonctionne plus", il a laissé derrière lui un témoin de son existence dans la glande Pinéale.

5. La glande Pinéale est une masse de matière nerveuse grise, grosse comme un petit pois, fixée à l'arrière du troisième ventricule du cerveau.

6. Le Corps Pituitaire a le même rapport avec la glande Pinéale que manas avec Buddhi ou le mental avec la sagesse. Doctrine Secrète, III, 504, 505.

7. La glande Pinéale atteignit proportionnellement son plus haut développement avec le développement Physique le plus bas. Doctrine Secrète, II, 308, 313.

8. Le troisième œil existe en matière éthérique. a. Dans la partie avant de la tête.

b. Au niveau des yeux.

9. C'est un centre d'énergie formé par un triangle de force :

a. Le Corps Pituitaire.

b. La Glande Pinéale.

c. Le centre Alta-major.

10. L'œil ouvert ou troisième œil ne donne pas la clairvoyance directe, mais est l'organe par lequel est obtenue une certaine connaissance directe. Doctrine Secrète, I, 77.

a. L'initié dirige l'œil vers l'essence des choses.

b. Le troisième œil doit être acquis par l'ascète avant qu'il ne devienne un adepte. Doctrine Secrète, II, 651.

11. Les étudiants de l'occultisme devraient savoir que le troisième œil est indissolublement lié au karma. Doctrine Secrète, II, 312, note ; Doctrine Secrète, II, 316, 320.

a. De son passé Atlantéen, la cinquième race-racine exécute des causes remontant à la quatrième race-racine.

b. Car il révèle ce qui est passé. Doctrine Secrète, II, 297, 320, 813.

12. Le troisième œil est le miroir de l'âme. Doctrine Secrète, II, 312.

13. À l'œil de la vision spirituelle les Dieux ne sont pas plus des abstractions que notre âme et notre corps ne le sont pour nous. Doctrine Secrète, I, 694.

a. L'œil intérieur peut voir à travers le voile de la matière. Doctrine Secrète, I, 694.

14. Chez l'homme spirituel régénéré le troisième œil est actif. Doctrine Secrète, II, 458.