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2. LES DEVAS DU FEU, LES GRANDS CONSTRUCTEURS - Partie 3

Le plan astral est le principal champ de bataille de l'homme et le domaine de ses sensations les plus intenses – la sensation mentale (au sens ésotérique) n'est encore pour lui qu'une possibilité. Le corps astral est chez l'homme le siège de ses vibrations les plus violentes ; ces vibrations sont une cause puissante de ses activités physiques. Si seulement l'homme pouvait comprendre qu'actuellement les dévas du plan astral dominent pour une large part ce qu'il fait et dit, et que le but de son évolution (son but immédiat) est de se libérer de cette domination, afin que le vrai Égo ou penseur puisse devenir l'influence dominante. Soyons plus explicites et illustrons ce point : les petites vies élémentales qui forment le corps des émotions, et la [663] vie positive de tout déva évolutif qui (par la similarité des vibrations) est lié à tel ou tel homme et lui fournit un corps astral doué de pouvoir cohérent et positif, subjuguent encore pratiquement la majorité des humains. L'homme agit en général selon ce que lui dictent ses désirs et ses instincts. Si ce déva évolutif est d'un ordre élevé (comme c'est le cas chez un homme hautement développé) la vibration sera élevée, les désirs et instincts seront bons et exotériquement corrects. Néanmoins, si l'homme est sous leur domination, il est encore sous l'influence des dévas et doit se libérer. Si la vie dévique est d'ordre inférieur, l'homme manifestera des instincts bas et vicieux, et des désirs vils.

Si le sens de ces remarques est correctement saisi, on comprendra pourquoi on parle de l'évolution des dévas comme étant une "évolution parallèle" à celle de l'homme. Dans les trois mondes, ces deux lignes évolutives sont parallèles et ne doivent pas être consciemment unifiées. Sur les plans de la Triade, elles existent en tant qu'unité et produisent le Divin Hermaphrodite ou Homme Céleste, les unités humaines soi-conscientes incarnant les trois aspects de la divinité, tandis que les dévas conscients incarnent les attributs divins. Les deux, fusionnés, forment le corps de manifestation, les centres et la substance de l'Homme Céleste. C'est un grand mystère, et tant que l'homme ne connaîtra pas sa place dans le tout conscient, il lui faut réserver son opinion quant à la signification de tout ceci. Il est donc évident, compte tenu de la relation entre le plan astral avec son travail unifié, et le plan bouddhique avec l'harmonie que l'on y ressent, qu'il est nécessaire d'étudier et de comprendre à fond le corps astral de l'homme. Il fournit un chaînon nous rattachant au plan bouddhique, d'où résulte une activité harmonieuse sur le plan physique. À ce sujet, l'étudiant de l'occultisme doit porter toute son attention sur : [664]

a. Le soleil physique, sa relation avec le prana et le corps éthérique.

b. Le soleil subjectif, sa relation avec le plan astral, le principe kama- manasique et le corps astral.

c. Le soleil spirituel central et sa relation avec l'Esprit ou atma chez l'homme[1].

d. Le cœur du soleil et sa relation avec le corps mental abstrait et concret, produisant cette manifestation particulière que nous appelons corps causal. À ce sujet il faut se rappeler que la force émanant du cœur du soleil agit grâce à un triangle formé par le schéma de Vénus, la Terre et le Soleil. Qu'on pouvait s'attendre à ce qu'un autre triangle impliquant deux planètes soit aussi formé selon la loi et que les triangles varient selon le schéma en cause.

Du point de vue cosmique, il existe une série très intéressante de triangles, que découvrira l'étudiant de l'astronomie ésotérique et des cycles occultes. Ils ont leur origine dans le soleil central de notre groupe de systèmes solaires.

Cette série comporte les Pléiades. Ce fait ne sera pas connu avant la dernière décade de notre siècle et ne sera pas reconnu par la science avant que certaines connaissances et découvertes n'amènent les savants à se rendre compte qu'il existe une troisième sorte d'électricité, jouant un rôle d'équilibre et formant le sommet du triangle. Mais le temps n'en est pas encore venu.

Tout ce qui est exprimé ici l'est en termes de groupes et forces déviques, constituant (globalement) la substance qui réagit aux vibrations analogues. Ceci s'exprime, de manière occulte, par certaines appellations précises. Il est donc possible de transmettre en toute sécurité des renseignements incompréhensibles pour le profane dans des phrases telles que : "Le Triangle de ... de ... et du Groupe ... des Agnisuryans se constitua, et la révolution de la Roue produisit le troisième." Ce qui transmet au mental de l'occultiste la connaissance que, grâce à la force émanant de telle [665] constellation, extérieure à notre système, passant par tel schéma planétaire, et donc par le corps astral d'un Logos planétaire, un état de choses fut engendré, qui produisit l'apparition du troisième règne de la nature, le règne animal conscient et doué de sensation. Une phrase du même genre indique la relation des dévas avec l'individualisation de l'homme, mais il n'y a pas intérêt à la communiquer ; la phrase ci-dessus a été citée uniquement pour trois raisons :

1. Pour indiquer dans une certaine mesure la nature et l'étendue des forces qui parcourent notre système.

2. Pour montrer le lien étroit que nous avons avec l'évolution des dévas.

3. Pour mettre l'accent sur la nature triangulaire et les relations réciproques de tout ce qui se produit.

Il semble indiqué ici de noter un point concernant les dévas des trois niveaux inférieurs (ceux avec lesquels l'homme est étroitement lié). On peut les diviser en divers groupes indiquant leur place dans l'échelle de la conscience. On pourrait se demander pourquoi nous ne traitons que des groupes de dévas habitant les trois mondes. Au sens occulte, ces dévas (du genre que nous étudions) n'existent que dans le corps physique dense du Logos, étant la substance des trois sous-plans inférieurs du physique cosmique. L'ancien Commentaire dit :

"Les sphères de feu cherchent leur place sur les trois inférieurs. Ils apparaissent au moyen du cinquième et cependant fusionnent sur les plans de Yoga. Quand les essences de feu ont tout pénétré, il n'y a plus alors de cinquième, ni de sixième, ni de septième, mais seulement les trois brillant par le moyen du quatrième."

En ce qui concerne notre présente étude, les dévas ne se trouvent donc que dans les trois mondes. Au-delà de ces trois plans, nous [666] avons les trois aspects des trois majeurs, se manifestant par le quatrième ; nous avons en conséquence les sphères des Logoï planétaires sur le plan de buddhi. Ils synthétisent tout ce qui s'est développé par la manifestation plus dense. Du point de vue de la philosophie ésotérique, le plan cosmique physique sur lequel se trouve le système solaire tout entier doit être étudié sous un double aspect :

1. Du point de vue des Hommes Célestes couvrant les évolutions des quatre plans supérieurs ou niveaux éthériques. Nous ne pouvons pratiquement rien connaître de ces derniers avant l'initiation, à partir de laquelle la conscience de l'être humain est progressivement transférée sur les plans éthériques cosmiques.

2. Du point de vue de l'être humain dans les trois mondes. L'évolution de l'homme est consommée dans les trois mondes, exactement comme celle des Hommes Célestes l'est dans les quatre plans supérieurs.

Dans les trois mondes, nous avons les évolutions parallèles – dévique et humaine dans leurs degrés nombreux et variés – l'évolution humaine nous concernant plus intimement, cela va de soi, bien que les deux évolutions progressent par interaction mutuelle. Dans les quatre mondes supérieurs, cette dualité apparaît comme une unité ; c'est l'aspect de l'évolution synthétique des Hommes Célestes qui est envisagée. Cela nous intéresserait profondément de comprendre quelque peu le point de vue de ces Grands Dévas Qui coopèrent intelligemment au plan d'évolution. Ils ont leurs propres méthodes d'exprimer ces idées, leur moyen étant la couleur que l'on entend et le son qui se voit. L'homme renverse ce processus, il voit la couleur et entend le son. Ceci est une indication quant à la nécessité des symboles, car ce sont des signes exprimant des vérités et directives cosmiques, pouvant être compris par les êtres évolués des deux évolutions. Il faut se souvenir, ainsi que je l'ai déjà signalé, que : [667]

a. L'homme est la manifestation des aspects de la divinité.

Les dévas sont la manifestation des attributs divins.

b. L'homme développe la vision intérieure et doit apprendre à voir.

Les dévas développent l'ouïe intérieure et doivent apprendre à entendre.

c. Tous deux sont encore imparfaits, et la conséquence en est un monde imparfait.

d. L'homme évolue au moyen du contact et de l'expérience. Il prend de l'expansion.

Les dévas évoluent en réduisant le contact. Leur loi, c'est la limitation. e. L'homme a pour but de se dominer lui-même.

Les dévas doivent se développer en étant dominés.

f. De manière innée, l'homme est Amour, la Force qui produit la cohésion. De manière innée, les dévas sont intelligence, la force qui produit l'activité.

g. Le troisième type de force, celui de la Volonté, le facteur d'équilibre du phénomène électrique, doit jouer également sur les deux évolutions et les pénétrer entièrement, mais dans l'une il se manifeste sous forme de soi-conscience, dans l'autre sous forme de vibration constructive.

Chez l'Homme Céleste, ces deux grands aspects de la divinité sont également mêlés ; au cours du mahamanvantara, les Dieux imparfaits deviennent parfaits. J'ai signalé à grands traits ces différences générales, car elles éclairent la question des relations de l'Homme avec les dévas.

Les dévas du plan physique, quoique divisés en trois groupes A, B, C, sont appelés, selon une autre classification, "les Dévas du Septième Ordre". Le septième ordre est particulièrement lié aux dévas du premier ordre sur le premier plan. Ils reflètent le mental Divin dont le premier ordre est l'expression, et le révèlent tel qu'il apparaît à ce niveau, le plan archétype étant son point d'origine. Ce septième [668] ordre de dévas est directement sous l'influence du septième Rayon ; le Logos planétaire de ce Rayon travaille en étroite coopération avec le Seigneur-Raja du septième plan. Étant donné que le but de l'évolution des dévas est l'ouïe intérieure, on comprend pourquoi c'est par les sons mantriques et modulations équilibrées qu'il est possible d'entrer en contact avec eux et d'engendrer certains phénomènes. Ce septième ordre de dévas est celui qui concerne les travailleurs du sentier de gauche, qui agissent par vampirisme et dévitalisation de leurs victimes. Ils attaquent les corps éthériques de leurs ennemis, affectant la substance dévique par le son et produisant ainsi les résultats souhaités. Le Magicien blanc ne travaille pas sur le plan physique dans la substance physique. Il transfère ses activités à un niveau supérieur et de là agit sur les désirs et motifs. Il travaille avec les dévas du sixième ordre.

Les dévas du sixième ordre sont ceux du plan astral ; ces dévas sont les plus étroitement liés avec les forces produisant le phénomène appelé amour, impulsion sexuelle, instinct, ou impulsion dynamique et motif impératif qui, plus tard, se manifestent sur le plan physique par une activité quelconque. La vibration positive engendrée sur le plan astral produit des résultats sur le plan physique ; c'est pourquoi le Frère Blanc, s'Il travaille avec les dévas, ne le fait que sur le plan astral et avec l'aspect positif.

Ces dévas du sixième ordre, ainsi que l'on peut s'y attendre, sont étroitement liés à ceux du deuxième ordre sur le plan monadique et avec le centre du cœur de l'Homme Céleste sur le Rayon duquel ils se trouvent. Ils sont liés aussi avec les forces déviques du plan bouddhique ; ces trois grands ordres de dévas représentent un puissant triangle de force électrique, les trois types d'électricité rencontrés dans les livres occultes. Gardons à l'esprit que le type de [669] force équilibrant (type inconnu actuellement) se déverse, à l'heure actuelle, à partir du plan bouddhique et que c'est là que se situe le sommet du triangle.

Ces trois ordres sont les plus puissants (dans notre système solaire), spécialement dans la quatrième ronde. Ils influencent tout particulièrement le quatrième règne de la nature et sont la base de la recherche d'équilibre, de cette aspiration vers l'harmonie, l'union et le yoga qui caractérise l'homme de tous degrés ; dans sa manifestation inférieure, c'est l'instinct sexuel tel que nous le connaissons, dans sa manifestation supérieure c'est le désir d'union avec Dieu.

Ces dévas du sixième ordre sont placés sous l'influence spéciale du Seigneur du sixième Rayon d'idéalisme abstrait ; leur relation avec Lui facilite le passage de l'idée archétype jusqu'au plan physique. De même la sixième Hiérarchie Créatrice est spécialement liée à cet ordre particulier de dévas ; cette double influence produit la manifestation physique véritablement objective – l'un des types de force agissant par la manifestation éthérique, l'autre par le physique dense.

Ceci représente actuellement pour l'étudiant un mystère insoluble, mais la signification des nombres lui permettra de découvrir beaucoup de choses. La question doit être étudiée sous cet angle afin de dégager la véritable signification de ce sixième ordre de dévas, dont le symbole est l'Étoile à six branches, inclinée d'une certaine manière. Cette étoile à six branches est le signe qu'un "Fils de Nécessité" (qu'il s'agisse d'un Dieu ou d'un homme) a recherché [670] l'incarnation physique. Les dévas du sixième ordre, les Agnisuryans, sont un facteur primordial de ce processus. Dans la sixième ronde, la présence de ces dévas sera plus puissamment ressentie, mais la force de leur vibration se tournera très progressivement vers le haut et non vers le bas et le plan physique. Cela impliquera la transmutation du désir en aspiration et entraînera finalement la libération du Logos planétaire, et marquera la fin d'un manvantara (Son cycle d'incarnation physique). De même chez l'homme, lorsque la force du désir se retire, cela marque la fin de l'existence physique. L'ancien Commentaire exprime cette vérité dans les termes suivants :

"Les Sixièmes se retirent en eux-mêmes ; ils se tournent vers les Cinquièmes, laissant les Septièmes seuls."

En poursuivant notre examen de ces ordres de dévas, il y a lieu de signaler que ces trois ordres inférieurs, le cinquième inférieur, le sixième et le septième, ont une relation étroite avec la Lune. Ce sont les agents de construction qui (travaillant dans la matière involutive des trois mondes) construisent les trois corps inférieurs de l'homme s'incarnant. Ils représentent une branche des Pitris lunaires, mais il faut se souvenir que cette branche particulière de pitris est celle qui fonctionne dans notre propre schéma, et qu'elle est étroitement liée à notre Logos Planétaire. De tels groupes de Pitris existent partout, dans tous les schémas où l'homme est en incarnation, mais dans les autres schémas ils sont quelque peu différents des nôtres, car le "Mystère de la Lune" est lié à une condition ésotérique spéciale concernant notre Logos planétaire.

Partout où l'homme est en incarnation, on trouve les Constructeurs de ses corps, mais ils diffèrent par :

a. Leur taux de vibration.

b. Leur stade de développement. [671]

c. Leur conscience.

d. Leur force dynamique, magnétique et fohatique.

Il faut se souvenir aussi que dans chaque ronde la substance dévique, ou évolution des dévas, change ; les dévas eux aussi évoluent et la question des dévas sous leur double aspect de substance négative et positive engendrant l'objectivité doit être étudiée de manière triple si l'on veut arriver à s'en faire une idée juste. Donc, les dévas, représentant la totalité de la substance, doivent être envisagés :

Du point de vue de leur développement selon la ronde.

Du point de vue de tel Logos planétaire dont ils constituent le corps de manifestation, un schéma.

Du point de vue du règne humain.

Quand on ne procède pas ainsi, on aboutit à une idée fausse et étroite. À l'avenir, ainsi qu'on peut s'en rendre compte en étudiant la Doctrine Secrète[2], le Logos dans sa Nature septénaire sera considéré comme le Macrocosme de l'Homme, tandis que le Microcosme, l'Homme lui-même, sera considéré comme le Macrocosme des trois règnes

inférieurs. Ceci n'est qu'une manière d'étudier l'évolution d'une Entité consciente – Dieu, Homme, ou vie mineure, par le moyen de la substance dévique ; cela implique l'étude de l'interaction positive négative. Ainsi que le dit l'ancien Commentaire :

"Quand le Père approche la Mère, ce qui doit être prend forme. L'union des deux cache le vrai mystère de l'Être.

Quand les deux grands dévas se cherchent, lorsqu'ils se rencontrent et s'unissent, la promesse de la vie est accomplie.

Quand celui qui voit et sait se tient à mi-chemin entre ses parents, alors on peut voir le fruit de la connaissance, et tout est connu sur les plans de la conscience.

Quand on verra Anu, l'infinitésimal, contenir Ishvara dans Sa puissance, quand les sphères et cycles mineurs prendront de [672] l'expansion dans le cercle des Cieux, alors l'Unité essentielle sera pleinement connue et manifestée.

Quand l'Un qui détient la vie devient les trois, derrière lesquels cette vie est cachée ; quand par leur révolution, les trois deviennent les sept puis les dix ; quand les trois cent mille milliards de vies déviques répètent cette révolution ; quand le point central est atteint et révèle les trois, les neuf et le JOYAU intérieur étincelant, alors le cercle de la manifestation est consommé et l'Un devient à nouveau les dix, les sept, les trois puis le "point".

C'est là que réside la clé du mariage mystique, et l'étude de ces paires d'opposés peut révéler beaucoup de choses à l'étudiant de l'occultisme ; elle révélera le processus (dans le temps et dans l'espace) par lequel cette union et son fruit sont consommés, et son résultat, la création du divin Hermaphrodite, apparaît sur Son plan élevé.

Souvenons-nous que dans cette section nous traitons des dévas évolutifs qui sont la Vie positive animant la matière involutive ou substance dévique. En conséquence, la correspondance du mariage mystique de l'Esprit et de la matière peut être observée dans l'interaction des vies déviques positives et négatives, dans la substance dévique elle-même. La substance représente une dualité essentielle ; la forme répète cette même dualité ; quand nous arrivons à l'homme nous avons la dualité, plus un troisième facteur. Ces trois ordres de substance dévique – le cinquième inférieur, le sixième et le septième, constituent des groupes très mystérieux en ce qui concerne l'homme[3]. On en a encore à peine parlé dans la littérature [673] occulte, mais ils détiennent le secret de notre individualisation planétaire. C'est le groupe qui a joué un rôle important dans le "péché des sans-mental" et il est étroitement associé à l'homme animal. On peut attribuer à la puissance de ces pitris et à la domination qu'ils exerçaient, beaucoup des événements désastreux survenus à l'aube de l'humanité, et dont parle la Doctrine Secrète, tels le "péché" cité plus haut et aussi les échecs initiaux dans la construction de véhicules adaptés aux Esprits désirant s'incarner. C'est là aussi que débute cette mystérieuse divergence entre ce que nous appelons "le sentier de gauche et celui de droite" ; cet état de choses (existant au sein du corps logoïque et faisant donc partie de la conscience divine) a eu son origine dans les temps très lointains où les fils de Dieu cherchaient une forme. Il s'agit d'un état spécial du corps astral de notre Logos planétaire et de Son histoire telle que la détient la lumière astrale.

Cela concerne ce qu'Il doit surmonter ; beaucoup des problèmes rencontrés par l'occultiste, qu'il s'agisse du "péché des sans-mental", de l'échec des temps Atlantéens et même de ce mystérieux "échec" du Bouddha (dont la signification planétaire n'est suggérée que dans la Doctrine Secrète) [4]ont leur source dans l'état de la substance dévique dont est fait le corps astral de notre planète, et dont sont faits les corps astraux de toutes les formes. On dit de notre

Logos planétaire qu'il est un Seigneur mineur, plus "plein de passion" que les trois Seigneurs supérieurs. Son travail n'est pas encore terminé et Il n'a pas fait passer complètement sous sa maîtrise la substance [674] dévique dans ses ordres vivants et variés. L'évolution des dévas a bien du chemin à parcourir.

Si l'on étend cette idée au système solaire, il devient évident que les véhicules astraux des divers Logoï planétaires diffèrent. Cette différence dépend nécessairement de Leur vie astrale cosmique, qui affecte directement l'astral systémique, ou sous-plan physique liquide du plan cosmique physique. C'est un point assez mal compris. Le corps physique dense du Logos planétaire existe, nous le savons, sous trois états – dense, liquide et gazeux – et le plan cosmique correspondant agit directement sur chacun d'eux. On s'apercevra un jour que l'état des diverses planètes physiques repose sur ce fait.

Quand on comprendra la nature psychique du Logos planétaire (connaissance que l'on aborde après l'initiation, car elle fait partie de la Sagesse) on s'apercevra que la nature des différents schémas, en ce qui concerne leur aspect aqueux par exemple, dépend d'un état astral particulier. À mesure que l'initié progresse en sagesse, il comprend intuitivement la nature essentielle des sept groupes, ou Septénaire logoïque, qui est celle de leur couleur ou qualité. Cette couleur ou qualité dépend de la nature psychique de tel ou tel Logos planétaire en particulier, et de cette façon, Sa nature émotionnelle ou de désir peut être quelque peu étudiée par l'initié. Cela conduira par la suite à un examen scientifique de l'effet de cette nature sur Son corps physique dense, et plus particulièrement sur cette partie que nous appelons le plan astral, le sous-plan liquide du plan physique cosmique. Ceci est reflété, (ou la manifestation s'en poursuit, si l'on préfère ces termes) dans les parties liquides de la planète physique.

Le septième sous-plan du plan physique cosmique peut être divisé en sept parties, qui sont nos sept sous-plans physiques. C'est [675] cette connaissance qui permet au magicien de travailler. Étant donné un certain phénomène physique comme, par exemple, le poids de l'eau sur une planète, l'initié d'un ordre élevé en tirera des conclusions quant à la qualité de la grande Vie se manifestant par un plan. Il arrive à cette connaissance en raisonnant à partir du sous-plan liquide (le sixième) de notre plan physique systémique, jusqu'au :

a. Sous-plan liquide du physique cosmique, notre plan astral systémique. b. Quatrième éther cosmique, le plan bouddhique.

c. Second éther cosmique, le plan monadique, ou plan des sept Hommes Célestes.

d. Plan astral cosmique, entrant ainsi en contact avec la nature de désir de Dieu.

Cette méthode implique naturellement une immense connaissance de la substance dévique et suppose une compréhension intuitive de ses ordres et groupes, des tonalités des ordres et des plans, de la nature triple de la substance, ainsi qu'une connaissance de la manière de procéder pour manipuler le troisième type de force électrique – énergie qui met l'homme en contact avec les phénomènes extra-systémiques. C'est pourquoi cette force demeure inconnue et n'est encore contactée que par les grands Initiés.

Ceci met de nouveau en lumière l'importance suprême des Agnisuryans ; ils incarnent la force émanant directement du plan astral cosmique et qui révèle, par son union triple, la nature de désir de notre Homme Céleste, ou de tout autre Logos planétaire. Dans les opposés, "le Ciel et l'Enfer" ainsi que les nomment les théologiens, nous trouvons une allusion à deux de ces types de force et cette pensée indique l'une des clés du plan astral. [676]

2. Résumé

Avant d'aborder l'examen des dévas impliqués dans la construction du corps causal de l'homme, dévas qui sont le groupe reliant la Triade et le Quaternaire chez l'homme et chez le Logos, énumérons brièvement les principaux groupes d'Agnisuryans du plan astral systémique, qui dans leur totalité forment le corps de manifestation du grand déva, ou Seigneur-Raja du plan.

Premièrement. Le Seigneur-Raja du Plan, le grand déva Varuna, Qui est la Vie centrale de la substance du plan astral de notre schéma. Il est Lui- même un poste avancé de la conscience du Déva encore plus grand, Qui incarne la substance du plan astral solaire, ou sixième sous-plan du plan physique cosmique. Ce dernier Déva à son tour reflète Son prototype, la grande entité cosmique Qui est l'âme du plan astral cosmique.

Deuxièmement. Sept grands Dévas qui sont la force positive de chacun des sept sous-plans du plan astral systémique.

Troisièmement. Divers groupes de dévas ayant des fonctions différentes, exerçant des activités variées et engendrant des résultats constructifs. On pourrait les énumérer comme suit, en nous souvenant toujours que nous ne faisons que citer quelques-uns des nombreux groupes, et qu'il en existe des quantités dont les noms sont complètement inconnus de l'homme et qui seraient inintelligibles si on les lui communiquait :

1. Les dévas formant la substance atomique permanente de toutes les Monades, en incarnation physique ou non. Ils sont divisés en sept groupes selon le Rayon de la Monade.

2. Les dévas constituant l'aspect "liquide" du corps physique du Logos planétaire et du Logos solaire. Ils existent par myriades, et englobent des dévas allant de ceux qui sont l'âme du plan astral et des courants astraux correspondant aux aspirations et sentiments [677] religieux les plus élevés jusqu'aux petits esprits de l'eau, qui sont le reflet de ces entités astrales, précipitées dans la matière physique aqueuse.

3. Un groupe de dévas qui forment le corps de désir de cette grande entité qui est l'âme du règne animal. Ils représentent l'ensemble de la manifestation kamique (séparée du mental) du désir animal sous son aspect d'impulsion dynamique.

4. Certains dévas qui – étant du troisième ordre – constituent le Ciel du Chrétien orthodoxe moyen et de tout croyant. Un autre groupe, étant du septième ordre, constitue l'Enfer de la même catégorie de penseurs.

5. Les dévas formant la vie astrale de toute forme-pensée. Nous traiterons de ceux-là plus tard, en étudiant la construction des formes- pensées.

6. Un mystérieux groupe de dévas intimement lié actuellement avec l'expression sexuelle de la famille humaine sur le plan physique. C'est un groupe qui, à l'heure actuelle, est entraîné dans la manifestation et incarne le feu de l'expression sexuelle, telle que nous la comprenons. Ces dévas sont l'impulsion ou instinct qui est à la base du désir sexuel physique. Leur influence était prédominante dans la quatrième race- racine, moment où les conditions sexuelles atteignirent un incroyable degré d'horreur, de notre point de vue. Ils sont en voie d'être maîtrisés, et lorsque le dernier des Égo Lémuriens sera passé dans la cinquième race-racine, ils disparaîtront lentement et complètement du système solaire. Ils sont en rapport avec le feu passionnel du Logos solaire et avec l'un de Ses centres ; ce centre est progressivement obscurci et son feu transféré vers un centre plus élevé.

7. Il existe aussi un groupe de dévas liés à la Loge des Maîtres, dont le rôle est de construire des formes correspondant à l'aspiration de l'homme moyen. Ils sont divisés en trois groupes – se rapportant à la science, à la religion et à la philosophie ; c'est par l'intermédiaire de ces groupes de substance dévique que les Chefs des trois départements atteignent les hommes. C'est l'un des canaux [678] qu'emprunte leur travail. Le Maître Jésus est particulièrement actif, actuellement, dans cette direction, collaborant avec certains adeptes consacrés à la science, qui cherchent – par l'union souhaitée de la science et de la religion – à briser, d'une part le matérialisme de l'Occident et d'autre part la dévotion sentimentale de nombreux croyants de toutes les religions. Ceci est rendu possible actuellement par la disparition du sixième Rayon et l'entrée en action du septième. L'étudiant doit garder à l'esprit lorsqu'il examine les plans, la substance des plans et l'énergie, qu'ils sont dans un état de perpétuel flux et changement. La matière de tous les plans circule, et cycliquement certaines parties reçoivent plus d'énergie que d'autres ; la matière des plans est placée sous une influence triple, ou – pour employer d'autres termes – la substance dévique est soumise à une stimulation cyclique triple :

1. La stimulation de Rayon, dépendant de ce que tel Rayon est influent ou non à un moment donné. Elle est intra-systémique et planétaire.

2. La stimulation Zodiacale, qui est extra-systémique, ainsi que cosmique et cyclique.

3. La stimulation Solaire, ou impact direct de la force ou énergie solaire sur la substance d'un plan ; elle émane du "Cœur du Soleil" et est particulièrement puissante.

Tous les plans sont soumis à cette triple influence, mais dans le cas des plans bouddhique et astral, la force de cette troisième stimulation est très grande. Les adeptes – travaillant en conjonction avec les grands dévas – utilisent les occasions cycliques qui se présentent pour obtenir des résultats précis et constructifs.

8. Un groupe de dévas étroitement liés avec les mystères de l'initiation.

Ils forment ce que l'on appelle ésotériquement, le "sentier du Cœur" et constituent le pont entre le plan astral et le plan bouddhique. Ils ne sont en aucune façon liés aux atomes permanents [679] du corps causal, mais très étroitement associés à la rangée centrale de pétales du lotus égoïque, "les pétales d'amour". La force joue de manière réciproque entre ces trois pétales d'une part, et les dévas formant le "Sentier du Cœur" de l'autre ; ces derniers constituent le pont de matière astrale-bouddhique grâce auquel certains, de type mystique, effectuent "le grand rapprochement".

9. Des dévas de tous degrés et de toutes capacités vibratoires, qui forment la masse des formes de désir de toutes sortes.

10. Les dévas de la force de transmutation. C'est un groupe particulier incarnant les "feux de la transmutation" ; ils ont différentes appellations :

- Les brasiers de purification.

- Les éléments de fusion.

- Les dieux de l'encens.

Il est impossible d'en énumérer davantage pour l'instant et ce serait sans intérêt ; c'est seulement compte tenu de la grande importance du corps astral dans les trois mondes que l'on a jugé bon de faire connaître à l'étudiant ces nombreux types de substance dévique. C'est par la domination de ces vies déviques, par la "transmutation du désir" en aspiration, et grâce aux feux de purification du plan astral, que l'homme atteindra finalement la conscience bouddhique.

C'est la reconnaissance du pouvoir purifiant des deux fluides occultes – l'eau et le sang – qui a conduit les Chrétiens à mettre sur eux l'accent (même si leur interprétation est erronée).

 

[1] Doctrine Secrète, II, 250, 251.

[2] Voir Doctrine Secrète, I, 288 ; II, 179, 187.

[3] Sankaracharya et Bouddha. Le grand sage Sankaracharya qui est connu de nous tous comme chef du mouvement advaïte qui fut instauré après le temps du Sage tout aussi grand connu sous le nom de Gautama Buddha, chef de la doctrine de Buddhi ou Bouddhisme. Tous deux sont de grands Maître de compassion et peuvent être envisagés comme les deux hémisphères du globe ardent de lumière qui est placé sur le mont central pour communiquer la lumière à l'Est et à l'Ouest. Les deux grands Maîtres sont reliés mystiquement, si vous écoutez H.P.B., et comprendre la nature de ces deux êtres est comprendre la nature du cosmos tout entier divisible en deux hémisphères, l'un étant la terre du soleil levant de la pensée éternelle, et l'autre étant, Le Pilier de l'Ouest sur la face duquel le soleil levant de la pensée éternelle répand ses flots les plus glorieux. Ils sont pour nous (pauvres enfants de la poussière du sol) les représentants des grands pouvoirs connus dans les Puranas sous le nom de Shiva et Vishnu, les universels semeurs et moissonneurs, qui par leur interaction sont supposés supporter l'univers de progrès. Quelques Pensées sur la Gîta. pp. 92-93 (édition anglaise).

[4] Les Stances du début du Volume II de la Doctrine Secrète font apparaître ces échecs. Doctrine Secrète, II, 195, 201, 721, 728.

L'échec du Bouddha. Voir Doctrine Secrète, III, 376, 588.

On parle des Dieux imparfaits dans D.S, I, 214, 449 ; II, 223 ; III, 209.