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2. La nature de la Magie

2. La nature de la Magie Voir[1].

Nous nous sommes quelque peu étendus sur la construction des formes- pensées et avons vu que le processus suivi par l'homme est analogue à celui du Logos triple dans la création du système solaire. Nous allons traiter maintenant de cette grande section de l'occultisme qu'on nomme généralement magie. L'homme qui maîtrisera la signification ésotérique de ce que nous allons dire prendra place parmi les rangs de ceux qui peuvent se dire "Frères en Magie Blanche". La question est trop vaste pour qu'on puisse faire autre chose qu'en traiter brièvement, car elle couvre tout le champ d'effort [983] du domaine de la construction matérielle.

Nous devons traiter d'abord de l'attitude mentale de l'homme confronté au travail de création, de son aptitude à faire passer, par le corps mental, le dessein de l'Égo imprimant ainsi aux agents de construction du plan mental un certain taux de rythme, une certaine activité vibratoire. C'est le premier facteur qui produit (sur le plan physique) l'activité directe de l'égo. Il faut aussi garder à la pensée, que dans l'examen de cette question nous ne parlons pas du travail quotidien de l'homme ordinaire, mais nous traitons du travail de création organisé, selon la loi et la règle, de l'homme avancé. Nous proposons donc ici un niveau à atteindre et insistons sur l'idéal vers lequel tous les étudiants de l'occultisme doivent tendre leurs efforts.

 

Nous devons aussi examiner le travail du sage étudiant de la magie sur le plan astral, où par le désir purifié et l'émotion sacrifiée, il fournit ces conditions d'équilibre et ces vibrations stables, qui permettront la transmission sans entraves jusqu'au plan physique et par le cerveau physique de l'homme, de l'activité vibratoire émanant de l'Égo et de l'action circulatoire de la force supérieure. Il s'ensuit (si l'on peut introduire une remarque de nature pratique destinée à l'étudiant moyen) que cultiver la tranquillité émotionnelle est l'un des premiers pas à accomplir pour parvenir au nécessaire équipement du magicien blanc. Cette tranquillité ne doit pas s'acquérir par un effort de la volonté qui réussit à étrangler toute activité vibratoire astrale, mais en cultivant la réponse à l'Égo et en refusant toute réponse à la vibration inhérente de l'enveloppe astrale elle-même.

Nous allons aborder le travail de transmission de la force sur le plan physique, via les centres éthériques et le cerveau physique, en étudiant quelque peu l'effet du son lorsqu'il est émis inconsciemment [984] dans les paroles de tous les jours, et consciemment en mots réglés et ordonnés par le vrai travailleur de la magie [2].

Sous ce rapport donc, étant donné la valeur pratique vitale de cette section, et le danger attaché à la compréhension de ces matières par ceux qui ne sont pas encore prêts au travail de manipulation consciente de la force, nous nous proposons de communiquer l'enseignement nécessaire sous le titre "Règles de Magie" avec certains commentaires explicatifs. De cette façon, le travail magique est pleinement sauvegardé, tout en communiquant suffisamment d'indications à ceux qui ont l'oreille intérieure attentive et l'œil de la sagesse en voie de s'ouvrir.

a. Magiciens noirs et blancs

On parle beaucoup actuellement parmi les étudiants de l'occultisme de magie blanche et noire [3] et beaucoup de ce qui est dit est sans force et sans  vérité. Il a été dit [985] avec justesse qu'entre les deux types de travailleurs la ligne de démarcation est si mince qu'elle est difficile à reconnaître par ceux qui jusqu'ici ne méritent pas l'appellation de "connaissants".

La distinction entre les deux tient à la fois au motif et à la méthode et on pourrait la résumer ainsi :

Le magicien blanc a pour motif le bénéfice du groupe auquel il consacre son temps et son énergie. Le magicien du sentier de gauche travaille toujours seul, ou si, à un moment quelconque, il coopère avec les autres, c'est avec un dessein égoïste caché. Le représentant de la magie blanche s'intéresse au travail d'effort constructif afin de coopérer avec les plans hiérarchiques et de servir les désirs du Logos planétaire. Le Frère Noir s'occupe de ce qui est en dehors des plans de la Hiérarchie et de ce qui n'est pas inclus dans le dessein du Seigneur du Rayon planétaire.

Le magicien blanc, ainsi que cela a été dit plus haut, travaille entièrement par l'intermédiaire des grands Constructeurs Dévas ; par le son et les nombres, il unifie leur travail, et de cette manière influence les Constructeurs mineurs qui forment la substance de ses corps et donc tout ce qui est. Il agit par l'intermédiaire des centres [986] de groupe et de points vitaux d'énergie et de là produit, dans la substance, les résultats désirés. Le Frère Noir travaille directement dans la substance elle-même et avec les constructeurs mineurs ; il ne coopère pas avec les forces émanant des niveaux égoïques. Les cohortes inférieures de "l'Armée de la Voix" sont ses serviteurs et non les Intelligences dirigeant dans les trois mondes ; il travaille donc principalement sur les plans physique et astral, ne travaillant que rarement avec les forces mentales et seulement dans quelques cas spéciaux, cachés dans le karma cosmique, trouve- t-on un magicien noir agissant à partir des niveaux mentaux supérieurs. Cependant les cas qu'on y découvre sont les causes principales contribuant à toute manifestation de magie noire.

Le Frère de Lumière agit toujours par le moyen de la force inhérente au second aspect tant qu'il fonctionne en rapport avec les trois plans inférieurs. Après la troisième Initiation, il travaille de plus en plus avec l'énergie spirituelle ou force du premier aspect. Il imprime aux substances inférieures la vibration d'amour, il manipule les vies constructrices inférieures avec cette vibration d'amour et la force d'attraction cohérente du Fils ; par le moyen de la sagesse, les formes sont construites. Il apprend à travailler à partir du cœur et donc à manipuler cette énergie issue du "Cœur du Soleil" jusqu'à ce que (lorsqu'il devient un Bouddha) il puisse dispenser quelque peu la force émanant du "Soleil Spirituel". Donc, le centre du cœur du Frère du sentier de droite est l'agent de transmission de la force constructrice et le triangle qu'il utilise pour ce travail est :

a. Le centre de la tête qui correspond au cœur. b. Le centre du cœur lui-même.

c. Le centre de la gorge.

Les Frères du sentier de la main gauche travaillent entièrement avec les forces du troisième aspect ; c'est ce qui leur donne tant de [987] pouvoir apparent, car le second aspect est seulement en voie de parvenir à sa consommation vibratoire, tandis que le troisième aspect est au maximum de son activité vibratoire, étant le produit du processus évolutionnaire d'un système solaire précédent. Il travaille presque entièrement à partir du centre de la gorge et manipule principalement les forces du soleil physique. C'est la raison pour laquelle il arrive souvent à ses fins par la méthode de stimulation pranique, ou de dévitalisation pranique et aussi pourquoi la plupart de ses effets sont exécutés sur le plan physique. Il travaille donc :

a. Par le centre de la tête qui correspond au centre de la gorge.

b. Par le centre de la gorge.

c. Par le centre à la base de la colonne vertébrale.

Le magicien blanc travaille toujours en coopération avec les autres et se trouve lui-même placé sous la direction de certains Chefs de groupe. Par exemple, les Frères de la Loge Blanche travaillent sous les ordres des trois grands Seigneurs et se conforment aux plans prévus, subordonnant Leurs desseins et idées individuelles au grand schéma général. Le magicien noir travaille habituellement d'une manière intensément individualiste et exécute ses projets seul ou avec l'aide de subordonnés. Il ne tolère ordinairement aucun supérieur connu, mais est fréquemment victime d'agents des niveaux supérieurs du mal cosmique qui l'utilisent comme il utilise ses collaborateurs inférieurs, c'est-à-dire qu'il travaille (dans la mesure où le grand dessein est en cause) aveuglément et inconsciemment.

Le magicien blanc, ainsi que c'est bien connu, travaille du côté de l'évolution et en rapport avec le Sentier de Retour. Le Frère Noir s'occupe des forces involutives, ou du Sentier de Descente. Ils forment les deux grandes forces d'équilibre de l'évolution et bien [988] qu'ils s'occupent du côté matériel de la manifestation et que le Frère Blanc s'intéresse à l'aspect âme ou conscience, eux-mêmes et leur action, selon la grande loi d'évolution, contribuent au dessein général du Logos solaire, bien que (et ceci a une signification occulte considérable pour l'étudiant illuminé) pas au dessein individuel du Logos planétaire.

Finalement on pourrait dire en un mot, en ce qui concerne la distinction entre magiciens, que le magicien de la Bonne Loi travaille avec l'âme des choses. Ses frères noirs travaillent avec l'aspect matériel.

Le magicien blanc travaille par les centres de force situés sur le premier et le quatrième sous-plan de chaque plan. Le magicien noir travaille avec les atomes permanents, avec la substance et les formes en cause. Le magicien blanc, sous ce rapport, utilise les trois centres supérieurs. Le magicien noir utilise l'énergie des trois centres inférieurs (les organes de la génération, la rate et le plexus solaire) synthétisant leur énergie par un acte de volonté et la dirigeant vers le centre à la base de la colonne vertébrale, de sorte que l'énergie quadruple est transmise de là au centre de la gorge.

Le magicien blanc utilise la force de kundalini transmise par le canal central de la colonne vertébrale. Le magicien noir emprunte les canaux inférieurs, divisant l'énergie quadruple en deux unités, qui montent le long des deux canaux, laissant le canal central en sommeil. D'où il ressort que l'un travaille dans la dualité, l'autre dans l'unité. Il apparaît donc pourquoi, sur les plans de la dualité, le magicien noir est si puissant. Le plan d'unité pour l'humanité est le plan mental. Les plans de la diversité sont les plans astral et physique. Il s'ensuit que le magicien noir a plus de pouvoir apparent que le frère blanc sur les deux plans inférieurs des trois mondes.

Le frère blanc travaille sous les ordres de la Hiérarchie, le grand [989] Roi, poursuivant ses desseins planétaires. Le frère noir travaille sous les ordres de certaines Entités séparées, inconnues de lui, qui sont liées aux forces de la matière même. On pourrait en dire beaucoup plus sur ce sujet, mais ce qui est ici communiqué suffit à notre dessein.

b. La Source de la Magie Noire

En abordant ce sujet, nous empiétons sur le royaume du mystère et le domaine de l'inexplicable. On peut néanmoins énoncer ici quelques affirmations qui, si on les médite, peuvent jeter un peu de lumière sur cette obscure question.

Premièrement. Il faut se souvenir que toute la question du mal planétaire (et les étudiants doivent distinguer soigneusement le mal planétaire du mal cosmique) gît cachée dans les cycles individuels de vie et dans l'histoire du Grand Être qui est le Logos Planétaire de la Terre. En conséquence, avant que l'homme n'ait pris certaines initiations et n'ait acquis une certaine mesure de conscience planétaire, il est inutile qu'il spécule sur ces faits passés. H.P.B. À fait allusion, dans la Doctrine Secrète[4], à la question des "Dieux imparfaits" et la clé du mal planétaire se trouve dans ces mots.

Deuxièmement. On pourrait dire brièvement qu'en ce qui concerne l'humanité, les termes mal planétaire et mal cosmique pourraient être interprétés de la façon suivante :

Le mal planétaire vient de certaines relations existant entre notre Logos planétaire et un autre Logos planétaire. Quand l'état d'opposition polaire sera résorbé, le mal planétaire cessera ; cet ajustement s'effectuera par la méditation (au sens occulte) d'un troisième Logos planétaire. Ces trois Logoï formeront un jour un triangle équilatéral et le mal planétaire cessera. Une libre circulation s'ensuivra ; l'obscuration planétaire deviendra possible et les "Dieux imparfaits" auront atteint une perfection relative. Le karma du manvantara, ou cycle secondaire, sera réglé et on se sera débarrassé [990] d'une certaine quantité de mal planétaire karmique. Tout ce qui précède doit être interprété dans son sens ésotérique et non exotérique.

Le mal cosmique, du point de vue de notre planète, réside dans la relation entre cette Unité intelligente spirituelle, le "Rishi de la Constellation Supérieure" comme on L'appelle (qui est la Vie informant l'une des sept étoiles de la Grande Ourse, ainsi que notre prototype planétaire), et l'une des forces des Pléiades[5]. Les étudiants doivent se rappeler ici que les "sept sœurs" sont appelées les "sept épouses" des Rishis par les occultistes et que les forces doubles (résultant de cette relation) convergent et agissent par l'intermédiaire de celui des Logoï planétaires qui est le Logos d'une planète particulière et le "reflet" d'un Rishi spécifique. Dans cette relation qui, actuellement, n'est pas parfaitement mise au point, se cache le mystère du mal cosmique ressenti dans tel ou tel schéma planétaire. Répétons-le, quand le triangle céleste sera dûment équilibré et que la force circulera librement dans :

a. L'une des étoiles de la Grande Ourse,

b. La Pléiade en question,

c. Le schéma planétaire en cause,

le mal cosmique sera annulé et une perfection relative atteinte. Ceci marquera l'obtention de la perfection primaire et la consommation du grand cycle.

Le mal cyclique, ou mal tertiaire, se cache dans la relation entre les globes d'un schéma particulier, deux d'entre eux étant toujours en opposition jusqu'à ce qu'ils soient équilibrés par la force émanant d'un troisième. Les étudiants ne comprendront la signification de cet enseignement que lorsqu'ils étudieront les paires d'opposés dans leurs propres cycles et le travail équilibrant de l'Égo.

Un quatrième genre de mal résultant des conditions indiquées [991] ci- dessus trouve sa principale expression dans les chagrins et douleurs du règne humain, le quatrième, et recevra sa solution de deux manières : par l'équilibre des forces des trois règnes (le règne spirituel ou cinquième règne, le règne humain, le règne animal), et deuxièmement, par le refus du pouvoir d'attraction des trois règnes inférieurs (les règnes minéral, végétal et animal qui forment ainsi une unité), par le règne spirituel civilisant le règne humain ou quatrième. Dans tous les cas, des triangles de force sont constitués qui, lorsqu'ils sont équilibrés, atteignent le but désiré.

On dit que la Magie Noire a fait son apparition sur la planète pendant la quatrième race-racine[6]. Il faut se souvenir ici que, strictement, ceci signifie : en rapport avec le quatrième règne et l'emploi conscient de cette magie par des hommes incorrectement développés. Les forces du mal planétaire et cosmique ont existé depuis le début de la manifestation, étant latentes dans le karma du

Logos planétaire, mais les êtres humains commencèrent à travailler consciemment avec ces forces et à les utiliser à des fins spécifiquement égoïstes pendant cette ronde et au cours de la quatrième race-racine.

Les magiciens noirs travaillent sous les ordres de certaines grandes Entités, au nombre de six, dont la Bible Chrétienne, par exemple, dit qu'ils ont pour nombre 666. [7]Elles arrivèrent (étant cosmiques et non systémiques) sur ce courant de force émanant des niveaux mentaux cosmiques qui produisit les trois mondes de l'effort humain. Les étudiants doivent se souvenir ici du fait que les trois plans inférieurs de notre système solaire ne sont pas considérés comme incarnant un principe, car ils forment le corps physique dense du Logos et le corps physique dense n'est pas considéré comme un principe. Il y a une signification occulte dans l'expression "ne comportant pas de principe". Ces entités sont la totalité de la substance des trois plans inférieurs du plan cosmique physique (nos trois plans systémiques inférieurs) et c'est sous leur domination que [992] les magiciens noirs sont entraînés dans l'activité, souvent inconsciemment, mais n'acquérant de puissance que lorsqu'ils travaillent consciemment[8].

Dans les premiers stades du développement humain, tous les hommes sont des magiciens noirs inconscients, mais ne sont pas "damnés" au sens occulte, pour autant. À mesure que l'évolution se poursuit, ils passent sous l'influence de la force du second aspect et la majorité y répond s'échappant des filets des magiciens noirs et passant sous l'influence d'une force de nombre différent. Les quelques-uns uns qui ne le font pas pendant ce manvantara auront "échoué" et devront continuer la lutte à une date plus tardive. Un faible pourcentage refuse volontairement d' "avancer" et deviennent les vrais "magiciens noirs". Pour eux, l'issue est toujours la même. Premièrement, l'Égo est coupé de la Monade, ce qui entraîne une attente de plusieurs éons jusqu'à ce qu'un autre système solaire se manifeste. Dans le cas de ceux qui ont "échoué", l'Égo se détache de la personnalité ou soi inférieur, entraînant un retard d'une durée moins longue, et laissant encore une chance dans ce système. Deuxièmement, un cycle d'existence, passé dans le mal sans limite, dépendant de la vitalité du corps égoïque détaché et de sa persistance innée. Ce sont les "âmes perdues" ordinaires dont parle la Doctrine Secrète [9]. Si les étudiants réfléchissent à ces conditions et étendent le même concept à un système solaire antérieur et parvenu à plus de [993] maturité, ils obtiendront quelque lumière sur le problème de l'origine du mal dans notre système solaire.

c. Conditions nécessaires à la Magie Blanche

En examinant les facteurs qu'il est nécessaire de mettre au point avant d'entreprendre un travail de magie, nous traitons de quelque chose qui a une valeur pratique éminente. À moins que les étudiants de la magie n'abordent cette recherche fortifiés par des motifs purs, un corps propre et une haute aspiration, ils sont condamnés d'avance à la déception et même au désastre. Tous ceux qui cherchent à travailler consciemment avec les forces de la manifestation et qui s'efforcent de maîtriser les Énergies de tout ce que l'on voit, ont besoin de la forte protection de la pureté. C'est un point sur lequel on ne saurait trop insister et se faire pressant, d'où les injonctions constantes de maîtrise de soi, de compréhension de la nature de l'homme et de dévouement à la cause de l'humanité. La poursuite des recherches magiques est dangereuse de trois manières.

Si les corps de l'homme ne sont pas suffisamment purifiés et que leur vibration atomique ne soit pas suffisamment élevée, il est menacé de stimulation excessive lorsqu'il entre en contact avec les forces de la nature ; ceci entraîne nécessairement la destruction et désintégration de l'un ou l'autre de ses corps. Parfois cela entraîne la destruction de deux corps ou plus ; lorsqu'il en est ainsi, cela implique un très réel retard du développement égoïque, car dans de tels cas, il faut un intervalle beaucoup plus long entre les incarnations, vu la difficulté de rassembler les matériaux nécessaires pour les envelopper.

De plus, à moins que l'homme ne soit fortifié dans sa tentative par un motif juste, il peut lui arriver d'être égaré par l'acquisition du pouvoir. La connaissance des lois de la magie met entre les mains de l'étudiant des pouvoirs qui lui permettent de créer, d'acquérir et de [994] maîtriser. De tels pouvoirs sont chargés de menaces pour celui qui n'est pas préparé ou pas prêt, car l'étudiant peut, dans ce cas, les employer à des fins égoïstes, les utiliser à des avantages matériels temporels et acquérir ainsi ce qui ira nourrir les désirs de sa nature inférieure. Il fait donc le premier pas vers le sentier de gauche et dans chaque vie s'en rapprochera avec plus d'empressement, jusqu'à ce que (presque inconsciemment), il se trouve dans les rangs des maîtres noirs. Un tel état de choses ne peut être évité qu'en cultivant l'altruisme, l'amour sincère de l'homme et un ferme refus opposé à tout désir inférieur.

Le troisième danger qui menace l'étudiant imprudent de la magie est le fait que lorsqu'il manipule à l'aveuglette ces forces et énergies, il a affaire avec ce qui s'apparente à sa propre nature inférieure. Il suit donc la ligne de moindre résistance ; il augmente ces énergies et, ce faisant, accroît leur réponse aux aspects matériels et inférieurs de sa nature. Il le fait aux dépens de sa nature supérieure, retardant son développement et différant son progrès. Accessoirement aussi, il attire l'attention de ces maîtres du sentier de gauche qui sont toujours en quête de ceux qu'ils pourront plier à leurs desseins et il devient (involontairement d'abord) un agent du mal.

Il apparaîtra donc que l'étudiant a besoin des qualités suivantes avant d'entreprendre la tâche ardue de devenir un Maître conscient de la Magie.

Pureté physique. Ceci n'est pas facile à acquérir, mais suppose plusieurs vies d'effort acharné. Par l'abstinence, la continence juste, la vie propre, le régime végétarien et une maîtrise de soi sévère, l'homme élève progressivement la vibration de ses atomes physiques, construit un corps d'une résistance et d'une force toujours plus grandes et réussit à se "manifester" dans une enveloppe plus raffinée.

Liberté éthérique. Ce terme n'exprime pas tout ce que je cherche [995] à communiquer, mais il suffit faute de mieux. L'étudiant de la magie qui peut se lancer en toute sécurité dans cette entreprise, aura construit un corps éthérique de nature telle que la vitalité ou force et énergie praniques puissent circuler sans entraves ; il aura formé un réseau d'une ténuité telle qu'il ne forme pas barrière à la conscience. C'est tout ce que l'on peut dire sur cette question, vu le danger impliqué, mais c'est suffisant pour transmettre des indications à ceux qui commencent à savoir.

Stabilité astrale. L'étudiant de la magie aspire, par-dessus tout, à purifier ses désirs et de ce fait à transmuer ses émotions, afin que la pureté physique inférieure, la réponse mentale supérieure et le pouvoir de transmutation soient également disponibles. Chaque magicien doit apprendre le fait que, dans ce système solaire, pendant le cycle humain, le corps astral est le pivot de l'effort ayant une action réflexe sur les deux autres enveloppes, la physique et la mentale. Il s'efforce donc de transmuer (comme on l'a souvent dit) le désir inférieur en aspiration ; de changer les couleurs inférieures et grossières qui caractérisent le corps astral de l'homme ordinaire en tons plus clairs et plus purs appartenant à l'homme spirituel, et de transformer sa vibration normale chaotique et la "mer de vie tempétueuse", en réponse régulière et rythmique à ce qui est le plus élevé et le centre de paix. Il effectue ceci par une vigilance constante, une maîtrise de soi incessante et une habitude régulière de la méditation.

Équilibre mental. Ces mots sont employés dans leur sens occulte, où le mental (tel qu'on le conçoit habituellement) devient l'instrument sûr et pénétrant du penseur habitant la forme et le point à partir duquel il peut s'avancer jusqu'aux domaines supérieurs de la compréhension. C'est la pierre de fondation d'où peut partir une expansion plus élevée.

Que l'étudiant potentiel de la magie ne se lance pas dans des recherches et des expériences avant d'avoir satisfait à ces injonctions et avant que sa pensée tout entière ne soit tournée vers leur manifestation dans la vie quotidienne. Quand il aura travaillé ainsi, [996] assidûment et infatigablement, quand sa vie du plan physique et son service porteront témoignage de la transmutation intérieure, il pourra alors procéder, parallèlement à sa vie, à des études et travaux de magie. Seul l'Ange solaire peut accomplir le travail du magicien blanc et il l'effectue par la domination des anges lunaires et leur complète subjugation. Ils sont dressés contre lui, jusqu'à ce que, par la méditation, l'aspiration et la maîtrise de soi, il les plie à sa volonté et en fasse ses serviteurs.

Cette pensée nous amène à la distinction vitale entre le frère blanc et le frère noir, et nous allons conclure notre présente discussion par ce résumé et aborder les règles de magie.

Le travailleur de la magie blanche utilise toujours l'énergie de l'Ange Solaire pour parvenir à ses fins. Le frère noir travaille par la force inhérente aux seigneurs lunaires, qui sont par nature alliés à tout ce qui est objectif. Dans un ancien livre de magie, caché dans les cavernes du savoir, gardé par les Maîtres, on trouve les mots suivants qui sont concluants ; ils ont leur place dans ce Traité sur le Feu du fait même de leur caractère approprié :

"Les Frères du Soleil, stimulés par la force du feu solaire jusqu'à devenir une flamme dans la voûte ardente du deuxième Ciel, ont éteint les feux lunaires inférieurs et rendu nul ce "feu par friction" inférieur."

"Le Frère de la Lune ignore le soleil et la chaleur solaire ; il emprunte son feu à tout ce qui est triple et poursuit son cycle. Les feux de l'enfer attendent et le feu lunaire meurt. Puis ni le soleil ni la Lune ne peuvent le servir, seul le ciel le plus élevé attend l'étincelle électrique, cherchant une vibration synchrone dans ce qui est en bas. Et cependant elle ne vient pas."

 

[1] Magie – Doctrine Secrète, I, 284.

1. La magie est une science divine, qui conduit à une participation aux attributs de la divinité même. – Isis Dévoilée, I, 25-27.

2. Toutes les opérations magiques consistent à se libérer des anneaux de l'Ancien Serpent. – Isis Dévoilée, I, 138.

3. Le but de l'art de la magie est de parfaire l'homme. – Isis Dévoilée, I, 309.

4. La magie explore le pouvoir et l'essence de toute chose. – Isis Dévoilée, I, 282 ; Doctrine Secrète, II, 538.

5. La magie et le magnétisme sont des termes synonymes. – Isis Dévoilée, I, 279.

6. La magie est la totalité de la connaissance naturelle. – Isis Dévoilée, II, 99, 189.

7. La magie n'implique pas une transgression des lois de la nature. – Isis Dévoilée, I, Préface.

La Base de la Magie.

1. La magie est basée sur les pouvoirs intérieurs de l'âme humaine. – Isis Dévoilée, I, 459.

2. La trinité de la nature est la serrure de la magie, la trinité de l'homme la clé qui l'ouvre – Isis Dévoilée, II, 635.

3. La magie est la psychologie occulte. – Isis Dévoilée, I, 612, 616.

4. La lumière astrale est le principal agent de la magie. – Isis Dévoilée, I, 128, 616. Doctrine Secrète, I, 275 ; II, 537.

[2] Magie. – Le mot même de magie porte en lui-même la preuve de sa haute origine. Le Latin Magus, le Grec Magos, magicien, nous donne tous ces autres mots qui indiquent très nettement l'autorité, la sagesse, la supériorité. C'est ainsi que nous avons magnitude, magnifique, pour exprimer la grandeur de la position, de l'action. Avec une terminaison légèrement différente les mêmes mots deviennent majesté ; impliquant la domination ; par ailleurs nous avons magistrat, tout ce qui est magistral qui a lui-même été simplifié en Maître ; finalement par le processus de l'évolution des mots est devenu tout simplement Monsieur. Mais le Latin n'est que le transmetteur des mots. Nous pouvons également suivre le développement historique de cette racine jusqu'au zend où nous la trouvons jouant son rôle, par le nom de toute la caste des prêtres. Les"magies" étaient renommés dans le monde entier pour leur sagesse et leur habileté en occultisme, et sans aucun doute notre mot magie doit son existence actuelle et son sens principalement à cette source. Il n'y a pas lieu de s'arrêter là, car en arrière du mot Zend, magie se profile le sanskrit, "maha., signifiant grand. Les savants compétents pensent que maha était épelé magha, à l'origine. En fait, il existe en Sanscrit le mot Maga signifiant prêtre du Soleil, mais ce fut évidemment un emprunt plus tardif au Zend qui avait à l'origine, dérivé cette racine de son voisin le Sanscrit. – Lucifer. Vol. X. p. 157.

[3] Magie. – L'art de la Magie divine consiste dans la faculté de percevoir l'essence des choses à la lumière de la nature (lumière astrale) et – en utilisant les pouvoirs de l'âme, de l'Esprit – de produire des objets matériels à partir de l'univers invisible ; dans de telles opérations le Plus haut et le Plus bas doivent être rapprochés et on doit les faire agir en harmonie. Doctrine Secrète, II, 538.

La magie est le second des quatre Vidyas et c'est le grand maha-Vidya des écritures Tantriques. Il faut que la lumière du quatrième vidya (atma-vidya) lui soit appliquée pour qu'il s'agisse de magie Blanche. Doctrine Secrète, I, 192.

La magie noire est définie par H.P.B. de la manière suivante.

a. La magie noire emploie la lumière astrale à des fins de tromperie et de séduction, tandis que le magicien blanc emploie la magie à des fins d'information et pour aider l'évolution. Doctrine Secrète, I, 274.

b. La magie noire travaille avec les pôles opposés. Le magicien blanc cherche le point d'équilibre et de synthèse. Doctrine Secrète, I, 448.

c. La magie noire a pour symbole l'étoile à cinq branches renversée.

La magie blanche utilise le même symbole, la pointe en haut.

d. La magie noire est maha-vidya sans la lumière d'atma-vidya.

La magie blanche est maha-vidya illuminée par atma-vidya. Doctrine Secrète, I, 592.

e. La magie noire est gouvernée par la Lune.

La magie blanche est gouvernée par le soleil.

f. La magie noire apparut pendant le grand schisme qui débuta pendant la quatrième race-racine. Doctrine Secrète, II, 221, 445, 520.

g. La magie noire est basée sur la dégradation du sexe et de la fonction créatrice. La magie blanche est basée sur la transmutation de la faculté créatrice en pensée créatrice plus élevée, les organes de génération étant négligés par le feu intérieur qui se dirige vers la gorge, centre du son créateur.

h. La magie noire emploie les forces de l'involution.

La magie blanche œuvre avec les pouvoirs de l'évolution.

i. La magie noire concerne la forme, la matière. La magie blanche concerne la vie dans la forme, l'Esprit.

[4] Doctrine Secrète, III, 62 ; Section 6, p. 67.

[5] Doctrine Secrète, II, 579-581.

[6] Doctrine Secrète, I, 451, 452 ; II, 221, 234, 519.

[7] Bible. Ap. 13 : 18.

[8] On pourrait demander ici quelle relation il peut bien y avoir sous ce rapport avec le cercle intérieur ? Le cercle intérieur a plusieurs sens, quelques-uns impossibles à donner, mais on peut dire ici deux choses : C'est qu'il concerne l'effet de l'équilibre triangulaire des forces ayant lieu vers la fin du cycle, point où la force ou énergie impliquée circule sans entraves, même si c'est avec lenteur dans :

1. Deux constellations du système solaire,

2. Deux schémas planétaires,

3. Trois globes dans le schéma.

Il faut se souvenir que ces trois facteurs sont interdépendants. La force commence à circuler ainsi lorsque n'importe quel cycle est parcouru aux deux tiers. Elle est en rapport avec les plus grandes initiations et correspond sur les plans supérieurs au raccourci occulte de la sagesse et de la connaissance, que nous appelons le Sentier de l'Initiation.

[8] Aucune âme ne peut être perdue lorsqu'il existe :

a. Une seule bonne aspiration.

b. Lorsqu'une seule action altruiste est accomplie. c. La vie est forte en vertu.

d. La vie est juste.

e. La vie est une vie naturellement pure. – Isis Dévoilée, II, 368. Lisez

Doctrine Secrète, III, 528, 529.