Naviguer dans les chapitres de ce livre

SECTION DEUX - INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES - Partie 4

Vous avez consacré votre vie à l'art de l'enseignement, en conséquence, il vous est maintenant donné une vue plus large du dessein sous-jacent du mouvement planétaire d'éducation. Dans ce mouvement, ceux d'entre vous possédant une certaine vision intérieure et pouvant saisir l'ampleur du Plan permettant de franchir l'écart entre le mental supérieur et inférieur peuvent apporter une contribution importante à notre entreprise, car vous êtes capables de construire sur les niveaux mentaux. Je vous le signale car pour vous ce travail mental intérieur est actuellement essentiel, travail mental devant être poursuivi dans la conscience égoïque ; celle-ci n'est ni la conscience des niveaux concrets de l'intellect, ni celle des niveaux plus abstraits de l'intuition. Il vous faut, pendant les quelques mois qui viennent, travailler à un alignement plus instantané et plus net. À cette fin, vous trouverez dans la [174] dernière partie de cette instruction la méditation que je vous donne et dont le but principal est d'effectuer cet alignement.

Je vous demande également, afin d'éclairer votre esprit sur ce point, de rechercher tout ce que j'ai pu dire dans mes divers ouvrages au sujet de l'alignement. Voulez-vous noter tous ces enseignements et après les avoir dûment étudiés, rédiger une note sur la véritable nature de l'alignement ? De cette façon, vous concrétiserez vos propres connaissances et vous servirez vos condisciples en leur rappelant, sous une forme récapitulative, tout ce que je peux avoir dit. Transcrivez entièrement tous les passages, mon frère, en les recueillant dans chacun des divers ouvrages, et présentez-les dans leur suite normale, c'est-à-dire placez d'abord les instructions les plus simples et ensuite les plus abstruses.

En commençant votre travail personnel avec moi, vous pourriez sans doute me demander ce que je considère comme étant actuellement votre plus grand besoin. Dans l'équipement de tous les disciples, quelque chose manque toujours et bien des choses doivent être éliminées. Il est toutefois superflu et vain de s'attaquer à tous les points en même temps ; je vous dis donc qu'en ce moment votre plus grand besoin est une haute vibration plus rapide et plus ferme. Votre progrès sur le Sentier a été sérieux et déterminé, la tendance de votre vie a été directement orientée vers votre but, mais votre rythme ou plutôt le battement spirituel de votre cœur est lent et devrait être accéléré. Il vous faut avancer plus rapidement sur le Sentier ; vous y parviendrez par une attitude mentale plus active. Le degré de vibration des corps diffère. Le corps astral vibre plus rapidement que ne le fait le corps physique, et le corps mental possède une vibration plus élevée et plus rapide que le corps astral. C'est sur le plan mental et dans la conscience mentale que vous devez chercher à vivre. Cela vous permettra, après deux ou trois ans de travail avec moi, de "demeurer en l'être spirituel", chose que vous ne faites actuellement que sous une tension et une pression mentale fortes car ce n'est pas encore une habitude dans votre vie.

Ma bénédiction demeure avec vous mais d'une manière différente, bien que je travaille intérieurement avec vous depuis quatre ans.

Mon Frère,

Mars 1937

Ce que l'année passée a impliqué pour vous n'est pas, dans votre cas particulier, difficile à observer. Un développement [175] soutenu s'est produit, et aussi pourtant, par moments, un réel découragement. Vous avez manifesté une détermination renouvelée d'aller de l'avant à tout prix, et aussi pourtant un certain sentiment d'échec, fondé sur une fatigue physique et les tensions de la vie. Personne d'autre que vous ne peut savoir à quel point vous étiez parfois fatigué. Il y a eu quelques moments d'élévation et de nombreuses expériences dans la vallée, mais généralement la monotonie continuelle d'une carrière qui est devenue une habitude bien établie, et au cours de laquelle vous souhaitez fréquemment que se manifestent les enthousiasmes du début. C'est pourtant inévitable ; c'est une de ces choses qui arrivent aux disciples se trouvant vraiment sur le Sentier. On suit le plan extérieur de la vie presque automatiquement ; une bonne partie de cela, par habitude, tombe au-dessous du seuil de la conscience, produisant ainsi organisation, régularité et bonne discipline. Si cela devient le centre de conscience, une certaine aridité se manifeste, un désir de changement et de revivre les anciens moments d' "excitation" (pour employer ce terme dans son sens plus technique et psychologique) qui donneraient au travail extérieur un sens de réalité. Mais cette faculté de réponse aux conditions environnantes conduisant, comme je l'ai dit, à de correctes habitudes automatiques de réponse, doit être considérée comme une libération, vous libérant en vue d'approfondir et de stimuler la vie intérieure subjective où votre centre de conscience deviendra de plus en plus focalisé. Je vous le signale, tout en étudiant votre condition générale, car je sens que cette conscience de libération est une conscience dont vous avez grand besoin. Vous tous et vous particulièrement, vous avez grand besoin du profond courant sous-jacent d'aspiration spirituelle et d'attention mentale donnée à l'impact de l'âme.

Vous travaillez depuis quelque temps à l'alignement de la personnalité. Cette attention dirigée vers la matière doit avoir et a déjà produit des résultats, même si vous-même vous n'en avez pas conscience. D'autres s'en sont rendu compte, même s'ils ne peuvent vous indiquer où ils sentent que ces résultats se sont produits.

Je n'ai pas l'intention de modifier votre méditation, mais je vais vous donner sept pensées-semence et vous demander de vous concentrer sur elles au cours de votre méditation. Pour le reste, conservez la même méditation que je vous ai déjà indiquée. Ces sept pensées sont les suivantes :

- Premier mois : Le Pouvoir de l'âme se déverse comme un courant continu à travers ma vie. Je le sens dans [176] mon attitude à l'égard de la vie et dans la lumière qu'il apporte alors qu'il se répand dans tous les aspects de ma nature. Puisse ce pouvoir renforcer ma volonté de servir.

- Deuxième mois : La Lumière de l'âme jaillit comme la lumière d'un phare sur mon chemin ; et dans cette lumière je vois la lumière des autres. Je sais que je ne voyage pas seul.

- Troisième mois : L'Amour de l'âme jaillit dans mon cœur, et la compréhension, la pitié, l'amour et l'oubli de soi s'élèvent. J'apporte l'amour pour tous ceux que je rencontre. Je réponds par l'amour à l'amour des hommes et je ne me souviens plus de moi-même.

- Quatrième mois : La Joie de l'âme rayonne dans ma vie et allège tous les fardeaux que peuvent porter ceux que je rencontre. La Joie du Seigneur est ma force et je développe de la force dans la joie pour les autres.

- Cinquième mois : La Pureté de l'âme agit comme un flot purificateur et baigne mon soi inférieur dans les "eaux de purification". Le corps de désir en devient pur, propre et fort. Je peux ainsi devenir une force purificatrice pour tous ceux que je rencontre.

- Sixième mois : La Volonté de l'âme devient ma volonté. Je n'en connais pas d'autre. Cette volonté est amour, paix, pouvoir et force de vivre. Elle me porte. Elle me conduit à la Croix et à la Résurrection. C'est seulement ainsi que je peux relever et élever mes semblables.

- Septième mois : La Présence de l'âme habite en moi. Je marche avec Dieu la nuit et le jour. Je demeure avec Dieu sur les chemins des hommes; l'ombre de Sa Présence qui est la Présence de mon âme révèle Dieu partout, en chaque homme. Je vois la divinité partout en toute forme.

Je pense, mon frère, que si vous réfléchissez à ces pensées et si vous vous efforcez de les incorporer à la méditation sur l'alignement que je vous ai déjà donnée, vous augmenterez votre pouvoir de faire la volonté de Dieu. La personnalité alignée et l'âme attentive, ces deux aspects de vous-même, iront vers l'unité.

Je voudrais que vous continuiez à appliquer les instructions données la dernière fois et je ne vous assigne donc pas de travail particulier cette fois-ci. Cependant, si vous acceptez [177] de noter chaque mois l'élément le plus significatif apparaissant dans votre travail de méditation, vous pourriez ainsi donner forme à vos réactions qui sont encore vagues et rendre vôtre le pouvoir se trouvant derrière ces formules mantriques.

Je voudrais vous dire encore un mot, mon frère. Demeurez ferme et sachez que vous n'êtes pas seul. Le groupe de disciples dans mon Ashram n'est pas encore un tout intégré ; son personnel n'est pas encore au complet, mais il constitue déjà un havre de refuge sur les plans intérieurs. L'amour de vos condisciples est vôtre. Puis-je également vous dire : Moi aussi, "Je me tiens à vos côtés", avec force et compréhension.

Mon Frère,

Décembre 1937

Je me demande si vous avez observé (lorsque je dis "vous", je me réfère à

 tous les disciples de ce groupe ashramique) que, égoïquement, vous vous trouvez presque tous sur le second rayon. La raison de ce choix d'âmes de second rayon appelées à travailler dans ce groupe réside dans le fait que ce rayon est essentiellement le rayon de l'enseignement, le rayon qui est parfois appelé celui de "l'influence porteuse de lumière", ou "le rayon de l'illuminateur". La tâche de tous les véritables éducateurs est de porter la lumière au mental de ceux qu'ils instruisent, de manière qu'ils puissent marcher avec plus de sécurité le long de la voie qui conduit au but de toute incarnation particulière. Il était donc évident que la principale influence, celle dominant le groupe, devait être celle du second rayon. Toutefois, la chose intéressante à remarquer est que, pratiquement dans tous les cas, c'est le rayon de l'âme qui possède cette influence prédominante. Il n'y a aucune personnalité de second rayon dans le groupe. Cette situation exige donc de votre part à tous une activité beaucoup plus nettement appliquée afin de provoquer la manifestation de son expression.

Une autre chose à noter est que les rayons de la personnalité sont, à une exception près, sur la ligne 1-3-5-7, ce qui démontre une tendance à préserver l'équilibre et à neutraliser la puissante direction exercée par la ligne 2-4-6. Je désire que vous conserviez nettement à l'esprit le mot équilibre tandis que vous étudiez le travail de l'Ashram et les interrelations du groupe. Seule une personne équilibrée peut vraiment donner satisfaction à ceux dont l'enseignement lui est confié ou bien peut s'occuper avec sagesse des deux lignes de force synthétique qui sont amenées en conjonction par chaque [178] processus d'enseignement. Ces deux lignes sont les cinq lignes d'énergie composant l'équipement de l'éducateur et celles qui composent l'équipement de celui qui reçoit l'enseignement.

L'attitude de l'observateur est plus nécessaire dans l'exercice de la profession d'éducateur que dans n'importe quelle autre profession ; le maniement correct des forces n'a nulle part autant d'importance. Le comprendre amène automatiquement deux techniques que nous pourrons étudier plus tard en plus grand détail : la technique de maîtrise de ses propres forces, de manière qu'il n'y ait aucune tension exagérée ou dangereuse, et la technique de l'emploi correct de la tension, de manière à évoquer une réponse chez celui qui reçoit l'enseignement. Cela représente une science bien déterminée dont nous nous occuperons au cours de notre étude.

Une des choses que je cherche à faire aujourd'hui est de vous donner une analyse des rayons déterminant l'équipement de votre personnalité, de manière que vous puissiez vous développer d'une façon équilibrée, en tirer le meilleur profit, et savoir aussi avec quelles forces vous pouvez travailler. En temps voulu, un autre point émargera, c'est la nature de l'ajustement que vous aurez à faire pour vous relier à vos condisciples. Ces ajustements se situeront le long des lignes des prédispositions innées et utiliseront celles-ci au mieux afin d'amener une compréhension conduisant à une activité juste et créatrice.

Je vais donc, mon frère, vous donner, à vous et à tous les membres de mon groupe, une méditation qui vous aidera à ajuster le problème posé par les relations intérieures et réciproques de rayon et, de cette manière, nous recueillerons ensemble certaines méditations de rayon qui s'avéreront sans doute fort utiles non seulement pour vous mais aussi pour les autres si on les utilise avec précaution. C'est une chose que je désire faire depuis longtemps.

Vous savez que vos rayons principaux sont le second et le septième. Ce dernier vous donne (puissiez-vous le comprendre et utiliser correctement cette connaissance) le pouvoir de prendre la lumière qui est en vous et dans l'élève et de vous en servir pour éclairer le plan de l'existence physique, car le septième rayon est le rayon contrôlant les relations entre l'esprit et la matière.

Votre rayon mental est le quatrième, le rayon d'Harmonie par le conflit, de la beauté à travers l'ordre et de l'Unité par la compréhension. Cette condition se trouvant sur la ligne du [179] rayon de votre âme, tendra à provoquer un rapide contact avec l'âme, par la voie du mental, si vous vous appliquez avec diligence à la tâche que cela représente. Le problème de toute votre vie est donc un problème de relations, aussi bien avec vous-même que dans le champ de service choisi par vous. Ceci est naturellement vrai pour tous, mais votre champ de bataille particulier, sous ce rapport, consiste à réconcilier les forces qui se battent au sein de votre propre nature et dans votre propre milieu environnant. Ce n'est pas le Kurukshetra des "paires d'opposés", où Arjuna, assis au milieu, cherche à équilibrer les forces opposées. C'est un champ de bataille de rapports supérieurs, ceux entre l'âme et la personnalité, et entre ce que vous êtes en cette vie et le milieu environnant dans lequel vous trouvez le champ de service que vous avez choisi. Votre libération personnelle consiste à produire l'influence harmonieuse par le conflit, et la meilleure technique à employer dans ce but est de produire cette influence au sein de votre milieu comme étant le résultat de votre conflit intérieur livré silencieusement dans le sanctuaire du mental.

Votre corps astral ou émotionnel se trouve sur le sixième rayon, et ainsi vous avez donc à nouveau une ligne de force directe venant de votre âme. Dans votre cas, l'énergie d'un sixième rayon se manifeste non pas tant comme dévotion envers des personnes ou même des idéaux, mais comme dévotion au devoir tel qu'il est compris et aux responsabilités telles qu'elles sont reconnues. C'est ce qui a constitué dans votre vie un facteur d'équilibre souverain.

Votre problème vous apparaîtra plus clairement lorsque je vous aurai dit que le rayon de votre corps physique est le second.

1. Le rayon de l'âme, le second Rayon d'Amour-Sagesse.

2. Le rayon de la personnalité, le septième Rayon d'Ordre Cérémonial.

3. Le rayon du mental, le quatrième Rayon d'Harmonie par le Conflit.

4. Le rayon du corps astral, le sixième Rayon de Dévotion et d'Idéalisme.

5. Le Rayon du corps physique, le second Rayon d'Amour-Sagesse.

Cela signifie que votre équipement tout entier se trouve le long de la ligne de force du second rayon et par conséquent que l'établissement d'un sage équilibre est grandement nécessaire. Comment peut-on l'établir ? Et de quel côté peut-on s'attendre à voir surgir les difficultés marquant le problème [180] ainsi suscité ? Je me demande si j'ai été suffisamment clair en vous signalant que, comme les véhicules de la nature inférieure se trouvent sur la même ligne que l'influence de l'âme, deux difficultés se présenteront, qu'il faut savoir reconnaître :

1. L'influence de l'égo, ou de l'âme, vous parviendra si facilement à votre point particulier d'évolution qu'il y a bien des chances que vous ne le reconnaissiez pas ; ses vibrations seront semblables aux notes auxquelles sont habitués vos différents corps. Vous devez donc vous entraîner à l'art consistant à les différencier de manière à pouvoir reconnaître à volonté les divers tons de vos trois corps, facilement distinguer la présence du ton de l'âme et réagir à sa note ou vibration. Le secret du pouvoir permettant de distinguer les nuances de n'importe quelle ligne particulière (telle que votre ligne dominante 2-4-6) réside en une sensibilité croissante se développant suivant un plan.

2. Lorsque toutes les lignes d'influence se trouvent reliées entre elles et semblables, il y a toujours une tendance à la négativité et une incapacité à adopter une attitude positive particulièrement à l'égard de l'âme. Ce qu'il faut dans votre cas, c'est un degré plus élevé de vibration positive de la ligne de force du premier rayon, et votre personnalité de septième rayon est la seule porte s'ouvrant vers cette ligne. L'instauration d'un régime de l'aspect pouvoir de l'amour constituerait pour vous une aide considérable. Dans une large mesure vous possédez les aspects de compréhension et d'identification de l'amour ; cependant, vous récolterez beaucoup si vous utilisez l'aspect volonté de l'amour par l'intermédiaire de votre personnalité de septième rayon. Je ne me réfère pas ici à la volonté d'aimer, mon frère. Cela, vous l'avez. Je me réfère au pouvoir d'aimer et au pouvoir d'évoquer des conditions appropriées dans votre milieu environnant grâce à l'amour appliqué d'une manière intelligente et puissante. Je voudrais que vous y réfléchissiez et que vous pratiquiez la méditation de premier rayon suivante…

Allez à votre travail journalier en espérant et attendant les résultats de cette méditation de premier rayon. Sachez que vous êtes assuré d'obtenir ces résultats aussi longtemps que vous pouvez "demeurer avec pouvoir en l'être spirituel". [181]

Mon Frère,

Août 1938

Mon intention est seulement de vous adresser quelques mots, de vous suggérer une méditation et de vous expliquer brièvement certains termes qui devraient personnifier pour vous le but de votre personnalité. Vous avez beaucoup à étudier ; la vie aujourd'hui est si intense et si remplie qu'une grande quantité de mots pourrait tomber dans des oreilles étourdies par le bruit et le mirage de notre monde moderne.

Vous avez eu une année de surmenage, essentiellement de surmenage intérieur. Vous comprenez, je pense, que ce fut pour vous un bienfait. C'est seulement sous la pression des circonstances que peut être évoqué le plein pouvoir de l'âme. Telle est la loi. L'année prochaine apportera bien peu de soulagement, ou de diminution de la tension, mais intérieurement vous vous trouvez beaucoup mieux équipé pour y faire face.

Un mot sur lequel je désire particulièrement insister est alignement. Vous avez besoin de développer un contact direct, en ligne droite, entre l'âme et le cerveau, car c'est là le trait distinctif de tous les disciples expérimentés. Vous avez déjà effectué un alignement entre le mental et le cerveau. L'alignement supérieur nécessaire a été grandement amélioré et vous n'avez pas besoin maintenant de travailler aussi assidûment au développement de cette capacité. Il vous faut cependant utiliser la ligne de force que vous êtes parvenu à établir entre l'âme et la personnalité et l'employer plus fréquemment et avec plus d'aisance. Il en résulterait que la signification de deux autres mots vous deviendrait évidente et que vous pourriez émettre lumière et amour et devenir de plus en plus une inspiration pour les autres. Le second mot, rayonnement, devrait constituer la clé de votre vie jusqu'à de nouvelles instructions de ma part. Le genre particulier de radiation que je désire que vous vous efforciez d'exprimer est cette lumière qui parvient aux autres sur les ailes de la joie.

Je vous rappelle ici que le bonheur est le résultat du désir accompli de la personnalité ; que la joie est l'expression de la certitude atteinte par l'âme, tandis que la béatitude est la perfection que la monade confère à l'initié.

Avant d'effectuer votre méditation de groupe, je voudrais, mon frère, que vous fassiez le bref exercice spirituel suivant ainsi que les mystiques chrétiens l'appellent : [182]

1. Énoncez l'O.M. trois fois comme personnalité, en effectuant l'alignement; énoncez-le ensuite trois fois comme âme, en conférant l'inspiration.

2. Ensuite, vous focalisant en un point situé aussi haut que possible et en utilisant l'imagination créatrice dans toute la mesure de vos moyens, voyez le rayonnement de l'amour comme une lumière se déversant de l'âme et émettant des rayons d'influence mentale vers les autres, comme une bénédiction émotionnelle allant vers eux et comme une existence vitale dans votre aura et votre présence physique.

3. Énoncez l'O.M. encore trois fois comme personnalité intégrée et comme âme unies.

Que ma bénédiction repose sur vous.

Janvier 1939

Il y a en vous un mirage, mon frère, que vous connaissez bien. Je ne lui donnerai pas de nom car c'est inutile et vous savez de quoi je parle. Il est lié à la peur et vous relie à ce puissant mirage du monde si développé. Il est en relation avec votre corps astral et votre nature de l'émotion et du désir. Il est très puissant, très persistant et constitue donc une puissante habitude de pensée. Vivez comme s'il n'existait pas. Cherchant à fonctionner comme âme et à opérer des niveaux de l'âme, vous apprendrez que les choses qui sont puissantes et évidentes dans la conscience de la personnalité en fait, n'existent pas ; elles ne peuvent pas entrer dans la conscience de l'âme. Vous savez à quoi je me réfère. Utilisant un mot à la mode, je vous conseille d' "oublier", ce mirage une fois pour toutes. Qu'il ne limite pas l'impression que vous êtes à même de produire tandis que vous servez dans votre sphère d'utilité particulière. Ne soyez pas découragé (c'est là un aspect de votre mirage particulier) si vous ne voyez pas, dans cette vie, les résultats du conditionnement que vous imposez à d'autres vies. Comme disciple, souvenez vous que, dans cette vie, vous établissez les relations qui peuvent ne pas manifester leur véritable importance tant que vous-même, comme Maître, ne groupez pas autour de vous ces vies afin de les instruire ; vous vous préparez pour le service que vous accomplirez dans bien des vies à venir.

Vous commencez avec une force et une vigueur renouvelées le travail de l'hiver. Comme beaucoup d'autres [183] aujourd'hui, vous trouvez soulagement et libération, semble-t-il, à vous concentrer sur la tâche que vous avez choisie pour cette existence ; en accomplissant ce devoir et en tâchant de le faire parfaitement, vous trouvez le sentiment de contribuer à satisfaire les besoins du monde. Cependant, cela ne suffit pas pour un disciple, ainsi que vous l'avez découvert ; c'est là encore pour vous un problème.

En vous enseignant, je cherche à faire trois choses :

1. Vous donner l'entraînement nécessaire aux premiers pas sur la voie du discipulat technique, de façon à établir une solide base de connaissance en vue de la préparation future à l'initiation.

2. Vous stimuler de façon telle que l'impulsion intérieure d'exprimer la réalité spirituelle, qui est votre véritable soi, puisse venir à bout de toute l'inertie qui vous entrave, comme elle le fait pour beaucoup d'autres, et limite votre expression spirituelle.

3. Vous intégrer davantage à la vie du groupe. Je vous rappelle que dans ce groupe (s'il est un véritable noyau de la vie de groupe de l'avenir), le disciple doit reconnaître que c'est la pensée et le désir unifiés de groupe et l'activité fusionnée de groupe qui conditionnent son expression. L'expression du groupe est à son tour la manifestation de la simultanéité et de la synthèse produites par la somme de pensées, de désirs et de plans de la majorité des membres. C'est la raison pour laquelle je donne ces instructions, espérant qu'elles pourront conditionner d'une manière prononcée la pensée du groupe et de cette façon provoquer les changements subjectifs nécessaires.

Je vous ai dit que vous étiez en train d'établir les relations qui pourront se manifester plus tard. Je me demande dans quelle mesure vous procédez d'une manière consciente. Ces relations sont d'une nature différente de celles existant entre vous et ceux qui vous sont associés dans le champ de travail que vous avez choisi, ou entre vous et vos frères de groupe. Un disciple, et plus tard un initié d'un certain degré du plus élevé au dernier, a une double relation à établir et à maintenir :

1. Avec ceux d'un degré semblable auxquels il est associé dans le travail.

Leurs rapports réciproques leur permettent alors (comme résultat de leur unité de groupe) d'être en relation avec les niveaux de conscience et d'activités plus élevés que les leurs. C'est cependant là une relation de groupe qui dépend de l'établissement de relations réciproques entre les membres du groupe. [184]

2. Avec ceux auxquels il est lié karmiquement, ou par son propre choix qui peut ne pas être karmique du tout et constituer seulement une décision nouvelle ; ou encore par suite du choix fait par d'autres, lui ouvrant ainsi des voies permettant des contacts que lui-même, travaillant isolément, n'aurait jamais eus mais qui sont le résultat du pouvoir d'attraction de l'âme du groupe.

Il serait particulièrement intéressant pour vous d'essayer de distinguer entre ces relations, de reconnaître et d'ajuster les relations qui sont inévitables et qui émergent nettement du passé. Elles ne peuvent pas être évitées et constituent souvent, du fait de leur action réciproque dans la vie du disciple, un problème de vie important. Il doit également faire face avec intelligence aux rapports réciproques existant entre lui et l'Ashram, afin que, par une action réciproque subjective, la fusion du groupe puisse se poursuivre avec célérité et sans entraves. C'est en cela que je voudrais vous voir effectuer une intégration plus étroite et prendre un intérêt plus vif. Votre attitude de groupe à l'égard de vos frères de groupe est plutôt négative, n'est-il pas vrai ? Un contact plus positif serait souhaitable.

Je ne me réfère pas ici à un contact de la personnalité tel que le mot "amitié" implique, mais à un élan vers eux de votre part et, de la leur, à un don, ce qui correspond au sens le plus hautement spirituel de ces mots communs "donner et recevoir". Que donnez-vous au groupe ? Que prenez-vous du groupe ? Tant que cette double action ne se produit pas, il n'y a pas de libre circulation de la pensée et du désir unifiés auxquels je me réfère plus haut ; et lorsque cela n'existe pas, obstruction et barrage ont des chances de se produire ; ils se manifestent automatiquement, sans être voulus, et sont le résultat d'un état particulier de conscience. Ce "retrait effectué doucement et non reconnu", ainsi qu'on l'a appelé, prend sa source en de nombreux endroits.

Il peut être un mode d'autoprotection nécessité par de longues années d'extrême sensibilité et doit céder la place finalement à la défense des intérêts de groupe. Il peut résulter d'une certaine timidité et d'une nature s'exprimant difficilement mais qui désire et recherche la camaraderie de la Voie, ne sachant pourtant pas comment la transformer en un processus actif. Il peut être le résultat d'une nature critique car c'est le mental critique qui sépare et divise, ainsi que vous le savez bien. Il peut aussi être causé par l'habitude de la solitude, elle-même provoquée par une tendance innée, ou par une habitude du commandement et les circonstances particulières de la vie, ou encore par le chagrin ou les chocs éprouvés dans [185] la jeunesse. Tout cela doit être contrebalancé par un élan de la part de l'âme qui porte alors l'ensemble du problème posé par les relations sur un niveau de contact plus élevé et amène ainsi libération et capacité de communiquer, ce qui est la marque de la vie de groupe.

Je vous demande de réfléchir attentivement à ces idées et de méditer sur l'établissement des relations de groupe et leur reconnaissance dans la conscience du cerveau car c'est ce qui est le problème qui se pose à vous à propos du groupe dont vous faites partie. Aux relations exotériques il faut ajouter les relations intérieures. Je pense que vous le savez. De tels contacts devraient vous être relativement faciles car, dans votre nature, quatre rayons sur sept sont actifs et parce que les rayons qui ont tendance à produire des attitudes séparatives dans les premiers stades d'expression (le premier, le troisième et le cinquième rayon) sont absents dans votre incarnation présente.

Je me demande, mon frère, si vous avez observé le rapport existant entre la joie et le rayonnement, deux mots-clés que je vous ai donnés pour vous guider il y a bien des années. Le rayonnement est une substance et une puissance tangible, produisant certains effets. Votre rayonnement ou votre "qualité de contact aurique effectif" est reconnu ; elle évoque une réaction sur le plan objectif de votre milieu environnant immédiat et sur ceux qui vous approchent. C'est sur le rayonnement subjectif et consciemment focalisé que j'appelle votre attention. Il doit produire des effets sans contact physique et il devrait constituer votre service joyeux. La joie est l'impulsion la plus puissante pouvant se trouver derrière le genre correct de rayonnement.

Je voudrais vous demander : de quelle manière un Maître atteint-il son groupe de disciples ? Par rayonnement direct. C'est la base de toute communication télépathique, de toute action réciproque de groupe et de toute utilité.

Comme exercice destiné à stimuler ce processus souhaitable de rayonnement effectif, je vous demande de vous efforcer, au cours des prochains mois, d'atteindre deux de vos frères de groupe par la pensée dirigée, la joie et un élan d'amour. Choisissez les deux personnes que vous voulez et cherchez à établir ce contact. Je suggère que ce soit deux personnes que vous ne connaissez pas personnellement, si possible ; l'exercice en serait plus directement utile et constituerait par conséquent une épreuve plus appropriée... Vous devriez porter quelque attention à votre santé physique, mon frère, et également à la culture d'un équilibre entraîné. Votre entraînement vous a déjà donné beaucoup, mais beaucoup va vous [186] être demandé au cours des prochains mois et vous devez vous y préparer. Vous exprimez d'une manière satisfaisante la qualité de votre vie. Tout ce dont vous avez besoin est une certaine intensification.

NOTE : Ce disciple coopère toujours activement avec le Tibétain

À I.A.P.

Frère de longue date,

Juin 1938

Ces dernières années ont été pour vous des années de tension, d'activité et de service, de discipline et de difficultés personnelles et de travail ardu, accompagnées d'un important bouleversement extérieur et intérieur. Vous vous en rendez compte. Si vous vous rendiez également compte que tout cela est reconnu du côté intérieur et que rien n'en apparaît comme activités inutiles ou pertes de temps, il est possible que cette idée vous réconforte et vous assiste. Bien que vous compreniez peu ce fait, cette époque a été pour vous une période de libération et de délivrance.

J'observe vos progrès et votre travail depuis 1917. Ceci vous indiquera combien lentement nous travaillons, nous qui cherchons à aider et à guider nos chélas. C'est cependant en demeurant seuls que croissent tous les disciples, en cherchant leur voie et en découvrant leur propre ligne d'approche vers le centre d'où jaillit la lumière, et aussi en répondant assidûment, conscients de leur solitude, à l'appel du devoir et du service. Le temps est pourtant venu pour vous de pouvoir travailler avec une claire vision, dans une coopération plus étroite avec le Centre intérieur et en partant de lui, et dans une solitude moins grande. Vous faites maintenant partie de mon groupe de disciples ; ceux-ci, un groupe choisi de frères, se tiennent à vos côtés ; moi aussi, je cherche délibérément à me faire connaître de vous et à me rapprocher de vous afin de mieux vous aider et vous comprendre. Mon Ashram et ceux d'entre vous qui y sont affiliés deviennent étroitement reliés les uns aux autres et ésotériquement ils ne forment qu'un seul groupe.

Je vous demande de comprendre que, dans le travail que nous projetons d'accomplir ensemble, nous travaillons avec une franchise totale, cherchant à ne rien nous cacher les uns [187] des autres. Nous montrons ouvertement les succès, les échecs et les faiblesses, et nous les considérons à la claire lumière qui provient du Centre et en présence de tous. Telle est la méthode des groupes du Nouvel Âge. L'impersonnalité la plus impartiale est notre but, car une telle attitude nous libère en vue d'un service plus profond.

Je communique avec vous, mon frère, comme avec un travailleur entraîné qui a prouvé sa volonté et sa capacité de servir et d'accomplir des sacrifices pour ses semblables. Notre objectif est de fonctionner comme groupe, consacré à un travail en commun dans lequel toutes les personnalités sont immergées et où seule brille la lumière de l'âme. Dans cette lumière, vous recevrez la lumière sur vos problèmes et ceux qui surgissent en relation avec le groupe ou dans le champ de travail de votre choix. Il y a deux choses, seulement deux choses, sur lesquelles je voudrais attirer votre attention :

Lorsque vous travaillez, servez et que vous vous efforcez de vous entraîner, vous devez apprendre à aller vers les autres, leur offrant l'occasion de servir et d'aider dans le travail que vous vous efforcez d'accomplir, le degré de leur inexpérience possible ou le nombre de leurs travers n'important pas. Pensez-y et cherchez à travailler à notre manière car c'est ce que nous autres, les instructeurs et les guides du côté intérieur, devons toujours faire. Nous offrons les opportunités et vous devez également les offrir aux autres.

Ensuite, ne soyez pas accablé ou exagérément affligé par l'étendue de l'ignorance et le manque de développement des masses que vous voyez autour de vous. L'atmosphère psychique des régions dans lesquelles vous travaillez est particulière et des plus difficiles pour les disciples travaillant en liaison avec nous, les travailleurs de la Grande Loge Blanche. Elle offre moins de difficultés pour les chélas qui travaillent en liaison avec la Fraternité (une des branches de notre activité). Ces chélas cependant ne travaillent pas avec les gens cultivés, les pionniers de la race ou les aspirants qui pensent. Ils travaillent avec la qualité d'aspiration spirituelle que l'on trouve dans la foule, la masse, et non pas avec ou dans l'individu. Ils ne travaillent pas avec le genre de personnes que vous pouvez atteindre. Je mentionne cela car je connais le profond découragement qui vous assaille lorsque vous réagissez à l'impression psychique de la masse. Libérez-vous-en, étant [188] assuré que la Grande Loge Blanche travaille pour les aspirants et que la Fraternité travaille avec les illettrés et les masses ignorantes. Tout cela ne constitue qu'une seule œuvre mais elle est répartie entre divers groupes qui travaillent en étroite association.

Je ne vous assigne cette fois aucun travail spécial, car votre temps est entièrement pris par le service. Je vous suggère une méditation (...)

Mon Frère,

Janvier 1940

Je voudrais suggérer que votre plus grand danger à l'heure actuelle réside dans un mirage qui est le résultat de votre solitude. Certains des mirages qui se manifestent sont le résultat d'une vie spirituelle trop limitée et trop fermée et d'une introspection trop poussée. N'ayant personne à qui parler et vous trouvant trop loin de vos frères spirituels, vous êtes très seul ; vous trouvant dans la position de quelqu'un qui enseigne et qui donne, vous demeurez un peu isolé et vous vous êtes replié sur vous-même, peut-être exagérément même si c'était inévitable, sur le plan de la personnalité. Le résultat est la création par vous d'une forme-pensée puissante d'aspirations, d'interprétation spirituelle et de buts et de desseins spirituels. Mais cela constitue une forme-pensée, mon frère, aussi élevée que soit sa nature, qui peut produire un mirage prononcé et la domination d'un mirage sous une forme ou sous une autre.

Il peut s'adresser à vous et conditionner votre état psychologique ; vous devriez en être conscient et vous tenir sur vos gardes ; vous devriez le reconnaître comme étant votre propre création, le conditionner et le dominer, et non le contraire. Vous saurez, je pense, à quoi je me réfère.

Pour le bien du service que vous nous rendez d'une manière si efficace, libérez-vous de ce mirage. Apprenez à reconnaître que le temps est limité et que pour vous (comme pour vos condisciples et pour A.A.B.) seules doivent être accomplies les choses qui relèvent du service rendu au tout et qui sont déjà en marche. L'instauration de nouvelles entreprises, alors que le temps alloué pour compléter celles dont vous êtes responsable est déjà relativement bref, constitue un mirage représentant un handicap des plus considérables. Je vous remercie de ce que vous avez fait à notre service et je vous demande [189] d'aller de l'avant selon les lignes que vous avez si fermement tracées.

Note : Ce disciple continue à lutter, dans une grande solitude, dans un pays latin, poursuivant le travail du Tibétain et le faisant de la manière la plus heureuse.

À S.S.P.

Mon Frère,

Mai 1934

Nous allons travailler quelque temps ensemble et je voudrais vous aider. Votre premier objectif doit être d'établir des rapports compréhensifs avec les membres de votre groupe et avec moi-même. Aucun groupe relevant des Maîtres ou affilié à Leurs Ashrams, tels que ceux projetés actuellement sous l'impulsion émanant du côté intérieur, ne peut fonctionner d'une manière adéquate s'il n'existe pas une volonté et une coopération spontanée entre les unités qui composent le groupe. Ce n'est pas chose toujours facile.

Vous vous demandez pour quels motifs vous avez été choisi, parmi tant d'autres aspirants, pour effectuer ce travail particulier ? Partiellement pour des raisons karmiques, mon frère, un karma qui a touché le mien en plusieurs endroits, et partiellement parce que votre fidélité et votre attachement au devoir tracé pour vous ont transformé en une flamme votre lumière intérieure. Ceci mérite que la flamme soit attisée par ceux d'entre vous qui cherchent des aides dans le monde extérieur. Votre objectif a été et il est le service ; nous le savons et mon but est d'augmenter votre capacité de service. Acceptez-vous d'être enseigné et voulez-vous, de votre plein gré, essayer de vous conformer à mes suggestions ? Vous restez libre d'arrêter de travailler à n'importe quel moment et d'abandonner cette tentative. Il n'y a aucune obligation de travailler à ce service qui appelle l'amour de l'humanité et des Grands Êtres.

Vous ne vous êtes pas particulièrement intéressé à l'art de guérir, et pourtant, si vous le voulez, vous pouvez guérir remarquablement les maux émotionnels qui sont profondément ancrés dans le corps astral ; ce pouvoir latent et non reconnu que vous possédez doit être développé et utilisé. Certaines personnes guérissent ceux qui sont atteints de maux physiques ; d'autres travaillent dans le domaine de la psychologie et s'occupent des troubles qui ont une origine plus [190] mentale. D'autres enfin, et vous êtes parmi eux, peuvent soulager en stabilisant le corps émotionnel ou astral de ceux qui sont déséquilibrés ; je peux vous enseigner à le faire, mais tout d'abord nous devons nous doter d'une meilleure organisation de manière que vous puissiez présenter à votre âme un canal aligné et bien net par lequel les forces spirituelles puissent s'écouler.

Il faut placer, pour un certain temps, le centre de votre attention sur le centre cardiaque. Dans ce but, la méditation que vous trouverez dans cette instruction vous aidera si vous l'utilisez pendant une période de six mois (...)

Votre difficulté principale et ce qui entrave surtout votre utilisation résident en une activité exagérée de votre mental. Cela ne vous rend pas spécialement critique à l'égard des autres mais vous maintient en un état constant de doute et de désorientation relativement aux principes gouvernant la vie de l'humanité. Interroger qui ne peut répondre est une perte de temps, mon frère ; il est vain d'essayer de définir ce qui est indéfinissable et de mesurer le mental de l'immensité. Travaillez donc à produire le mécanisme intérieur de contact qui n'existe encore qu'à l'état embryonnaire dans votre cercle infranchissable personnel. Souvenez-vous que ce mécanisme ne peut être dûment développé que par la méditation correcte, la pensée utile, et la pratique de l'innocuité ; quand il sera développé, vous comprendrez la vanité de vos doutes car alors vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libre. Pensez avec simplicité.

Je vous assigne un travail spécial, mon frère, qu'il convient d'accomplir dans les six prochains mois. Dans les divers ouvrages et manuscrits que j'ai rédigés, je me réfère souvent à la guérison et aux nouveaux développements relatifs au corps éthérique. Voulez-vous revoir tous ces écrits et y relever les passages qui se réfèrent à la question de la guérison sous toutes ses formes et ceux se référant aux personnes liées à cet art de guérir. Rassembler le tout, sous une forme plus facile à utiliser pour le groupe, serait un service à rendre à moi- même et à mon groupe de disciples. À vous personnellement, je dis : ne cherchez pas encore la raison pour laquelle tout apparaît, mais apprenez à aimer et à accomplir. Que votre travail vienne du cœur et non de la tête et qu'il équilibre votre développement. Lorsque le cœur et la tête sont alignés, la force guérissante peut s'écouler puissamment à travers vous, vers les autres.

[191]

Mon Frère,

Novembre 1934

Il y a si peu de temps que vous travaillez dans ce groupe que j'ai peu de chose à vous dire après ces six mois. Les portes de l'opportunité se sont ouvertes toutes grandes devant vous, car la stimulation accrue que vous avez reçue par votre affiliation au groupe a tellement augmenté votre puissance que votre vibration a attiré l'attention en des occasions où, traitant de questions occultes, vos paroles seules seraient tombées dans les oreilles de personnes ne les entendant pas. C'est donc là qu'est votre champ de service et que vous êtes mis à l'épreuve. Vous devriez réfléchir au mot magnétisme d'une manière toute particulière. Vous possédez un pouvoir magnétique bien net, vous le savez. Mais par quel centre s'écoule-t-il et par l'intermédiaire de quel corps ? Vous avez là matière à réflexion ; je vous indique un champ de conscience qui vous concerne et que vous devriez apprendre à maîtriser. Un jour ou l'autre vous aurez à faire face à ce problème et à décider sur quel plan et au moyen de quel corps vous voulez travailler. Voulez-vous être mentalement magnétique et stimuler le corps mental de ceux que vous servez, ou voulez-vous que votre magnétisme soit astral et alimente la nature émotionnelle de ceux avec qui vous êtes en contact ? Le magnétisme animal n'est pas ce qui vous intéresse, mais ce que vous possédez peut être consacré au service en exerçant maîtrise et réserve. Le magnétisme égoïque ou de l'âme doit être votre but ; un jour, vous pourrez travailler de ce point d'influence de l'âme. Cependant, comme l'âme rend magnétique les trois corps, il vous faut apprendre à les maîtriser et à les utiliser correctement, sinon, la force de l'âme, s'écoulant de ce qui n'est pas maîtrisé détruira inévitablement.

Continuez la même méditation. Plus tard, si vous obtenez avec elle les résultats souhaités, je vous donnerai une formule de méditation entièrement nouvelle. Je vous demande de tenir soigneusement vos notes mensuelles ; elles n'ont pas besoin d'être détaillées mais elles doivent êtres sincères. Notez d'une manière spécifique et exacte l'effet émotionnel que vous produisez sur :

a. Votre famille.

b. Ceux auxquels vous êtes associé.

c. Ceux auxquels vous vous adressez dans vos allocutions ou vos sermons.

d. Les êtres avec lesquels vous êtes en contact chaque jour.

Notez-le, frère de longue date, et portez-le dans votre journal spirituel. C'est ainsi que vous apprendrez à travailler et à [192] comprendre. Étudiez à nouveau avec soin ce que je vous disais il y a quelques mois, et que la clarté de la lumière guide votre cœur, vos pensées et votre aspiration.

Mon Frère,

Juin 1935

Je vais vous demander de faire deux choses au cours des six prochains mois : avant tout, chaque jour, concentrez votre énergie et ne la dissipez pas à tant d'activités sans rapport les unes avec les autres. Ce qui est actuellement souhaitable pour vous, c'est une sage conservation de votre énergie et l'élimination des activités non-essentielles ; ainsi, vous effectuerez une organisation intérieure de vos forces qui, dans un délai d'un an, augmentera grandement votre utilité pour le service.

Ensuite, je désire que, dans votre méditation, vous insistiez sur le simple et apparemment élémentaire stade de l'alignement. Le travail consistant à observer chaque jour l'utilisation de votre énergie et la pratique de l'alignement dans votre méditation vous donnera une efficacité grandement accrue. Votre alignement est faible. De l'angle de votre connaissance, vos motifs sont aussi bons que possible ; votre dévotion à la cause de l'humanité est également adéquate ; la sympathie que vous avez pour autrui est très réelle. Votre mental est actif et vif, et vous êtes profondément intéressé par la vie et par tout ce qui concerne les relations humaines. Mais votre coordination et votre alignement ne sont pas bons. La coordination est un facteur qui gouverne l'intégration de votre personnalité, mentale, émotionnelle et physique, tandis que le facteur alignement se rapporte à la maîtrise exercée par votre âme et à l'établissement d'une ligne de contact directe entre votre âme et votre cerveau, par la voie de votre mental.

Figurativement, on peut dire qu'il manque un contact soutenu entre le mental et le corps astral. C'est l'endroit faible de votre alignement. Lorsque vous êtes mentalement actif, ce qui vous arrive souvent, il s'établit une coordination temporaire ; il se produit ce qu'on pourrait appeler un alignement momentané. Mais au moment même où s'arrête votre activité mentale, il se produit une rupture complète ; vous fonctionnez alors comme une personne qui sent, qui est émotionnellement active et vitale, mais votre nature mentale demeure en dehors de l'alignement inférieur.

Je vous ai dit plus haut que vous pourriez travailler comme guérisseur psychologique, c'est vrai, mais votre connaissance de la psychologie moderne est encore trop faible ; [193] vous devriez lire et réfléchir davantage, et étudier plus particulièrement la psychologie qu'on enseigne actuellement ; vous faciliteriez ainsi l'établissement de l'intégration et de la coordination nécessaires.

Relativement à la production de l'alignement pendant la méditation, je vous demande de faire les exercices suivants en respirant et en vous concentrant. Vous savez bien, n'est-ce pas, mon ami et mon frère, que plus les disciples sont alignés et coordonnés et plus vaste est leur pouvoir de servir.

Essayez donc de faire l'exercice respiratoire suivant, en accordant à l'intermède une attention particulière ainsi qu'à la direction que vous donnez à vos pensées durant les intermèdes. C'est pour vous une tâche un peu difficile, et pourtant l'intermède devrait être la partie la plus efficace et la plus facile du travail de méditation. Un intermède correctement maintenu et utilisé est l'un des degrés préparatoires vers le phénomène occulte que les instructeurs orientaux appellent samadhi...

Ensuite, méditez profondément pendant les six mois suivants sur les six phrases qui suivent, maintenant votre conscience aussi haut dans la tête que vous le pouvez et essayant de maintenir le mental dans la lumière, aligné sur le cerveau.

- Premier mois : Que la lumière de l'âme illumine mon mental et déverse la lumière sur le chemin des autres.

- Deuxième mois : Que l'amour de l'âme domine ma nature inférieure et me guide sur le chemin de l'amour.

- Troisième mois : Puissé-je agir comme âme dans tout ce que je fais et éveiller ainsi les autres à de justes activités.

- Quatrième mois : J'enseigne la voie aux autres. Je cherche à prendre contact avec les âmes et non avec les mentaux.

- Cinquième mois : Comme âme, je sers mes semblables.

 - Sixième mois : Je place la torche de la vérité en d'autres mains et à ma torche ils allument leur lumière.

Si vous suivez ces suggestions empreintes de simplicité, vous serez surpris, mon frère, par les résultats qui se manifesteront dans un an. La simplicité est le chemin de la croissance de l'âme. Soyez simple.

Chaque mois, rédigez un résumé assez simple de vos pensées et de votre service en travaillant à la forme-pensée mensuelle. Efforcez-vous de rendre ces six résumés utiles mentalement aux autres ; tâchez, si possible, qu'ils aient une valeur [194] magnétique et qu'ils exhalent non seulement une compréhension mentale mais aussi un appel émotionnel. Soignez également la forme que vous leur donnez car ce sera sur le plan physique le symbole de votre alignement intérieur.

Janvier 1936

J'ai très peu de choses à vous dire après ces six mois, mon frère. Le travail de méditation et les exercices qui vous ont été suggérés dans mes dernières communications devaient couvrir le travail d'une année. Je vous demande d'étudier mes dernières instructions avec le plus grand soin. Tout ce que je désire faire est de vous donner une nouvelle série de pensées-semence. Votre coordination est meilleure mais votre alignement est encore faible. L'un des objectifs que vous devriez avoir constamment en vue est de cultiver constamment l'attitude de l'observateur, de celui qui prend et conserve la position de celui qui perçoit. Vous commencez à le faire ; je note en effet chez vous une plus grande attention aux devoirs journaliers du disciple et une plus attentive observation vis-à-vis de vous-même et vis-à-vis de ce que vous faites, dites et pensez. Ceci touche également votre vie sur le plan astral ; vous commencez à prendre conscience de vos rêves et de vos expériences pendant les heures de sommeil. Toutefois, souvenez-vous toujours que tout cela fait aussi partie de la grande illusion. Le but est de développer les pouvoirs d'observation qui sont ceux de l'âme et de cultiver le pouvoir d'enregistrer, par l'intermédiaire du cerveau, les pensées de ce soi divin qui perçoit.

Il n’est nullement nécessaire de vous soumettre à une critique constante pour parvenir à cette attitude. Chaque jour, cependant, soumettez-vous à une analyse rapide et exacte. Je suggère une forme d'examen du soir destiné à votre usage personnel... Que la pensée de l'Observateur divin vous accompagne lorsque vous effectuez chaque jour cet examen ; cherchez à vous voir vous-même dans la lumière de cette divine perception. Il n'est pas nécessaire de le faire à la nuit, mon frère, si l'heure, la fatigue ou vos devoirs ne rendent pas ce moment favorable. Faites-le une fois par vingt-quatre heures et faites-le avec soin.

Partout les disciples doivent travailler assidûment à la tâche de se rendre meilleurs, car la situation du monde demande des travailleurs entraînés et habiles. Aucun groupe ne peut être utilisé pour le service du monde s'il ne travaille dans un accord parfait, et cette harmonie doit être atteinte comme groupe. Elle ne doit pas être produite par le processus [195] suivant lequel on se retire en soi-même, neutralisant ainsi ce qui déséquilibre le groupe mais par le processus de l'oubli affectueux de soi-même. Vous possédez en vous un haut degré de pouvoir d'endurance et de fermeté ; vous avez aussi une faculté bien déterminée de rayonnement. Utilisez ces pouvoirs comme votre contribution à la vie de votre groupe ; par votre rayonnement affectueux, renforcez la structure du groupe et stimulez l'amour du groupe. C'est ce que je vous demande, d'une manière bien précise.

Les brèves instructions que je vous adresse peuvent se résumer comme suit :

1. Continuez votre méditation comme auparavant.

2. Effectuez soigneusement le travail d'examen que je vous ai assigné.

3. Par dessus tout, donnez tous vos soins à votre tentative de me joindre, au moment de la Pleine Lune si possible, et consacrez-y vos pensées constantes durant les cinq jours de celle-ci. Je tiens particulièrement à ce que vous fassiez cette année un plus grand effort pour entrer en contact avec moi qui suis votre instructeur et votre ami.

Il y a une autre question que je voudrais traiter, mon frère que j'espère voir entrer plus étroitement dans le service. Vous pourriez peut-être considérer cette question comme une sorte de critique. De mon point de vue et à ma propre lumière, il s'agit de vous indiquer une entrave à votre progrès ; elle est comme une pierre ou un rocher contre lequel vous pourriez buter en foulant le sentier vers la lumière. Vous possédez, ainsi que vous le savez et comme je vous l'ai dit, un esprit très critique ; vous êtes pleinement conscient des faiblesses et des imperfections des membres de votre famille et de vos collaborateurs et vous y réagissez vivement. Ne laissez pas ce trait se développer en vous mais faites-le disparaître, car il construit entre vous et les autres une barrière, il entrave votre service et y fait obstacle.

Les pensées-semence sur lesquelles je voudrais que vous méditiez sont les suivantes :

- Premier mois : Le cœur, centre rayonnant d'amour.

- Deuxième mois : Le rayonnement qui se manifeste comme joie.

- Troisième mois : La volonté dirigée par l'amour et exprimée en liberté.

- Quatrième mois : La parole, expression d'un cœur en repos.

- Cinquième mois : le pouvoir de demeurer, impassible, au centre.

- Sixième mois : La personnalité, réflecteur de la lumière de l'âme. [196]

Mon Frère et mon Ami,

Décembre 1936

Un des secrets de la vie véritable qui commence à émerger dans votre conscience est le secret d'être. Être doit prendre la place de faire. Votre vie est organisée de telle façon que pour vous l'action est votre manière de vous exprimer, et c'est aussi votre ligne de moindre résistance. La tension exercée par l'époque où nous vivons et les besoins du monde vous ont poussé à manifester votre activité dans un champ assez vaste. C'est ainsi que nos âmes préparent pour nous les chemins importants de notre vie ! Vous commencez lentement à comprendre qu'en "demeurant en l'être spirituel", plus que par toute autre activité spécifique, vous pouvez exprimer les tendances fondamentales et profondes de votre vie et vous rendre utile à votre entourage. C'est la leçon dominante de votre vie, et vous commencez juste à l'apprendre, mon frère.

Le rayonnement est votre note-clé. Et vous pouvez rayonner. Le but, pour vous, est d'être un canal, ni plus ni moins. C'est ce que votre âme demande essentiellement de votre personnalité. Je pense que vous le savez déjà ; une étude des rayons de votre âme et de votre personnalité vous expliquerait clairement les raisons pour lesquelles il en est ainsi dans cette existence.