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CHAPITRE IV REPONSES A QUELQUES QUESTIONS - Partie 2

En résumé, l'on peut dire que l'appareil physique est le résultat direct de l'activité des centres, du réseau éthérique, et des nadis, et qu'il est constitué par le cœur, le système endocrinien, et le cerveau. Par cette structure générale très sommairement esquissée, notre science moderne occidentale s'harmonise bien avec toute la médecine de l'antiquité, et en particulier avec celle du Tibet, de la Chine, et des Indes. Il ne reste à établir que la soudure entre les techniques orientale et occidentale, pour le plus grand profit de tous. Je ne puis m'étendre davantage, mais ce qui précède suffit à démontrer que les méthodes de guérison (et leur nom est légion) que vous découvrirez à l'occasion de vos lectures peuvent toutes être rattachées à ce plan général des processus énergétiques à l'intérieur du corps humain. [334]

16. Les régimes alimentaires

Nul régime fixe ne peut être entièrement correct pour un groupe de personnes appartenant à des rayons différents, ayant des tempéraments et des équipements variés, et diversement âgées. Les individus diffèrent les uns des autres sur certains points. Il leur faut découvrir ce qui leur est nécessaire en tant qu'individus, ainsi que la manière la plus favorable de pourvoir à leurs exigences physiques par la nature des substances qui leur permettront d'être de meilleurs serviteurs. Il faut que chacun le découvre pour lui-même. Il n'existe pas de régime collectif. Nul régime éliminant la viande n'est exigé, nul régime exclusivement végétarien n'est obligatoire.

Il y a des périodes de vie et parfois des incarnations entières où un aspirant se soumet à une discipline alimentaire, de même qu'il peut y avoir d'autres phases de vie ou une vie entière au cours desquelles il s'impose temporairement une rigoureuse chasteté. Mais il y a d'autres cycles de vies et d'autres incarnations où l'intérêt et le service du disciple s'orientent vers d'autres directions. Au cours de certaines incarnations plus tardives, les hommes pensent de moins en moins à leur corps physique. Ils travaillent sans être assujettis au complexe du régime, vivent sans se concentrer sur la vie en forme, et mangent la nourriture disponible qui leur permet de soutenir au mieux l'efficacité de leur vie. Dans le passé, on estimait nécessaire de suivre un régime végétarien lorsqu'on se préparait à certaines initiations. Mais ce n'est pas toujours le cas, et de nombreux disciples considèrent prématurément qu'ils se préparent à une initiation.

17. La Rate

La rate est l'agent le plus important de la force de vie, mais de la vie inhérente à la matière elle-même indépendamment de toute forme. Elle est donc étroitement reliée au corps planétaire physique. Elle est l'extériorisation d'un centre extrêmement important.

Le corps humain comprend trois centres fondamentaux [335] qui, avec leurs extériorisations associées, sont absolument essentiels pour vivre :

1. Le centre cardiaque et le cœur physique lui-même. C'est en eux que le principe de vie (l'aspect Esprit) est situé. La Vie et l'Esprit ne font qu'un.

2. Le centre coronal et le cerveau. C'est en eux que se situe le principe de conscience (l'aspect Âme).

3. Le centre pranique et la rate. C'est en eux que se situe la vie de la matière elle-même (l'aspect Matière).

Comme H.P.B. [1]l'a signalé, le corps physique dense n'est pas un principe. Il est constitué par une matière atomique maintenue en forme par une substance éthérique, sous le contrôle de l'âme. Il répond comme un automate. Il réagit aux impacts du monde extérieur et aux impulsions intérieures, mais sa vie ne comporte pas d'initiative propre. De même que toute autre forme de la nature, il est composé d'unités d'énergie et possède sa vie propre, dont le foyer distributeur d'énergie est la rate.

C'est dans la rate que sont mises en contact la vie négative de la matière et l'énergie vivante du corps éthérique positif. Alors se produit "une étincelle" entre les corps intérieurs vivants de l'homme et le plan physique, par l'intermédiaire du corps éthérique.

Cette étincelle est, sur l'échelon le plus bas de l'échelle de l'évolution, un reflet homologue de la relation entre l'âme et le corps. Sur une spire plus élevée de la spirale, l'homologie existe entre l'esprit et la matière.

18. Le nerf Vague

Deux centres puissants se trouvent en connexion avec le nerf vague, le centre cardiaque et le centre coccygien. Lorsque l'âme agit par le centre coronal (brahmarandra) et affirme son emprise sur ces deux centres, ceux-ci provoquent l'élévation du feu de kundalini. Lorsque cette éventualité se [336] produit, tout le système nerveux est entraîné dans une forme spéciale d'activité et de réaction rythmiques. Ce phénomène s'accomplit sous le contrôle du nerf vague. Il n'est pas l'instrument qui élève le feu de kundalini ; la situation est inverse. Lorsque les centres coronal, cardiaque, et coccygien sont en rapport dynamique et magnétique, et produisent un effet irradiant, ils agissent sur le nerf vague. Les feux du corps sont alors unifiés et élevés. Il en résulte une purification et "l'ouverture de toutes les portes".

19. L'œil

Il existe une école de théoriciens scientifiques qui travaillent selon la théorie que l'œil est le facteur révélateur du corps humain et la clef permettant de bien le comprendre. En ce qui concerne les maladies, ces savants ont déjà apporté de nombreuses démonstrations sur ses pouvoirs révélateurs. Ils progressent sur une bonne voie, mais leur science est encore à l'état embryonnaire, de sorte que leurs conclusions ne sont pas pleinement démontrées et ne justifient pas une confiance totale.

Dans un avenir très proche, lorsque notre vie planétaire sera un peu plus calme, toutes les questions concernant la Vision et l'enregistrement par l'œil des mondes intérieurs, recevront une puissante impulsion. Des états dont on n'a pas même encore rêvé seront révélés. L'homme entrera dans une vie nouvelle et une ère de compréhension plus élevée. Les enseignements sur l'iridoscopie le laissent prévoir.

Pourquoi ne pas lire un peu dans les yeux et noter leurs homologies occultes avec le monde créé et avec l'ensemble du problème de la lumière ? Il y a des liens étroits entre les yeux et l'âme. En langage occulte, nous dirons que l'œil droit représente l'âme et qu'il est donc l'agent de Bouddhi (l'intuition) [337] tandis que l'œil gauche représente la personnalité et qu'il est l'agent de la pensée inférieure concrète. Il est intéressant de lire à ce sujet les indications données dans La Doctrine Secrète et dans d'autres livres, y compris les miens.

On en conclura obligatoirement qu'il existe là un champ d'investigation encore vierge et un enseignement justifiant de sérieuses études dans l'intérêt de la collectivité, sinon pour d'autres raisons.

20. Causes psychologiques de maladie

Est-ce que les "causes psychologiques de maladie" se traduisent par des symptômes cérébraux avant de se manifester dans d'autres parties du corps ? Une phrase tirée de La Lumière de l'Âme[2]trouve ici sa place.

"Le cerveau, par exemple, est l'ombre ou l'organe externe de la pensée. Les chercheurs découvriront que le contenu de la cavité cervicale présente une homologie avec les aspects du mécanisme humain situés sur le plan mental."

N'oublions pas que la force de vie agit par le cœur en utilisant le courant sanguin, tandis que l'aspect conscience se manifeste par le cerveau au moyen du système nerveux. Tel est le premier point à saisir, et il est fort important.

Les causes psychologiques de maladie s'inscrivent dans le cerveau. Si elles sont d'un ordre très inférieur, elles se gravent dans le plexus solaire. Toutefois, elles ne font pas sentir leur présence sous forme de symptômes de maladie à l'endroit où elles s'inscrivent ainsi. Elles sont des énergies ou des forces. Lorsqu'elles entrent en contact avec les énergies du corps, mais pas auparavant, elles provoquent les états auxquels nous donnons le nom de maladies.

Les causes psychologiques sont des formes d'énergie se manifestant par les centres appropriés du corps, et ceux-ci à leur tour conditionnent le système glandulaire. La sécrétion ou hormone engendrée par cette stimulation ésotérique [338] pénètre le courant sanguin. L'ensemble de ces interactions donne soit une bonne santé si elles expriment des causes psychologiques saines, soit une mauvaise santé dans le cas contraire.

L'éventualité des maladies et leur guérison résident donc dans les relations entre les énergies plus subtiles agissant par certains centres, et dans le système glandulaire associé fournissant ses apports au courant sanguin. Mais cet état de fait n'est pas encore reconnu académiquement. On saisit une grande partie de la psychologie inhérente aux maladies, mais on laisse subsister une solution de continuité entre le corps physique et le corps éthérique, et l'Académie ne tend guère à reconnaître l'existence du corps éthérique. On ne comprend pas encore véritablement la relation entre le psychisme intérieur et la forme extérieure par l'intermédiaire du corps éthérique. L'étude des glandes y contribue quelque peu, mais il faudrait que la science médicale fasse un pas de plus et établisse une liaison entre le système glandulaire et les centres intérieurs.

21. Problèmes de mélancolie

Les problèmes de mélancolie sont difficiles à élucider et procèdent d'une grande variété de causes dont voici la liste, qui pourra être utile en son temps :

1. Un sens de frustration, une vie de désirs contrecarrée, ou la reconnaissance d'un échec majeur dans la vie.

2. Un sens du drame et un désir de jouer un rôle important sur la petite scène de la vie d'une personnalité. Il est fréquent que ce soit tout à fait inconscient et que l'origine s'en trouve dans le subconscient, mais il arrive que ce soit une habitude ou un comportement soigneusement cultivés.

3. Un état de dévitalisation, en grande partie de nature éthérique, qui dépouille la vie de toute joie et de tout désir et fait toujours naître un sentiment de futilité. Beaucoup de femmes font cette expérience à l'époque de leur ménopause.

4. Une certaine forme d'effondrement dans des cellules [339] situées en un point spécial du cerveau.

5. Une peur sans fondement, inspirée par la crainte de la folie et de la mort sans jamais avoir été justifiée mais constituant une idée fixe. Le malade est alors victime d'une forme-pensée bien développée.

6. Une mise au diapason par hypersensibilité avec les souffrances et la masse des douleurs humaines. Il arrive que des disciples y succombent temporairement.

7. Il est exceptionnel que la mélancolie provienne d'une forme d'obsession telle qu' "une entité attirée par la terre ou une personne vivante tenant du vampire". On a connu un certain nombre de cas de cet ordre, mais ils sont trop rares pour que l'on puisse en faire vraiment état.

8. Il arrive qu'une personne se mette au diapason d'un état de mélancolie collective tel qu'on en rencontre dans nos asiles ou maisons de santé. Cette condition n'a en réalité aucun rapport avec la personne qui, en raison de sa sensibilité, s'identifie à ceux qui souffrent de mélancolie aiguë.

9. La mélancolie s'observe assez fréquemment en tant que symptôme de maladie (non d'une maladie du cerveau) et disparaît lorsque la maladie reçoit le traitement approprie.

Il se peut qu'une personne souffre simultanément de plusieurs des causes ci-dessus décrites, entre autres d'une combinaison des causes 1, 2, et 6.

22. Pleine lune et psychoses

L'un des chapitres de la future médecine ésotérique sera consacré à la loi des cycles lunaires et solaires. On fera la démonstration du fait qui a toujours été soupçonné et souvent formellement reconnu que la période de pleine lune a des effets définis sur les déséquilibrés et les rêveurs. Elle conditionne fréquemment de manière rigoureuse les états de [340] névrose et d'érotisme si répandus à notre époque.

Il y a trois causes majeures au formidable accroissement des cas de folie et de déséquilibre :

1. La période de transition actuelle, qui comporte un conflit violent entre les forces zodiacales du Verseau et celles des Poissons, a provoqué une situation qui rend la vie normale presque impossible aux personnes très sensitives. Un symbole décrira cette idée. Tout se passe à peu près comme si la race humaine, après s'être accoutumée à vivre sur la terre, devait s'habituer à vivre dans l'eau. Je parle du point de vue de la forme.

2. La stimulation spirituelle et mentale intense appliquée aujourd'hui aux masses par la Hiérarchie planétaire. L'intention est d'en terminer avec d'anciennes formes de vie, d'en créer de nouvelles par le processus d'ajustement, et d'inaugurer ainsi une nouvelle civilisation basée sur une culture plus subjective. Le lecteur est invité à méditer cette dernière proposition.

3. Le plan astral, jusqu'à présent non reconnu, répand plus de lumière, et l'illumination du plan physique ordinaire s'en trouve prodigieusement accrue. Cela produit une hypersensibilité. L'humanité utilise de plus en plus l'éclairage électrique et vit dans une aveuglante lumière artificielle. Cette situation exigera de la race une dîme, jusqu'à ce que le mécanisme humain se soit adapté à la lumière. Rappelons que cet usage généralisé de la lumière date de moins de cent ans et qu'il est un effet occulte comportant des conséquences à longue portée.

Je mentionne ces facteurs responsables, parce que ce sont en grande partie eux qui prédisposent à une sensibilité de nature anormale. Les étudiants ésotéristes savent bien que certains contacts supérieurs s'établissent plus facilement à l'époque de la pleine lune qu'à d'autres moments, mais c'est précisément ici, ô mes frères, que gît la difficulté. [341]

Durant les cinq jours de la pleine lune, la lune et la planète reçoivent plus de lumière réfléchie du soleil qu'à tout autre moment. Il y a une cause subjective à cela. Je ne puis l'expliquer que par un symbole qui pourra soit apporter la vérité, soit agir comme un "cache", un bandeau cachant la vue.

Parlant symboliquement, c'est chaque mois aux environs de la pleine lune que se situe la période de méditation la plus intense de notre Logos planétaire. De même que vous pratiquez la méditation quotidienne, de même Lui, dans Son haut lieu, a Son point de contact cyclique. Cela produit un influx de rayonnement et une pénétration d'énergie à la fois subjective et objective. Le travail sur le plan mental de tous les étudiants sérieux s'en trouve facilité. Cela leur permet de méditer avec plus de succès et d'atteindre plus aisément la compréhension. Ils participent nettement aux réalisations du Seigneur de Shamballa.

On sait que la lune est une coquille, une forme ancienne par laquelle le Logos planétaire chercha autrefois à s'exprimer. Elle subit lentement une désintégration physique, mais non astrale. Elle reste donc encore étroitement reliée au corps astral du Logos planétaire, et aussi aux corps astraux de tous les hommes. Il en résulte que son influence sur tous les déséquilibrés est plus puissante à l'époque de la pleine lune. On finira par découvrir que ce défaut d'équilibre, qui est un fait, existe entre le corps astral, le corps éthérique, et le mécanisme physique.

Les personnes qui se classent franchement parmi les aspirants et celles qui ont des tendances nettement mentales peuvent tirer profit de ces cycles de pleine lune. Celles qui sont franchement déréglées, positivement astrales et émotionnelles, et fréquemment emportées par des désirs sans frein sont gênées, hyper stimulées, et psychiquement bouleversées. Au cours de cette période le voile de l'illusion est illuminé et il en résulte des hallucinations, des visions astrales, des besoins psychiques pressants, et cette série d'interprétations [342] erronées de la vie, d'accents excessifs mis sur certains de ses aspects, que nous appelons phobies, lunatisme, etc.

Je voudrais insérer ici une suggestion dépourvue de preuves, mais dont l'avenir se chargera de démontrer le bien-fondé. Les maladies majeures qualifiées de mentales n'ont en général aucun rapport avec la pensée, ni avec le plan mental. Ce sont :

1. Les maladies du cerveau.

2. Les troubles du plexus solaire.

3. Les dominations astrales.

4. La clairvoyance et la clairaudience prématurées.

5. Les obsessions.

6. L'absence de pensée.

7. L'absence d'âme.

Bien entendu, il s'agit d'une vaste généralisation sans rapport avec les maladies où la pensée et le cerveau sont tous deux impliqués. Les maladies des mystiques appartiennent également à une catégorie différente. Elles impliquent naturellement le cerveau, dénotent un défaut d'équilibre mental, produisent divers types de maladies de cœur, et provoquent les tendances névrotiques variées dont les saints furent si souvent affligés.

J'ajoute cependant pour le lecteur une indication à titre d'encouragement. Lorsque la race dans son ensemble sera gouvernée par le Seigneur solaire, le dieu du soleil, l'Âme, alors les cycles de la lune perdront progressivement leur effet maléfique, et les diverses névroses et maladies mentales actuellement si répandues disparaîtront. L'heure n'en est pas encore arrivée. Il m'est difficile de donner plus de précisions sur la lune et ses phases, car cela constitue l'un des mystères majeurs révélés lors de la troisième initiation. [343]

23. Distribution de force – Transfusions de sang

Il ne s'agit pas de deux questions, mais de plusieurs. Je vais en donner la liste afin que le lecteur comprenne où je veux en venir et que mes réponses soient claires. Plusieurs de ces questions ne sont pas posées directement, mais résultent d'inférences. Mais pour les traiter, il faut les exprimer sous forme de questions, et même alors le sujet en est si vaste que le temps et la place nous feront défaut.

1. Comment peut-on procéder à une répartition plus harmonieuse de force pour le plus grand profit de tous ?

2. En connexion avec ce problème de répartition, pouvez-vous nous donner quelques instructions spécifiques supplémentaires et nous indiquer des méthodes ésotériques appropriées à notre stade de développement ?

3. Est-ce que le fait de la transfusion du sang a son homologue sur les plans intérieurs dans certains procédés de transfusion d'énergies subtiles ?

4. En dehors de ce que nous tentons déjà d'accomplir, existe-t-il des moyens spéciaux par lesquels ceux d'entre nous qui sont régis par le deuxième rayon pourraient transfuser plus efficacement leur qualité d'amour chez des frères régis par le premier rayon ?

5. Quelles sont la coopération et les relations réciproques entre les vies des rayons, et en particulier entre les entités du premier et du second rayon ?

6. À titre d'exemple, par quelles voies la coopération étroite et l'amitié qui existent entre le Maître M. et le Maître K.H. peuvent-elles nous servir d'aide pratique et d'inspiration ?

On reconnaîtra de suite l'impossibilité de traiter une aussi vaste série de problèmes. Il est toutefois possible de répondre brièvement à certains d'entre eux ou d'indiquer une orientation propice à votre courant d'idées.

1. Une distribution harmonieuse de forces varie dans ses combinaisons et par conséquent dans ses effets, non seulement selon les types de rayons, mais selon l'âge de [344] l'âme et son avancement individuel sur le Sentier. Cette disposition dans les corps subtils est différente chez les stagiaires, chez les disciples acceptants, chez les disciples acceptés, et pour tous les degrés sur le sentier de l'initiation. La combinaison se produit de trois manières ou est sujette à trois formes d'influences développantes.

a. Par la vie d'aspiration telle qu'elle est enregistrée dans la conscience du cerveau physique.

b. Par l'éveil spontané des centres et leur juste progression géométrique. J'y ai fait allusion dans certains de mes livres, mais il n'y a pas lieu d'en révéler davantage, car c'est l'un des secrets de la première initiation. Les réarrangements et les rajustements s'effectuent durant toute la période du Sentier, comprise techniquement.

c. Par la décentralisation de toute la vie intérieure consciente. Le serviteur devient successivement :

1. L'extroverti mystique.

2. Celui qui "s'écarte du centre".

3. Celui qui "vit à la périphérie du cœur".

4. Celui qui "plane au-dessus du lotus central".

5. Celui qui "est distant et voit de loin, mais pourtant dans la forme de tout ce qui existe". L'étude de ces phrases descriptives peut donner clef de la juste répartition d'énergie.

2. La courte phrase qui précède répond quelque peu à la seconde question. En donnant mes instructions personnelles à chacun de vous [3] j'ai agi de mon mieux pour obtenir deux résultats :

a. Clarifier le domaine de vie de la personnalité pour permettre aux énergies supérieures de jouer plus librement.

b. Provoquer l'ambiance et l'orientation qui produiront [345] une harmonie intérieure, d'où résulteront également des relations extérieures harmonieuses. Il y a toutefois lieu de ne pas oublier que l'harmonie intérieure d'un frère dans un groupe peut ne pas suffire à produire l'harmonie chez un autre frère ni au sein du groupe.

3. La transfusion du sang symbolise deux faits : premièrement que le sang est la vie, et deuxièmement qu'il n'y a qu'une seule Vie imprégnant toutes les formes, donc qu'elle est transférable dans les conditions appropriées. La transfusion est également un acte synthétique de service. Méditez cela.

4. Votre question me fournit l'occasion de signaler que même la compréhension des types de rayon (tels qu'ils sont par exemple représentés dans un groupe) et l'intérêt qu'on y porte peuvent inciter à un comportement subtilement séparatif. Il n'est nullement nécessaire à aucun Fils de Dieu, incarné sur le plan physique ou dans les trois mondes, de "transfuser" à son frère la qualité de son rayon. Les qualités de rayon appartiennent à tous au même titre, et l'âme d'un frère ne diffère aucunement d'une autre âme. Elle se chargera d'effectuer les transmutations nécessaires ou les transfusions dans la vie de la personnalité. On peut en faciliter le processus en contribuant aux conditions d'harmonie et de paix et en limitant au minimum les attitudes de contradiction on recherchera les réactions d'amour réciproque qui peuvent constituer des stimulants effectifs. Mais ce n'est pas là une transfusion. Ce qui existe chez l'un existe chez tous, et la qualité d'amour est au premier chef la caractéristique dominante de tous les rayons.

5. Cette question est non seulement l'un des mystères des sciences occultes, mais ses implications sont bien trop vastes et le problème beaucoup trop complexe pour que nous puissions les aborder ici.

6. Les relations réciproques des deux Maîtres dont vous parlez peuvent être étudiées de deux manières :

a. Par un examen des relations effectives de travail qui [346] existent entre les disciples agissant sous Leur autorité.

b. Par une étude des hommes – et ils sont nombreux – qui ont une personnalité du premier rayon et une âme du deuxième rayon, ou inversement.

En dernière analyse, ô mes frères, nous procédons à la répartition correcte des forces amenant des relations harmonieuses lorsque nous cherchons à vivre généreusement. Pour un aspirant, cela consiste à s'imposer une activité désintéressée sur le plan physique. Pour un disciple accepté, cela implique une vie libérée de toute émotivité égoïste, centrée sur lui-même, dont l'apitoiement sur soi-même et la dramatisation de soi-même sont des exemples typiques. Pour un initié, cela signifie un comportement mental dépourvu de pensées égoïstes et affranchi de la dramatisation intellectuelle de l'ego.

24. Souffrances

En dernière analyse, la souffrance n'existe que si l'âme est identifiée avec le corps, ou plutôt lorsque l'aspect spirituel de l'âme dans le corps est identifié avec l'âme animale qui active et vitalise la forme en constituant sa vie temporaire. Durant l'inconscience, l'âme animale ressent douleur et souffrance. Ceux qui soignent et veillent les malades le savent bien. Mais il n'y a ni douleur réelle ni véritable affliction parce que l'homme vrai, l'âme spirituelle, a été chassé soit par l'excès de la douleur comme dans le coma, soit par des narcotiques.

La souffrance de l'âme lorsque la personnalité dévie du droit chemin n'est qu'une façon de parler symbolique. Il n'y a ni douleur ni vraie souffrance, et souvent pas même de connaissance de l'événement, parce que la vibration n'est pas assez élevée pour pénétrer le lieu élevé où demeure l'âme. Dans les cas où l'âme est impressionnée, elle éprouve, si [347] j'ose m'exprimer ainsi, un sentiment d'occasion perdue, donc de frustration, mais rien de plus, car la patience de l'âme ainsi que celle de la Hiérarchie sont illimitées. Lorsque nous parlons symboliquement et disons que l'âme souffre, il ne faut pas l'interpréter dans le sens ordinaire.

Les souffrances du Christ, ou du Logos planétaire, ou de Dieu lui-même, ne peuvent se comprendre en termes de réactions de la personnalité. Nous employons les mêmes mots, mais ils signifient alors "identification détachée et isolée". Cela vous apporte-t-il un enseignement, ô mes frères ?

Une identification erronée provoque de la douleur ainsi que des souffrances, des afflictions, et des effets divers. Une bonne identification amène à saisir et à comprendre le comportement psychologique de celui qui souffre, mais non à souffrir ou à être affligé comme nous l'entendons normalement.

25. Énergie planétaire

La somme totale de l'énergie reste la même pendant toute la durée d'une planète, avec ses formes et son expression de vie. Elle fait partie du grand réservoir d'énergie. Elle représente l'usage et les effets de cette énergie à mesure qu'une forme ou des formes d'une certaine nature se l'approprient. Nous remarquons cette énergie lorsqu'elle est attirée de son emplacement naturel vers un lieu où elle ne se manifesterait pas spontanément. Elle y crée des situations et produit des difficultés étroitement liées au karma et à la destinée d'un homme.

Il existe une puissante énergie d'abstraction que nous appelons Mort et dont à un moment donné l'influence domine les influences réunies des cellules et atomes du corps. Elle provoque une tendance à se retirer et finalement à abstraire l'énergie de l'âme, qui se sert de cette puissance au cours du processus où elle renonce à un véhicule sur tel ou tel plan. On peut dire que les semences de mort (les germes de la mort) existent à l'état latent sur la planète et dans les formes.

Lorsqu'ils sont assez puissants pour être reconnus, nous [348] les appelons germes, mais cela implique qu'ils sont parvenus à un stade presque susceptible de preuve tangible. Lorsqu'ils sont indûment puissants ils provoquent des maladies aiguës suivies de mort. Lorsque leurs effets sont plus atténués, nous les appelons indispositions et nous remarquons leur action purifiante. On peut les appeler contaminations, malgré que ce ne soit nullement le mot qui en traduise parfaitement la nature. Elles n'existent que si l'agrégat d'énergies que nous appelons un homme est mis en contact avec ces influences contaminantes ou types d'énergies anciennes, et si, sous l'angle du confort du corps physique, la réaction qui s'ensuit est mauvaise.

26. Transmutations des désirs

Lorsque la force de vie est focalisée dans la nature émotionnelle, comme c'est le cas pour la majorité des humains, le désir domine et contrôle l'action. Tel est le point à retenir. Un contrôle mental planifié n'est possible que si la vie est focalisée sur le plan mental.

Dans ce cas, il est inutile de supprimer le désir, parce que le pouvoir et l'attention focalisée se trouvent ailleurs et qu'en conséquence il n'y a pas de désir exacerbé à supprimer.

La suppression est un effort de l'homme focalisé dans le plan astral pour faire intervenir la pensée sous son aspect volonté. Mais il y parvient rarement. Le désir peut disparaître par suite de l'intense effort fourni pour arriver à une certaine conscience mentale, mais en réalité nulle suppression n'a lieu, et la volonté n'intervient pas.

Lorsque la vie d'un homme est dirigée et contrôlée par la pensée émanant des niveaux mentaux, la transmutation a lieu. Ce phénomène par lequel la nature astrale est changée et modifiée peut être de nature spirituelle ou constituer simplement un expédient. Le désir peut être transmué en aspiration spirituelle ou en une attitude conforme à la volonté de la pensée qui l'exprime, d'où la nécessité d'analyser scrupuleusement ses mobiles et ses intentions. [349]

27. Le Karma

J'ai déjà laissé entrevoir que toute la question du Karma était encore imparfaitement comprise. On sait qu'il existe une grande Loi de Cause et d'Effet, mais l'accent n'a jamais été mis sur un aspect particulier de cette loi, et les connaissances de l'humanité au sujet du karma sont fort élémentaires. On a toujours interprété le karma en termes de désastres, de conséquences douloureuses, d'erreurs, de pénalités, et d'événements malheureux, tant pour les individus que pour les groupes. Pourtant, la beauté de la nature humaine est telle, et bien des efforts accomplis sont d'une si belle qualité, si généreux, et orientés avec tant de bonheur que le mal est fréquemment neutralisé par le bien.

Si peu qu'on le comprenne, le bon karma existe partout en abondance et, selon la même Loi, sa puissance est équivalente à celui que l'on qualifie de mauvais. On mentionne rarement ce bon karma qui met en jeu des forces susceptibles d'agir en tant qu'énergies curatives en toute occasion spécifique. Les guérisseurs peuvent toujours compter sur ces énergies bénéfiques qui ont été gagnées et sont agissantes. Tel est le premier point que je conseille de méditer.

Le karma est un facteur déterminant, mais à moins que le guérisseur ne soit un initié de haut grade, ce qui le rend apte à travailler efficacement et intelligemment sur le plan causal où demeure l'âme, il lui est impossible de savoir si un cas spécifique cédera ou non au traitement institué. Il y a donc lieu pour le guérisseur ou le disciple pratiquant de présumer dans sa pensée que la cure sera possible (elle peut ne pas l'être), que le karma du patient est bon, et puis d'apporter au patient tous les secours possibles. Tel est mon second point.

Mon troisième point consiste à suggérer au lecteur et à tous ceux qui se consacrent à l'art de guérir que beaucoup des désastres présumés impliqués dans la maladie et la mort, surtout dans la mort, proviennent d'un comportement erroné envers la mort et d'une surestimation de la valeur bénéfique de la vie sous l'aspect forme. La libération d'une [350] âme par la maladie et la mort n'est pas nécessairement un événement malheureux. Une nouvelle attitude en face du phénomène de libération par la mort est essentielle, possible, et même proche. Point n'est besoin de s'étendre sur le sujet, mais je cherche à réorienter les esprits sur la question de la maladie et de la mort.

Étonnerai-je le lecteur en affirmant que selon la Loi il est parfaitement possible d' "interférer avec le karma" ? On peut transcender les grandes Lois. Elles l'ont été souvent dans le passé et le seront davantage encore à l'avenir. La Loi de Gravitation est fréquemment neutralisée et quotidiennement transcendée par les avions en vol. L'énergie de la foi peut mettre en mouvement des énergies supérieures capables de repousser ou de retarder une maladie. Tout le sujet de la foi avec sa puissance et sa signification vitales est aussi peu compris que la Loi du Karma. C'est une question immense sur laquelle je ne puis m'étendre davantage, mais j'en ai dit assez pour alimenter vos pensées.

En ce qui concerne la prolongation de la durée de la vie au cours du dernier siècle de conquêtes scientifiques, je signale que les véritables techniques et les possibilités d'action organisées par l'âme sont toujours sujettes sur le plan physique à des travestissements et à des démonstrations fallacieuses. Les efforts scientifiques initiaux partent de mobiles justes, mais ne font que symboliser dans la sphère extérieure de la vie les actes que l'âme se prépare à accomplir, généralement dans un avenir encore lointain.

Finalement, la durée de la vie physique sera abrégée ou accrue à volonté par les âmes qui se consacreront consciemment au service de l'humanité et qui mettront le mécanisme du corps au service du Plan. Il arrive fréquemment aujourd'hui que l'on préserve des formes de vie, tant dans la vieillesse que dans l'enfance, alors qu'il serait justifié de les libérer.

Ces vies ne servent plus à aucune fin utile et causent de multiples douleurs et souffrances à des formes que la nature, si elle était laissée à elle-même, abandonnerait et se chargerait d'éteindre. Ce mot est à noter.

Nous mettons un accent excessif sur la valeur de la vie en forme, nous avons universellement peur de la mort, cette [351] grande transition à laquelle chacun de nous doit faire face ; nous sommes incertains du fait de l'immortalité, et nous sommes profondément attachés aux formes. Pour toutes ces raisons, nous entravons les processus naturels et nous maintenons confinée dans des corps très mal appropriés aux desseins de l'âme la vie qui lutte pour son affranchissement.

Qu'il n'y ait point de malentendu. Je ne voudrais rien dire qui exalte le suicide. Mais je dis et répète avec insistance que l'on déroge fréquemment à la Loi du Karma lorsqu'on maintient en expression cohérente des formes qui devraient être abandonnées, car elles ne servent plus a aucune fin utile. Dans la majorité des cas, cette préservation est imposée de force par le groupe de l'intéressé et non par le sujet lui-même, qui est fréquemment un invalide inconscient ou une personne d'âge dont les réactions et l'appareil de contact sont imparfaits, ou un bébé anormal. Ces cas constituent des exemples nets de neutralisation de la Loi du Karma.

Par harmonisation, l'âme acquiert le juste usage du temps. Disons plutôt que le cerveau, qui est le seul facteur humain conscient du temps, cesse d'être l'attribut dominant. C'est la pensée [4] en tant qu'agent de l'âme dont la conscience inclut le passé, le présent, et l'avenir, qui perçoit la vie et l'expérience telles qu'elles sont en réalité. Dès lors, elle considère la mort comme un épisode, comme un point de transition dans une longue série de transitions. Lorsque nous adoptons ce comportement de l'âme, toute notre technique de vie, et incidemment notre technique de mort, s'en trouvent modifiées de fond en comble.

En conclusion, et peut-être en contradiction apparente mais non réelle avec ce qui précède, je répète que le guérisseur doit donner le meilleur de lui-même au malade qu'il cherche à guérir. Dans la majorité des cas, il n'est pas doué de clairvoyance, il est conscient du temps, et il reste sous l'influence du karma. Il fournira donc le maximum de son effort dans le sens de sa propre éducation et selon les enseignements donnés dans le présent traité sur la guérison. [352]

Quel est à notre époque et au point d'évolution atteint par la race le but que doit poursuivre un guérisseur ? Je suggère qu'il consiste, lorsqu'on le lui demande, à contribuer à la santé du corps et à l'expérience vitale à laquelle il sert de support. Il faut également comprendre que bien des conclusions auxquelles les métaphysiciens actuels accordent créance, et qu'ils acceptent et enseignent sont basées sur des prémisses inexactes telles que l'opinion courante sur la nature de la matière, l'équation du temps, la valeur de l'existence en forme, et la peur de la mort. En cherchant à éliminer de la conscience ces comportements, on parvient à des perspectives plus justes quant à l'art de guérir.

Dans quelques années, il me sera peut-être possible de discuter des cas spécifiques avec le lecteur. Pour l'instant, je ne cherche encore qu'à l'intéresser à de vastes généralisations et à des lois et propositions fondamentales, sans obscurcir les problèmes par des événements purement physiques, temporaires ou chroniques, ou par des considérations sur la mort et la destinée.

Il ne faut toutefois rejeter aucun sérieux appel à l'aide, ni faire la sourde oreille en présence de troubles physiques, mentaux, ou psychologiques. Mais j'attire l'attention sur le fait que le succès d'une guérison ne consiste pas toujours à libérer un patient d'une maladie et à obtenir ce que l'on appelle une cure physique. S'il y a un succès physique, cela peut signifier simplement que l'on a retardé l'exécution du plan que l'âme avait élaboré pour l'intéressé. Le succès peut consister à rectifier de mauvais comportements intérieurs et des erreurs dans le cours des pensées, tout en laissant le corps physique en l'état. Il peut consister à mettre le patient en rapport avec son âme par une courageuse patience et de sages enseignements, et à réorienter ainsi sa vie vers les vérités éternelles. Il peut consister à bien préparer une personne au prodigieux dessein que nous appelons la Mort et à provoquer ainsi un soulagement de la douleur.

Toute la science de la guérison s'orientera de plus en [353] plus vers le domaine de la médecine préventive, vers l'harmonisation de l'individu à son groupe, et vers un effort pour procurer aux populations de meilleures conditions de vie, un régime alimentaire correct, et des maisons saines. Mais cela demande beaucoup de temps. La race poursuit son chemin vers de nouveaux modes de vie avec la meilleure santé qui en résultera et une compréhension plus correcte de ses lois. Entre temps, tous ceux qui représentent dans le monde des centres magnétiques devraient se mettre au travail à l'aide des lumières qu'ils possèdent en eux-mêmes en vue de porter secours aux hommes, de les guérir, et de les aider à effectuer les ajustements nécessaires.

Rien ne devrait vous empêcher de servir ainsi, pas même la compréhension de vos limitations et de votre ignorance.

Faites tout votre possible pour encourager et pour sympathiser, pour faire ressortir les comportements indésirables, pour mettre fin à de fâcheuses habitudes de vie, et pour modifier des expressions psychologiques de mauvais aloi, dans la mesure où vous pouvez les discerner et au mieux de vos capacités.

Rappelez-vous cependant que vos meilleurs efforts d'aujourd'hui peuvent se trouver considérablement inférieurs à vos possibilités de demain, et restez toujours prêts à modifier votre point de vue si des voies meilleures et plus élevées s'offrent à vous. Par-dessus tout, donnez à ceux qui recherchent votre aide la plénitude de votre amour, car l'amour libère, l'amour ajuste et interprète, et l'amour guérit sur les trois plans.

28. Maladies de groupe

En dernière analyse, la plupart des maux corporels prennent racine dans une certaine réaction envers une activité collective. Il faut bien saisir le fait que le terme "vie et activité de groupe" doit non seulement inclure l'héritage du passé et les tendances collectives héréditaires, mais peut aussi désigner des rapports avec le monde actuel susceptible d'affaiblir ou d'accroître la résistance aux maladies dans des proportions infiniment plus grandes qu'on ne le croit généralement possible. Le cancer n'était pas aussi répandu à l'époque initiale de la vie raciale, où les loisirs étaient plus [354] nombreux et où l'instinct grégaire était beaucoup moins développé que de nos jours. L'une de ses causes réside dans l'accroissement de stimulation du corps. Cette stimulation résulte de nos contacts étroits les uns avec les autres au cours de notre vie quotidienne, par suite de notre existence en groupes massifs, surtout dans les centres urbains.

Les cellules, qui sont des organismes vivants, répondent à la vie de groupe, aux émanations et radiations des amas de cellules. Homologiquement, le courant continu d'énergie émanant de l'agrégat des cellules humaines dans l'humanité massée peut produire chez certains types d'hommes une hyperstimulation localisée dans une partie de la structure cellulaire du corps. Elle se produit en général lorsque le corps éthérique présente un point faible, ce qui signifie que les défenses naturelles des cellules sont affaiblies. Il en résulte fréquemment un cancer ou un état général cancéreux. Ce point faible éthérique est la cause fondamentale du cancer, bien que les recherches modernes portent sur les causes et effets secondaires qui en découlent. Je m'étendrai ultérieurement sur ce sujet avec plus de détails. En attendant, il est évident que si l'on aborde l'étude du corps éthérique avec une compréhension et des connaissances plus étendues, on devient apte à s'attaquer bien plus efficacement à des maladies telles que le cancer.

29. Emploi de la pensée et de l'imagination pour développer la conscience de groupe

Lorsqu'un membre d'un groupe, par exemple d'un groupe guérisseur, parle de développer la conscience de groupe, il se réfère à son groupe en tant qu'unité composée de plusieurs âmes. N'oublions pas qu'une telle unité est en elle-même un concept séparatif par rapport à l'ensemble plus vaste de l'humanité, mais elle contribue à un dessein utile en entraînant les membres du groupe à élargir ainsi leur horizon de pensée. Cette unité sert de relais sur le chemin dans lequel on abandonne la conscience de la personnalité isolée.

Si l'on parvient réellement à ressentir, à penser, et à fonctionner en tant qu'unité complète de plusieurs personnalités n'ayant qu'une seule âme, il devient relativement facile d'étendre le concept en le rendant plus inclusif, [355] d'élargir son horizon, et de devenir soi-même inclusif dans un sens beaucoup plus large.

L'emploi de la pensée à cette fin implique une aptitude à discriminer entre l'analyse et la critique. Cette leçon est dure. Pour beaucoup elle est presque impossible à assimiler. Si le groupe persévère sérieusement, des éclairs d'illumination sur le sujet apparaîtront. Les membres doivent s'appliquer à réagir en tant que groupe à un fonds commun d'idées spirituelles, mentales, et humaines, et à former ainsi en tant qu' "unité télépathique" un enchaînement de pensées unifié. En tant que groupe, les membres doivent se préoccuper des sujets indiqués par l'âme du groupe, et non par telle ou telle individualité du groupe, comme le cas se produit souvent. Ils doivent apprendre en tant que groupe à maintenir fermement leur pensée dans la lumière – la pensée du groupe et non leurs pensées individuelles.

Lorsqu'on se sert de l'imagination à cette fin, il faut cultiver le pouvoir d'ignorer les formes extérieures et se concentrer sur les lignes intérieures de lumière qui unissent frère à frère, groupe à groupe, et règne à règne dans l'expression de la Vie de Dieu Lui-même. C'est l'emploi de l'imagination créatrice qui produit le corps éthérique d'un groupe intégré. Il permet de percevoir ce corps collectif de force et de lumière comme une seule forme complète et comme une seule expression de l'intelligence, de la volonté, et du dessein collectif – mais non comme la volonté ou le dessein de la ou des personnalités mentales dominantes du groupe.

Il devient alors possible de donner au groupe une expression juste sur le plan physique. Toutefois, lorsque les membres du groupe sont primordialement préoccupés de leurs propres idées, problèmes, et projets, et de la lumière dont ils pourront utiliser personnellement les lumières et les connaissances offertes, ils renient toute possibilité d'employer créativement l'imagination unifiée du groupe. Pour se libérer entièrement de ce défaut, il faut se cultiver avec beaucoup de soin et soumettre sa personnalité aux énergies de l'âme. [356]

30. Énergie curative

Les débutants posent parfois la question suivante : "Pouvons-nous établir une distinction claire entre l'énergie curative qui s'exprime par l'âme et celle qui s'exprime par la personnalité ? Pouvons-nous comprendre quelque peu le rôle que l'amour doit jouer dans l'art de guérir ?"

Je suis en mesure de répondre brièvement. Lorsque nous commençons à travailler en tant que groupe avec des individus que nous cherchons à aider, nous apprenons à utiliser les divers types d'énergies selon les besoins du patient à guérir. Il serait vraiment utile pour les desseins du groupe que chacun veuille bien étudier ce que disent Rama Prasad dans son livre Les Forces subtiles de la Nature et Patanjali dans La Lumière de l'Âme au sujet des pranas avec lesquels et au sein desquels nous travaillons. Il faudrait se familiariser quelque peu avec cette matière.

Pour répondre spécifiquement à la question, je dirai qu'un initié ou même un clairvoyant de qualité inférieure peut facilement distinguer entre les énergies curatives de l'âme et celles de la personnalité, mais que la moyenne des aspirants intelligents en est encore incapable. L'initié connaît la source d'où peuvent émaner les divers types d'énergies curatives. Il ressent leurs vibrations et peut remonter jusqu'à leur origine par un effort de la volonté guidée par l'intuition. Le clairvoyant peut voir le centre d'où l'énergie curative pourrait affluer, et ce centre lui indique le type et la qualité de la force mise en œuvre. En seconde instance, toute énergie provient de l'âme, mais au sens originel primitif, toute énergie est simplement la vie fonctionnant sous une gouverne déterminée.

En ce qui concerne le rôle que l'amour doit jouer dans le processus curatif, je dirai que l'Amour est l'expression de Dieu Lui-même. L'amour est la force cohérente qui rend toutes choses entières (je souhaiterais que l'on médite cette phrase) et l'amour est tout ce qui existe. La caractéristique principale qui distingue l'énergie de l'âme de la force de la personnalité lorsqu'on les applique à une guérison réside dans la région où elle agira et dans l'expression de l'amour. [357]

La force de la personnalité est émotionnelle, pleine de sentimentalité.

La personnalité est toujours consciente d'elle-même comme guérisseuse et reste le centre dramatique de la scène où s'affrontent les deux acteurs, le guérisseur et le patient.

L'énergie de l'âme fonctionne inconsciemment. Elle est maniée par ceux qui sont en contact avec leurs âmes, et par conséquent décentralisés. Ils sont eux-mêmes "hors de la scène", si j'ose dire, et entièrement occupés d'amour de groupe, d'activités de groupe, et de desseins de groupe.

Pourquoi donc est-il si prodigieusement difficile et pour ainsi dire impossible à de sérieux aspirants guérisseurs de travailler en groupe à la science sacrée de la guérison ? Parce que la personnalité des individus et des groupes prédomine dans leurs relations personnelles et collectives. Cela peut se traduire :

a. par une critique acharnée les uns des autres ou de soi-même ;

b. par une certitude péremptoire de leur rectitude personnelle et de leur justesse de jugement empêchant les intéressés de percevoir que leurs idées ne sont peut-être pas aussi justes qu'ils le croient ;

c. par la satisfaction profonde qu'ils ressentent de leurs contacts personnels subjectifs.

Tous ces obstacles ou l'un d'eux seulement peuvent être présents et transformer la démonstration de groupe en une démonstration personnelle, annihilant tout travail constructif. Toute tentative de guérir dans ces conditions n'aboutirait qu'à intensifier les réactions individuelles et affecterait gravement dans le mauvais sens la personnalité des malades que l'on désire aider.

Comment les aspirants guérisseurs doivent-ils donc procéder ? Je voudrais signaler que tout membre du groupe individuellement libéré des défauts de la personnalité et des comportements mentionnés ci-dessus sait pourtant qu'en tant que membre du groupe il participe de la qualité du groupe, et s'en réjouit à juste titre. Telle est l'une des difficultés à vaincre pour travailler en groupe. Participer, et pourtant rester à l'abri des faiblesses. Reconnaître que les succès ou les échecs des membres individuels du groupe ne [358] concernent absolument que leurs auteurs. Partager, et pourtant n'être pas dominé par les puissantes idées et pensées des membres les plus influents du groupe. Tout cela pose de nombreux problèmes. Je les signale, parce que dans l'âge à venir les travaux collectifs se développeront considérablement. Il y aura intérêt à connaître les problèmes et situations de groupe et à prendre l'initiative d'aborder les membres du groupe les mieux qualifiés pour coopérer avec vous.

Vos expériences passées vous auront rendus meilleurs et plus sages et vous serez fondus en tant que groupe parce que vous aurez participé aux mêmes souffrances et limitations et acquis l'aptitude à faire face correctement aux insuccès.

Qu'un véritable amour, silencieux et persévérant, ne se plaignant pas, ne critiquant pas, reste votre objectif et l'essence même de votre vie de groupe. Lorsqu'il y aura lieu d'effectuer un travail défini, vous agirez naturellement comme des entités dont les cœurs et les pensées ne font qu'un.

31. Guérisons instantanées

Les guérisons instantanées sont variées dans leur nature. Parmi les facteurs susceptibles d'y contribuer, citons les modes opératoires suivants :

1. La guérison qui résulte de la pratique définie, consciente ou inconsciente du Hatha-Yoga. Elle est amenée par une mise en œuvre du magnétisme purement physique du guérisseur. Lorsqu'elle se joint à la fraction de magnétisme physique disponible dans le propre corps du patient, elle suffit à réaliser une cure immédiate. Au lieu d'être orienté vers l'extérieur et d'irradier, le magnétisme corporel du patient est inversé et tourné vers l'intérieur pour apporter sa contribution au potentiel de force physique maintenu à l'état statique dans le corps. Les types humains inférieurs produisent ce genre de guérison avec facilité, qu'il s'agisse du guérisseur ou du patient. Vous avez cité le cas d'une morsure au bras guérie instantanément par un "cheik". La guérison fut facilitée parce que le patient (si j'ose l'appeler [359] ainsi) s'était mordu lui-même, et qu'avant de s'infliger la blessure il avait maintenu en suspens par un acte de volonté la force dirigée vers l'extérieur. Il avait ainsi créé une réserve d'énergie disponible additionnelle à celle du cheik, qui de son côté libéra la sienne par un mantra. Ce n'est nullement un cas de guérison spirituelle.

2. Il existe également une force de guérison susceptible de s'exercer instantanément dans le cas où la maladie serait en grande partie psychologique et hallucinante. Le guérisseur est alors en mesure de rendre le patient apte à rejeter l'illusion et à se tenir libre. Lorsque la volonté du guérisseur se joint à celle du patient pour rompre l'illusion et la forme-pensée du mirage, le patient est libéré. Il s'agit ici d'une guérison psychologique donnée simplement à titre d'exemple.

3. Il existe un type de guérison provoquée de deux manières, et c'est la vraie guérison spirituelle :

a. Le patient entre soudain en contact avec son âme, fréquemment d'une manière inattendue. L'énergie de l'âme est si grande et si puissante qu'elle passe par les véhicules comme un torrent et produit nettement des effets. Des guérisons sont ainsi provoquées dans tel ou tel véhicule, souvent dans le véhicule physique. L'état physique ou la maladie retiennent presque toujours l'attention indivise de l'être humain intéressé et l'âme se répand par le foyer d'attention concentrée. Pour beaucoup de lecteurs, cette pensée contient une suggestion fort claire.

b. Lorsque le mauvais karma physique du patient est épuisé et qu'à ce moment particulier une maladie sur le plan physique ne fait pas partie de sa destinée. Alors, si le guérisseur est orienté spirituellement et plein de sagesse, il peut influencer la situation par un apport d'énergie spirituelle suffisant pour assurer une guérison.

Je suis persuadé que l'on trouvera ces réponses suggestives. [360] Il y a lieu de méditer profondément leurs implications.

32. Emploi de l'image du Seigneur

Nous abordons ici un point de très réel intérêt. L'emploi de l'image du Seigneur présente souvent une importance vitale, mais sous une condition spéciale sur laquelle je désire mettre l'accent. Il faut que ce soit l'image que chacun crée en lui-même en développant la conscience de Christ dans sa propre vie et en parvenant au stade où il a conscience d'être un disciple.

À ce stade particulier ou un homme est nettement relié à un Maître et à Son groupe, il est automatiquement uni, en tant qu'individu, au Maître de tous les Maîtres. Par l'intermédiaire de sa propre âme et de l'âme de son groupe particulier, il peut puiser dans la force de Maitreya Bouddha.

Vous vous demandez pourquoi il n'existe pas de bon portrait du Béni, mais seulement quelques figures imaginaires dues aux zélateurs de l'église primitive sans rien d'authentique venant de ceux qui L'ont connu. Il y a une raison à cela. C'est que Sa véritable image doit être gravée dans nos cœurs et non peinte sur nos toiles. Nous arrivons à Le connaître parce qu'Il est à nous, comme nous sommes à Lui. Comprend-on de quoi je parle ? Il est le Guérisseur et le Sauveur du monde. Il agit efficacement parce qu'Il est l'âme incorporée de toute Réalité. Il travaille aujourd'hui comme Il travaillait en Palestine il y a deux mille ans, par l'intermédiaire de groupes. Là-bas, il opérait par ses trois disciples bien-aimés, par les douze apôtres, par les soixante-dix disciples choisis, et par les cinq cents affiliés. Méditez ce fait, que l'on a peu mis en lumière. Actuellement, Il travaille par Ses Maîtres et Leurs groupes, ce qui intensifie considérablement Ses efforts. Il peut travailler et travaillera par tous les groupes dans la juste mesure où ils seront prêts à servir selon un plan, à répartir l'amour, et à s'harmoniser consciemment avec la puissance supérieure des groupes internes.

 

[1] Mme Helena Petrovna Blavatsky

[2] La Lumière de l'Âme, par A.A.B., donnant les Yoga Sutras de Patanjali selon la version du Maître D.K. avec commentaire pour chacun d'eux.

[3] Voir L'État de disciple dans le Nouvel Âge, Volumes I et II.

[4] Le traducteur est confronté ici avec la difficulté de faire ressortir la différence entre le cerveau et la pensée, entre les mots anglais brain et mind, ce dernier n'ayant pas d'équivalent académique dans la terminologie française. Le plus souvent, mind a été traduit par pensée. Il signifie généralement l'organe de la pensée. Voir l'index.