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CHAPITRE V LE PROCESSUS DE RESTITUTION - Partie 1

LE PROCESSUS DE RESTITUTION

Le moment est venu d'étudier le Thème de la Mort. Il faut l'aborder avec un esprit aussi sain et aussi proche que possible de celui de la recherche scientifique. Le complexe de peur de l'humanité parvient à pénétrer dans la conscience de l'homme par l'acte consistant à mourir. Sa crainte fondamentale est de ne pas réussir à survivre. Songez pourtant que la mort est le phénomène le plus commun sur la planète. L'acte de mourir est le grand rituel universel qui régit notre vie planétaire tout entière, mais la réaction envers la peur ne se rencontre que dans la famille humaine et faiblement, très faiblement, dans le règne animal.

Si vous pouviez voir le monde éthérique comme Ceux qui se tiennent du côté intérieur quant à l'expérience de la vie, vous apercevriez le grand acte planétaire de restitution se perpétrant sans cesse et sans aucune interruption. Vous seriez témoins d'une grande activité se poursuivant dans le monde éthérique, où l'anima mundi, l'âme animale, et l'âme humaine restituent sans relâche la substance de toutes les formes physiques au grand réservoir de substance essentielle. Cette substance essentielle est une unité vitale dirigée au même titre que l'âme du monde dont on parle tant. C'est l'action réciproque du principe de mort et du principe de vie qui produit l'activité fondamentale de la création. La force directrice qui donne l'impulsion est la pensée de Dieu, le Logos planétaire, qui poursuit Ses desseins divins et entraîne avec Lui dans ce processus tous ses instruments [425] de manifestation.

La peur humaine de la mort a pour cause primordiale l'orientation prise par le royaume des âmes (le cinquième règne de la nature) jusqu'à une date relativement tardive dans le cycle mondial. Ce règne a cherché son mode d'expression dans la forme, et subi la nécessité de rechercher l'expérience au moyen de la matière pour parvenir à la régir librement. Certaines âmes se détournent de l'expression dans les trois mondes, mais leur pourcentage est relativement si faible par rapport au nombre de celles qui exigent l'expérience dans les trois mondes que jusqu'au cycle appelé ère chrétienne on peut affirmer que la mort a régné en triomphatrice.

Nous sommes à la veille d'assister à un changement complet de cette condition, parce que l'humanité parvient à la réorientation nécessaire sur une échelle de plus en plus vaste. Par l'action persévérante de sa mentalité inférieure et supérieure, l'humanité a pénétré les valeurs supérieures de la vie de l'âme, et ces dernières commencent à dominer. Il s'ensuivra forcement une nouvelle attitude devant la mort. On la considérera comme un processus naturel et désirable subi cycliquement.

Finalement les hommes comprendront le sens des paroles de Christ quand il disait : "Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu." Lorsque ces paroles furent prononcées, Christ se référait au grand acte de restitution que nous appelons la mort. Méditez cette histoire et rattachez le symbolisme de l'âme individuelle baignant dans l'âme universelle à celui du poisson dans l'eau, qui tenait une pièce de métal symbolisant la matière.

Dans l'une des anciennes Écritures se trouve le passage symbolique suivant :

Le père s'adressa au fils et dit : Va et prends sur toi ce qui n'est pas toi-même, et ce qui ne t'appartient pas, mais qui est Mien. Considère-le comme étant à toi [426] et cherche la cause de son apparence. Laisse-le apparaître comme étant toi- même. Découvre ainsi le monde du mirage, le monde de l'illusion profonde, le monde de la fausseté. Apprends alors que tu as pris ce qui n'est pas le but des efforts de l'âme.

Et quand viendra dans chaque cycle l'heure où apparaissent la déception et le vol, une voix se fera entendre. Obéis à cette voix. C'est la voix de ce que tu es intérieurement qui entend Ma Voix, à laquelle ceux qui aiment dérober sont sourds. L'ordre sera lancé et répété bien des fois : "Fais restitution des biens volés. Apprends qu'ils ne t'appartiennent pas." À des intervalles plus espacés cette voix se fera entendre à nouveau, disant : "Fais restitution des biens empruntés ; rembourse ta dette."

Et alors, quand toutes les leçons auront été apprises, la voix parlera une fois de plus, disant : "Rétablis avec joie ce qui était Mien, était tien, et maintenant est nôtre à nouveau. Tu n'as plus besoin de forme. Sois affranchi."

L'implication de ces paroles est claire.

Deux idées majeures vont servir à clarifier le sujet de la mort dont nous nous occupons maintenant, le dualisme de toute manifestation et le jeu de la Loi d'Attraction.

Premièrement un grand dualisme accompagne toujours toute manifestation. Chacune des dualités revêt sa propre expression, est régie par ses propres lois, et poursuit ses propres objectifs. Mais – dans l'espace et le temps – elles fusionnent leurs intérêts à leur bénéfice mutuel et produisent ensemble une apparence d'unité. Esprit-matière, vie-apparence, énergie-force émanent chacune leur propre aspect. Elles sont chacune en relation avec les autres, elles ont chacune un but temporaire commun, et c'est ainsi que dans l'unisson se produit le flux éternel, le flux et le reflux cyclique de la vie manifestée.

Dans ce processus des relations entre l'Esprit Paternel [427] et la Matière Maternelle, le Fils vient au monde. Pendant le stade de l'enfance, il poursuit son processus de vie à l'intérieur de l'aura de la mère, identifié avec elle, mais cherchant inlassablement à échapper à sa domination. À mesure que la maturité approche, le problème s'intensifie et "l'attirance" du Père commence lentement à compenser l'attitude possessive de la mère, jusqu'à ce que l'emprise de la matière (ou de la mère) sur son fils (l'âme) soit définitivement brisée. Le fils, l'Enfant-Christ, dégagé de la contrainte et des mains crispées de la mère, en vient à connaître le Père. Je vous parle en symboles.

Deuxième idée majeure. Tous les processus par lesquels on s'incarne, on vit dans une forme, et l'on restitue la matière à la matière et l'âme à l'âme par le jeu du principe de la mort se poursuivent sous l'égide de la grande et universelle Loi d'Attraction. Une époque viendra où le processus de la mort, clairement reconnu et accepté par les hommes comme bienvenu, pourra être décrit par la simple phrase que voici : "L'heure est arrivée où la force attirante de mon âme exige que je renonce à mon corps et que je le restitue à la source d'où il est venu."

Imaginez combien la conscience humaine changera quand on en viendra à considérer la mort comme un simple renoncement à la forme qu'on avait revêtue temporairement pour atteindre deux objectifs spécifiques :

a. Acquérir un contrôle dans les trois mondes.

b. Donner l'occasion à la substance des formes ainsi "volées, ou empruntées, ou appropriées à juste titre" (selon le stade d'évolution) d'atteindre un point de perfection plus élevé grâce à l'impact de vie reçu par voie de l'âme.

Ces pensées sont significatives. Elles ont déjà été exprimées, mais on les a rejetées comme symboliques, consolatrices, ou velléitaires. Je vous les présente comme des faits de la nature, comme inévitables en pratique, et comme des techniques et processus familiers. Elles le sont au même [428] titre que les activités de nature rythmique et cyclique qui régissent la vie de l'homme ordinaire, se lever et se coucher, manger et boire, et poursuivre toutes les affaires périodiques auxquelles on est accoutumé.

Je me suis occupé de la mort dans Un Traité sur la Magie Blanche. Je m'y suis placé au point de vue du spectateur ou de l'observateur, et j'ai mis l'accent sur le processus physique selon lequel on meurt. J'ai cherché à y décrire l'attitude que devrait prendre l'observateur. Ici, je voudrais présenter un tableau quelque peu différent en indiquant le point de vue de l'âme qui trépasse. Je vais peut-être redire des choses déjà connues, mais il y a des énoncés essentiels qu'il est bon de réitérer, car ils concernent des faits fondamentaux. En voici un tableau abrégé :

1. L'heure du départ a sonné pour une âme en incarnation. Dans le passé, cette âme

a. s'est revêtue d'un corps physique d'une certaine envergure, approprié aux exigences et à l'âge de cette âme ;

b. À imprégné d'énergie ce corps physique au moyen du corps éthérique ; elle l'a ainsi galvanisé et a soutenu son activité vitale pour la durée fixée d'avance comme terme de son entreprise physique.

2. Deux courants majeurs d'énergie pénètrent le corps physique. Ils font éclore son activité, sa qualité, son type d'expression, ainsi que l'impression que ce corps produit sur son entourage.

a. Le courant de vie dynamique, ancré dans le cœur. Ce courant d'énergie dynamique pénètre le corps par la tête et s'achemine vers le cœur, où il reste focalisé pendant le cycle de vie. Un courant plus réduit de l'énergie universelle, distinct de la force vitale individualisée, pénètre dans le corps physique par la rate. De là il s'élève vers le cœur pour rejoindre le courant [429] de vie plus ample et plus important. Le courant de vie donne de l'énergie au corps physique intégré et maintient sa cohésion. Le courant d'énergie pranique vitalise les atomes et cellules individuels dont le corps est composé.

b. Le courant de conscience individuelle, ancré dans la tête. Il est un aspect de l'âme et révèle le type de conscience qui, à son tour, indique le point d'évolution atteint. Similairement au précédent, ce courant d'énergie fonctionne en connexion avec un courant de force émanant de la personnalité. Cette force est caractérisée par le désir (sensibilité émotionnelle ou astrale) et pénètre le corps par le centre solaire. Il met l'homme en rapport avec la totalité du plan astral, donc avec le monde du mirage. Chez les types d'homme non évolués ou moyennement développés, le plexus solaire est le foyer de la conscience. L'énergie est enregistrée par le point focal de conscience situé dans la tête, sans être reconnue le moins du monde. C'est pour cette raison qu'à l'heure de la mort l'âme quitte le corps par le centre solaire et non par le centre coronal. Chez les hommes évolués, les types d'individus mentaux, les aspirants, disciples, ou initiés, le fil de conscience se retire du corps par la tête.

3. Dans tout le règne animal, l'âme-groupe, opérant selon la Loi d'Attraction, retire le principe de vie de chaque forme physique spécifique par son plexus solaire, qui est le cerveau de la moyenne des animaux. Certains animaux domestiques ou hautement évolués commencent à utiliser leur cerveau à un plus ou moins grand degré, mais le principe de vie et l'aspect sensible ou conscience animale continuent d'être désincorporés par la voie du plexus solaire. Il existe donc à tous les stades du processus [430] d'évolution certains triangles d'énergie très intéressants.

a. Chez les animaux, les êtres humains qui n'ont guère dépassé le stade animal, les faibles d'esprit, et certains hommes qui semblent être nés sans foyer central de conscience individuelle, la triplicité suivante est importante :

- L'âme collective.

- Le centre solaire.

- La rate ou centre pranique.

b. Chez les êtres humains primitifs, mais pourtant individualisés, et chez les types moyens de personnes émotionnelles. il faut noter la triplicité suivante :

- L'âme.

- Le centre coronal.

- Le plexus solaire[1].

c. Chez les hommes très évolués et ceux qui suivent le Sentier des

Disciples, le triangle suivant est actif à l'heure de la mort :

- L'âme.

- Le centre coronal.

- Le centre frontal (ajna).

En connexité avec toutes ces triplicités, il existe un double système de relations avec le principe de vie.

a. Le cœur[2], dans lequel se focalise la vie de l'âme pendant qu'elle habite la forme.

b. La rate [3], à travers laquelle le prana, ou essence de vie universelle, passe d'une manière constante et rythmée.

Bien entendu, tout ce processus est fort obscur et encore invérifiable pour les consciences qui se situent sur les plans strictement humains. Toutefois, si l'on accepte ces trois points aujourd'hui hypothétiques, cela aide à clarifier la pensée en [431] ce qui concerne tout le thème de la restitution que nous étudions ici.

4. Le point suivant ne demande pas à être prouvé, car il est généralement accepté. C'est le fait que le désir régit le processus de la mort comme il régit aussi les processus de l'expérience de la vie. Nous disons constamment que si la volonté-de-vivre fait défaut, la mort s'ensuit inévitablement. Cette volonté-de-vivre peut refléter la ténacité du corps physique fonctionnant comme un être élémental, ou l'intention dirigée de l'âme. Mais c'est toujours un aspect du désir, ou plutôt une réaction de la volonté spirituelle sur le plan physique. Il y a donc une relation réciproque entre :

a. l'âme sur son propre plan,

b. le corps astral,

c. le centre du plexus solaire.

Jusqu'ici, on a accordé peu d'importance à cette interaction sous le rapport de l'Art de Mourir. Pourtant, elle mérite qu'on la médite soigneusement.

Ce qui est discuté ici, c'est le thème de la mort lorsque son approche se fait sentir par maladie ou par vieillesse. Ne sont pas en cause les morts survenant par guerre ou accident, par meurtre, ou par suicide. Ces causes de mort, et d'autres encore, sont soumises à un processus directeur totalement différent. Elles peuvent même ne pas impliquer le karma d'un homme ni sa destinée individuelle, par exemple en cas de guerre. Bien qu'un très grand nombre de gens périssent dans une guerre, leur mort n'a aucun rapport avec la Loi de Cause et d'Effet dans la carrière de l'âme d'un individu quelconque. Il ne s'agit pas d'un acte de restitution, projeté par une âme particulière élaborant sa destinée individuelle. La mort par les processus destructeurs de la guerre est soumise aux directives et à l'intention cyclique du Logos planétaire, opérant par la Chambre du Conseil de Shamballa. Les Êtres Qui dirigent les processus mondiaux savent qu'un [432] temps est arrivé où les relations entre le mal planétaire et les Forces de Lumière ou du Bien ont atteint un point d' "antagonisme explosif" (c'est ainsi qu'ils le nomment). Il faut lui donner libre cours pour que la manifestation du dessein divin ne subisse pas d'interruption. L'explosion est donc autorisée, sous condition qu'un facteur de contrôle soit constamment présent, même si les hommes ne s'en rendent pas compte.

Ces Êtres mettent en œuvre la volonté de Dieu, et parce qu'Ils ne sont aucunement identifiés avec la vie des formes, Ils apprécient avec justesse l'importance relative de la vie dans une forme. Pour Eux, la destruction des formes n'est pas la mort dans le sens où nous la comprenons, mais purement et simplement un processus de libération. Ce qui a entretenu de façon si persistante la peur de la mort, c'est la vision limitée de ceux qui s'identifient à leur forme.

La plus grande destruction de formes humaines de toute l'histoire de notre planète a eu lieu dans le cycle ou nous vivons actuellement. Mais il n'y a eu aucune destruction d'êtres humains. Veuillez bien noter cette assertion. À cause de cette destruction en masse, l'humanité a fait de très rapides progrès vers une attitude plus sereine en ce qui concerne la mort. Elle n'est pas encore apparente, mais d'ici quelques années ce nouveau comportement se fera sentir, et la peur de la mort commencera de s'éteindre dans le monde. Un autre facteur y contribuera grandement, c'est la sensibilité accrue de l'appareil de réponse humain, qui conduira la pensée à se tourner vers l'intérieur ou à s'orienter dans une nouvelle direction, avec des résultats imprévisibles.

Toutes les guerres sont essentiellement dues à un sens de séparation. Cet individualisme fondamental, cette reconnaissance complaisante de l'isolement mènent à toutes les causes secondaires de guerre : convoitise produisant des désastres économiques, haine produisant des frictions nationales et internationales, cruauté produisant souffrance et mort. Les racines de la mort pénètrent donc en profondeur. Ce que nous appelons mort au sens habituel est la destruction du cycle pendant lequel nous sommes séparés en tant qu'individus sur le plan physique. En conséquence, la mort est un processus de réunion. Lorsqu'on acquiert des aperçus un peu [433] plus lointains sur ce sujet, on apprend que la mort libère la vie individualisée en la replaçant dans une existence moins étriquée et moins confinée. Finalement, quand le processus de la mort a été appliqué aux trois véhicules dans les trois mondes, la vie individualisée s'incorpore à la vie universelle, et il en résulte une félicité inexprimable.

La Loi d'Attraction régit le processus de la mort comme elle régit toutes les autres manifestations. Le principe de cohésion en est un aspect. Accompagnant toute intégration équilibrée, il préserve l'intégrité de tout le corps, stabilise son rythme et ses processus de vie cyclique, et relie ses diverses parties les unes aux autres. Il est le principe majeur coordonnant toutes les formes, car il est (au sein de l'âme) l'expression primordiale du premier aspect de la divinité, l'aspect Volonté.

Il se peut que cette affirmation surprenne, car on est habitué à considérer la Loi d'Attraction comme une expression du deuxième aspect, Amour-Sagesse. Le principe attractif imprègne toutes les formes, depuis la forme minuscule d'un atome jusqu'à la forme de notre planète Terre, au moyen de laquelle notre Logos planétaire s'exprime. Mais si ce principe est celui de la cohésion, et s'il est la cause de l'intégration, il est aussi le moyen par lequel la "restitution" s'effectue et par lequel l'âme humaine fragmentaire est périodiquement réabsorbée dans l'âme surplombante.

Jusqu'ici, l'on a accordé peu d'attention à cet aspect de la Loi d'Attraction parce qu'il concerne la plus haute expression de cette Loi, et qu'en conséquence il est relié à l'aspect volonté de la divinité ainsi qu'à l'aspect volonté de la Monade. Pour que ce point devienne tout à fait clair, il faut, attendre le cycle qui vient. La force de Shamballa entrera plus directement en jeu, et les hommes commenceront à discriminer entre la volonté personnelle et la volonté spirituelle, entre la détermination, l'intention, le plan, le dessein, et la polarisation fixe. Il faut qu'ils s'y appliquent, et ils y parviendront.

Comme toutes les autres manifestations de l'univers, la [434] Loi d'Attraction a trois phases ou aspects, reliés chacun aux trois aspects divins.

1. Elle relie la vie et la forme, l'esprit et la matière, cette dernière représentant le troisième aspect.

2. Elle régit le processus d'intégration cohérente qui produit les formes – deuxième aspect.

3. Elle provoque le déséquilibre qui se traduit par l'acte de désintégration et triomphe ainsi de la forme, du moins en ce qui concerne l'être humain. Ce processus se subdivise en trois phases, auxquelles nous avons donné les noms de Restitution, Élimination, et Absorption.

a. Restitution. Elle aboutit à la dissolution du corps et au retour de ses éléments, atomes et cellules, à leur source originelle.

b. Élimination. Elle met en jeu le même processus fondamental appliqué cette fois aux forces qui ont constitué le corps astral et le véhicule mental.

c. Absorption. C'est le mode par lequel l'âme humaine est réintégrée dans sa source originelle, l'âme universelle dominante ou surplombante. Il est une expression du premier aspect.

Quand on est bien familiarisé avec toutes ces phases, elles illustrent ou démontrent la puissance exceptionnelle de la Loi d'Attraction et sa relation avec la Loi de Synthèse qui en régit le premier aspect. L'intégration finit par produire la synthèse. Les nombreuses intégrations cycliques effectuées au cours du grand cycle des vies successives d'une âme qui s'incarne aboutissent à la synthèse finale de l'esprit et de l'âme, qui est le but de l'évolution en ce qui concerne l'humanité.

Après la troisième initiation, cette synthèse aboutit à libérer complètement l'homme de l'attrait de la substance dans les trois mondes. Il devient alors capable de manier la Loi d'Attraction en pleine connaissance de cause dans ses diverses phases concernant le processus créateur. D'autres [435] phases apparaîtront et seront maîtrisées plus tard.

Il faut garder présent à l'esprit le sens des paroles "la terre (retourne) [4]à la terre et la poussière à la poussière", si généralement employées dans les rites occidentaux d'enterrement. Elles se rapportent à cet acte de restitution et impliquent le retour des éléments du corps physique au réservoir originel de la matière, ainsi que le retour de la substance de la forme vitale au réservoir éthérique général. Les paroles disant que "l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné" sont une déformation de l'idée d'absorption de l'âme humaine par l'âme universelle. Toutefois, le rituel ordinaire néglige de souligner que c'est l'âme individuelle en cours de résorption qui décide et ordonne cette restitution par un acte de volonté spirituelle.

Les Occidentaux oublient que chaque âme ayant revêtu un corps physique au cours des âges a très fréquemment lancé cet "ordre de restituer". De ce fait le premier aspect divin – la Monade sur son propre plan – resserre constamment et inéluctablement son emprise sur son corps physique de manifestation, par l'intermédiaire de son âme, qui est son reflet. De la sorte, l'aspect volonté s'impose de plus en plus. Sur le Sentier des Disciples, la détermination spirituelle est amenée à son plus haut point de développement, puis sur le Sentier de l'Initiation la volonté commence à entrer consciemment en jeu.

Il est bon de se souvenir que l'âme envoie délibérément, sur son propre plan, ses ordres à son ombre dans les trois mondes. C'est ainsi que l'âme s'exerce à exprimer le premier et plus haut aspect de la divinité, et elle le fait en premier lieu, pendant une très longue période, uniquement par le processus de la mort. La difficulté présente vient de ce que les hommes conscients de leur âme sont en faible minorité et qu'en conséquence la majorité d'entre eux n'entendent jamais les commandements occultes de leur propre âme. Les angoisses de la guerre mondiale ont amené l'humanité à devenir quelque peu consciente de son âme. Elle considérera peu à peu la mort comme un processus "commandé", mis en œuvre en pleine conscience et grâce à la compréhension du dessein cyclique. Cela mettra naturellement fin à la peur [436] actuellement déchaînée et arrêtera aussi la tendance au suicide qui se répand de plus en plus en ces temps de vie difficile.

Lorsqu'un meurtre est commis, le péché vient en réalité de ce qu'il interfère avec le dessein de l'âme, et nullement du fait qu'on a tué un corps physique particulier. C'est pourquoi la guerre n'est pas un meurtre, contrairement à ce que pensent de nombreux fanatiques bien intentionnés. Lorsqu'on peut sonder le dessein de Dieu, on la considère comme une destruction de formes accompagnée d'une intention bénéfique du Logos planétaire. Toutefois, ce sont leurs mobiles qui rendent mauvais les fauteurs de guerre sur le plan physique. Si la guerre n'avait pas lieu, la vie planétaire rappellerait les âmes des hommes sur une vaste échelle concordant avec Ses intentions aimantes, au moyen de ce que nous appelons des "actes de Dieu". Quand des méchants précipitent une guerre, Lui fait sortir du bien de ce mal.

C'est pourquoi les sciences occultes mettent l'accent sur la loi des cycles, et pourquoi la Science des Manifestations Cycliques suscite un intérêt croissant. La mort apparaît bien souvent comme dépourvue de but, parce que l'intention de l'âme n'est pas connue. Le développement passé effectué au moyen du processus d'incarnation reste chose cachée. On ignore les anciennes hérédités et l'ambiance des vies précédentes, et l'on n'a pas en général développé la faculté permettant de reconnaître la voix de l'âme. Toutefois, ces tendances sont très près de se faire jour, la révélation approche, et je m'efforce d'en poser les fondements.

Il serait fort désirable que vous ayez bien saisi les enseignements que j'ai déjà donnés par ailleurs avant d'entrer dans le domaine des explications et des nouveautés. Étudiez les soigneusement, afin que le thème de la mort prenne forme plus sainement et plus sûrement dans votre pensée. Essayez d'envisager la question d'une nouvelle manière et d'apercevoir la loi, le dessein, et la beauté d'intention dans ce qui fut jusqu'ici une terreur et une crainte majeure.

Plus tard, j'essayerai de donner un aperçu du processus [437] de la mort tel que l'âme l'enregistre quand elle entreprend l'acte de restitution. Mes dires peuvent apparaître comme des spéculations ou des hypothèses, et en tout cas peu de lecteurs seront en mesure d'en prouver l'exactitude. Mais sûrement, ô mes frères, ils peuvent être plus sensés et salutaires, plus sains et beaux que les conditions actuelles d'obscurité, d'espoir maladif, de malheurs spéculatifs, et souvent de désespoir qui planent à présent au-dessus de chaque lit de mort.

Section I — La nature de la mort — Citations extraites d'autres écrits

Il faut attribuer au tout une importance plus vitale qu'à la partie, mais non sous forme de rêve, de vision, de théorie, de processus velléitaire, d'hypothèse, ou de besoin. Il faut comprendre cela comme une nécessité innée inéluctable. La mort en fait partie, mais en tant que beauté, joie, activité d'esprit, et aboutissement de tout ce qui est bon.

(Traité sur les Sept Rayons, Volume V)

Il serait bien souhaitable de comprendre que la mort est une de nos activités le plus souvent pratiquées. Nous sommes morts bien des fois, et nous mourrons encore et encore. La mort est essentiellement une affaire de conscience. À un instant donné, nous sommes conscients sur le plan physique. Un moment plus tard nous nous retirons sur un autre plan et nous y sommes activement conscients. La mort nous maintiendra sous son ancienne terreur aussi longtemps que notre conscience nous identifiera avec l'aspect forme. Dès que nous nous connaîtrons comme étant des âmes, que nous nous sentirons capables de focaliser à volonté notre conscience (ou capacité de nous rendre compte) dans n'importe quelle forme ou plan, ou dans n'importe quelle direction à l'intérieur de la forme de Dieu, nous ne connaîtrons plus la mort.

(Traité sur la Magie Blanche, page anglaise 494)

Penchez-vous sur cette doctrine d'abstraction. Elle couvre [438] tous les processus de vie et vous transmettra le secret éternellement exquis de la Mort, qui est l'entrée dans la vie.

(Traité sur les Sept Rayons, Volume V)

On trouve dans cette Règle deux idées principales, toutes deux liées au premier aspect divin : la pensée de la MORT et la nature de la VOLONTE. Dans le siècle qui vient, il est absolument inéluctable que la mort et la volonté apparaissent à l'humanité sous un nouveau jour et que bien des idées anciennes s'évanouissent. Pour les hommes qui pensent selon le conformisme, la mort est un point de crise catastrophique. C'est la cessation et la fin de tout ce qu'on a aimé, de tout ce qui était familier, et de tout ce qui apparaissait désirable. C'est une entrée brutale dans l'inconnu et dans l'incertitude, et la solution brutale de tous les plans et projets. Peu importe combien on avait de vraie foi dans les valeurs spirituelles, peu importe combien la pensée raisonnait clairement au sujet de l'immortalité, peu importe combien les preuves de survie et d'éternité étaient concluantes, il subsiste quand même un point d'interrogation, et l'on continue d'envisager comme possibles une terminaison et une négation complètes, comportant la fin de toute activité, de toute réaction du cœur, de toutes pensées, émotions, désirs, aspirations, et des intentions focalisées autour du noyau central de l'être humain. Même pour les croyants les plus déterminés, l'aspiration ardente, la décision de survivre, et le sens de continuité reposent encore sur la base instable d'une probabilité, et sur le témoignage d'autrui – qui n'est jamais réellement revenu pour exposer la vérité. L'essentiel de toutes les pensées sur ce sujet concerne le "Moi" central ou l'intégrité de la Divinité.

Selon cette règle, l'accent passe du "Je" aux parties constituantes composant le revêtement du Moi, et c'est un point qui vaut d'être noté. Les enseignements sont donnés aux disciples pour leur permettre de dissoudre ce revêtement et de restituer les vies secondaires au réservoir général de substance vivante. L'océan de l'existence n'est mentionné nulle [439] part. En réfléchissant soigneusement à ce processus ordonné de détachement rendu effectif pour les individus par la vie collective, on y trouvera l'un des plus puissants arguments en faveur de la continuité de vie et de la persistance d'une individualité identifiable. Notez ces paroles. Le foyer d'activité passe du corps actif à l'entité active habitant ce corps, qui est maîtresse de son entourage et administre ses possessions. Elle est le souffle de vie lui-même, renvoyant les vies secondaires au réservoir de substance ou les rappelant à son gré pour qu'elles reprennent leurs relations avec lui.

(Traité sur les Sept Rayons, Volume V)

Au commencement, l'Éternel Pèlerin, agissant avec son libre arbitre et d'accord avec lui-même, choisit "occultement" de mourir. Il prit un corps ou une série de corps pour élever le niveau de vie des formes naturelles qu'il incorporait. Au cours de ce processus, il "mourut" lui-même, en ce sens que, pour une âme libre, la mort est synonyme de la prise d'une forme et de l'immersion consécutive de la vie dans la forme.

Ce faisant, l'âme récapitule sur une petite échelle ce que le Logos solaire et le Logos planétaire ont également accompli et continuent d'accomplir. Les grandes Vies sont soumises à la règle de ces lois de l'âme pendant leurs périodes de manifestation, même si Elles ne sont ni régies ni contrôlées par les lois de ce que nous appelons le monde naturel. Leur conscience reste non identifiée avec le monde phénoménal, bien que la nôtre lui soit identifiée jusqu'au moment où nous passons sous la domination des lois supérieures. Grâce à la "mort" occulte de ces grandes Vies, toutes les vies secondaires peuvent vivre, et des occasions leur sont offertes.

(Traité sur les Sept Rayons, Volume V)

Les forces de la mort sont répandues aujourd'hui, mais il s'agit de la mort de la liberté de penser, de parler et [440] d'agir, de la mort de la vérité et des valeurs spirituelles supérieures. Or, ce sont elles qui représentent les facteurs essentiels à la vie de l'humanité. Par rapport à elles, la mort de la forme physique est un facteur négligeable, facilement rectifié par le processus de la renaissance et de ses nouvelles occasions d'agir... La destruction des formes au cours d'une bataille a peu d'importance pour ceux qui savent que la réincarnation est une loi fondamentale de la nature et que la mort n'existe pas.

(Message de juin 1940)

Jusqu'à présent, dites-vous, on ne fait que croire à l'immortalité sans preuves concluantes. Or vous trouverez des indications certaines dans l'accumulation des témoignages, dans les convictions intimes du cœur humain, et dans le fait que la croyance en une persistance éternelle est une conviction ancrée dans la pensée des hommes. Mais avant cent ans les observations céderont la place aux convictions et aux connaissances, car, à la suite d'un événement à venir et d'une révélation nouvelle pour la race, l'espérance sera changée en certitude et la croyance en connaissance. Entre temps, il est souhaitable qu'une nouvelle attitude envers la mort soit cultivée et une nouvelle science de la mort inaugurée. Que la mort cesse d'être le seul facteur que nous ne puissions pas commander et qui doive inévitablement nous vaincre. Commençons à contrôler notre passage vers l'autre rive et à comprendre quelque peu la technique de transition.

(Traité sur la Magie Blanche, page anglaise 500)

Je recommande simplement que l'on aborde sagement la mort. Tout ce que je cherche à faire, c'est de suggérer qu'au moment où la douleur s'est épuisée et où la faiblesse est survenue, il soit permis au moribond de se préparer à la grande transition, même s'il est apparemment inconscient. N'oubliez pas que pour provoquer de la douleur il faut de l'énergie et une forte emprise sur l'appareil nerveux. Est-il donc impossible de concevoir le moment où l'acte de mourir terminera triomphalement la vie ? Est-il impossible d'avoir la vision du temps où les heures passées sur le lit de mort [441] ne feront que préluder glorieusement à un départ conscient ? Et où l'obligation pour l'homme de rejeter l'entrave de sa gaine physique deviendra pour lui et ceux qui l'entourent un achèvement longtemps attendu dans la joie ? Ne viendra t-il pas un temps où au lieu de pleurer, d'avoir peur, et de se refuser d'accepter l'inévitable, le mourant et ses amis se mettront mutuellement d'accord sur l'heure de départ, et où rien d'autre que du bonheur ne la caractérisera ? Ne pouvez-vous imaginer un temps où l'esprit de ceux qu'on laisse derrière soi se refusera à la tristesse, et où les scènes autour des lits de mort seront considérées comme des événements plus heureux qu'une naissance ou un mariage ? Je vous dis qu'avant longtemps l'élite intelligente de la race adoptera foncièrement ce point de vue, et que tous les hommes suivront peu à peu.

(Traité sur la Magie Blanche, page anglaise 499)

Il est intéressant de noter ici que la mort est régie par le Principe de Libération et non par celui de Limitation. Seules les vies conscientes d'elles-mêmes reconnaissent la mort comme un facteur dont il faut tenir compte, mais elle reste incomprise par la majorité des êtres humains, car parmi toutes les vies incarnées, ils sont les plus sujets au mirage et à l'illusion.

(Traité sur la Magie Blanche, page anglaise 534)

Quand on comprendra la nature véritable du Service, on découvrira qu'il est un attribut de l'énergie divine opérant toujours sous l'aspect destructeur, car il détruit les formes en vue de libérer. Le Service est une manifestation du Principe de Libération. Mort et service sont deux aspects de ce principe. Le Service sauve et libère, à des niveaux divers, la conscience emprisonnée. On peut en dire autant de la mort. Mais il faut que le service soit rendu en s'appuyant sur une compréhension intuitive de tous les faits en cause, interprétée intelligemment et appliquée avec amour sur le plan physique, sans quoi sa mission ne saurait s'accomplir [442] avec succès.

(Traité sur la Magie Blanche, page anglaise 537)

A. Peur de la mort

La peur de la mort est basée sur les sept facteurs suivants :

a. Une terreur des processus finaux d'arrachement dans l'acte de mort lui-même.

b. L'horreur de l'inconnu et de l'indéfinissable.

c. Le doute concernant l'immortalité finale.

d. Le regret de laisser après soi des êtres aimés ou d'être soi-même laissé en arrière si l'un d'eux trépasse.

e. D'anciennes réactions à des morts violentes subies dans le passé, profondément enfouies dans la conscience.

f. L'attachement à la vie de la forme, parce qu'on s'est essentiellement identifié à elle en conscience.

g. D'anciens enseignements erronés sur le Ciel et l'Enfer, dont la perspective est également déplaisante pour certains types d'hommes.

(Traité sur la Magie Blanche, page anglaise 300)

À mesure que le temps passe, et avant la clôture du prochain siècle, la mort au sens ou elle est actuellement comprise sera définitivement regardée comme inexistante. La continuité de conscience sera si répandue, et tant d'hommes du type le plus évolué fonctionneront simultanément dans les deux mondes, que l'ancienne peur disparaîtra. Les rapports entre le plan astral et le plan physique seront si fermement établis et si scientifiquement contrôlés que le travail des médiums en transe prendra fin, ce qui sera une vraie bénédiction. Les séances ordinaires de médiumnité par transe et les matérialisations sous le contrôle de guides indiens sont des perversions de rapports entre les deux plans, au même titre que les perversions sexuelles sont une déformation de la vraie relation et des rapports entre sexes. Je ne [443] parle pas ici du travail des clairvoyants, même de basse qualité, ni de la prise de possession d'un corps physique par des entités de haut grade. Je parle des phénomènes déplaisants des séances de matérialisation, de l'ectoplasme, et du travail aveugle et inintelligent effectué par les anciens dégénérés Atlantes et par les âmes orientées vers la terre, comme le sont en moyenne celles des chefs et guides indiens. Il n'y a rien à gagner dans leur enseignement, mais beaucoup à éviter.

Le règne de la peur de la mort est bien près de sa fin. Nous allons bientôt entrer dans une période de connaissance et de certitude qui nous affranchira de toutes nos craintes. En s'attaquant à la peur de la mort on ne saurait faire grand chose sinon d'élever tout le débat à un niveau plus scientifique et – dans ce sens scientifique – d'enseigner aux gens à mourir. Il y a une technique pour mourir juste comme il y en a une pour vivre, mais elle est tombée dans l'oubli en Occident, et presque entièrement en Orient, sauf dans quelques centres d'Adeptes. En attendant que l'avenir nous apporte de nouvelles précisions, les lecteurs studieux connaîtront au moins la manière dont il faut aborder le sujet. À mesure qu'ils étudient, lisent, et réfléchissent, peut-être leur parviendra-t-il des matériaux intéressants sous une forme que l'on puisse graduellement réunir et publier.

(Traité sur la Magie Blanche, pages anglaises 301-302)

À l'époque actuelle, et dans le présent cycle, la peur de la mort et la dépression constituent pour l'homme le Gardien du Seuil. Toutes deux indiquent une réaction de sensibilité à des facteurs psychologiques, et l'on ne saurait en triompher qu'à l'aide d'un autre facteur tel que le courage. Il faut y faire face par l'omniscience de l'âme travaillant au moyen de la pensée, et non par l'omnipotence de l'âme. Il y a dans cette phrase une suggestion ésotérique.

(Traité sur la Magie Blanche, page anglaise 309)

L'instinct de conservation prend racine dans une peur innée de la mort. Grâce à la présence de cette crainte, la race a combattu et frayé son chemin jusqu'à son point actuel [444] de longévité et d'endurance.

(Traité sur la Magie Blanche, page anglaise 626)

B. Définition de la mort

La mort elle-même fait partie de la Grande Illusion. Elle n'existe qu'à cause des voiles dont nous nous sommes entourés nous-mêmes.

(Traité sur les Sept Rayons, Vol. V)

Les hommes ont tendance à oublier que chaque nuit, pendant les heures de sommeil, ils meurent par rapport au plan physique, mais vivent et fonctionnent ailleurs. Ils oublient qu'ils ont déjà acquis la possibilité de quitter leur corps physique. Ils ne réussissent pas à établir un lien entre la mort et le sommeil, parce qu'ils ne sont pas encore en mesure de ramener dans la conscience du cerveau physique le souvenir de ce passage au dehors et de l'intervalle de vie active qu'il comporte. Après tout, la mort n'est qu'une interruption plus longue que le sommeil dans la vie de fonctionnement sur le plan physique. On est simplement "allé à l'étranger" pendant une période plus longue. Mais le processus quotidien du sommeil et le processus occasionnel de la mort n'en sont pas moins identiques à une seule différence près. Dans le sommeil, le fil magnétique ou courant d'énergie le long duquel afflue la force vitale est conservé intact et sert de sentier de retour vers le corps. Dans la mort, ce fil de vie est rompu ou happé, après quoi l'entité consciente ne peut plus retourner dans le corps physique dense. Le principe de cohésion faisant alors défaut, le corps se désintègre.

(Traité sur la Magie Blanche, page anglaise 494)

Vous pouvez donc constater que les processus d'abstraction sont en relation avec l'aspect Vie. Ils sont mis en branle par un acte de la volonté spirituelle et, comme l'exprime un ancien dicton ésotérique, ils constituent "le principe de résurrection qui gît caché dans l'œuvre du Destructeur". La manifestation la plus basse de ce principe se rencontre dans le processus de ce que nous appelons la mort. Celle-ci est en [445] réalité un moyen d'abstraire, hors de la forme des corps dans les trois mondes, le principe de vie informé par la conscience.

Ainsi émerge la grande synthèse. Destruction, mort, et dissolution ne sont en réalité rien d'autre que des processus de vie. L'abstraction marque un processus, un progrès, un développement. Les initiés s'occupent spécifiquement de cet aspect de la Loi de Vie, que l'on désigne par Loi de Synthèse dans certaines doctrines à large point de vue.

(Traité sur les Sept Rayons, Vol. V)

Les disciples initiés se considèrent comme des observateurs de la vie, et non comme des participants à une expérimentation réelle et à des expériences dans les trois mondes (physique émotionnel mental) (...) De moins en moins ils se rendent compte des activités et réactions de leurs personnalités, parce que certains aspects de leur nature inférieure sont maintenant si bien contrôlés qu'ils sont descendus dans le subconscient et entrés dans le domaine des instincts. Les disciples n'en ont pas plus conscience qu'un homme endormi n'est conscient de son véhicule physique en état de sommeil. Il y a là une vérité profonde et généralement incomprise, qui est reliée à tout le processus de la mort et que l'on peut considérer comme une définition de la mort. Elle contient le secret de la mystérieuse expression "le réservoir de vie". La mort est en réalité l'inconscience de ce qui peut fonctionner sous telle ou telle forme, pourvu que l'entité spirituelle soit totalement inconsciente de cette forme. Le réservoir de la vie est le lieu de la mort. Telle est la première leçon qu'apprend le disciple.

(Traité sur les Sept Rayons, Vol. V)

C. But de la mort

Par la mort, un grand processus de rachat prend place. La "chute d'une feuille" et son identification avec le sol sur [446] lequel elle est tombée donnent un exemple microcosmique de ce grand et incessant processus de rachat. On devient, puis on meurt parce qu'on est devenu.

(Traité sur les Sept Rayons, Vol. II, page anglaise 173)

Je parle de la Mort en connaisseur, tant par expérience du monde extérieur que par expression de la vie intérieure. Il n'y a pas de mort, il n'y a que l'entrée dans une vie mieux remplie où l'on est libéré des entraves du véhicule charnel. Le processus tant redouté de déchirement n'existe pas, sauf en cas de mort violente et soudaine. Même dans ce cas, les seules impressions pénibles tiennent au sentiment immédiat et accablant de l'imminence d'un danger et d'une destruction, et à une sensation très comparable à un choc électrique. Il n'y a rien de plus.

Pour les non évolués, la mort est littéralement un sommeil et un oubli, car le corps mental n'est pas assez éveillé pour réagir, et le magasin de la mémoire est encore pratiquement vide.

Les bons citoyens moyens poursuivent simplement, après la mort, les processus vivants de leur conscience et conservent les intérêts et tendances de leur vie. Leur conscience et leur sensibilité restent inchangées. Ils ne ressentent guère de différence. On s'occupe bien d'eux, et ils sont fréquemment inconscients d'avoir passé par l'épisode de la mort.

L'état d' "attirance vers la terre" attend les méchants, les égoïstes cruels, les criminels, et les quelques individus qui n'ont recherché dans leur vie que des satisfactions matérielles. Les liens qu'ils ont forgés avec la terre et les tendances utilitaires de tous leurs désirs les enchaînent à cette terre dans la proche ambiance de leur dernier domicile. Ils cherchent désespérément tous les moyens possibles pour reprendre contact avec elle et y retourner. Dans quelques cas, de bons et magnifiques caractères peuvent se trouver dans une situation similaire par suite d'un grand amour personnel pour ceux qui leur ont survécu, ou parce qu'un devoir urgent et reconnu n'a pas été accompli.

Pour l'aspirant, la mort est une entrée immédiate dans [447] une sphère de service et d'expression à laquelle il est bien accoutumé et qu'il reconnaît aussitôt comme familière. Au cours de ses heures de sommeil, il avait étendu son champ de service actif et d'instruction. Maintenant, il opère simplement dans ce champ pendant les vingt-quatre heures de la journée (en terminologie du plan physique) au lieu des quelques heures habituelles de son sommeil terrestre.

(Traité sur la Magie Blanche, pages anglaises 300-301) Selon la Loi, la véritable mort est provoquée par le fait que l'objectif est atteint, ce qui fait cesser l'aspiration. Lorsque le double éthérique d'un homme, d'un Logos planétaire, et d'un Logos solaire se fractionnent, leurs éléments cessent d'être polarisés par rapport à leur occupant et lui permettent ainsi de s'échapper. En d'autres termes, le double a cessé d'être une source d'attirance ou un point focal magnétique. Il devient non-magnétique, et la grande Loi d'Attraction cesse de le contrôler. En conséquence, la forme commence à se désagréger.

(Un Traité sur le Feu Cosmique, pages anglaises 129-130)

"La Loi exige l'admission de ce qui peut effectuer un changement." Compte tenu de ce qui a été exposé ailleurs, il est facile de comprendre ce qu'il faut admettre. Il s'agit de cette volonté vitale et concentrée qui, lorsqu'elle est mise en branle chez un individu, un groupe, une nation, un règne de la nature (un centre planétaire), ou dans l'ensemble de la planète, c'est-à-dire simultanément dans tous les centres planétaires, provoque une excitation, un changement de mesure, un nouveau mouvement, une force vive, un soulèvement, et l'abstraction qui s'ensuit.

On n'a jamais encore observé ni décrit les modifications qui s'opèrent dans les centres durant la mort du corps physique. Elles sont pourtant clairement présentes à la vue des initiés et se révèlent pleines d'intérêt et d'enseignements. C'est la reconnaissance de l'état des centres qui permet aux initiés, pendant qu'ils prodiguent les bienfaits de la cure, de [448] savoir s'il est permis ou non de guérir physiquement un corps. Un simple regard leur permet de reconnaître la présence ou l'absence du principe de volonté d'abstraction auquel j'ai fait allusion.

On assiste à la mise en œuvre de ce même processus dans les organisations et dans les civilisations où l'aspect forme est en cours de destruction afin que la vie puisse s'en abstraire et reconstituer avec le temps une forme plus adéquate. Il en est de même dans les grands processus d'initiation, qui sont non seulement des expansions de conscience, mais un épanouissement du processus de mort ou d'abstraction conduisant à la résurrection et à l'ascension.

Ce qui effectue un changement, c'est une décharge d'énergie de volonté dirigée et focalisée. (Les mots utilisés sont fort peu adéquats, mais la terminologie fait défaut.) Cette énergie est d'une qualité si magnétique qu'elle attire à elle la vie des centres, provoquant ainsi la dissolution de la forme, mais libérant la vie. La mort au sens ordinaire du terme atteint l'homme individuel quand la volonté-de-vivre dans un corps physique le quitte et que la volonté-de-s'abstraire s'y substitue. C'est cela que nous appelons la mort. Par contre, les cas de décès par faits de guerre n'impliquent pas la volonté individuelle de se retirer, mais plutôt une participation obligatoire à une grande abstraction collective. De son propre haut lieu, l'âme individuelle reconnaît qu'un cycle d'incarnation a pris fin, et elle rappelle sa vie à elle par une décharge d'énergie de volonté suffisamment violente pour provoquer le changement.

Quand le Christ a dit : Et moi, si je suis élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi-même (Jean XII-32), Il se référait à ce travail d'abstraction par rapport au troisième grand centre planétaire, l'Humanité. Il parlait à titre de Représentant de la Hiérarchie, le deuxième grand centre planétaire dans lequel sont ésotériquement "retirés" tous les êtres humains qui atteignent l'initiation. Des paroles différentes seront prononcées à la fin du présent âge, quand le Seigneur du Monde parlant depuis Shamballa (le premier [449] centre planétaire) abstraira le principe de vie de la Hiérarchie. Alors toute la vie et la conscience seront concentrées dans le centre coronal de la planète – la Chambre du Grand Conseil à Shamballa.

"La Loi exige que les changements ainsi effectués fassent disparaître la forme, mettent la qualité en lumière, et posent leur accent sur la vie."

Ici, les trois grands aspects – forme, qualité, et vie – sont mis en rapports, et l'objectif de l'évolution est aperçu sous son véritable jour, LA VIE. Notez cette expression. La forme ou apparence disparaît, ayant atteint son but. La mort de la forme prend place. La Qualité, attribut divin majeur en cours de développement sur cette planète, devient dominante, "consciente d'elle-même", comme disent les antiques écrits. Elle est identifiée et individuelle, mais n'a pas, pour être mise en œuvre, d'autres formes que le grand ensemble dans lequel elle trouve sa place. Ni la forme ni la qualité (ni le corps ni la conscience) n'ont une grande importance en ce nouvel état d'existence. Seul l'aspect vie de l'esprit sur son propre plan devient le facteur dominant.

De faibles lumières sur la signification de ce qui précède apparaîtront si l'on se rappelle que les sept plans d'évolution de l'homme ne sont que les sept sous-plans du plan cosmique physique. Les initiés subissent le processus consistant à développer la sensibilité dans cette septuple évolution pour leur permettre de fonctionner sur le plan cosmique astral lorsqu'ils se sont retirés ou abstraits après les initiations supérieures. Ils sont alors totalement abstraits de notre vie planétaire, sauf s'ils se sont engagés à servir temporairement à l'intérieur du "cercle infranchissable" de notre planète. On dit que les membres de la Hiérarchie qui Se consacrent à ce travail possèdent la conscience bouddhique. Leur "ligne de descente" ésotériquement comprise part de l'Éternel Pèlerin, Seigneur du Monde, et passe ensuite par le Bouddha, puis par le Christ. Ils ont librement choisi de rester identifiés avec la "qualité aperçue à l'intérieur de la lumière" et, pour la durée du service qu'Ils rendent librement, Ils [450] opèrent avec l'aspect conscience en vue de mettre plus tard de son souffle.

(Traité sur les Sept Rayons, Vol. V)

Il faut que les dix-huit feux s'éteignent. Il faut que les vies plus menues (incorporant le principe de la forme, du désir, et de la pensée, somme totale de la faculté créatrice basée sur l'amour magnétique) retournent au réservoir de vie. Rien ne doit subsister, sauf ce qui a causé leur existence, la volonté centrale connue par les effets de sa radiation et l'accent sur l'aspect vie...

Cette dispersion, mort ou dissolution, est en réalité un grand effet produit par la Cause centrale.

L'injonction est la suivante : "Il faut qu'ils obtiennent ce résultat en faisant appel à la Volonté."... Le disciple trouve son groupe dans l'Ashram du Maître, puis, en pleine conscience et compréhension, il maîtrise la mort – l'ennemi de l'existence si longtemps redouté. Il découvre que la mort est simplement un effet produit par la vie et par sa propre volonté consciente, un mode opératoire par lequel il dirige la substance et contrôle la matière. Cela lui devient consciemment possible parce qu'il a appris à reconnaître deux aspects divins, l'activité créatrice et l'amour. Il est désormais focalisé dans l'aspect le plus élevé et sait qu'il est la VOLONTE, la Vie, le Père, la Monade, l'Unique.

(Traité sur les Sept Rayons, Vol. V)

 

[1] Dans tout ce traité, les noms des organes sont employés en abrégé pour désigner les centres correspondants, cœur pour centre cardiaque, etc. Lorsque l'auteur veut parler de l'organe, il précise généralement en disant cœur physique, etc.

[2] Dans tout ce traité, les noms des organes sont employés en abrégé pour désigner les centres correspondants, cœur pour centre cardiaque, etc. Lorsque l'auteur veut parler de l'organe, il précise généralement en disant cœur physique, etc.

[3] Dans tout ce traité, les noms des organes sont employés en abrégé pour désigner les centres correspondants, cœur pour centre cardiaque, etc. Lorsque l'auteur veut parler de l'organe, il précise généralement en disant cœur physique, etc.

[4] Mot ajouté par le traducteur.