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1. L’APPROPRIATION DES CORPS- Partie 3

C'est pour cette raison (lorsque le précédent tableau fut tracé) que les mots "construisant psychologiquement" furent utilisés, dans l'intention d'attirer l'attention de l'étudiant sur l'âme, ou la psyché, en tant qu'agence de construction et aussi, en même temps, d'annuler ou de compenser le concept matériel de construction corporelle. L'occultisme est la science de la manipulation de l'énergie, de l'aspect attractif ou répulsif de la force et c'est de cela que nous allons nous occuper.

Dans cette activité de l'âme, on trouvera la source ou le germe de toutes les expériences qui, sur le plan physique aujourd'hui, sont reconnues et considérées par le psychologue. Cette idée exprime le fait que la difficulté ne réside pas dans les véhicules d'expression mais trouve sa correspondance et une vérité plus élevée dans le centre d'expérience que nous appelons l'âme.

Prenez, par exemple, l'accent qui est placé par certains psychologues sur l'idée que tout ce que nous avons hérité de vérité (l'idée de Dieu, le concept d'un ciel futur, les croyances anciennes et abandonnées autour desquelles les pensées des hommes ont bâti des superstitions) n'est que l'expression extérieure, ou la formulation, d'une "vie de désirs" cachés. On nous dit que celle-ci est basée sur un sentiment de frustration, de désillusion, de trouble intérieur, souvent cachés et incompris, et que toutes les idées que la race humaine a hautement prisées au cours des âges et qui ont animé la plupart des âmes les plus nobles sont fondées sur une illusion.

Les éducateurs qui se trouvent sur les plans intérieurs partagent sans hésitation bien des points en relation avec la formulation de ces divers "accomplissements de désirs" dans [318] la vie de l'individu, avec le fait que ceux-ci conduisent à de nombreuses difficultés, tensions et contraintes qui nécessitent de soigneux ajustements, et avec la conviction que dans ces concepts se trouve mêlée une grande part de superstition enfantine. Mais Ils font la réserve suivante. Ils déclarent que les centres d'expression par le moyen desquels l'âme acquiert l'expérience nécessaire et devient consciente dans les mondes de l'être, qui lui seraient autrement inconnus, sont entrés en manifestation en tant que résultats du "désir" ou du souhait de l'âme. C'est la "vie du désir" de l'âme et non pas les frustrations de la personnalité qui a amené la situation qui confronte l'homme aujourd'hui.

En conséquence, l'apparition dans la conscience publique (par l'enseignement de certaines écoles de psychologie) de la connaissance relative à cette vie de désir et son importance grandissante, sont définitivement basées sur le fait que l'humanité devient consciente de l'âme et devient donc lentement consciente des désirs de l'âme. Mais comme pour l'homme les moyens d'identifications de base restent encore dans les centres d'expression et ne se trouvent pas dans les centres d'expérience, l'âme, il s'ensuit une déformation inévitable, bien que temporaire, de la vérité.

Nous pouvons aborder de la même façon un autre problème psychologique. Une large part de ce qui est écrit aujourd'hui résulte du développement de la science de la psychanalyse. Ce problème est celui qui est communément appelé celui de la "double personnalité". Cette division dans la continuité de conscience (car c'est ce dont il s'agit fondamentalement) prend de nombreuses formes et produit parfois plus qu'une simple dualité. L'importante expression de la continuité de désir nous vient de saint Paul, l'initié, dans l'Épître aux Romains où il se réfère à la bataille permanente que se livrent la volonté-de-bien et la volonté-de-mal et qui a lieu dans la périphérie de la conscience de l'être humain. Sous certains [319] angles, ce passage est prophétique, car l'auteur (peut-être sans le vouloir) considérait cette future période de l'évolution de l'humanité où la "bataille des opposés" serait livrée dans toute sa violence à la fois sur le plan individuel et à l'intérieur de toutes les nations et de toutes les races. Cette époque est la nôtre. En ce qui concerne l'individu, les psychologues essaient de s'occuper du problème.

En ce qui concerne la race humaine, les grands mouvements sociaux, philanthropiques, politiques et religieux traitent également du même problème. C'est un fait qui devrait intéresser tout le monde car il indique que le kurukshetra planétaire est en train d'être livré et que, par conséquent, les présentes affaires mondiales doivent être considérées sous l'angle d'une psychologie de base, laquelle est l'expression, dans le temps et l'espace, de ce grand centre d'expression de l'âme que nous appelons la famille humaine. Il indique aussi le point avancé qui a été atteint en ce qui concerne la conscience sur le sentier de l'évolution. Lorsque la bataille aura été gagnée et qu'il existera une compréhension dans la conscience de la nature de l'issue en jeu (et cette conscience se développe rapidement) alors, nous aurons la fusion des paires fondamentales d'opposés (l'âme et la forme). Cela ouvrira la nouvelle ère de l'accomplissement spirituel ou du contact avec l'âme.

La pensée qui devrait dominer aujourd'hui dans nos esprits, de façon à ce que nous puissions correctement comprendre l'utilisation convenable de toute cette section, est simplement ceci : la juste appropriation de la forme par l'âme est le résultat d'un souhait ou d'un désir primitif. C'est le résultat d'une impulsion fondamentale partant du centre d'énergie. Cette tendance vers l'extérieur est exprimée par de nombreux termes ou expressions qui diffèrent, tels que :

a. Le désir de se manifester.

b. L'impulsion créatrice.

c. La poussée évolutive. [320]

d. Le désir de s'incarner.

e. L'attraction exercée par les paires d'opposés. C'est l'énergie positive exerçant un effet d'attraction sur l'énergie négative.

f. La tendance vers l'extérieur.

g. La chute de l'homme.

h. Les "fils de Dieu visitèrent les filles des hommes".

i. Les "grains de blé tombant sur le sol".

On peut trouver beaucoup d'autres expressions semblables, possédant la même qualité symbolique et qu'il ne faut pas interpréter littéralement ou dans un sens matériel. Chaque idée, cependant, implique une dualité et le concept qu'il existe là "ce qui se manifeste par le moyen de la forme du manifesté". C'est "l'âme et la forme" et bien d'autres phrases semblables qui nous sont familières.

Je vous inviterais vivement à conserver, dans toute la mesure du possible, l'idée des implications psychologiques, considérant toute cette section sous l'angle de la sensibilité, car c'est dans la sensibilité que repose le problème psychologique tout entier. C'est toujours et dans chaque cas le problème de la réaction au milieu et à l'opportunité. Une bonne partie de la psychologie ésotérique se trouve dans cette idée. Dans la conscience sensible repose le secret du progrès pour la psyché et aussi le secret des nombreux états de conscience que le facteur de sensation ou de sentiment, l'âme, éprouve sur le sentier de l'évolution alors qu'il agrandit :

a. La sphère de ses contacts.

b. La portée de ses influences.

c. Le champ de son activité consciente.

Les trois éléments ci-dessus sont exprimés dans l'ordre de leur apparition.

Nous avons tendance à considérer ces apparitions du point [321] de vue de l'homme placé sur le plan physique. Il faut les considérer du point de vue de l'âme et du processus d'expérience. C'est là un angle de vision qui n'est véritablement possible qu'à l'homme qui commence à fonctionner comme une âme.

C'est ici que la nature du rayon de toute âme est d'abord amené en activité, car sa coloration, son timbre, sa qualité et sa vibration fondamentale déterminent psychologiquement la couleur, le timbre, la qualité et la vibration fondamentale de l'énergie mentale démontrée. Elle conditionne la forme sensible attirée et le corps vital qui constituent le pôle d'attraction sur le plan physique, attirant à lui le type d'énergie négative ou substance par laquelle la qualité, le timbre ou la vibration du centre spécifique d'expérience peuvent être exprimés, et le milieu contacté. Dans les premiers stades de manifestation, c'est la nature de la forme, ou du véhicule, qui domine et qui est la caractéristique éminente. La nature de la qualité de l'âme qui est à la base, n'est pas apparente. La forme, ou le véhicule, est alors sensible en deux directions : extérieurement vers le milieu, ce qui conduit (tandis que l'évolution continue) à perfectionner le véhicule, et intérieurement vers l'impulsion plus élevée et progressive, ce qui conduit à la nette expansion de conscience. Ces impulsions plus élevées sont progressives dans leur apparition. À ce sujet, on pourrait dire que :

1. La nature physique devient responsive

a. au désir,

b. à l'ambition,

c. à l'aspiration,

La fusion du corps astral sensible et du corps physique est alors complétée.

2. La dualité de base devient responsive

a. au mental inférieur concret, [322]

b. aux impulsions séparatives du corps mental égoïste,

c. à l'intellect, à la synthèse du mental et de l'instinct,

d. aux méditations de l'âme.

Tout ceci produit une intégration des trois énergies qui constituent le triple homme inférieur.

3. Cette triplicité devient alors responsive à

a. Soi-même, en tant que personnalité intégrée. Alors, le rythme établi par la fusion des énergies inférieures (l'astral et le mental) domine.

b. L'Âme, en sa qualité de centre fondamental d'expérience. La personnalité reçoit une vision de sa destinée, laquelle consiste à être un instrument d'une force supérieure.

c. L'intuition.

d. La source d'inspiration, la monade.

Quelques étudiants peuvent parvenir à la signification symbolique de ce processus s'ils saisissent le fait que, dans les stades anciens le long du sentier évolutif, la Monade est la source de l'exhalation ou de l'expiration qui a amené l'âme sur le plan physique ; sur le Sentier du Retour qui nous occupe dans la dernière phase, la Monade est la source de l'inhalation, ou de l'inspiration.

Dans le processus d'exhalation, ou d'expiration du souffle, un certain type d'énergie divine se focalise en tant que centre d'expérience dans un type de substance sensible que nous appelons la matière mentale supérieure. Ceci finalement forme l'aspect de l'homme que nous appelons l'âme. À son tour, l'âme continue le processus d'exhalation, ou d'expiration du souffle, commencé par la Monade, ou Vie Unique. L'énergie ainsi propulsée forme des centres d'expérience dans les trois mondes par le moyen du processus de "l'appropriation attractive" de substance qualifiée. C'est à travers ces centres que l'expérience [323] nécessaire est acquise, le processus de vie intensifié.

La portée des expériences, par le contact avec un milieu s'élargissant sans cesse, est rendue possible, ce qui conduit à des expansions successives de conscience appelées initiations en leurs derniers stades, lorsqu'elles sont subies consciemment et qu'elles sont nettement entreprises volontairement. Ainsi, le champ de l'influence de l'âme est élargi d'une façon soutenue.

Tandis que se développe l'activité de l'âme, une activité parallèle se poursuit dans la substance, à la hauteur des exigences positives de l'âme. Les véhicules d'expression, le mécanisme de manifestation et les centres d'expérience s'améliorant tandis que la conscience s'élargit et s'approfondit.

Du point de vue de la psychologie, ceci signifie que l'équipement glandulaire, l'appareil physique et l'instrument de réaction augmentent en efficacité, tandis que progressent à la même cadence une coordination et une intégration intérieures. Aujourd'hui le dilemme du psychologue est largement dû au fait que la loi de réincarnation n'est pas encore acceptée scientifiquement ou parmi l'intelligentsia. Il a donc à faire face à des problèmes posés par les inégalités constatées dans l'équipement physique et que l'on rencontre partout. Il y a un manque général à reconnaître la cause sous-jacente et responsable de "l'apparence", du mécanisme. Il n'existe, par conséquent, aucune preuve scientifique (dans le sens où le mot est actuellement compris) du champ d'expérience. Il n'existe, dans le temps et dans l'espace, aucune synthèse (comprise ésotériquement) qui soit permise, mais simplement l'apparition isolée d'un être humain, composant des myriades d'êtres humains, équipés de façons diverses, grandement limités par cet équipement, et confrontés également par un milieu qui semble antagoniste. Ce milieu manque de synthèse intérieure, de coordination et d'intégration, sauf dans le cas de personnes hautement intelligentes et profondément spirituelles, celles qui fonctionnent précisément comme des âmes. Pour ces dernières, le psychologue moyen n'a aucune explication qui soit adéquate. [324]

L'intégration d'un individu dans son milieu se poursuit à une cadence rapide et l'ajustement psychologique d'un homme à son champ d'expérience s'améliore d'une manière soutenue. L'humanité peut y compter, car l'histoire du développement de l'homme en tant qu'être doué de connaissance en témoigne. Mais l'intégration de l'être humain dans le temps n'a pas été accomplie, et cette affirmation elle-même sera peu comprise. On considère très peu l'origine et le but de l'homme, qui est étudié sous l'angle d'une seule courte existence, et du point de vue de son équipement présent. Tant qu'il ne sera pas intégré dans le temps de même que dans son milieu, et tant que la Loi de Réincarnation ne sera pas admise comme l'hypothèse la plus plausible, il n'y aura pas de véritable compréhension du processus d'évolution, des rapports entre les individus, ni de la nature du développement de l'équipement. Il n'y aura pas de véritable sagesse.

La Connaissance apparaît lorsque l'individu s'intègre à son milieu. La

Sagesse apparaît lorsqu'il devient coordonné au processus de temps. Le mécanisme est relié au milieu, et constitue l'appareil de contact et le moyen par lequel l'âme qui procède aux expériences arrive à la complète conscience du champ de connaissance. L'âme est l'identité qui est consciente du temps dans le vrai sens du mot et qui envisage la période de manifestation comme un tout, acquérant ainsi le sens des proportions, la compréhension des valeurs et le sens intérieur de synthèse.

Peu à peu, le triple mécanisme se développe et le centre d'expérience augmente en connaissance. Aujourd'hui, cette connaissance est d'un ordre très élevé, et le monde est rempli de personnalités. Complétant nos définitions ultérieures, nous pourrions plus simplement définir une personnalité comme :

a. Un équipement qui devient adéquat dans les trois directions de contact. L'âme procédant aux expériences peut maintenant commencer à utiliser cet instrument avec efficacité. [325]

b. Une expression du pouvoir créateur de l'âme prête à transmuer la connaissance en sagesse.

c. Une âme incarnée prête maintenant à travailler consciemment avec le facteur temps, car, ayant appris comment travailler avec le facteur milieu, l'âme peut maintenant commencer à exercer son contrôle sur les circonstances et le milieu, du point de vue du temps. Ceci signifie, tout d'abord, l'emploi correct du temps et de l'opportunité et ensuite l'établissement de la continuité de conscience.

Il n'est pas dans mon intention de traiter de la construction des différents corps. Je cherche ici à généraliser et à considérer le thème du point de vue des résultats obtenus par l'humanité moderne. Des allusions sont faites dans Un Traité sur Le Feu Cosmique, lesquelles, attentivement étudiées, serviront à élucider l'ancien problème posé par l'impulsion de l'âme vers la création. Par conséquent, nous accepterons le fait de la création initiale des formes, fondée sur le souhait ou le désir de se manifester, et nous poursuivrons notre sujet en traitant des idées d'expérience, d'expression et d'expansion de l'homme moderne et de ses problèmes, du point de vue du développement psychologique de ceux-ci.

c. Corrélations de la Vie de la Personnalité

En examinant maintenant l'aspect ésotérique de l'appropriation des véhicules par lesquels un Fils de Dieu se manifestant peut s'exprimer, il est impossible d'éviter l'emploi de certaines formes symboliques pour traduire certains mots. Toutefois, aussi longtemps que l'étudiant se souviendra que ce sont des symboles, il n'y aura pas de sérieux danger de méprise fondamentale. La pensée analytique et intelligente se sert des formes de parole de façon à limiter le concept en cause par des termes qui puissent être saisis, et les idées abstraites sont ainsi descendues au niveau de la compréhension. [326]

Nous avons vu que notre étude devra surtout être celle de l'âme en tant que centre de conscience et des corps en tant que centre d'expérience, et sur ce postulat, nous édifions les fondations de nos futures investigations psychologiques. Nous ne traitons pas ici de la question de savoir pourquoi il en est ainsi, ni comment cela a pu advenir. Nous acceptons le principe que la nature de la vie dans le monde est d'acquérir de l'expérience, parce que c'est ce que nous voyons se passer autour de nous de tous côtés, et ce que nous pouvons observer dans notre existence.

On peut diviser les gens en trois groupes :

1. Ceux qui acquièrent de l'expérience d'une façon inconsciente mais qui sont, en même temps, tellement absorbés par les processus des résultats de leurs expériences qu'ils restent inconscients des objectifs plus profonds.

2. Ceux qui s'éveillent faiblement au fait que l'adaptation aux façons de vivre auxquelles ils sont soumis, et auxquelles ils ne semblent pas pouvoir échapper, signifie qu'ils apprennent une leçon qui :

a. Enrichit leur existence, généralement dans un sens pratique et matériel.

b. Intensifie leur perception sensible.

c. Permet le développement de certaines qualités, et l'acquisition régulière de caractéristiques, de facilités et de capacités.

3. Ceux qui prennent conscience du dessein de l'expérience et qui, d'une manière soutenue, appliquent à chaque événement leur intelligence et leur habileté pour extraire de tout ce qui leur arrive quelque bénéfice pour la vie de l'âme. Ils ont appris à considérer le milieu où ils se trouvent comme un endroit de purification et comme le champ de leur service planifié. [327]

C'est là une généralisation approximative, mais elle couvre l'expérience humaine et les attitudes correspondant aux trois groupes précédents.

Il est intéressant de se souvenir que le processus de l'appropriation des corps offre des stades similaires en ce qui concerne l'évolution de la forme et l'évolution de la vie qui y réside. Dans l'histoire de l'aspect matériel de manifestation, ont existé (ainsi que les livres occultes l'enseignent) les trois stades suivants :

1. Le stade de l'involution ou de l'appropriation, et de la construction des véhicules d'expression sur l'arc descendant où l'accent est placé sur la construction, la croissance et l'appropriation des corps, et non pas sur l'Entité consciente et inhérente.

2. Le stade de l'évolution, ou de raffinement, et le développement de qualité, conduisant à la libération sur l'arc montant.

Il en est de même dans l'histoire psychologique de l'être humain. Nous y trouvons un processus quelque peu similaire divisé en deux stades qui marquent l'involution et l'évolution de la conscience.

Jusqu'ici, dans les livres occultes, l'accent a été placé sur le développement du côté forme de la vie, et sur la nature et la qualité de cette forme tandis qu'il répond, sur les différents niveaux de la vie planétaire, à l'impact du milieu dans les premiers stades suivants. Dans ce Traité, notre but essentiel est de faire ressortir l'effet, sur l'âme, des expériences subies dans les corps, et le processus par lequel l'aspect conscience de la divinité est élargi, culminant, comme il le fait, au point appelé techniquement initiation. Chacune des deux [328] divisions majeures de ce processus, involution et évolution, peut être divisée en six expansions de conscience bien définies. Celles qui se trouvent sur l'arc montant diffèrent de celles qui se trouvent sur l'arc descendant dans leurs objectifs, leurs motifs et leurs portées ; ce sont essentiellement des sublimations des aspects inférieurs du déploiement de conscience. Ces six stades peuvent être appelés :

1. Le stade de l'Appropriation.

2. Le stade de l'Aspiration.

3. Le stade de l'Approche.

4. Le stade de l'Apparence.

5. Le stade de l'Activité.

6. Le stade de l'Ambition.

Chaque stade comprend une période de crise lorsqu'il se trouve au sommet de son expression. Cette crise précède le déploiement du stade suivant dans l'éveil conscient de l'homme. Nous considérons ici l'Homme comme un penseur conscient, et non pas l'homme en tant que membre du quatrième règne de la nature. Réfléchissez à cette distinction, car elle marque le point d'insistance et le foyer de l'identification.

Dans le premier stade de l'appropriation, nous voyons que l'âme, ou le penseur conscient, (le divin fils de Dieu, ou manasaputra) fait trois choses :

1. Enregistre consciemment le désir d'incarnation. C'est la volonté d'exister ou la volonté-d'être sur le plan physique.

2. Focalise consciemment son attention sur les processus impliqués dans la décision de "construire une apparence".

3. Prend consciemment les mesures nécessaires pour s'approprier la substance dont il a besoin pour apparaître, et par là satisfaire la demande d'existence.

Ces processus, formulés en tant que théories, nous sont familiers. Les spéculations et les déclarations des éducateurs [329] de partout et à travers les âges nous ont rendu familières les manières symboliques de traiter ces matières. Il n'est pas nécessaire d'y insister. L'entière série d'événements impliqués dans cette décision ne doit être considérée ici que sous l'angle de la conscience et dans celui d'un processus involutif défini.

Le second stade "de l'aspiration" concerne l'aspiration ou le désir de l'âme d'apparaître ; il fait descendre la conscience sur ce que nous appelons le plan astral. L'âme est inclinée vers ce qui est matériel. Nous ne devons pas oublier ce fait. Nous avons eu une tendance à considérer l'aspiration comme la consommation ou la transmutation du désir. Cependant, en dernière analyse, on pourrait dire que l'aspiration est la base ou la racine de tout désir, et que nous avons utilisé le mot "désir" seulement pour vouloir dire l'aspiration qui a un objet naturel dans la conscience de l'homme, limitant le mot "aspiration" à ce désir transmué qui fait de l'âme l'objectif fixe dans la vie de l'homme en incarnation. Mais toutes les phases de désir sont essentiellement des formes d'aspiration et, sur l'arc involutif, l'aspiration apparaît comme le désir de l'âme de faire l'expérience, sur le plan de la conscience des processus qui la rendront consciente et dynamique dans le monde des affaires humaines.

Quand cette compréhension est établie consciemment et que l'âme a approprié une forme sur le plan mental par le moyen du désir d'exister, et une forme aussi sur le plan astral par le moyen de l'aspiration, alors le troisième stade de "l'approche" se produit sur les niveaux éthériques. La conscience y devient focalisée, avant la crise intense de "l'apparence", et il se produit ce qu'on pourrait considérer comme un alignement ou un rassemblement de toutes les forces de la conscience d'imposer la décision et ainsi d'émerger. C'est là un moment vital pour la conscience ; c'est une période de préparation vitale en vue d'un grand événement spirituel, la venue en incarnation [330] d'un fils de Dieu. Cela implique la prise d'un corps physique dense qui se comportera soit comme une véritable prison pour l'âme, soit comme "une forme de révélation", comme il a été dit, dans le cas des hommes avancés que nous considérons comme les fils de Dieu révélés.

La crise de l'approche est parmi les divers stades l'un des plus importants et l'un des moins bien compris. Les étudiants auraient intérêt à faire une étude comparative des approches mentionnées ultérieurement, et sous le rapport d'épisodes de l'histoire humaine, semblables à ceux survenant à l'époque de la Pleine Lune de Wesak. Il y a une relation étroite et fondamentale entre les approches sur le sentier de l'involution, celles sur le sentier de l'évolution, et également entre les approches prises par un individu et celles prises par un groupe.

Puis, lorsque le rassemblement des forces, durant le stade de "l'approche", est accompli, le quatrième stade se produit, celui de l'apparence. L'homme émerge dans la lumière du jour et entreprend son petit cycle sur le plan physique, développant une sensibilité croissante en conscience, par le moyen de l'expérience acquise par les processus de vie dans un corps physique. Après son apparition dans la forme, il devient (avec chaque nouvelle apparence) plus actif, plus vivant, plus éveillé, et le stade de l'activité augmente en intensité jusqu'à ce que la conscience de l'homme soit emportée par l'ambition.

Les deux stades finals d'activité et d'ambition sont ceux atteints par l'homme ordinaire dont s'occupe le psychologue ordinaire. En soi, c'est intéressant, car cela montre le très petit aspect de la vie de l'homme réel, de l'Être pensant et conscient touché par le psychologue exotérique orthodoxe. Les quatre stades du développement de l'homme qui se trouvent derrière son apparence active sur le plan physique ne sont pas considérés du tout. L'intensité du processus d'approche qui précède cette apparence n'est pas traitée, et pourtant cela constitue fondamentalement un facteur déterminant. Mais [331] l'activité sur le plan physique et la nature de sa vie de désir (qui est traduite en termes d'ambition seulement plus tard dans son expérience de la vie) sont les facteurs éminents à considérer. Il est, bien entendu, extrêmement difficile qu'il puisse exister une véritable compréhension de l'homme tant que la théorie de la réincarnation ne sera pas admise et que l'homme ne sera pas "expliqué" à la lumière de la longue histoire qui le précède. En cette période de pensée et d'attitudes les plus intensément séparatives, c'est la vie individuelle de l'homme individuel, séparé dans le temps et dans l'espace de tout ce qu'il a été auparavant et de tout ce qui l'entoure dans le présent qui est considéré comme ayant de l'importance et comme constituant un homme. L'homme, en tant qu'expression d'un processus de l'âme, n'est traité en aucune façon.

Ainsi, les stades se succèdent les uns aux autres, depuis l'appropriation initiale sur le plan mental jusqu'à ce que l'homme, en tant que conscience, ait frayé son chemin en descendant à travers les plans et soit revenu sur le plan mental ; ce qui l'amène au stade de la coordination de la personnalité et à la venue, en pleine expression, de ce que nous appelons le rayon de la personnalité. Une vie succède à l'autre. Encore et encore, l'âme s'incarne et, en tant que conscience, passe par les stades plus hauts. Mais graduellement un sens plus élevé des valeurs survient. Puis il arrive une période où le désir pour des expériences matérielles et pour les satisfactions des ambitions de la personnalité commence à s'estomper ; de nouvelles et meilleures valeurs, ainsi que de plus hauts niveaux de pensée et de désir commencent lentement à apparaître.

L'aspect conscience passe alors par tous les stades que nous avons vus, mais dans l'ordre inverse, et cette fois sur l'arc ascendant, ce qui correspond au stade évolutif, dans le grand cycle des processus naturels intéressés par la vie de la forme. Il s'étend lentement de la conscience de l'ambition par l'activité et les développements successifs, jusqu'au stade d'approche de la réalité divine sur le plan mental et de celui de l'appropriation finale, dans lequel la conscience de l'homme devient [332] immergée dans celle de l'âme sur son propre niveau. Finalement elle s'approprie en toute conscience (si on peut employer une expression aussi paradoxale) l'Unique.

Quand la conscience de l'âme, incarnée dans une forme humaine, arrive à comprendre la vanité de l'ambition matérielle, cela signifie un stade élevé d'intégration de la personnalité et précède une période de changement ou de déplacement en ce qui concerne l'activité. Pendant ce second stade sur le Sentier du Retour, le déplacement de la conscience s'effectue en s'éloignant complètement du corps physique, pour aller dans le corps vital ou éthérique, et de là dans le corps astral. Là, survient le sentiment de dualité et la bataille des paires d'opposés a lieu. Le disciple fait son apparition en tant qu'Arjuna. C'est seulement après la bataille et après qu'Arjuna ait pris ses décisions fatidiques qu'il lui est possible d'effectuer son approche sur le plan mental de l'âme. Il le fait :

1. En comprenant qu'il est lui-même l'âme et non la forme. Ceci implique un processus de ce qui est appelé "la réflexion divine", lequel s'effectue de deux façons. L'âme commence à rejeter la forme, et l'homme, par le moyen duquel l'âme procède à ses expériences et s'exprime, est lui-même rejeté par le monde dans lequel il vit.

2. En découvrant le groupe auquel il appartient, lequel lui bloque les chemins d'accès jusqu'à ce qu'il découvre par le service le chemin d'approche.

3. En s'identifiant avec son groupe sur son propre rayon et, acquérant ainsi le droit d'effectuer son approche, il lui faut apprendre la leçon qu' "il ne voyage pas seul".

Alors vient le stade particulier de l'aspiration transcendante, où le désir pour l'expérience individuelle se perd et où demeure seulement l'ardente aspiration de fonctionner en tant que partie consciente du plus grand Tout. Alors et alors seulement, l'âme consciente s'approprie le "corps de lumière et [333] de splendeur, expression de la gloire de l'Unique" lequel, une fois pris par l'âme, rend impossible toutes futures incarnations dans les trois mondes, sauf par un acte de la volonté spirituelle. La signification de ce qui précède peut être difficile à saisir car cela constitue un des mystères d'une initiation supérieure.

Par conséquent, on verra que nous commençons et finissons par une expansion de conscience. La première conduisit à inclure le monde matériel, et la seconde inclut ou approprie, consciemment et intelligemment, le monde spirituel. Nous voyons la conscience désir transmuée en aspiration, aux réalités spirituelles et l'approche focalisée et vitale du royaume de Dieu. Nous voyons l'apparition sur le plan physique de la conscience emprisonnée, limitée et confinée, pour les desseins d'un développement intelligent et bien défini dans une forme qui évolue. Nous voyons finalement émerger sur le plan mental la conscience enrichie, libérée dans la pleine liberté de la Pensée de Dieu. Nous voyons l'activité du mental conscient de l'homme s'épanouir et s'identifier lentement, jusqu'à ce qu'elle devienne l'activité du mental illuminé réfléchissant la divine conscience de l'âme. Nous voyons les ambitions de l'homme conscient se transformer d'abord en ambition spirituelle chez le disciple engagé, et finalement en expression de la Volonté de Dieu ou de la Monade chez l'initié.

Ainsi les trois aspects de la divinité sont libérés sur terre par l'intermédiaire d'une conscience incarnée et complètement développée, celle d'un Fils de Dieu. De l'appropriation consciente de la forme jusqu'au retour à l'appropriation consciente de la divinité, c'est là le travail poursuivi et le plan de la Déité réalisé. Établissant les fondations, comme nous nous proposons maintenant de le faire, pour l'étude de l'intégration relative à l'être humain, nous n'aurons pas besoin de traiter en détail les diverses phases des différents stades que nous avons considérés. Des milliers d'êtres humains, en vérité, des millions [334] peut-être, pourraient être trouvés, à n'importe quel moment, sur notre planète, qui pourraient servir d'illustration, dans leur vie ou leurs activités, à un point ou à un autre sur l'arc descendant ou sur l'arc ascendant. En ce qui concerne la majorité, l'assistance experte de l'éducateur et du psychologue modernes et entraînés, de l'homme d'église et du médecin, suffira à donner l'aide nécessaire, particulièrement lors de trois éventualités, ce qui sera inévitablement le cas avant que de nombreuses décades ne s'écoulent :

1. Ces quatre types d'experts : éducateurs, psychologues, hommes d'église et médecins, travailleront de concert les uns avec les autres, et chacun mettra ses talents, ses points de vue particuliers et son interprétation des faits à la disposition de ses compagnons de travail.

2. Le fait de l'âme sera admis comme une hypothèse raisonnable, et le fait qu'il puisse y avoir une entité en l'homme, cherchant à exercer quelque contrôle sur son mécanisme, sera également accepté.

3. La Loi de Réincarnation sera considérée comme une loi de la nature, et dans les pensées de ces quatre groupes d'aides humains, une place sera faite au passé de l'homme et à son avenir avec son rapide développement.

Dans ce Traité, nous considérons les êtres plus avancés qui constituent l'intelligentsia du monde, qui commencent à utiliser leur mental, qui se trouvent sur le sentier de probation, ou qui s'approchent du Sentier de l'état de disciple. Lorsque cela est le cas, (et rarement cela arrive avant, si ce n'est aux yeux de l'initié) les personnalités sont si raffinées que le rayon de la personnalité et le rayon égoïque permettent de les analyser et de les définir.

Tant qu'il n'y a pas un développement prononcé suffisant pour permettre un véritable diagnostic, il n'est pas possible de dire d'une façon définitive quel est le rayon de la personnalité. Définir le rayon égoïque vient encore après et peut seulement être conjecturé d'après la nature du [335] conflit dont la personnalité est consciente, fondé comme il le sera sur un sens grandissant de dualité. Un habile diagnostic doit aussi pouvoir le définir, d'après certaines caractéristiques physiques et psychiques qui indiquent la qualité de la nature supérieure de la personne en cause. Il peut se faire également par une étude du type des affiliations de groupe de l'homme telles que celles-ci commencent à apparaître sur le plan physique. Un homme qui, bien qu'étant un artiste créateur par le choix de sa personnalité, prend soudainement un vif et profond intérêt aux mathématiques pourra être considéré comme venant sous l'influence d'une âme du second rayon. Un homme, dont toute la personnalité était nettement sur le sixième rayon d'idéalisme fanatique ou de dévotion à un objet de son idéalisme, qui s'était comporté toute sa vie comme un religieux dévot, et qui change le centre de ses intérêts pour consacrer sa vie à la recherche scientifique, pourrait bien répondre ainsi à une impression d'un cinquième rayon.

Nous étudierons donc le processus de coordination et les méthodes par lesquelles deux grandes intégrations se produisent :

1. L'intégration de la personnalité, ou les moyens par lesquels la conscience de la personne

a. Se déplace d'un corps à l'autre, de façon à ce qu'une nette expansion de conscience se produise.

b. Commence à être active simultanément dans chacun des trois véhicules de la personnalité.

2. L'intégration de la personnalité et de l'âme, de façon à ce que l'âme puisse :

a. Fonctionner par l'intermédiaire de l'un des corps à volonté, ou

b. Fonctionner par l'intermédiaire de chacun des trois corps, qui constituent simultanément la personnalité.

Cela nous conduira à nous limiter à l'étude des types les plus avancés ou les plus prononcés, qui sont essentiellement [336] le mystique, l'aspirant, les personnes remarquables, et ceux qui constituent le groupe représentant les problèmes psychologiques de notre temps et de notre période.

Pas à pas, les différents corps se sont développés, ont été utilisés, raffinés et organisés. Pas à pas, l'appareil sensitif de l'homme a été sensibilisé et utilisé, si bien qu'il y a, dans le monde aujourd'hui, beaucoup d'hommes dont l'appareil de réponse et les instruments de contact sont aussi éloignés, en efficacité, de ceux de l'homme primitif, que ne le sont les véhicules de l'homme moderne moyen de ceux du Christ ou du Bouddha, avec leur immense portée de conscience subjective et divine. Pas à pas, le développement du système nerveux a égalé celui de l'appareil psychique intérieur, et l'équipement glandulaire a fidèlement reflété celui des grands centres de force, avec leurs lignes d'énergie en communication réciproque. Pas à pas, la conscience de l'homme s'est éloignée de :

1. Celle d'un pur animal, avec son insistance sur les appétits physiques et naturels, pour arriver à celle de l'être vital ou éthérique, répondant aux impacts d'un milieu qu'il ne comprend pas d'une manière intelligente mais dans lequel il se trouve. C'est l'état de conscience primitif, appelé sauvage ; il se trouve loin derrière nous aujourd'hui, dans une lointaine histoire de la race. Ce stade primitif vit la naissance du mouvement religieux que nous appelons animisme.

2. Celle d'un être vital ou éthérique et primitif pour arriver à celle d'un état de conscience coloré presque entièrement par le désir de satisfactions matérielles. Avec le temps, il se transforme en un état de conscience d'une réaction émotionnelle aux conditions du milieu, conduisant ainsi à une "vie de désir" intensifiée, qui est un développement de la faculté d'imagination. Ceci produit finalement le Mystique, avec son aspiration vers Dieu et son sens de [337] dualité, plus une dévotion intense à un idéal ou à un autre.

3. Celle de l'insistance vitale ou éthérique, émotionnelle, fixée sur le désir intense, pour arriver à la conscience mentale, intelligente, curieuse, intellectuellement sensible, réagissant aux courants de la pensée, et avec une fermeté, une vigueur et une sensibilité croissantes, à l'impact des idées.

4. Celle de l'un ou de l'autre de ces états de conscience, alternant leur accent, ou bien actifs surtout en l'un ou l'autre des aspects inférieurs, pour arriver à la conscience de la personnalité intégrée, occupée égoïstement de ses propres intérêts et expressions, et se manifestant ainsi en tant qu'individu notable ou intrépide, faisant preuve de puissance et de détermination dans un monde qu'il exploite pour ses propres fins égoïstes.

Quand ce stade est atteint, le centre de la vie est essentiellement matériel ; l'homme est ambitieux, efficace et puissant. Et pourtant lentement monte en lui un divin mécontentement ; la saveur de son expérience de la vie et de ses activités commence à ne plus le satisfaire. Un autre déplacement de conscience a lieu, et il cherche à atteindre, d'abord inconsciemment puis consciemment, la vie et la signification d'une réalité vaguement pressentie. L'âme commence à faire sentir sa présence et à saisir dans un sens différent qu'avant, et d'une manière plus active, ses véhicules d'expression et de service.

Dans ce résumé, nous avons esquissé les lignes générales du processus. Il est évident qu'il existera des degrés dans ce processus, et que l'on trouvera sur la terre des hommes à chaque stade de conscience. L'un sera pourvu de véhicules où l'accent portera sur la vie des sens. Dans d'autres cas, on trouvera une conscience déplaçant son accent d'un véhicule à un autre, et s'éveillant ainsi, devenant plus inclusive dans [338] l'étendue de ses contacts et dans sa conscience. D'autres encore posséderont une conscience qui s'organise pour s'exprimer complètement comme homme, comme personnalité intégrée, comme quelqu'un qui travaille pour des buts matériels, apportant dans son effort vers ces objectifs toute la force, la puissance d'une personne intégrée. Il y aura aussi ceux dont la conscience s'éveille graduellement à un sens nouveau et plus élevé des valeurs, et qui, lentement au début puis plus rapidement au fur et à mesure que cela devient plus aisé, changent le centre de leur attention en le déplaçant du monde matériel, de la vie égoïste, pour le mettre dans celui des véritables réalités spirituelles.

Peu à peu, la conscience du troisième aspect de la divinité se coordonne avec celle du second ; la conscience christique s'éveille et devient active par l'intermédiaire de l'expérience dans la forme. L'homme commence à ajouter aux expériences acquises par la personnalité dans les trois mondes d'efforts humains, la perception spirituelle intuitive qui est l'héritage de ceux qui sont éveillés au sein du royaume de Dieu. Parallèlement à ce développement de la conscience chez l'homme, se place l'évolution des instruments par lesquels cette conscience est amenée en rapports avec un monde, s'étendant rapidement, de perceptions sensorielles, de concepts intellectuels et de reconnaissances intuitives. Le développement de l'aspect forme ne nous concerne pas. Il faut seulement signaler que la conscience passant d'un corps à un autre, l'étendue de ses contacts continuant à s'étendre, les centres du corps éthérique de l'homme (trois au-dessous et quatre au-dessus du diaphragme) sont éveillés en trois stades majeurs, bien que par l'intermédiaire de nombreux éveils moins importants.

1. Ils commencent à se développer du stade du "bourgeon fermé à celui du lotus ouvert". Ceci a lieu pendant la période d'évolution ordinaire. [339]

2. Les pétales du lotus deviennent vibrants et vivants. C'est le stade de l'intégration de la personnalité.

3. Le cœur du lotus, "le joyau dans le lotus" devient également activement vivant. C'est la période des stades finals sur le Sentier.

Ce processus de développement est lui-même amené par cinq crises d'éveil, et nous avons ainsi un triple processus et un quintuple mouvement.

1. Les centres au-dessous du diaphragme constituent le facteur dominant et dirigeant. Le stade de matérialité dense, de désir inférieur et d'impulsion physique est en pleine expression. Il eut son plus haut développement aux temps de la Lémurie. Le centre sacré était le facteur dirigeant.

2. Les centres au-dessous du diaphragme deviennent pleinement actifs, avec l'accent le plus fort placé sur le centre du plexus solaire. Ce centre finalement devient "l'agence de règlement" (Clearing House) de toutes les forces inférieures ; il indique la période du déplacement en un corps plus élevé, le corps astral. Ce fut la caractéristique du développement racial atlantéen.

3. L'éveil du centre de la gorge et le déplacement d'une bonne partie de l'énergie inférieure en activité de la gorge. Le centre ajna commence aussi à devenir actif, produisant des personnalités intégrées et créatrices. Ce stade est caractéristique de la présente race aryenne.

4. L'éveil du centre cardiaque et le déplacement de l'énergie du plexus solaire dans ce centre, produisant ainsi des groupes et la venue d'un nouveau et plus complet sens d'énergie spirituelle. Le changement d'accent se fait alors vers les états de conscience qui révèlent le royaume de Dieu. Le cinquième règne de la nature devient créativement [340] actif sur terre. Cela sera caractéristique de la conscience de la prochaine grande race.

5. L'éveil du centre de la tête, avec la stimulation consécutive du feu kundalini à la base de l'épine dorsale. Cela conduit à l'intégration ultime de l'âme et du corps et à l'apparition sur terre d'une humanité parvenue à la perfection. Cela exprimera la nature de la dernière race.

N'oubliez pas que de tout temps il existe des individus qui expriment d'une façon caractéristique l'un ou l'autre de ces différents stades et états de conscience. Il n'y en a que quelques-uns sur terre aujourd'hui qui expriment un état de développement relatif aussi bas que la conscience Lémurienne. Il s'en trouve quelques-uns à l'autre extrémité du Chemin qui expriment la perfection divine ; entre ces deux extrêmes se placent tous les degrés possibles de développement et de déploiement.

L'homme est donc (sous l'angle de l'expression de force) une masse d'énergies en conflit et un centre actif de forces qui se meuvent en déplaçant constamment leur point d'intensité, et avec de nombreux courants d'énergie présentant un kaléidoscope confus d'actives relations réciproques, d'interpénétration, de guerre intérieure et d'interdépendance jusqu'au moment où les forces de la personnalité (symboliques de multiplicité divine) sont soumises ou "alignées" par l'âme qui les domine. C'est ce que nous voulons réellement indiquer par l'emploi du mot "alignement". Celui-ci résulte donc :

1. Du contrôle de la personnalité par l'âme.

2. De la descente de l'énergie de l'âme dans le cerveau par la voie du corps mental et du corps émotionnel produisant ainsi la soumission de la nature inférieure, l'éveil de la conscience du cerveau à la conscience de l'âme, et un nouvel alignement des corps. [341]

3. De la disposition correcte, suivant le type de rayon, des énergies qui fournissent les motifs et stimulent les centres pour qu'ils entrent en activité. Cela conduit finalement à un alignement direct des centres se trouvant sur l'épine dorsale, de façon à ce que l'énergie de l'âme puisse monter et descendre à travers eux, depuis le centre directeur dans la tête. Tandis que ce processus de contrôle par l'âme se perfectionne (le temps qui y est consacré est, du point de vue de la conscience limitée de la personnalité, d'une longue durée), les types de rayon des véhicules apparaissent nettement, le rayon de la personnalité commence à contrôler la vie et finalement le rayon de l'âme commence à dominer le rayon de la personnalité et à maîtriser ses activités.

Enfin, le rayon monadique prend le contrôle, absorbant en lui les rayons de la personnalité et de l'âme (à la troisième et à la cinquième initiation) et ainsi la dualité est finalement et définitivement dominée, "seul l'Unique Qui Est demeure".

Nous pouvons maintenant traiter de la coordination de la personnalité avec les trois types de techniques mentionnés plus haut, techniques qui sont celles d'intégration, de fusion et de dualité. Nous considérerons ensuite certains des problèmes dont s'occupe la psychologie, problèmes que soulèvent le déplacement de la conscience, l'intensification de la réception d'énergie par les centres et le flux de puissance de l'âme. Nous arriverons ainsi dans notre Traité à un point où les rayons et l'être humain auront été passablement considérés et où nous pourrons alors traiter avec avantage du troisième point appartenant au Rayon de la Personnalité. Il a trait à l'éducation, à la formation psychologique des aspirants et des disciples, et aux tendances que l'on voit apparaître dans la nouvelle psychologie ésotérique. [342]