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CINQ GRANDS EVENEMENTS SPIRITUELS

CINQ GRANDS EVENEMENTS SPIRITUELS

(Écrit en février 1949)

Vous (A.A.B.) m'avez demandé ce que je considérais comme les événements les plus significatifs et les plus importants à l'heure actuelle, du point de vue spirituel. Cette question met en lumière un thème qui vient très à propos, car il fait suite à ce que je viens de communiquer sur la Grande Renonciation (voir pages anglaises 602-614) et sa révélation subséquente ou (ainsi que l'appellent les Églises chrétiennes) la Crucifixion et la Résurrection. La résurrection du point de vue chrétien néanmoins – selon la Grande Loge de Sirius – n'est qu'une résurrection mineure et temporaire, bien que la révélation accordée ensuite ait des effets durables.

Il y a cinq grands événements spirituels que toute l'humanité partage en ce moment, et deux qui se produiront plus tard, quand les cinq premiers auront établi leurs effets.

Ces événements sont basés sur une renonciation forcée et non pas spontanée (comme c'est le cas dans la vraie expérience de l'Initiation de la Renonciation) ; ils conduiront, néanmoins, à une révélation dont l'apparition est imminente – révélation à laquelle l'humanité devra faire face, avant longtemps.

La guerre 1914-1945 est terminée. Ses suites de souffrance, de famine, de réactions égoïstes, de soupçons et de lutte inconvenante pour la suprématie, sont aussi mauvaises que la récente guerre ; les effets sont plus durables, car la guerre, pour une large part, a été transférée sur le plan mental. Ses effets physiques sont beaucoup plus facilement effacés que les effets mentaux. Une grande question se pose aujourd'hui à la Hiérarchie : La race des hommes va-t-elle réussir à renoncer à ses actuels objectifs matériels, et préparer ainsi la voie d'une grande révélation ? L'avènement du Christ lui-même n'est pas la révélation qui doit être accordée ; toutefois il simplifiera le mode de pensée de l'homme, de sorte qu'une vaste illumination et une reconnaissance de la révélation [742] deviendront possibles. Les quelques prochaines années vont indiquer le tour que prendront les choses et si les forces égoïstes, matérialistes et réactionnaires, qui ont gouverné depuis des millénaires, vont dominer finalement. Cet esprit matérialiste et réactionnaire corrompt tous les secteurs de la vie humaine, et les Églises ne font pas exception. Il se peut cependant que l'humanité apprenne sa leçon, et se tourne avec reconnaissance vers la voie de la rectitude et vers la technique jusqu'ici inconnue des justes relations humaines.

Je ne cherche pas à traiter en détail du mal qui tient le monde en esclavage. Il est déjà suffisamment connu, et une petite poignée de travailleurs hiérarchiques (petite en comparaison des millions d'hommes) lutte dans tous les secteurs de la vie pour éveiller l'humanité au risque qu'elle court, et au caractère définitif de la décision que les deux prochaines générations seront obligées de prendre. D'autres éléments remonteront à la surface lorsque nous étudierons les événements présents sous l'angle de la renonciation et de la résurrection.

Je voudrais d'abord signaler que :

1. La masse des hommes est saine mais ignorante des valeurs supérieures ; ceci peut être lentement rectifié. Elle est encore négative dans l'action et plus portée à parler qu'à agir. Elle est facilement menée, et facilement aussi influencée par des peurs qui lui sont communiquées.

2. Le mal dans le monde, celui qui, au premier chef, est coupable d'exercer son empire sur les masses, est concentré chez un petit nombre d'hommes ou de groupes puissants. Aucun pays n'est exempt de cette domination, ou de cette tentative de domination. À leur tour, ces groupes puissants sont sous l'empire des forces du mal, forces qui n'ont "pas été scellées en leur propre demeure" car le plan de lumière, d'amour et de pouvoir n'est pas encore présenté de manière positive et mondiale.

3. Les aspirants, disciples et travailleurs spirituels du monde, n'agissent pas en plein accord avec la Hiérarchie. Ils sont influencés par la peur, par un sentiment de futilité et par une compréhension trop vive de la nature des forces du mal auxquelles ils doivent faire face. L'image de ce qui doit être accompli paraît trop grande ; il y a peu de coopération [743] organisée parmi eux, et ils ne se soudent pas en un groupe uni, pour sauver et servir le monde.

La possibilité spirituelle offerte, néanmoins, apparaît de plus en plus clairement dans l'esprit des hommes et des femmes qui pensent, même s'ils ne l'expriment pas en termes (prétendus) orthodoxes ou en termes spirituels et reconnus. Il serait peut- être utile de stipuler clairement ce que les Forces spirituelles actives s'efforcent d'accomplir. Si les Forces de mal sont actives et organisées, les Forces de Lumière sont également actives, mais pas aussi bien organisées. Leur but fondamental est la libération de l'humanité, mais les travailleurs spirituels sont handicapés par le fait que ce sont les hommes eux-mêmes qui doivent choisir et décider librement, afin de devenir libres ; ils ne peuvent être libérés que lorsqu'eux-mêmes – en tant qu'individus et plus tard en tant que groupes – se libèrent de la domination de la pensée des groupes puissants qui règnent sur eux, et des peurs que ces groupes engendrent intentionnellement. La liberté ne peut jamais être conférée par des méthodes totalitaires ; la libération ne peut pas venir de dictateurs ou de groupes dictatoriaux. La compréhension de la manière dont travaillent les forces hiérarchiques, et la prise de conscience que tous les hommes aujourd'hui sont plongés dans des événements spirituels vitaux, pourront peut-être encourager les fidèles et donner une vision stimulante à ceux qui luttent pour la liberté humaine.

Quels sont les cinq événements spirituels auxquels tous participent, consciemment ou inconsciemment ? Permettez-moi de les énumérer :

1. La crise des idéologies.

2. L'éveil grandissant de l'homme à une meilleure compréhension.

3. Le développement de la bonne volonté, révélant les clivages.

4. La fermeture partielle de la porte de la demeure du mal.

5. L'emploi de la Grande Invocation.

Voilà les cinq événements spirituels les plus profonds qui se déroulent dans le monde contemporain. Les deux qui se situent dans un avenir pas très lointain, mais qui dépendent de la manière dont l'humanité saura profiter des possibilités offertes actuellement, sont :

6. Le rapprochement plus étroit avec la Hiérarchie.

7. Le retour imminent du Christ. [744]

1. La crise des idéologies

Les hommes d'aujourd'hui sont confrontés à des idéologies ou écoles de pensée, opposées et antagonistes ; automatiquement, selon leur milieu, leurs traditions, leur éducation et le lieu de leur naissance, ils considèrent l'une de ces idées comme vraie, et toutes les autres comme fausses. Ils peuvent oublier que, selon le lieu de leur naissance, la méthode d'instruction de leur pays, et la nature de la propagande nationale, l'idéologie choisie ou l'idéologie imposée sera telle ou telle. Très peu de gens sont libres, même dans les démocraties. Un homme né au centre de la Russie, par exemple, ne connaît rien d'autre que le communisme ; il ne peut pas imaginer une autre forme adéquate de gouvernement ; de même, un homme né aux États-Unis ou en Grande-Bretagne est satisfait et se vante d'être né dans une démocratie, mais l'accident de la naissance explique son attitude pour une large part. Les hommes doivent s'en souvenir et ne pas se blâmer réciproquement pour l'endroit où ils sont nés. Nous avons donc des idéologies et leurs opposants, de grandes écoles de pensée et des modes de gouvernement, face à une opposition organisée. On peut dire, comme prémisse fondamentale, que le programme des idéologies principales n'est pas forcément erroné et mauvais ; c'est l'imposition par la force, et par un état policier, d'une idéologie et son utilisation par des hommes ou groupes puissants à leur propre avantage – accompagnées du maintien du peuple dans une ignorance aveugle, de sorte qu'il n'a aucun libre choix – qui est fondamentalement mauvais et pervers.

Nous avons, par exemple, la grande crise mondiale actuelle du conflit entre le communisme et le point de vue démocratique. Je le mentionne tout d'abord, car c'est la crise qui occupe une position dominante aux yeux de tous les hommes, d'où qu'ils soient. Ceci offre une occasion spirituelle dominante. L'attitude démocratique dévouée (comme elle proclame l'être) à la liberté humaine (si peu que cette liberté soit encore vraiment atteinte) est – à cause de ce facteur de liberté – approuvée aujourd'hui par la Hiérarchie. Le communisme, étant une idéologie imposée qui force le peuple à accepter une autorité totalitaire, [745] est considéré comme mauvais. Ce ne sont pas les théories communistes qui sont nécessairement erronées ; c'est la technique et ce sont les méthodes qui règnent dans les pays totalitaires qui sont contraires au plan spirituel. Le communisme imposé et toutes les méthodes totalitaires emprisonnent l'âme humaine et engendrent partout la peur et la haine. Si donc, les principes démocratiques étaient imposés au monde, ou dans une quelconque partie du monde, par un régime totalitaire, ce serait également fâcheux.

Ces idéologies opposées présentent clairement à la conscience humaine certaines grandes distinctions ; ces distinctions résident beaucoup plus dans les techniques et les méthodes que dans les principes. Beaucoup des personnes luttant farouchement contre le communisme ne pourraient pas vous dire succinctement quels sont ces principes, mais elles luttent – et luttent avec raison – contre les méthodes totalitaires de cruauté, d'espionnage, de meurtre, de répression et de manque de liberté. Ce qu'elles font en vérité c'est lutter contre les méthodes abominables imposant la loi de quelques hommes mauvais et ambitieux aux masses ignorantes, sous couvert du communisme. Elles luttent contre la technique consistant à exploiter les ignorants, par une information fausse, le mensonge organisé, et une éducation limitée. Elles luttent contre l'isolement des nations à l'intérieur de leurs limites territoriales, contre l'état policier, contre l'absence de libre entreprise et le fait de réduire des hommes et des femmes à l'état d'automates. C'est cela, le vrai emprisonnement de l'esprit humain. La situation est cependant si prononcée, le mal si évident, l'esprit humain si divinement fort à la base, que ces facteurs engendreront finalement leur propre défaite. Quand le groupe actuel de gouvernants totalitaires (derrière ce que vous appelez le "rideau de fer") disparaîtra, un état de choses différent surviendra progressivement et le vrai communisme (dans le sens spirituel du terme) remplacera la perversion actuelle.

Par ailleurs, les démocraties tant vantées ont beaucoup à apprendre. Les hommes ne sont pas vraiment libres, même dans les pays démocratiques. Les Noirs, par exemple, ne jouissent pas des droits constitutionnels dans certaines parties des États-Unis ; en Afrique du Sud, leurs possibilités d'éducation, de travail et de vie d'hommes libres, ne sont pas égales à [746] celles des Blancs ; dans les États du Sud, la constitution des États-Unis est violée tous les jours par ceux qui croient à la suprématie des Blancs – suprématie qui sera mise à une rude épreuve lorsque l'Afrique s'éveillera. Cette attitude des États-Unis et le fait qu'ils n'observent pas la Constitution en ce qui concerne les Noirs, ont beaucoup ébranlé la foi d'autres pays quant au caractère merveilleux de l'Amérique, et la situation en Afrique du Sud n'attire pas le respect des hommes qui pensent. Je mentionne ces deux situations, car le mal est très répandu, même dans les démocraties ; il serait très nécessaire qu'elles nettoient à fond chez elles.

L'impérialisme de la démocratique Grande-Bretagne a fâcheusement gâché un dossier par ailleurs excellent, concernant les peuples dépendant d'elle ; mais ceci devient rapidement une chose du passé, vu que la Grande-Bretagne donne la liberté de choix et la libération démocratique à l'Inde, au Pakistan, à Ceylan et à la Birmanie. Chacune de ces libérations a représenté une expansion spirituelle de conscience pour le peuple britannique et une offre de possibilités spirituelles, dont seuls Ceylan et le Pakistan semblent s'apercevoir. Toujours, dans tous les secteurs de la vie humaine, les buts spirituels et matériels font sentir clairement leur présence et leur différence ; la question spirituelle qui se pose est, comme je vous l'ai signalé récemment, celle de l'emprisonnement de l'esprit humain, ou sa libération et sa liberté.

La vraie démocratie est encore inconnue : elle attend le moment où une opinion publique éduquée et éclairée la portera au pouvoir ; c'est vers cet événement spirituel que l'humanité se hâte. La bataille pour la démocratie se produira aux États-Unis. Dans ce pays, actuellement, les gens votent et organisent leur gouvernement sur la base des personnalités, et non sur la base d'une conviction intelligente ou spirituelle. Il y a un aspect matériel et égoïste de la démocratie (qui règne aujourd'hui), et un aspect spirituel, qui est peu recherché ; il y a des aspects matériels et spirituels du communisme, mais ses adhérents ne les connaissent pas, et seul un matérialisme impitoyable leur est communiqué.

Il existe aussi l'idéologie socialiste, qui est considérée comme un mal fondamental. Le socialisme peut dégénérer en une autre forme de totalitarisme, ou il peut être plus démocratique que les expressions actuelles de la démocratie. Ces questions vont se clarifier nettement en Grande-Bretagne, où le point de vue socialiste gagne du terrain parmi les masses, mais est à présent un mélange de nationalisation des services publics et de libre entreprise – combinaison qui peut avoir vraiment de la valeur, si elle est maintenue.

Il y a d'autres idéologies dans les domaines politique, social et économique, mais ceux dont j'ai traité constituent un triangle de schémas soumis à l'expérimentation politique et nationale, dans différents pays du monde. Toutes ont un côté religieux et spirituel ; toutes sont corrompues par le matérialisme ; l'une d'elle est totalitaire et perverse, et trouve des adhérents ; l'autre est victime du stupide manque d'intérêt de son peuple ; une autre encore est dans les affres d'une [747] expérimentation qui se révélera réussie ou non. C'est par l'impact de ces idéologies que le développement spirituel de l'humanité est nourri, car le facteur spirituel qui émerge (selon la loi de l'évolution) est toujours présent, et toujours on trouve une tendance vers Dieu et vers l'expression divine. C'est pourquoi la question se pose entre le christianisme et le communisme – controverse accentuée par l'Église catholique romaine, mais controverse dans laquelle les nations communistes entraînent déjà les Églises protestantes.

Du point de vue de la Hiérarchie, ces trois idéologies sont trois aspects d'un seul grand événement spirituel ; le résultat de leur influence réciproque peut se traduire par un plus grand rapprochement spirituel de la divinité ou (si les Forces de Lumière ne triomphent pas) conduire l'homme plus profondément dans l'abîme ou la prison du matérialisme. L'intérêt politique intense de l'Église catholique, et son matérialisme grossier sont de grands handicaps en ce qui concerne le progrès régulier vers une position spirituelle ; cependant, si la hiérarchie catholique peut renoncer à ses buts matériels et politiques, et présenter l'amour de Dieu dans toute sa beauté, elle peut faire beaucoup pour conduire l'humanité de l'obscurité à la lumière. Si les États-Unis pouvaient également [748] renoncer à leur matérialisme grossier, ils pourraient diriger le monde vers des voies spirituelles qui iraient au-delà de tout ce qui a été manifesté jusqu'ici. Ces deux grandes démocraties, les États-Unis avec l'aide de la Grande-Bretagne, exprimant les justes relations humaines et la fraternité pourraient faire de grandes choses pour l'humanité. La Grande-Bretagne apprend le sens des valeurs, et elle est éloignée du matérialisme par de grandes privations ; espérons qu'elle renoncera consciemment au matérialisme.

Je voudrais vous rappeler ici que la Hiérarchie spirituelle de notre planète n'attache aucune importance au fait qu'un homme soit démocrate, socialiste ou communiste, ou encore catholique, bouddhiste ou incroyant d'un genre quelconque. Elle attache de l'importance uniquement à ce que l'humanité – dans son ensemble – fasse son profit des occasions spirituelles offertes. C'est une occasion qui se présente aujourd'hui, d'une manière plus irrésistible que jamais.

2. L'éveil grandissant de l'homme à une meilleure compréhension

L'effet général de ces idéologies en conflit et les conséquences de la guerre dans les religions mondiales ont obligé les hommes en tous pays à penser. Les hommes sont en train de sortir d'une léthargie mentale qui les a caractérisés pendant très longtemps. Aujourd'hui, l'homme de la rue pense, réfléchit, se pose des questions, fait des plans et prend des décisions. Dans les siècles passés, seuls ceux qui avaient bénéficié d'une éducation, ou faisaient partie des classes supérieures, pensaient et faisaient des plans. Cette tendance à penser indique l'arrivée d'une civilisation nouvelle et meilleure, ce qui prépare des événements spirituels d'importance majeure. L'esprit de l'homme, inconsciemment, va de l'avant vers une civilisation et une culture plus spirituelles. Je n'ai pas dit vers une expression plus religieuse de la vérité. Des relations réciproques plus spirituelles sont en route, et l'établissement d'une échelle mondiale de justes relations humaines l'indique. Nous arriverons finalement à une focalisation spirituelle, séparée des religions traditionnelles contemporaines, mais qui sera en accord avec le facteur spirituel caché de toutes les religions. En réalité, les hommes n'attendent pas la venue du Christ en tant que guide religieux ; ils attendent sa venue dans le domaine où ils [749] ont le plus besoin de lui, pour indiquer la voie de la résurrection et de la révélation qui suivra inévitablement leur renonciation aux valeurs matérielles. L'actuel esprit d'expectative et de mécontentement vraiment divin est une garantie que ce second événement spirituel est un facteur réel de notre temps. Beaucoup de facteurs contribuent à cet éveil. Dans la plupart des pays, par la radio, les journaux, les livres, les périodiques et les voyages, par les conférences, les forums et les rapports humains plus faciles (auxquels l'automobile et l'avion ont beaucoup contribué) les hommes sont libres de connaître et de comprendre. Ceci n'est évidemment pas vrai dans les pays où la liberté de l'esprit humain est attaquée. Il y a deux manières d'enfreindre cette liberté de choix : tout d'abord, comme en Russie, en maintenant les citoyens dans l'ignorance des affaires mondiales, et, deuxièmement, en leur donnant des nouvelles partielles et une information fausse, ou un point de vue mensonger ou déformé sur les affaires mondiales, comme c'est le cas dans la plupart des pays, en particulier aux États-Unis. On peut en voir un exemple dans le fait que les Arabes n'ont jamais été vraiment entendus dans les Journaux américains ou à la radio ; une "pression" (je pense que c'est le mot que vous employez) a été exercée sur les Américains pour qu'ils acceptent la position sioniste – le motif étant le pétrole et les richesses minérales.

Mais l'intelligence de l'homme se développe journellement, et son aptitude à saisir les affaires mondiales est grandissante. C'est l'un des plus grands parmi les événements spirituels et c'est le fait de base qui rend la vie de l'âme et la croissance de la perception intuitive possibles sur une grande échelle. C'est un sous-produit du heurt des idéologies, mais c'est le véritable et admirable résultat du système universel d'éducation qui – malgré ses erreurs – a permis aux hommes de lire, d'écrire et de communiquer entre eux.

3. Développement de la Bonne Volonté et Révélation des Clivages

Le résultat de la guerre mondiale, de la maladie, de la famine et de la souffrance, a engendré un esprit de communauté dans la souffrance [750] et dans la privation ; il en est découlé une participation compréhensive aux difficultés humaines en tous lieux, qui se transforme rapidement en un esprit de bonne volonté mondiale.

Cette bonne volonté mondiale, lorsqu'elle sera vraiment établie et organisée correctement, est le préalable nécessaire à la révélation, car cette future révélation sera planétaire, et partagée par les hommes, en tous lieux. Les hommes comprennent unanimement, même aujourd'hui, la nécessité de sortir de la prison de l'intérêt personnel pour jouir de la liberté de possibilités partagées ; le facteur qui suscitera cette résurrection est la bonne volonté.

Un aspect intéressant de la bonne volonté est que, à mesure qu'elle se développe dans la conscience humaine, elle apporte tout d'abord une révélation des clivages existants entre la vie religieuse, sociale, économique et politique de tous les peuples. La révélation du clivage est toujours accompagnée (telle est la beauté de l'esprit humain) par des efforts dans toutes les directions pour combler ce clivage ou y remédier. En portent témoignage les milliers de groupes et d'organisations qui travaillent à mettre fin à ces clivages, et à détruire les barrières qui s'opposent aux justes relations humaines. Que ces efforts soient défectueux et sans résultat est souvent de moindre importance que le fait de tenter partout de concilier, d'aider et d'établir de justes relations humaines. La psychologie moderne en donne un exemple, en traitant la question de l'intégration de l'être humain et de la guérison de ses clivages. L'une des premières choses à faire est d'enseigner à l'individu la nécessité de la bonne volonté, non seulement à l'égard de ses semblables, mais vis- à-vis de lui-même. L'accent mis par le christianisme médiéval sur la faiblesse, la perversité, la tendance innée au péché de l'être humain, doit maintenant être compensé par une véritable appréciation de la divinité dans la forme humaine.

Il n'est pas possible d'énumérer les clivages indiquant l'échec des hommes à entretenir des relations justes et bonnes avec leurs compagnons – aujourd'hui, il existe des clivages entre homme et homme, groupe et groupe, ainsi qu'entre les religions et les nations. Les termes qui exprimeront les bonnes relations, au lieu des clivages, existent déjà : [751] Union, Ligue, Fédération, Communauté d'États, Juste Compréhension, Bonté, Bien-être social humain et de nombreux termes du même genre ; ils n'ont jusqu'ici que peu de sens. Un jour viendra, néanmoins, où ils représenteront des réalités substantielles certaines, mais ce jour n'est pas prochain. Le concept de relations plus faciles, unifiées et heureuses, existe néanmoins dans l'esprit de milliers de personnes en tous pays, et la réalité effective se matérialisera un jour.

Le premier pas à faire est une saine reconnaissance de l'existence des clivages ; c'est là que la bonne volonté peut faire son travail le plus utile et le plus nécessaire. Je n'ai pas l'intention ici d'insister sur la nature de ce travail et sur la façon dont il devrait être mené. Je l'ai déjà fait bien des fois. Ce qu'il faut, c'est cultiver une attitude spirituelle et se consacrer, en permanence, et de toutes les manières possibles à la volonté-de-bien. La majorité des clivages existants est maintenant reconnue – le retard vient de ce qu'il faut les combler, et aussi endosser des responsabilités. De nombreuses nations, spécialement les États-Unis et l'U.R.S.S., ont vite fait d'adjuger les blâmes, de signaler les erreurs et d'indiquer aux autres nations ce qui ne va pas et comment le rectifier. Ils ont tous deux besoin de nettoyer chez eux, et de s'occuper de rectifier les erreurs à l'intérieur de leurs frontières. Ceci est vrai de toutes les nations, mais les autres ne se mêlent pas si ouvertement de dire aux autres peuples ce qu'ils devraient faire. Pourquoi, par exemple les U.S.A. s'occuperaient-ils du problème indonésien et chercheraient-ils à obliger les Hollandais à faire ce que les Américains estiment souhaitable, alors qu'au même moment ils ne donnent pas l'aide constitutionnelle à la juste cause de la minorité noire chez eux ? Pourquoi accuser les autres nations de mal agir constamment, et de rompre les traités comme le fait la Russie, alors que sur aucun point elle ne tient parole ou ne coopère à redresser les affaires mondiales ?

La tâche que la Hiérarchie souhaite voir s'accomplir actuellement est la diffusion de la bonne volonté. Chaque personne, chaque communauté et chaque nation devrait commencer par le diagnostic de sa propre attitude concernant la bonne volonté, puis donner l'exemple en [752] éliminant les clivages au foyer, au travail ou dans la nation. La bonne volonté est contagieuse ; lorsqu'un véritable départ aura été pris dans un esprit pur et désintéressé, la bonne volonté envahira le monde et de justes relations humaines s'établiront rapidement. Combler les clivages est une affaire pratique. L'esprit de Synthèse, agissant par l'intermédiaire du grand Avatar de premier rayon (l'Avatar de Synthèse) est plus proche de la terre qu'il ne l'a jamais été, et la clarté qui va apparaître à la Lumière de sa Présence est déjà disponible ; la tendance à l'intégration peut donc être plus facilement entretenue, et une synthèse nouvelle atteinte parmi les hommes. Néanmoins avant que l'intégration et la synthèse ne soient possibles, l'énergie de premier rayon doit, par son action, détruire tout ce qui empêche l'intégration et tout ce qui entrave la nécessaire synthèse. Les êtres humains doivent aussi, eux-mêmes, détruire les préjugés, les animosités et les idées fixes qui ont empêché la synthèse, qui ont créé des clivages et empêché une compréhension correcte.

4. La fermeture partielle de la porte de la demeure du mal

Quelle est la signification exacte de ces mots ? Ils signifient plus de choses que je ne peux vous en dire ou en exprimer par des mots, car le problème du mal est trop ardu pour que l'homme ordinaire le saisisse. Le problème de la Hiérarchie (si je puis le présenter avec exactitude ; mais cependant symboliquement) est de libérer le bien, le beau, le vrai et de "Sceller dans sa prison" ce qui n'est pas bon, ce qui engendre la laideur et la haine, ce qui déforme la vérité et ment quant à l'avenir. J'ai choisi tous ces mots avec soin ; leur sens est évident, mais il y a des significations bien trop profondes et trop dangereuses pour que vous les saisissiez.

C'est l'humanité qui – par effet cumulatif et sur des millions d'années – a lâché le mal dans le monde. Les pensées de haine, les actes de cruauté, les mots mensongers, les actions sadiques, les intentions égoïstes et la plus vile espèce d'ambition égoïste, ont créé un chemin jusqu'à "la porte de la demeure du mal". En vérité, le mal est de deux sortes : il y a la tendance innée à l'égoïsme et à la séparation qui est inhérente à la substance de notre planète ; toutes les formes sont faites de cette substance, et notre Logos planétaire l'a héritée du résidu laissé [753] par le précédent système solaire. C'est quelque chose d'inévitable, qui fournit à l'humanité les possibilités nécessaires, et que les hommes sont bien armés pour manier et maîtriser. Ils ont en eux ce qui peut le transmuer et le changer ; c'est ce qui, à la base, constitue la Science de la Rédemption.

Mais le choix de l'humanité n'a pas été de s'adonner à cette activité rédemptrice ; depuis des milliers d'années, l'humanité est dominée par ce qui est matériel ; elle a ainsi construit "une voie large et facile" conduisant à la demeure d'une autre sorte de mal – un mal qui n'appartient pas à notre planète, mal avec lequel il n'avait jamais été prévu que les hommes eussent affaire. De temps immémorial, la Hiérarchie a joué un rôle de bouclier, protégeant l'humanité. Mais, avec l'apparition d'un développement mental grandement accru, avec la répudiation de la Hiérarchie par la plus grande partie de l'humanité, avec la prostitution de la religion à des fins matérielles et à des doctrines théologiques et mentales étroites, la Hiérarchie a été obligée (bien contre son gré) de retirer une certaine partie de son pouvoir protecteur mais non pas tout ce pouvoir, heureusement pour l'humanité. Le chemin de la porte de la demeure du mal devenant sans obstacles, l'humanité ouvrit grande cette porte. L'entrée de ce qui pourrait être considéré comme le mal cosmique fut ouverte pour la première fois aux temps de la décadence de l'Empire romain ; ce fut une des raisons qui décida le Christ à se manifester à cette époque. Cette porte fut ouverte plus largement lors des régimes corrompus des rois de France, et, à notre époque, les hommes pervers de tous les pays l'ont ouverte encore plus grande.

Rappelez-vous que le mal auquel je fais allusion ne couvre pas nécessairement les choses viles et malpropres dont les gens parlent à mi-voix. Celles-là sont curables pour la plus grande part, et le processus d'incarnation finira par les purifier. La vraie nature du mal cosmique s'exprime surtout par la pensée fausse, les valeurs fausses, et par le mal suprême de l'égoïsme matérialiste et le sens de la séparativité isolée. Ces facteurs (pour parler de nouveau en symboles) sont les poids qui maintiennent ouverte la porte du mal, et qui ont précipité sur le monde les horreurs de la guerre et les désastres qui l'accompagnent. La [754] compréhension de ce qui se passait a fait plus pour unifier temporairement le monde et combler les clivages entre les nations, que n'importe quoi d'autre. Les nations se sont alliées aux Forces de Lumière dans une très large mesure et, petit à petit, le mal cosmique fut repoussé, et la porte "dissimulant le lieu de mort éternelle, et cachant la face des Seigneurs à l'orgueil pervers et aux désirs haïssables" fut partiellement close, mais non entièrement ; elle n'est pas encore définitivement fermée et scellée.

Il existe aujourd'hui dans le monde certaines zones de mal par le moyen desquelles les forces de l'ombre peuvent atteindre l'humanité. Ce qu'elles sont et où elles sont, je n'ai pas l'intention de le dire. Je voudrais néanmoins signaler que la Palestine ne devrait plus être appelée la Terre Sainte ; ses lieux sacrés ne sont que les dernières reliques de trois religions mortes et dépassées. L'esprit a quitté ces croyances anciennes et la vraie lumière spirituelle prend une forme nouvelle, qui se manifestera finalement sur terre en tant que nouvelle religion mondiale. Contribuera à cette forme, tout ce qui est vrai, juste et bon dans les formes anciennes, car les forces du bien en retireront ce qui est bon et l'incorporeront à la nouvelle forme. Le judaïsme est vieux, désuet et séparatif ; il n'a pas de vrai message pour les personnes d'inclination spirituelle, celui-ci étant mieux exprimé par les croyances plus récentes ; la foi musulmane a rempli son rôle et tous les vrais musulmans attendent la venue de l'Imam Mahdi qui les conduira à la lumière et à la victoire spirituelle ; la foi chrétienne a aussi rempli son rôle ; son fondateur cherche à apporter un nouvel Évangile et un nouveau message, qui illuminera tous les hommes, en tous pays. Donc aujourd'hui, Jérusalem ne représente rien d'important, sauf ce qui est passé et devrait disparaître. La "Terre Sainte" n'est plus sacrée, mais est désacralisée par les intérêts égoïstes, et par une nation fondamentalement conquérante et séparative.

La tâche de l'humanité est de fermer la porte sur ce mal plus grave et cependant secondaire, et de l'emprisonner dans sa demeure. Il y a assez à faire pour l'humanité à transmuer le mal planétaire, sans entreprendre de lutter contre ce que les Maîtres eux-mêmes ne peuvent [755] que maintenir acculé et non conquérir. Traiter ce genre de mal, le dissiper, et donc libérer la planète de ce danger est la tâche destinée à Ceux qui vivent et travaillent dans le "centre où la Volonté de Dieu est connue", Shamballa ; ce n'est pas la tâche de la Hiérarchie ou de l'humanité. Rappelez-vous ceci, mais rappelez-vous aussi que ce que l'homme a libéré, il peut aider à l'emprisonner ; il peut le faire en entretenant de justes relations humaines, en diffusant la nouvelle de l'approche de la Hiérarchie spirituelle, en préparant la réapparition du Christ. N'oubliez pas non plus que le Christ est Membre du Grand Conseil de Shamballa, et apporte avec lui la plus haute énergie spirituelle. L'humanité peut aussi cesser de suivre le sentier conduisant à la "porte de la demeure du mal" ; elle peut le quitter et chercher le Sentier qui conduit à la lumière et à la Porte de l'Initiation.

5. Emploi de la Grande Invocation

Il y a quelque temps, j'ai donné au monde – sur les instructions du Christ – une Invocation destinée à devenir d'utilité majeure pour susciter certains grands événements. Ce sont :

1. Le déversement d'amour et de lumière sur l'humanité, à partir de

Shamballa.

2. L'appel invocatoire au Christ, le Chef de la Hiérarchie, pour qu'Il réapparaisse.

3. L'établissement sur terre du Plan divin, devant être accompli volontairement par l'humanité elle-même.

Soit dit en passant, ces trois événements sont relativement proches et seront engendrés par une exécution consciente de la phase immédiate du plan que l'intention divine est de voir réaliser dans une certaine mesure, avant la réapparition du Christ. L'établissement de justes relations humaines est la tâche immédiate. C'est la phase du Plan d'Amour et de Lumière à laquelle l'humanité peut répondre le plus facilement, et pour laquelle elle fait déjà preuve du sens des responsabilités.

Peu d'attention a été donnée au facteur d'invocation, tel que l'expriment tous les peuples ; cependant, au cours des âges, le cri [756] invocatoire de l'humanité s'est élevé vers la Hiérarchie et a suscité une réponse. Un jour, on fera une étude scientifique des grandes prières mondiales, des déclarations spirituelles, des appels invocatoires, et de leur relation aux événements mondiaux ; cette relation apparaîtra de manière lumineuse, et elle résultera en un rattachement plus étroit entre la terre et les centres spirituels d'amour et de vie. Ceci n'a pas encore été fait. Permettez- moi une illustration : la déclaration spirituelle de Shri Krishna, se trouvant dans le Chant du Seigneur (la Bhagavad Gita) était l'annonce préparatoire à la venue du Christ. Dans ce chant Il dit :

"Chaque fois qu'il y a relâchement dans l'observance de la Loi et recrudescence de l'impiété en tous lieux, alors Je me manifeste. Pour la libération des justes et la destruction des mauvais, pour le ferme établissement de la Loi, Je prends naissance d'âge en âge."

Dans la période de dérèglement et de licence de l'Empire romain, le Christ vint. Un autre exemple d'une invocation remarquable et des plus anciennes, se trouve dans le Gayatri où les gens invoquent le Soleil de la Rectitude en ces mots : "Dévoile à nos yeux la face du vrai Soleil spirituel, caché par un disque de lumière dorée, afin que nous puissions connaître la Vérité et faire tout notre devoir, alors que nous cheminons vers Tes Pieds sacrés."

À cela, nous devrions aussi ajouter les Quatre Nobles Vérités énoncées par le Bouddha et que nous connaissons tous si bien ; elles résument les causes et les sources de toutes les difficultés concernant l'humanité. Il y a de nombreuses traductions de ces vérités dont j'ai fait mention ; elles expriment toutes la même aspiration et le même appel, et sont toutes essentiellement correctes quant à leur signification. Pendant la dispensation juive, une déclaration fut communiquée, quant à la conduite des hommes dans les termes des Dix Commandements – c'est sur eux que repose la loi humaine et c'est sur eux qu'ont été fondées les lois gouvernant les relations entre les gens en Occident. Cela a abouti à une conception quelque peu étroite de la divinité ; ces Commandements [757] sont didactiques, et présentent un côté négatif. Puis le Christ vint et nous donna la loi fondamentale de l'univers, la loi d'amour ; Il nous donna aussi le "Notre Père" avec son accent mis sur la paternité de Dieu, la venue du royaume de Dieu et les justes relations humaines.

Maintenant, la Grande Invocation, telle que l'utilise la Hiérarchie elle-même, a été donnée au monde. La pensée humaine est si réactionnaire que le fait que j'aie prétendu que c'était l'une des plus grandes prières du monde, égale à d'autres expressions verbales d'intention et de désir spirituels, va susciter la critique. Cela est sans importance. Seul un très petit nombre de personnes, aux premiers jours du christianisme, employaient le Notre Père, car il fallait qu'il soit consigné par écrit, exprimé en termes compréhensibles, et traduit correctement avant que son emploi généralisé ne devienne possible. Cet effort a pris des siècles. Aujourd'hui, nous avons toutes les facilités pour une distribution rapide, et elles ont toutes été employées au bénéfice de la Grande Invocation.

Le caractère unique de cette Invocation réside dans le fait que c'est en réalité une grande méthode d'intégration. Elle relie le Père, le Christ et l'humanité en une grande relation. Le Christ a toujours mis l'accent sur la paternité de Dieu, et l'a substituée au Jéhovah tribal jaloux, cruel, de la nation qu'Il avait choisie pour y prendre un véhicule physique. Le Christ était juif. Dans le 17ème chapitre de l'Évangile selon St Jean (qui est une autre déclaration spirituelle majeure), le Christ mettait l'accent sur la relation entre la conscience christique et la conscience de la divinité elle-même. Il reliait le concept de la Monade à la personnalité pénétrée par l'âme et totalement développée, et l'unité sous-jacente existant entre tous les êtres, dans toutes les formes avec le Père. La possibilité qu'Il exprimait là est encore éloignée, sauf en ce qui concerne la Hiérarchie spirituelle ; il est réconfortant, néanmoins, de se souvenir qu'elle a atteint le but vers lequel tend le travail de tous les vrais disciples et initiés. La Grande Invocation relie la volonté du Père (ou Shamballa), l'amour de la Hiérarchie, et le service de l'humanité en un seul grand [758] Triangle d'Énergies ; ce triangle aura deux résultats majeurs : il "scellera la porte de la demeure du mal", et il engendrera, grâce au Pouvoir de Dieu libéré sur terre par l'Invocation, l'exécution du Plan de Lumière et d'Amour.

Ceci n'est pas un vain rêve. Du point de vue de la conscience humaine, les véhicules de Lumière sont, tout d'abord, les grands systèmes d'éducation mondiaux, avec leur capacité de perfectionner et d'étendre la science dans le sens d'une amélioration de la race des hommes, et non dans le sens de sa destruction comme c'est si souvent le cas aujourd'hui. Il faut encore y ajouter un changement dans les réalisations scientifiques, par l'illumination qu'apporte la sagesse ; ceci, dans le passé, a sauvegardé l'aspiration humaine et le progrès humain, en les dirigeant vers la lumière. Dans la lumière qu'apporte l'illumination, nous verrons finalement la Lumière, et le jour viendra où des milliers de fils des hommes et d'innombrables groupes pourront dire avec Hermès et avec le Christ : "Je suis (ou nous sommes) la lumière du monde". Le Christ nous dit que les hommes "préfèrent l'obscurité à la lumière car leurs actes sont mauvais". Néanmoins, l'une des grandes beautés qui apparaissent à l'heure actuelle est que la lumière est projetée dans tous les lieux sombres, et que tout ce qui est caché sera révélé.

Lorsque nous invoquons le mental de Dieu et disons : "Que la lumière afflue dans le mental des hommes, que la lumière descende sur la terre", nous exprimons un des grands besoins de l'humanité et – si l'invocation et la prière ont un sens quelconque – la réponse est certaine. Lorsque nous constatons dans tous les peuples en tous temps, à toutes les époques et dans toutes les situations, un besoin d'exprimer un appel à un Centre spirituel invisible, c'est une certitude établie qu'un tel Centre existe. L'invocation est vieille comme l'humanité ; donc elle n'a pas besoin d'autre argument en faveur de son utilité et de sa puissance.

L'appel invocatoire habituel a jusqu'ici été de nature égoïste et de formulation temporaire. Les hommes ont prié pour eux-mêmes, ils ont invoqué l'aide de Dieu pour ceux qu'ils aiment ; ils ont donné une interprétation matérielle à leurs besoins fondamentaux. L'invocation qui nous a été donnée dernièrement par la Hiérarchie est une prière mondiale : [759] elle n'a rien de personnel, ni de désir invocatoire temporel ; elle exprime le besoin de l'humanité et passe au travers de toutes les difficultés, les doutes, les interrogations, pour aller droit au Mental et au Cœur de Celui en qui nous avons la vie, le mouvement et l'être, Celui qui restera avec nous jusqu'à la fin des temps, et "jusqu'à ce que le dernier pèlerin las ait retrouvé la maison du Père."

L'Invocation n'est pas vague ou nébuleuse. Elle énonce les besoins fondamentaux de l'humanité d'aujourd'hui – besoin de lumière et d'amour, de compréhension de la volonté divine, de disparition du mal. Elle dit triomphalement : "Que la Lumière descende sur la terre ; Puisse le Christ revenir sur terre ; Que le dessein guide le faible vouloir des hommes ; Que le Plan scelle la porte de la demeure du mal." Puis elle résume tout, à son de trompette, par ces mots : "Que lumière, amour et puissance restaurent le Plan sur la terre." L'accent est toujours mis sur le lieu de la manifestation : la Terre.

Cette Invocation fait déjà beaucoup pour modifier les affaires humaines, bien plus que cela n'apparaît à vos yeux. Il reste beaucoup à faire. Je demande à tous les étudiants, à tous les hommes de bonne volonté, à tous ceux qui participent au travail des Triangles et qui aident à construire le réseau de lumière et de bonne volonté, de faire tout ce qui est possible pour répandre l'usage de l'Invocation. L'année 1952 sera une année de crise spirituelle, et une année où ce devrait être possible de fermer plus solidement la porte de la demeure du mal.

L'Invocation a été lancée par les ashrams réunis des Maîtres et par la Hiérarchie tout entière ; elle est employée par ses membres avec constance, exactitude et puissance. Elle servira à intégrer les deux grands centres – la Hiérarchie et l'humanité – et à les relier tous deux d'une manière nouvelle et dynamique au "centre où la Volonté de Dieu est connue".

Je vous demande donc de vous préparer, pendant les années à venir, à utiliser et à distribuer l'Invocation, et d'en faire votre effort principal. Je voudrais que vous appeliez tous les gens, de tous les pays (que vous êtes en mesure d'atteindre) à énoncer unanimement l'Invocation le [760] même jour, en tous lieux[1]. Je vous demande de rassembler tout ce que j'ai dit ou écrit concernant l'Invocation, puis de préparer un court manuel indiquant son emploi et son dessein, et de le mettre entre les mains de tous ceux qui sont prêts à l'utiliser. Une compréhension de l'origine, du sens et de la puissance de cette invocation la rendra beaucoup plus efficace. L'année 1952 devrait être un tournant dans la pensée de l'humanité, dans les buts humains et dans les affaires humaines. Je vous demande de travailler pour mettre ceci en œuvre.

Voilà un bref résumé des cinq résultats spirituels les plus importants de notre siècle. La guerre leur a déblayé la voie. Ils sont la conséquence naturelle et normale de la guerre et sont issus (à l'exception de la Grande Invocation) de la masse des gens, et de leur pensée ; ce fut aussi leur demande non formulée et l'appel de leur cœur douloureux qui leur a apporté l'Invocation.

Les deux autres événements spirituels que j'ai énumérés se situent, comme vous le savez, dans l'avenir. Ce sont : un plus grand rapprochement des membres de la Hiérarchie spirituelle vers notre humanité et la réapparition du Christ. Je ne vais pas traiter de ces deux questions. J'ai traité de ce dernier et prodigieux événement dans le livre Le Retour du Christ. Dans le livre Extériorisation de la Hiérarchie, j'ai traité à fond de l'apparition de la Hiérarchie sur le plan physique.

Je souhaite ardemment vous voir concentrer votre travail sur la préparation de ces deux "apparitions". Efforcez-vous d'intégrer véritablement, à votre propre effort spirituel, ces cinq événements qui font déjà partie de votre connaissance utilisable.

Que l'humanité constitue votre champ de service, et puisse-t-on dire de vous que vous connaissez les faits spirituels et participez dynamiquement à ces événements spirituels. Qu'on ne puisse pas dire de vous que, connaissant ces choses, vous n'avez rien fait et n'y avez pas consacré vos efforts. Ne laissez pas échapper le temps lorsque vous travaillez. [761]

 

[1] La journée mondiale de l'Invocation a été lancée en juin 1952 ; elle est célébrée annuellement le jour de la pleine lune de juin. (Gémeaux).