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REGLE QUATRE

REGLE QUATRE

Évocation de la Volonté

Au moment de la pleine lune de juin, chaque année, l'amour de Dieu, essence spirituelle du feu solaire, atteint le point culminant de son expression. Ceci grâce au concours de la Hiérarchie, ce grand groupe d'âmes qui a toujours été le gardien du principe de la lumière, de l'amour illuminé, et qui toujours, au cours des siècles, concentre son attention sur l'humanité, quand l'influence spirituelle est à son apogée. Ceci encore par l'intermédiaire de l'un des Grands Fils de Dieu. À la pleine lune de juin 1943, ce déversement d'amour divin a atteint son expression la plus élevée de tous les temps, et s'est fait au point de réalisation qui est aussi, pour ce Fils de Dieu, le plus élevé. Telle est la Loi. Quand un Christ, incarné dans le temps et l'espace, atteint le but de [89] sa réalisation, Il s'en aperçoit au moment de la pleine lune de juin car, dans le signe des Gémeaux, est consommée et célébrée la victoire complète de la vie sur la forme, et de l'esprit sur la matière.

L'amour de Dieu, focalisé dans le Christ, cherche à s'exprimer par un acte particulièrement utile au service de l'humanité. Ce service a revêtu différentes formes au cours des âges, mais s'est toujours exprimé en deux épisodes : le premier révèle le Christ dans son rôle de Dieu-Sauveur, se sacrifiant par pur amour de ses semblables. Les annales de la Hiérarchie contiennent de nombreux récits de service et de sacrifice, remontant à la nuit des temps. Le principe salvateur de l'amour pur trouve son expression à l'heure où l'humanité en a le plus urgent besoin dans le travail d'un Sauveur du Monde, "pour le salut de son peuple, Il apparaît". Il satisfait ainsi à la nécessité et renforce en même temps la chaîne reliant la Hiérarchie à l'humanité. La tâche du Christ (en tant qu'expression dans le temps et l'espace du second aspect divin) est d'établir des relations. Tout représentant cyclique de la divinité facilite l'approche de la Hiérarchie vers le genre humain, et met finalement le sceau à ce service par quelque acte devenant le noyau historique grâce auquel les générations suivantes se souviennent de lui.

Lorsque cela est accompli, Il demeure avec son peuple comme Chef de la Hiérarchie, jusqu'à ce que vienne sa seconde opportunité où, représentant à la fois l'humanité et la Hiérarchie, il peut les relier toutes les deux à Shamballa. Il l'accomplit par un grand acte d'évocation, cherchant à engendrer une relation plus étroite entre les trois centres planétaires : Shamballa, la Hiérarchie et l'humanité. Il peut le faire car le développement de l'aspect sagesse dans sa nature le permet. L'agent majeur de liaison dans l'univers est l'énergie de l'amour-sagesse. L'amour relie la Hiérarchie à l'humanité, et la sagesse relie la Hiérarchie à Shamballa. C'est seulement quand la Hiérarchie et l'humanité travaillent ensemble, en synthèse pratique, qu'il est permis à l'énergie de Shamballa d'affluer complètement par l'intermédiaire des deux autres centres. [90]

Pour favoriser ce processus de perfectionnement et d'aboutissement à un alignement complet, l'aide du Bouddha doit être invoquée et acceptée. Le travail du Christ en tant que Dieu-Sauveur peut être accompli par Lui seul, sans aide. Le travail du Christ en tant que Dieu-Préservateur exige, jusqu'ici, l'union dans le travail des deux représentants les plus élevés du second aspect divin, lorsqu'Ils sont présents ensemble sur terre, comme c'est le cas aujourd'hui du Bouddha et du Christ. C'est le premier cycle, dans l'histoire de l'humanité, où il en est ainsi. Au cours des siècles, l'un ou l'autre était présent, mais pas les deux simultanément. La raison en est que le temps est maintenant venu où il est possible d'entrer en contact avec Shamballa, et où son énergie peut être évoquée. C'est pourquoi nous avons l'activité du Bouddha à la pleine lune de mai, et celle du Christ à la pleine lune de juin. Leur activité sert à effectuer une approche beaucoup plus étroite entre le Seigneur du Monde et la Hiérarchie, via ses quatre représentants : le Bouddha, le Christ, le Manu, et le Mahachohan, les cinq points d'énergie qui créent, à l'heure actuelle, l'étoile à cinq branches de l'humanité.

Une règle ancienne, la Règle IV s'adressant aux postulants nous indique, sous une formulation parfaite, la nature de l'incitation qui pousse le Christ à son activité actuelle. Il a accompli sa tâche en tant que Dieu-Sauveur. La Règle IV, telle qu'elle est présentée à tous les postulants et disciples en probation, donne de son travail la définition suivante :

Que le disciple entretienne l'évocation du feu, alimente les vies mineures et maintienne ainsi la roue en révolution.

Elle est énoncée en ces quelques mots, à l'intention de tous ceux qui s'approchent du Sentier, afin de leur communiquer, avec beaucoup de brièveté et de beauté, ce qu'est la vie du Chef de la Hiérarchie, l'Initiateur qu'ils verront face à face au moment de la première et de la deuxième initiation, et dont les activités devront être étudiées par l'aspirant afin qu'il les prenne comme modèle de vie. C'est seulement aujourd'hui qu'il est possible de présenter ce travail en d'autres termes que ceux mettant l'accent sur le rôle joué par le Christ dans le salut de l'homme. [91]

Il est maintenant possible de présenter son travail véritable et plus vaste ; l'homme a acquis le sens des proportions, la reconnaissance des autres, le sens grandissant des responsabilités, la faculté de souffrir pour le bien, le beau, le vrai, la capacité de vision et un point d'évolution qui justifient une image plus vraie ; si celle-ci est correctement saisie, elle permettra aux disciples de comprendre les exigences de la Règle IV concernant les disciples et les initiés. C'est seulement quand ils saisiront la nature du travail du Christ, après son acte final de service en tant que Dieu-Sauveur, qu'ils pourront comprendre la nature du service de groupe, et commencer à modeler leur vie et eux-mêmes de façon à satisfaire à des exigences semblables en formation de groupe.

Ceci est devenu possible en raison du point atteint par la Hiérarchie, dans l'évolution. L'attitude et la position des membres de la Hiérarchie ne sont pas statiques. Tous avancent. Le Christ qui vint, il y a deux mille ans, incarna non seulement le principe d'amour au sens planétaire (ce que Shri Krishna avait fait) mais aussi le principe cosmique d'amour et cela pour la première fois dans l'histoire. Sa réalisation fut rendue possible du fait que la famille humaine avait atteint un point où elle pouvait produire l'Homme parfait, le Christ, "l'aîné d'une grande famille de frères", un Fils de Dieu, le Verbe fait chair. Le progrès futur de l'humanité est aidé et hâté grâce à la réalisation et à l'activité du Christ, et du fait qu'Il reste parmi nous, en tant que Dieu-Préservateur.

Aujourd'hui, sa tâche est triple ; cette règle énonce en termes très simples les trois aspects de son activité divine ou phases de son travail. Ce sont :

1. Il "entretient l'évocation du feu". Sa tâche majeure, en tant que Chef de la Hiérarchie, est d'évoquer le feu électrique de Shamballa, l'énergie de la Volonté divine, et ceci sous une forme telle que la Hiérarchie puisse être attirée plus près de la source de Vie, et que, par conséquent, l'humanité puisse profiter de cette approche hiérarchique, et connaître finalement le sens des mots "la vie plus abondante". L'évocation par le Christ du feu de la volonté, débuta symboliquement dans le [92] jardin de Gethsémani. Il a montré deux fois symboliquement sa réaction individuelle à l'énergie de Shamballa : une fois dans le Temple de Jérusalem lorsqu'il était enfant, et à nouveau dans le Jardin, en tant qu'homme pleinement adulte, à la fin de sa carrière terrestre. Sa troisième et dernière réponse (qui porte son travail à l'apogée, de notre point de vue humain) couvre neuf ans, de la pleine lune de juin 1936 à la pleine lune de juin 1945. Cette période, en réalité, ne constitue qu'un seul événement pour Lui qui vit maintenant libéré dans son propre monde, et libéré des limitations du temps et de l'espace. Ayant relié l'humanité à la Hiérarchie (ce qui dans le cas de l'individu correspond à relier la personnalité à l'âme), Il s'efforce maintenant de relier plus étroitement, avec l'aide du Bouddha, la Hiérarchie à Shamballa, l'amour à la volonté, le feu électrique au feu solaire.

2. Il "nourrit les vies mineures". Ceci se rapporte à la tâche du Christ qui se poursuit de jour en jour, dans son rôle de Dieu-Préservateur. Il "veille sur les petits". Ce travail se rapporte à son activité en tant qu'Initiateur et à ses responsabilités en tant que Chef de la Hiérarchie. L'expression : "nourrir les petites vies" se rapporte principalement à sa tâche en tant qu'Instructeur mondial et à sa responsabilité de conduire l'humanité jusqu'à la lumière, avec l'aide de tous les Maîtres, dont chacun travaille par l'intermédiaire de son propre ashram.

3. Il "maintient la roue en révolution". Ceci a une relation spécifique avec son travail en tant que Verbe de Dieu, qui se manifeste comme Verbe fait chair. Ceci se rapporte spécifiquement à la grande roue des renaissances, roue qui tourne, qui fait descendre les âmes en incarnation, puis les fait remonter et s'échapper de la prison de l'âme. Grâce à la révolution de cette roue, les êtres humains apprennent les leçons nécessaires, créent cycliquement leurs véhicules d'expression (l'appareil de réceptivité de l'âme, dans les trois mondes) ; de cette manière, guidés par l'âme, aidés par la Hiérarchie et ses écoles d'instruction, ils parviennent à la perfection. Tout ce processus est sous la direction du Christ, assisté par le Manu et le Seigneur de la Civilisation. Ces trois grands Seigneurs représentent ainsi les trois aspects divins de la Hiérarchie ; avec les quatre Seigneurs du Karma, Ils [93] constituent les Sept qui dirigent tout le processus de l'incarnation. Ce sujet est trop vaste et trop complexe pour être correctement examiné ici. La vérité ci-dessus, néanmoins, nous donne la raison pour laquelle le Christ n'a pas fait d'allusion spécifique à l'incarnation dans les paroles qu'Il a prononcées sur terre. Il était alors préoccupé de sa tâche de Sauveur du Monde.

Son travail en tant que Préservateur et en tant que Chef de la Hiérarchie n'avait pas encore commencé. Il dépendait, à ce moment-là, de l'expérience dans le Jardin de Gethsémani et de l'initiation de la Résurrection. Un jour, le fil d'or et le fil d'argent de l'histoire de l'Évangile seront démêlés, et les hommes connaîtront les deux interprétations que l'on peut faire des événements et de la vie de Jésus-Christ. Les événements sous-jacents véritables nous indiquent de grands degrés franchis dans le travail du Christ lorsqu'Il "enveloppa l'humanité d'un manteau d'amour, saisit la baguette d'initiation au profit de ses frères, et se présenta devant le Seigneur de Vie lui-même, sans personne pour l'accompagner, sans crainte et de son propre chef." Ces épisodes se rapportent à des événements survenus dans la vie de Jésus.

Maintenant, au point actuel de tension, le Christ a ajouté à ses deux tâches immédiates, celle de hâter la venue de l'Avatar qui attend le travail parfait de la Hiérarchie, focalisé dans le Christ, et le travail puissant de Shamballa, focalisé dans le Seigneur du Monde. Quand le moment exact sera venu, le travail du Bouddha, représentant Shamballa, et celui du Christ représentant la Hiérarchie, ajoutés à la demande sincère de l'humanité, provoqueront un dispositif ou alignement qui libérera un Son d'évocation extra-planétaire ; alors, l'Avatar viendra.

Ne me demandez pas la date ou l'heure, mon frère, car je l'ignore. Cela dépend de l'appel – appel silencieux – de tous ceux qui sont rassemblés en une intention de masse ; cela dépend aussi de l'heure de l'alignement exact et de certains aspects du travail que font actuellement les Membres les plus élevés de la Hiérarchie ; cela dépend aussi de la ténacité des disciples dans le monde et des initiés, travaillant dans les [94] divers ashrams. À cela il faut ajouter ce que les chrétiens appellent "la volonté impénétrable de Dieu", le dessein inconnu du Seigneur du Monde qui "sait ce qu'Il veut, qui irradie la plus haute qualité d'amour, et focalise sa volonté en son propre Haut-Lieu, en dehors de la Chambre du Conseil de Shamballa".

On peut prédire avec certitude que l'Avatar viendra. Que Celui qui le précédera sera le Christ, est également certain. Quand le Christ viendra, ce sera pour les membres avancés de la famille humaine ; ils le reconnaîtront car Il a toujours été avec nous ; son avènement suscitera une réaction vibratoire dans les masses, mais non une vraie reconnaissance. En ce qui concerne l'Avatar, il s'agira du processus de reconnaissance hiérarchique d'une Présence adombrante, dans l'aura de laquelle le Logos planétaire se placera, en tant que Représentant planétaire. Alors, il descendra de Shamballa un courant de puissance spirituelle, caractérisé par la volonté-de-bien, qui atteindra la Hiérarchie attentive. Ses membres déverseront, par l'intermédiaire du Christ, une énergie de lumière et de guérison sur la terre, et particulièrement dans la conscience des hommes. Je suis incapable d'exprimer en termes plus clairs l'effet de ce courant venant de Shamballa. Dans la Bible, il nous est dit que le Christ viendra du ciel et apportera "la guérison des nations" sous ses ailes. J'attire votre attention sur cette pensée, et sur son à-propos quant à notre époque et notre génération. Je ne fais pas de prédictions prophétiques, j'indique simplement une possibilité.

Quand l'Avatar aura fait son apparition, les "Fils des hommes qui sont maintenant les Fils de Dieu détourneront la face de la lumière brillante et feront rayonner cette lumière sur les fils des hommes qui ne savent pas encore qu'ils sont les Fils de Dieu. Celui qui approche apparaîtra alors. L'Être d'impressionnante puissance, debout sur la montagne, exhalant l'amour éternel, la lumière céleste et la Volonté paisible et silencieuse le fera se hâter dans la vallée de l'ombre. [95]

"Alors les fils des hommes répondront. Une lumière nouvelle brillera alors dans la vallée sinistre et lasse de la terre. Alors une vie nouvelle circulera dans les veines des hommes, et leur vision englobera toutes les voies de ce qui peut être.

"Ainsi la paix viendra sur terre, mais une paix différente de tout ce que l'on a connu auparavant. Alors la volonté-de-bien s'épanouira en fleurs de compréhension, et la compréhension, en bonne volonté chez les hommes."

Ce sont les termes d'un passage prophétique des Archives anciennes de la Hiérarchie qui traitent du cycle actuel de détresse (écrit en juin 1943). Les hommes doivent se préparer à ce temps-là. Vous saurez à quel moment l'Avatar fera la liaison avec le Logos planétaire, car je vous donnerai alors la dernière Stance de la Grande Invocation (donnée en avril 1945). Elle servira à faire reconnaître Celui qui vient et Lui permettra de puiser dans les ressources de l'Avatar pour sa tâche de réorganisation et de régénération mondiales. Il viendra de nouveau comme Sauveur Mondial, mais, vu la nature prodigieuse de la tâche qui l'attend, Il sera fortifié et soutenu par l'Avatar silencieux qui (en termes occultes) aura les yeux sur Lui, le soutiendra de sa main, et maintiendra son cœur au diapason du sien."

La note-clé de la mission du Christ sera de susciter chez les hommes une réponse à cette influence et un développement de la perception intuitive sur une grande échelle. Lorsqu'Il vint précédemment, Il suscita dans l'humanité une réponse progressive à la vérité, et une compréhension mentale. C'est pourquoi, à la fin du cycle qu'Il a inauguré, nous avons une doctrine formulée et un développement mental.

Le travail que font actuellement Shamballa et la Hiérarchie, au profit de l'humanité, tendra aussi à développer la conscience de groupe et la formation de nombreux groupes qui seront des organismes vivants et non des organisations. Cela rendra possible l'initiation de groupe et permettra à certains aspects de la volonté de fleurir correctement et en toute sécurité. La tendance à négliger la distinction entre les groupes et les organisations est encore profondément enracinée ; la venue du Christ jettera beaucoup de lumière sur ce problème. L'étude de la Règle IV [96] prévue pour les disciples et les initiés servira aussi à éclairer cette question ; nous allons maintenant nous en occuper.

Règle IV

Que le groupe veille à ce que meurent les dix-huit feux, et à ce que les vies mineures retournent au réservoir de vie. Il doit y parvenir par l'évocation de la Volonté. Les roues mineures ne doivent plus jamais tourner dans l'espace et dans le temps. Seule la grande Roue doit continuer d'avancer et de tourner.

C'est une règle particulièrement liée à la quatrième Hiérarchie Créatrice, incarnant le but de celle-ci, tel que la race-racine aryenne peut le pressentir et s'en approcher. Elle est aussi particulièrement liée au quaternaire que nous appelons "personnalité", composé d'un corps vital ou éthérique, d'une somme d'états émotionnels, et d'un mental, auquel s'ajoute le facteur intégré que nous appelons l'homme tout entier. Lorsqu'elle est correctement comprise et observée, cette règle révèle la nature du quatrième plan ou quatrième état de conscience, celui de buddhi ou plan de la raison pure, l'intuition. Du point de vue de l'initié de haut degré, cette règle est liée à l'activité de la Monade, de l'âme et du corps au sein de la vie planétaire, et recouvre un grand mystère et tout un système de relations dont l'homme des trois mondes est l'ombre pâle et incertaine. Quelques indications sur le quaternaire supérieur dont parle cette règle se feront jour confusément dans votre conscience (rien de plus n'est possible actuellement), si vous essayez de comprendre ce qui suit :

1. La Monade relie l'initié à la volonté de Dieu, au Conseil de Shamballa, à des forces actives sur Pluton et sur une autre planète dont le nom doit rester non précisé ; la Monade relie aussi l'initié au Soleil Spirituel Central.

2. L'âme relie l'initié à l'amour de Dieu, à l'aspect conscience de la divinité, à la Hiérarchie dans son ensemble, où il pénètre par l'ashram du Maître qui l'a aidé à prendre l'initiation, aux planètes Vénus et Mercure, au Soleil Sirius, et au Cœur du Soleil. [97]

3. La personnalité relie l'initié au Mental de Dieu, au principe intelligent de la vie planétaire, à l'humanité dans son ensemble, à Saturne et Mars, et au Soleil physique par son aspect pranique.

4. L'aspect vie de la planète, (ou grand océan de forces dans lequel ces trois aspects vivent, se meuvent et ont leur être), relie l'initié à la vie qui agit par l'intermédiaire de Shamballa, de la Hiérarchie et de l'humanité et fait ainsi partie de l'immense totalité de la manifestation.

C'est à ces quaternaires majeurs que la Règle IV se rapporte, et leurs relations n'apparaissent que lorsque l'initié observe les règles. Prenons maintenant cette règle, strophe par strophe, et cherchons à comprendre ses significations fondamentales.

1. Que le groupe veille à ce que meurent les dix-huit feux et à ce que les vies mineures retournent au réservoir de vie.

Un examen très superficiel indiquera à l'étudiant que cette Règle contient quatre phrases qui se rapportent à l'un ou l'autre des quatre aspects que nous venons d'envisager. Souvenez-vous-en pendant que nous étudions les significations, les interprétations, et portons nos pensées dans le monde de l'âme.

Une lecture très rapide de cette Règle conduit à supposer que l'une des indications les plus importantes concerne l'effet de la vie et de la radiation du groupe sur l'individu dans le groupe. "Que le groupe veille à ce que meurent les dix-huit feux et à ce que les vies mineures retournent au réservoir de vie." Ces mots se rapportent à la personnalité du groupe, composée de toutes les personnalités de ses membres. Il faut se rappeler qu'un groupe est lui-même une entité ayant forme, substance, âme et dessein ou objectif, et qu'aucun groupe n'est meilleur ou plus grand, ou plus développé que l'ensemble de vies de groupe qui le composent. Bien que le groupe soit formé d'individus se trouvant à divers points d'évolution, aucun d'eux n'est en dessous du niveau de disciple, sur l'échelle évolutive. L'ashram d'un Maître comporte des disciples et des initiés de tous les degrés, mais aucun disciple en probation. Nul n'est admis en dessous du rang de disciple – accepté et consacré. C'est l'une des premières règles données au disciple accepté lorsqu'il est admis [98] dans un ashram, et c'est sous cet angle que nous devons la considérer maintenant.

Les trois Règles que nous avons examinées précédemment sont de nature générale et se rapportent à certains vastes thèmes, ou hypothèses proposées, qui doivent gouverner la conscience des disciples dans l'avenir. Avec cette Règle-ci nous entrons dans le domaine du spécifique, et certaines activités d' "intention" nous sont présentées, qui doivent gouverner la vie du disciple maintenant qu'il est partie intégrante de l'ashram. Il est placé face au problème de faire que sa vie soit de nature à servir le dessein de groupe, à rehausser la force du groupe, à éliminer tout ce qui pourrait entraver l'utilité du groupe, et à rapprocher l'objectif en vue duquel le groupe a été formé – l'exécution des plans du Maître. Ce fut la réaction innée, instructive et individuelle du disciple à cet objectif de rayon, et son effort pour subordonner sa personnalité à la consécration de l'âme confusément ressentie, qui conduisit le Maître, en premier lieu, à la reconnaître et à l'incorporer à son ashram. À ce moment-là, le disciple reçut un impact accru de force égoïque et d'impulsion d'intention égoïque (j'utilise ces termes au sens occulte), et la radiation de groupe commença son travail bénéfique sur lui. Le pouvoir d' "attirance" magnétique, qui l'avait fait avancer jusque là, est maintenant remplacé par un pouvoir rayonnant de stimulation ; cela opère de grands changements en lui, et engendre à la fois des effets d'élimination et de substitution. L'effet de la vie de l'ashram, en ce qui concerne le groupe qui le compose, et en dehors du pouvoir propre du Maître, peut être décrit de la façon suivante.

1. La vie de la personnalité est régulièrement affaiblie, et son emprise sur l'âme est nettement plus lâche. L'âme commence à dominer réellement.

2. La nécessité de l'incarnation s'amoindrit sensiblement et, en fin de compte, la vie dans les trois mondes de la manifestation humaine devient inutile. Toutes les leçons ont été apprises et l'objectif de l'âme a été atteint.

3. La volonté de la Monade commence à être pressentie ; l'aspect [99] volonté se mêle à l'aspect amour et rend l'aspect intelligence fructueux et efficace dans l'exécution du dessein divin focalisé, pour le disciple, dans l'ashram.

4. Les buts du temps et de l'espace, des événements et de l'extension, de la matière et de la conscience ont été atteints ; ils sont finalement remplacés par une chose pour laquelle nous n'avons pas encore de nom et que nous ne concevons pas. C'est ce qui commence à s'exprimer après la troisième initiation, quand l'aspect Père "se fait jour". Je ne sais comment formuler cela autrement.

5. On s'aperçoit que le Tout a une importance plus vitale que la partie, et ceci non en tant que rêve, vision, théorie, souhaits irréalisables, hypothèse ou désir. C'est compris comme une nécessité innée et inévitable, et implique la mort, mais une mort correspondant à beauté, joie, esprit en action, et achèvement.

Il est donc évident que l'interprétation de ces Règles suppose une faculté d'aller au- delà des attitudes habituelles, de ce que l'on pourrait appeler les platitudes métaphysiques et théosophiques, et de voir la vie comme la voit la Hiérarchie. Cela veut dire que l'on aborde la vie du point de vue de l'Observateur, et non de celui qui participe à l'expérimentation et à l'expérience dans les trois mondes. Cet Observateur est différent de l'Observateur du Sentier de Probation. La plus grande partie de l'expérience et de l'expérimentation a été laissée derrière soi, et il s'est établi une nouvelle orientation, vers un monde de valeurs, supérieur même au monde de l'âme. On pourrait décrire cette attitude comme le mode d'approche de tous ceux qui font partie d'un ashram. Ceux qui forment l'ashram vivent dans les trois mondes de l'expérience s'ils sont des disciples acceptés, mais le point focal de leur attention n'est pas là. S'ils sont des disciples initiés, ils sont de moins en moins conscients des activités et réactions de la personnalité, car certains aspects de la nature inférieure sont alors si bien maîtrisés, si purifiés, qu'ils sont tombés en dessous du seuil de la conscience et qu'ils ont pénétré dans le monde de l'instinct. Ils n'en ont donc pas plus conscience qu'un homme [100] endormi n'est conscient du fonctionnement rythmique de son véhicule physique endormi. Ceci est une vérité profonde et, pour une grande part, non comprise. Elle est reliée à tout le processus de la mort, et pourrait être considérée comme l'une des définitions de la mort ; elle détient la clé des mots mystérieux : "le réservoir de vie". La mort est en réalité l'absence de conscience de ce qui peut fonctionner sous une forme ou sous une autre, mais sous une forme dont l'entité spirituelle est totalement inconsciente. Le réservoir de vie est le lieu de la mort, c'est la première leçon qu'apprend le disciple.

Les dix-huit feux se rapportent aux dix-huit états de la matière qui constituent la personnalité. Ce sont : sept états physiques de la matière, sept états émotionnels, permettant au corps astral de fonctionner sur les sept sous-plans du plan astral, et quatre états de la matière pour chacune des quatre conditions du mental concret (7, 7, 4 = 18). Ce sont dix-huit groupes vibratoires d'atomes, et dix-huit agrégats de vie qui forment les corps des seigneurs lunaires (ainsi que les nomme la Doctrine Secrète) qui, dans leur totalité, forment le corps du Seigneur lunaire, la personnalité. Ce que je viens de dire est vraiment l'a b c de l'occultisme et c'est une vérité qui vous est familière à tous. Ce dont je parle ici, cependant, ne se rapporte pas aux méthodes de purification, de maîtrise ou de discipline. Ces dernières ont été envisagées lors d'une phase antérieure ; elles sont considérées comme des méthodes nécessaires instituées sur le sentier de probation et elles devraient avoir atteint, avant le stade de disciple accepté, un point où – rapides ou lentes dans leur expression – elles fonctionnent néanmoins automatiquement, de manière sûre et inévitable.

La première phrase de cette quatrième Règle se rapporte au détachement, celui de l'âme qui se détache du corps, ou instauration des activités qui engendrent ce qui est appelé dans la Bible la "seconde mort". Ce n'est pas le détachement tel que l'aspirant le pratique. C'est la rupture scientifique de tous les liens et la fin (du fait que l'utilisation en est terminée) de tous les contacts considérés comme s'opposant à la libération. C'est en réalité une méthode scientifique pour mettre fin au karma ; c'est le karma individuel et national qui ramène l'homme dans un véhicule physique et le revêt des caractéristiques et des aspects de la substance. Ceci doit prendre fin pendant qu'il est membre de l'ashram [101] d'un Maître et se prépare au triomphe de la quatrième initiation. Ceci s'effectue par l'accomplissement automatique, constant, délibéré du devoir, sous l'angle du service reconnu.

On peut affirmer qu'une compréhension intelligente de cette phrase conduira à des actions "produisant la mort et la dissolution de la personnalité, par la fin du karma". Il faut se souvenir qu'un Maître n'a pas de personnalité. Tout ce qu'Il possède est sa nature divine. La forme par l'intermédiaire de laquelle Il travaille (s'Il travaille et vit dans un corps physique) est une image créée, le résultat d'une volonté focalisée et de l'imagination créatrice ; ce n'est pas le résultat du désir comme dans le cas d'un être humain. C'est une importante distinction qui mérite que l'on y pense sérieusement. Les vies mineures (gouvernées par la Lune) ont été dispersées. Elles ne répondent plus à l'appel ancien de l'âme qui se réincarne, qui bien des fois a rassemblé autour d'elle les vies dans le passé, touchées et colorées par sa qualité particulière. L'âme et le corps causal n'existent plus au moment de la quatrième initiation. Ce qui reste c'est la Monade et le fil, l'antahkarana, qu'elle a tissé au cours des âges, à partir de sa propre vie et de sa propre conscience, et qu'elle peut "focaliser à volonté" sur le plan physique, où elle peut créer un corps de substance pure et de lumière radieuse, répondant à tout ce qui peut être nécessaire au Maître. Ce sera un corps parfait, totalement adapté au besoin, au plan et au dessein du Maître. Nulles vies mineures (au sens où nous comprenons ce terme) n'y participent, car elles ne peuvent être rappelées que par le désir. Chez le Maître, il ne reste aucun désir, et ceci est la pensée proposée au disciple lorsqu'il commence à saisir à fond la signification de la quatrième Règle.

Dans cette Règle, il y a deux idées principales, toutes deux liées au premier aspect divin : la pensée de la mort et la nature de la volonté. Au siècle prochain, la mort et la volonté auront inévitablement un sens nouveau pour l'humanité, et beaucoup d'idées anciennes disparaîtront. La mort, dans la pensée de l'homme moyen, est un point de crise [102] catastrophique. C'est la cessation, la fin de tout ce que l'on a aimé, de tout ce qui est familier et peut être désiré ; c'est l'entrée en catastrophe dans l'inconnu, l'incertitude, la fin brutale de tous plans ou projets. Si vraie que soit la foi dans les valeurs spirituelles, si clair que soit le raisonnement du mental quant à l'immortalité, si concluante que soit la preuve de la persistance et de l'éternité, il demeure une question, la reconnaissance de la possibilité d'une fin et d'un anéantissement complet, d'une cessation de toute activité, de toute réaction du cœur, de toute pensée, émotion, aspiration et intention, qui se focalisent dans le noyau central de l'être humain. Le profond désir, la détermination de persister et le sens de la continuité reposent encore, même chez le croyant le plus ferme, sur une probabilité, sur une base instable, sur le témoignage des autres qui, en réalité, ne sont jamais revenus dire la vérité. La pensée qui revient avec insistance sur cette question concerne le "Je" central, ou l'intégrité de la divinité.

Vous remarquerez que, dans cette Règle, l'accent passe du "Je" aux parties constituantes du vêtement du Soi, et c'est un point digne d'être noté. L'information donnée au disciple l'invite à travailler à la destruction de ce vêtement, et au renvoi des vies mineures dans le réservoir général de substance vivante. Il n'est nulle part parlé de l'océan de l'Existence. En réfléchissant soigneusement, on verra ici que le processus ordonné de détachement, que la vie de groupe rend efficace quant à l'individu, est un des arguments les plus forts, en faveur du fait de la continuité et de la persistance individuelle identifiable. Notez bien ces mots. Le point focal de l'activité se déplace du corps actif à l'entité active au sein de ce corps, le maître de ce qui l'entoure, l'administrateur de ses possessions, celui qui est le souffle même, expédiant les vies au réservoir de substance, ou les rappelant à volonté pour reprendre leur relation avec lui.

En présentant ainsi les choses, vous noterez à quel point il est en réalité enjoint au disciple (avec l'aide de son groupe) de reconnaître qu'il est essentiellement l'aspect Père lui-même, la cause première, la volonté [103] créatrice et le souffle de vie dans la forme. C'est une attitude quelque peu nouvelle qu'il doit prendre, car jusqu'ici il devait concentrer son attention sur l'âme se réincarnant selon l'appel du désir, et se retirant quand c'était nécessaire. La vie de groupe tout entière est ici nécessaire pour rendre possible ce changement de réalisation qui abandonne la forme et la conscience, pour pénétrer dans l'aspect (ou principe) vie et volonté. Quand ce processus est engagé, l'une des premières choses dont l'initié- disciple se rend compte est que la forme et sa conscience de la forme avec ses rapports (que nous appelons connaissance) ont produit une grande forme-pensée qui résume la totalité de sa relation avec la forme, avec l'existence et l'expérience dans les trois mondes, avec la matière, le désir et tout ce que l'incarnation lui a apporté. La question tout entière, donc, envahit sa conscience de manière excessive. Le fait de se détacher de cette forme-pensée ancienne – dernière forme que prend le Gardien du Seuil – il l'appelle la Mort. C'est seulement à la quatrième initiation qu'il comprend que la mort n'est rien d'autre que la rupture d'un fil qui le relie au cercle infranchissable dans lequel il a choisi de se circonscrire. Il découvre que le "dernier ennemi à détruire" est conduit à sa destruction finale par le premier aspect qui se trouve en lui-même, le père ou Monade, (qui, à l'origine, agit pour créer la forme), la Vie, le Souffle, la Volonté dirigeante et dynamique. C'est la volonté qui, en dernière analyse produit l'orientation, la focalisation, l'accent, le monde de la forme, et par-dessus tout (à cause de sa relation avec le monde des causes), le monde de l'âme.

L'homme moyen vit et a son être dans le monde de l'âme, l'initié et le Maître sont focalisés dans le monde de l'Être. Ils ne sont alors rien d'autre que la volonté, illuminée par l'amour, qui les relie au monde de l'âme, et ils sont capables de l'activité intelligente qui les relie au monde de la forme, et qui est l'indication de la vie. Mais, maintenant, l'initié ne désire pas l'activité, ou même l'expression de l'amour. Ces qualités sont parties intégrantes de sa nature et de son expression, mais elles sont tombées en dessous du seuil de la conscience (correspondance supérieure [104] des activités automatiques du corps physique, qui exécutent leur travail sans que l'homme en soit conscient). Son effort est dirigé vers quelque chose qui n'a pas encore beaucoup de sens pour vous qui lisez ces lignes ; il s'agit de la réalisation d'un état d'Être, immuable, inaltérable, vivant et ne pouvant être compris qu'en termes incarnant le concept de "Ce n'est pas ceci ; Ce n'est pas cela". Ce n'est aucune chose ; ce n'est pas la pensée ou le désir. C'est la vie, l'Existence, le tout, l'Un. Ce n'est pas exprimé par les mots "Je suis" ou "Je ne suis pas". C'est exprimé par les mots "Je suis cela et cela c'est moi". Comprenez-vous maintenant ce que je veux dire ? C'est la volonté-d'être qui s'est trouvée grâce à la volonté-de-bien.

Donc, les dix-huit feux doivent mourir, les vies mineures (incarnant le principe de la forme, du désir et de la pensée, totalité de la créativité basée sur l'amour magnétique) doivent retourner au réservoir de vie, et il ne doit rien rester d'autre que ce qui a été la cause de leur existence, la volonté centrale qui est connue par les effets de sa radiation ou souffle. Cette dispersion, cette mort ou destruction est en réalité un grand effet produit par la Cause centrale, et, en conséquence, l'injonction est :

2. Il doit y parvenir par l'évocation de la Volonté.

Ce genre de mort est toujours engendré par un groupe, car c'est dès le début la seule expression indubitable de l'activité de l'âme, influencée consciemment par la Monade ou Père ; cette activité est une activité de groupe qui veut le retour des vies mineures au réservoir général, dès le premier moment où il apparaît que l'expérience dans la forme a rempli son office, et que la forme a atteint un tel point de souplesse et de capacités, que la perfection est pratiquement obtenue. Ceci est véritablement consommé à la quatrième initiation. Maintenant, à l'issue du grand cycle de vie de l'âme, qui a persisté pendant des siècles, le moment approche où l'appropriation d'une forme et l'expérience dans les trois mondes doivent prendre fin. Le disciple trouve son groupe dans l'ashram [105] du Maître et, consciemment, en pleine compréhension, il se rend maître de la mort, l'ennemie de l'existence, crainte depuis si longtemps. Il découvre que la mort est simplement un effet produit par la vie et par la volonté consciente, et que c'est une manière de diriger la substance et de dominer la matière. Cela devient consciemment possible car, ayant pris conscience de deux aspects divins – l'activité créatrice et l'amour – il est maintenant focalisé dans l'aspect le plus élevé et sait qu'il est la Volonté, la Vie, le Père, la Monade, l'Un.

En terminant notre étude de la Règle IV, nous allons examiner deux choses : La méthode d'évocation de l'aspect Volonté.

Le processus de reconnaissance de l'aspect Vie, la Monade, le Père dans les Cieux.

Le résultat en est donné dans les deux dernières phrases de cette règle :

3. Les roues mineures ne doivent plus jamais tourner dans le temps et l'espace. Seule la grande Roue doit continuer d'avancer et de tourner.

Il est un point que je désirerais expliquer ici, car il ouvre la porte à de nouveaux concepts, même s'il n'est pas encore possible de définir ces concepts d'une manière telle que la masse les comprenne ; même les disciples qui lisent ces lignes ne pourront pas comprendre vraiment. Seuls ceux qui ont pris la troisième initiation interpréteront correctement. Constamment, dans toute la littérature ésotérique on parle des facteurs temps et espace comme s'il y avait une distinction fondamentale entre les mondes où dominent ces facteurs et où les aspirants et les initiés de tous degrés se déplacent librement. Constamment, il est rappelé à l'aspirant que le temps est de nature et de manifestation cycliques, et que "l'espace est une entité". Il est nécessaire que ces termes soient un peu compris, si l'on veut que ce qui est dirigé par la volonté (lorsqu'elle est évoquée) puisse pénétrer dans la conscience "connaissante" du penseur.

L'espace et la substance sont des termes synonymes ; la substance est l'agrégat des vies atomiques dont toutes les formes sont construites – Le Traité sur le Feu Cosmique a longuement exposé cette question. [106] Ceci est un truisme à la fois scientifique et occulte. La substance, cependant est un concept de l'âme et n'est vraiment connue que de l'âme. Donc, après la quatrième initiation, quand le travail de l'âme est accompli et que le corps de l'âme disparaît, seule la qualité propre qu'elle a communiquée à la substance – qu'elle soit individuelle, de groupe ou planétaire – demeure comme sa contribution à l'ensemble de la manifestation. Tout ce qu'il reste est un point de lumière. Ce point est conscient, immuable et il perçoit les deux extrêmes de l'expression divine : le sens de l'individualité et le sens de l'universalité. Ceux-ci sont fusionnés et mêlés dans l'Un : L'Hermaphrodite divin est le symbole concret de l'Un, l'union des paires d'opposés, négatif et positif, masculin et féminin. Dans l'état d'existence que nous appelons monadique, il n'est fait aucune différence entre les deux, car (si je peux mettre de telles idées à la portée de l'intelligence de l'aspirant) on s'aperçoit qu'il n'y a pas d'identité en dehors de l'universalité, et pas de sens de l'universalité en dehors de la réalisation individuelle ; cette réalisation de l'identification, à la fois avec la partie et le tout, a son point de tension dans la volonté d'être, qualifiée par la volonté-de-bien et développée (du point de vue conscience) par la volonté-de-savoir. Ce sont, en vérité, trois aspects de la volonté divine qui existe dans sa perfection chez le Logos solaire, et trouve un moyen d'expression chez le Logos planétaire. Cette volonté agit donc de sept façons, par les qualités vivantes, propres aux sept Logoï planétaires qui s'expriment par le truchement des sept planètes sacrées. Ils s'efforcent d'amener toutes les formes de vie qui sont dans l'orbite de leur influence, au même degré de reconnaissance et d'existence enregistrées. Vous verrez donc que, sur chacune des sept planètes sacrées, l'un des aspects de la Volonté divine sera dominant.

Ceci est la signification de l'Espace – domaine dans lequel les états de l'Existence sont amenés au stade de reconnaissance. Quand ce stade a été atteint et que le Connaissant, l'Âme, est pleinement conscient, il [107] intervient alors un nouveau facteur qui affecte aussi l'espace – bien que de manière différente – mais est relié à la Vie monadique. Ce facteur est le Temps. Le Temps est relié à l'aspect volonté et dépend de la vie dynamique se dirigeant elle-même, qui produit la persistance et manifeste la persistance dans ce foyer dynamique d'intention par une apparition périodique et cyclique.

Du point de vue de la Volonté ou du Père, ces apparitions dans le temps et dans l'espace constituent une si faible partie de l'expérience de l'Entité vivante, dont la vie se déroule sur des plans autres que le plan physique, émotionnel ou mental, qu'elles sont considérées comme n'étant pas la vie. Pour le comprendre, je vous rappelle à nouveau que nous devons comprendre l'ensemble à la lumière de la partie, le macrocosme à la lumière du microcosme. Ce n'est pas tâche facile et c'est nécessairement des plus limité.

Le disciple sait ou apprend à savoir qu'il n'est pas ceci ou cela, mais la Vie même. Il n'est pas le corps physique ou sa nature émotionnelle ; il n'est pas, en dernière analyse (expression très occulte) le mental ou ce qu'il sait. Il apprend que cela aussi doit être transcendé et remplacé par l'amour intelligent (vraiment possible seulement après que le mental a été développé), et il commence à se rendre compte qu'il est l'âme. Puis, plus tard, vient l'impressionnant "moment dans le temps" où, suspendu dans l'espace, il découvre qu'il n'est pas l'âme. Alors, qu'est-il ? Un point de volonté divine dynamique, focalisée dans l'âme et parvenant à la conscience de l'Existence par l'utilisation de la forme. Il est la Volonté, celui qui gouverne le temps, et l'organisateur, dans le temps, de l'espace. Il le fait, mais avec la réserve permanente que le temps et l'espace sont des "jouets divins" qui peuvent être utilisés ou non.

Nous pourrions paraphraser les deux dernières phrases de cette quatrième règle de la manière suivante : l'évocation de la volonté implique l'identité avec le dessein plus large. Le faible vouloir des petites vies doit se fondre à la volonté plus vaste du Tout, de l'Un. Le dessein individuel doit être identifié avec le dessein de groupe, qui est tout ce que la petite vie peut saisir, à un point donné du temps et de l'espace, du [108] dessein du Tout ou de l'Un. C'est dans ce sens, et d'un point de vue ésotérique, que le temps est un événement – ce que la philosophie fait maintenant ressortir, alors qu'elle cherche à tâtons l'expression de la conscience d'initié.

À la longue, quand le sentier de l'évolution aura été parcouru jusqu'au bout, il restera le dessein divin et la Vie qui enveloppe tout, en matérialisant le plan dans le temps et dans l'espace. Ceci résulte de la révolution de la plus grande Roue de la vie, qui fait aussi tourner toutes les vies mineures dans le temps et dans l'espace. Entre-temps, l'homme est d'abord poussé par le désir, puis par l'aspiration à un but entrevu, puis par sa volonté égoïste qui lui révèle la nature de la volonté : l'application persévérante à quelque dessein, considéré comme désirable, et en vue duquel on tend toutes ses énergies. Ayant épuisé tous les buts tangibles, la vie intérieure oblige l'homme à se tourner vers l'intangible ; la qualité de sa Volonté commence à changer. Il découvre une volonté plus grande que la sienne et commence à s'y identifier lentement, passant d'un stade à l'autre, d'un dessein réalisé à un autre plus élevé, chacun de ces pas l'éloignant de sa prétendue volonté personnelle et le rapprochant d'une appréciation de la signification de la volonté ou du dessein divin.

On pourrait dire, afin de clarifier la méthode utilisée, qu'en exécutant le plan, le disciple apprend la nature du dessein, mais que le dessein lui-même ne peut être saisi que par celui chez qui se développe la conscience monadique. La conscience monadique n'est pas la conscience telle que les êtres humains la conçoivent, mais c'est un état de compréhension qui n'est pas la conscience ou la réalisation, telle que la ressent le mystique, ni l'identification ainsi que l'occultiste la nomme, mais quelque chose qui apparaît quand ces trois facteurs sont ressentis et enregistrés, à un moment du temps, dans l'orbite de l'espace.

Maintenant que j'ai dit cela, en savez-vous davantage ? Quel est pour moi l'intérêt d'écrire ces lignes ? J'ai deux raisons. L'une de mes fonctions, l'un de mes devoirs (en tant que Maître de Sagesse) est d'ancrer des idées dans le mental de l'homme et de faire descendre dans le domaine des mots certains concepts qui émergent, afin qu'ils puissent [109] commencer à influencer la couche supérieure des penseurs. Ces derniers ont pour tâche de précipiter ces idées profondément dans la conscience des hommes. La deuxième raison est que j'écris pour la génération dont la pensée s'exprimera activement à la fin du siècle ; elle inaugurera la charpente, la structure de l'âge nouveau. Celui-ci partira de certaines prémisses, qui sont aujourd'hui le rêve des plus inspirés parmi les rêveurs, et sur lesquelles se développera la civilisation de l'ère du Verseau. Cette ère sera autant dominée par l'interdépendance de groupe, l'idéalisme de groupe, la conscience de groupe, que l'ère des Poissons l'a été par l'accent mis sur le développement de la personnalité, la concentration sur la personnalité, et la conscience de la personnalité. L'égoïsme, tel que nous le comprenons, va disparaître progressivement, car la volonté de l'individu fusionnera volontairement avec la volonté de groupe. Vous verrez donc que ceci pourrait très bien entraîner une situation encore plus dangereuse, car le groupe serait une concentration d'énergies focalisées et, à moins que ces énergies ne soient orientées vers l'exécution du Plan (qui coordonne et rend possible le dessein divin) nous nous trouverons en face d'un renforcement progressif des forces du mal ou du matérialisme sur terre. Je ne parle pas à la légère, mais j'essaie de montrer la nécessité d'une ferme consécration, de tous les hommes d'inclination spirituelle, à la tâche consistant à développer la volonté de bien sur terre, et l'importance absolue de stimuler la bonne volonté dans la masse. Si cela est négligé après le considérable coup de balai global qui vient d'être donné, les conditions futures seront pires que les précédentes. L'égoïsme individuel sera remplacé par l'égoïsme de groupe qui, en conséquence, sera plus puissant dans sa consécration, sa concentration et ses résultats pernicieux. Les petites roues peuvent continuer à tourner dans le temps et l'espace, entravant le progrès de la grande Roue qui – de nouveau dans le temps et l'espace – est la roue de l'humanité. Chez l'Homme Céleste et chez l'être humain se développent, sur cette Roue, les qualités et les attributs divins.

L'aspect volonté de la divinité ne peut s'exprimer que par l'intermédiaire de l'humanité, car il est prévu que le quatrième règne de la nature [110] soit l'agent de la volonté pour les trois règnes subhumains. Il était donc nécessaire que l'esprit d'inclusivité et la tendance à l'identification spirituelle fussent développés dans l'humanité comme préparation au développement d'une réponse au dessein divin. Il est absolument essentiel que la volonté-de-bien se développe chez les disciples du monde, afin que la bonne volonté puisse s'exprimer dans l'humanité moyenne. La volonté-de-bien des connaissants est la semence magnétique de l'avenir. La volonté-de-bien est l'aspect Père, tandis que la bonne volonté est l'aspect Mère ; à partir de la relation de ces deux aspects, la nouvelle civilisation qui repose sur des lignes spirituelles saines, mais entièrement différentes, peut être fondée. Je recommande cette pensée à votre conscience, car elle signifie qu'il faut nourrir deux aspects du travail spirituel dans l'avenir immédiat, car c'est d'eux que dépend l'espoir lointain de bonheur et de paix mondiale. Il faut atteindre le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde et développer chez lui la volonté-de-bien ; il faut, en même temps, atteindre la masse et lui apporter le message de la bonne volonté. La volonté-de-bien est dynamique, puissante et efficace ; elle est basée sur la compréhension du plan et sur la réaction au dessein, tel que le perçoivent ceux qui sont initiés, et qui sont consciemment en contact avec Shamballa, ou les disciples qui font aussi partie de la Hiérarchie, mais ne sont pas encore capables d'entrer en contact avec le Dessein central ou Vie. N'ayant pas encore pris la troisième initiation, ils ignorent pour une large part la vibration monadique. Ce serait aussi dangereux pour eux d'être capables d'atteindre Shamballa (avant la troisième initiation où toutes les tendances de la personnalité sont effacées) que dangereux d'enseigner, aujourd'hui, à la masse des hommes, des techniques de volonté, qui rendraient efficace leur volonté encore égoïste. La principale difficulté serait que les disciples se détruiraient, tandis que l'homme ordinaire se ferait du mal.

L'exégèse de cette Règle IV est nécessairement brève, car sa signification est si profonde qu'elle exige une étude très sérieuse, phrase par phrase et, même en l'abordant ainsi, elle dépasse très largement ce que peut comprendre la majorité des lecteurs. Néanmoins, il sera profitable aux disciples de réfléchir aux différentes significations (il y en a plusieurs) et aux implications ésotériques. [111]